L'avantage quand on chronique pour un webzine comme French Metal, c'est qu'on a régulièrement l'opportunité de découvrir des groupes sortis de nulle part... Parfois, on tombe sur de pures merveilles, mais parfois aussi on tombe sur de vraies daubes. Les quelques extraits que j'avais pu entendre sur le MySpace de Mhorgl auguraient un album de bonne facture et plutôt carton. Qu'en est-il alors de ce "Antinomian", deuxième album des Australiens ? Ces quelques lignes vous en diront plus...

Ce qui est sûr, c'est que cet album attaque fort avec un "Nocturnal Blasphemy" très rentre dedans et bien loin des Darkthrone, Bathory et Venom cités en influences... Batterie très percutante, guitares acérées, vocaux écorchés, le groupe lorgne bien évidemment du côté Scandinave de la force, mais dans une démarche et un son beaucoup plus modernes... Avec des influences thrash évidentes, on dirait parfois que Mhorgl est né de la rencontre de Deströyer 666 (quel groupe Australien n'ont-ils pas influencé) et d'Impaled Nazarene : le feeling mélodique de l'un allié à la brutalité de l'autre le tout avec une démarche assez old-school.

Mais rapidement, le deuxième morceau "Kiss Of Midnight" brouille les pistes en nous offrant quelque chose de plus mid-tempo et principalement axé sur les dissonances. Assez surprenant mais pas forcément très agréable a écouter... Encore une fois, le morceau suivant est déstabilisant car on se retrouve face à un titre qu'aurait pu composer Absu !!! Une approche assez prog' pour un morceau très old-school plein de fougue que le son bien carton permet de remettre au goût du jour... Mais le groupe arrive quand même à nous caser un riff atmo assez inattendu et quelque peu déconcertant !!!

C'est d'ailleurs ce sentiment qui reviendra tout au long de l'écoute de ce "Antinomian" à la fois bourré de clichés old-school (il n'y a qu'à voir les photos promo du groupe) et d'expérimentations plus ou moins hasardeuses qui sont rapidement déstabilisantes pour l'auditeur lambda. Certes l'album des Australiens bénéficie d'un son tout à fait à la hauteur de leurs ambitions, une batterie super efficace et des guitares très "thrashy" qui servent à merveille les riffs les plus typiques d'une époque grandiose qui a marqué l'ensemble du metal Scandinave, mais outre quelques erreurs de jeunesse, on sent très vite que Mhorgl a du mal à se situer musicalement parlant... Le groupe se cherche et ça se sent !!!

Les influences sont là et elles sont nombreuses... Le problème est que les Australiens n'arrivent pas à prendre leurs distances par rapport à elles. Finalement, ils ont pris le parti de toutes les mélanger, mais cela crée un melting-pot par toujours très digeste et où l'auditeur a du mal à se retrouver malgré tous les efforts du groupe. Car voilà bien ce qu'on ne peut pas leur reprocher : leur investissement, leur sincérité, leur foi et leur amour du metal extrême !!! Cet album a été composé avec les tripes et cela se ressent sur chaque riff, mais il manque ce petit quelque chose, cette petite étincelle qui rendrait le tout plus cohérent et ferait frissonner n'importe quel fan d'une époque révolue !!!

C'est donc un deuxième album en demi-teinte que nous propose Mhorgl, à l'image de sa reprise du "Mr Crowley" d'Ozzy totalement barrée et perdant ainsi toute l'âme du morceau d'origine !!! Bref, de bonnes références, un bon niveau technique, une grande dévotion, mais cela ne suffit pas faire un bon album, surtout sur un marché à la limite de la saturation... Espérons que les Australiens tireront les leçons de ce qui est pour moi un échec plein de bonne volonté !!! Contradictoire, à l'image de cet album...