"Ashes Of Joy"
Note : 18/20
Décidément en ce début de printemps, nous pouvons dire que nous sommes gâtés. C'est au tour de Memories Of A Dead Man de nous livrer leur nouvel album "Ashes Of Joy" chez Send The Wood Music / Seasons Of Mist.
Pour celles et ceux qui ne les connaissent pas, Memories Of A Dead Man nous vient d’Île-de-France. Le groupe est constitué de Ben, Pierre, Tony, Jeff et Hervé. Le groupe a écumé de nombreuses scènes et donné depuis sa création près de 350 concerts. "Ashes Of Joy" est leur cinquième production.
Avec Memories Of A Dead Man, un nouvel album, un EP, c'est toujours une certitude : On est rarement déçu, pourquoi ? Car le groupe sait sans cesse se remettre en question afin de proposer le meilleur de lui-même musicalement parlant. Pour "Ashes Of Joy", Memories Of A Dead Man, ne déroge pas à cette règle.
"Ashes Of Joy" est ce que Memories Of A Dead Man sait faire de mieux : Un post-hardcore teinté de metal moderne, pour résumer : de la musique classe.
Une chose est sûre, avec Memories Of Dead Man : Pas de gaieté, mais de la lourdeur ambiante, les douze titres de ce nouvel album sont planants, tout en délicatesse et riches de mélodies enchanteresses, à l'image du titre "Touched With Pensiveness" secondé d'une voix féminine lyrique. Un titre qui donne tout simplement des frissons.
Memories Of A Dead Man depuis la sortie de leur premier EP / démo éponyme Memories Of A Dead Man sorti en 2008, a su trouver son identité, son style, d'un deathcore mélodique le groupe a su migrer vers un metal sombre à mettre au côté de formations telle que le one-man band Zéro Absolu. Il n'est pas étonnant que Memories Of A Dead Man cite comme influences musicales Tool, Cult Of Luna ou Katatonia, mais rassurez vous, à l'écoute de "Ashes Of Joy", vous ne deviendrez pas ou ne rentrerez pas dans un état catatonique, rassurez-vous.
"Ashes Of Joy" est le genre d'album qui laisse libre court à l'imagination et qui nous amène dans nos pensées les plus profondes. Si vous ne connaissez pas Memories Of A Dead Man et que vous souhaitez les découvrir, dites-vous une chose : Chaque production est différente. Aucune ne ressemble à l'autre mais forment indéniablement un tout ; elles forment Memories Of A Dead Man.
"Ashes Of Joy" est incontestablement l'album de la maturité du groupe, celui où Memories Of A Dead Man nous mène au plus loin dans nos retranchements les plus secrets, les plus intimes, les plus profonds, laissant libre court à l'imagination de chacun à l'image du titre "Melancholia".
Memories Of A Dead Man a voulu, avec cet album, réaliser ce qui est peut-être la production la plus obscure de leur discographie mais paradoxalement l'album est habillé en majorité d'un blanc immaculé... L'artwork est tout simplement superbe.
Un album hypnotique et enchanteur.
Une réussite.
"V.I.T.R.I.O.L."
Note : 17,5/20
Attention nous allons être exigent, pointilleux, mais avec les dernières sorties de Memories Of A Dead Man il y a de quoi ! C’est donc avec les oreilles bien propres que les premières notes de "V.I.T.R.I.O.L." s’invitent dans ma tête. Progressivement l’ambiance s’installe, en laissant un certain suspense sur la direction que MOADM a pris sur ce nouvel opus et ce "Tomorrow At Dawn" nous dévoile un environnement plutôt chaotique, assez abordable et la voix claire que l’on y trouve mêlée à la dureté de la voix principale me purifie les écoutilles une bonne fois pour toutes et me permet d’attaquer l’écoute sereinement.
C’est quelques chose de plus direct qui vient percuter mes tympans, sans pour autant être dénué d’émotions (ce qui dénaturerait l’univers du groupe d’ailleurs). "On The Heights Of Despair" donc, se rapproche de l’avant-dernier titre de l’album "Diving Bell And Butterfly". A contrario on rencontre aussi de troublantes "ballades" si je puis dire, avec "Under The Cross", plutôt sombre et qui s’enchaîne vraiment bien avec le côté à la fois lourd et ambiant de "Meshi’ha" juste après, univers retrouvé non loin de là avec "Trismegistus King". Le titre phare de l’album ? "Good Mourning Child" ? Comment peut-on résister à ces mélodies, cette énergie, ces voix ? Des mélodies qui vagabondent dans votre tête toute la journée jusqu’au moment où enfin vous pouvez vous la remettre pleine balle dans les écoutilles. Dans le même esprit on trouve la piste juste après intitulée "Insomniac Animal" mais un niveau un tantinet en dessous en termes de sensations, même si elle reste un très bon titre. MOADM se laisse aussi aller à des morceaux assez surprenants, où on sent diverses influences tout en étant incapable de citer un groupe qui s’en rapproche. Il s’agit de "An Ode To Myself" et c’est beau, fin, léger et lourd à la fois et ça groove, bref un petit entremets qui passe bien !
On retrouve de la double voix radieusement entêtante grâce à "Leave Scars" qui nous caresse, nous transperce, nous soulage, nous trouble. Dernier tour de force (ou de délicatesse ?) avec "INRI", un titre (presque) instrumental, où le piano s’invite et donne la main à la guitare afin de clôturer cet album de manière subtile, indélébile. De quoi avoir envie de déjà découvrir la prochaine sortie du groupe. La sensibilité du post-hardcore se mêle à la brutalité du metal à juste mesure et Memories Of A Dead Man propose ainsi un album encore une fois très réussi, complet, riche, à tel point qu’il en devient difficile de ne pas écrire une chronique qui serait plus longue à lire que l’album à écouter.
"Maze"
Note : 19/20
Etant données les élogieuses critiques concernant les travaux précédents de Memories Of A Dead Man on peut dire que cette sortie 2011 était attendu au tournant. L’artwork est sobre mais la confrontation dégage une puissance bestiale plutôt belle. Pas de chanteur fixe à l’époque apporte une originalité à cet EP, cinq chanteurs différents (Mike A de Rosetta, Yann L de Klone, Thomas T et Julien H d’AqME et Alex de The Prestige) pour cinq titres du groupe. Une douce guitare disperse quelques notes c’est "Spoken Yet Never Heard". Un hardcore dur et mélancolique à la fois vient s’installer pour soutenir une voix toute aussi sincère. Un premier morceau qui fait faire "wahou !".
L’intensité ne faiblit pas avec "Commotion" où le riff dynamique donne envie de tournoyer sur soi-même jusqu’au contraste magistralement orchestré de la deuxième partie du morceau. Belle démonstration ! On trouve un tout autre univers (mais tout autant agréable) avec "The Other Way Around" avec ce chant totalement différent ! Et je dois le reconnaître, ce morceau au chant clair a un putain de groove ! Il sonne réellement bien, comme si le morceau et cette voix étaient faits pour se rencontrer et fusionner. Retour d’un chant un peu plus nerveux avec "Lightgouse". Un morceau très puissant également, ça sonne incroyablement bien et le temps passe un peu trop vite. "The Great Escape", dernier morceau déjà, quelle arnaque ce groupe ! C’est tellement bon qu’on devient accro et cinq titres ce n’est pas assez ! D’autant plus bon que le son décape sévère ! Ce dernier titre donc, se différencie et s’apprécie par sa légèreté, ce voyage musical. Un titre abouti mais peut-être un brin moins accrocheur.
Je suis un peu dur ? Peut-être, mais il faut bien les taquiner un peu les MOADM parce que c’est difficile pour nous chroniqueurs de trouver des points négatifs à cet EP. A partir de là je pense que tout est dit…
"Beyond The Legend"
Note : 19/20
Lorsque j'ai vu que Memories Of A Dead Man sortait un nouveau skeud, j'étais comme un gosse, c'est bête mais je n'avais eu l'occasion de les écouter que via MySpace. L'écoute de leur dernier opus "Beyond The Legend" m'a été différé et... ma frustration n'avait d'égal que la grandeur de cet album. On va faire dans le cliché pour décrire cela, mais le groupe évolu dans une veine post hardcore, avec des ambiances absolument fabuleuses. Un transport dans quelque chose de complétement différent de ce qui peut se faire. D'influence metal, une grosse basse bien présente, un chant complétement ahurissant. Des structures musicales recherchées, mélodiques, une vraie recherche. On sort des sentiers battus et ce n'est pas plus mal. Parallel Music peut se vanter d'avoir décrocher un groupe tout simplement terrible dans tous les sens du terme, musicalement de très haut niveau, niveau qualité c'est excellent, et entre un atwork et une musique d'une violence sourde et froide... les mémoires venues d'outre tombe, le flash back sur une vie d'un homme mort. J'ai été faire un tour par pure curiosité pour voir en live ce que donnait le groupe... Avec "Beyond The Legend", je pense que je vais faire des kilomètres pour aller voir cela !
Revenons au dernier opus du groupe, au fur et à mesure des écoutes (j'en suis à trois consécutives sans me lasser) je ne peux m'empêcher de faire le lien et de trouver une influence des maîtres du post hardcore ambiant : Cult Of Luna, cette voix possédée, l'instrumental, la conception quasi parfaite des morceaux. La transe, l'extase ! Les musiciens n'ont rien a envier à personne au contraire... et le chant est absolument sidérant et prenant, les morceaux sont variés. Memories Of A Dead Man a tout pour réussir et ils sont vraiment bien partis.
Même pas une critique, rien, sur cet album... ça me dérange ! Mais finalement non, je n'ai rien à dire de plus à part : procurez-vous ce bel objet qu'est "Beyond The Legend".
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