Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaargh !!!!!!!!
Euh ?
Aaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaargh !!!!!!
Hein ?
Aaaaaaaaaaaaaaaaaargh !!!!!

Ce sont les onomatopées les plus importantes dans l'appréciation d'un album, ce que l'on peut en dire eu égard aux émotions qui nous submergent quand on se fait Mastiphal. Et rien de plus primitif, précis et concis, qu'un cri bestial pour manifester son approbation et sa satisfaction.

J'adore tous ces groupes qui existent depuis vingt ans (car Mastiphal existe depuis 1991) et qui ont eu du mal à émerger, et qui tout récemment reviennent de nulle part pour réaliser un second album. Car oui "Parvzya" est le deuxième des anciens de Mastiphal. Un premier album qui n'avait pas laissé un grand souvenir, mais qui avait le mérite de permettre l'essor de la scène polonaise de l'époque à savoir Behemoth, Christ Agony et eux mêmes. Je ne parlerai pas de Vader, c'est du death, et ici on parle de choses qui se rapprochent plus du black metal. Donc ouais, résurrection après pas mal d'années d'absence de Mastiphal. Ce qui est cool c'est qu'ils ont gardé leur logo.

Ce "Parvzya" est une petite pierre noire, pleine de mauvaises pensées et de choses malsaines. C'est un album très sombre que nous ont pondu les Mastiphal avec un Flauros au chant qui dégueule littéralement ses vocaux en vociférant ses mots comme n'importe quel démon vomit sa malédiction sur les être humains, un peu à la manière d'Abbath (Immortal) par moments. C'est cette particularité vocale qui accentue cette facette lugubre et morbide. Les titres sont diaboliquement agressifs, entre black metal et death metal, au contraire de ce qu'ils ont fait sur leur premier album en 1995. Avant on avait droit à quelque chose de vraiment black metal agrémenté de claviers pas vraiment terribles et de rythmiques black pas stériles mais presque. Ce deuxième album est très loin devant son prédécesseur, tant en années qu'en qualité. Des titres violents ("Man Strikes God Falls") bottent le cul, quelque chose de puissant. La plupart des rythmiques ne laissent pas de place au calme, tout se développe dans la sauvagerie, les rares passages plus posés, plus mid-tempos ne sont là que pour apporter l'ambiance maléfique.

Ce n'est pas malgré tout un album compact, il me rappelle un peu certains Marduk et aussi l'efficacité de Rudra le groupe de black / death de Singapour. Les morceaux très pesants comme "Chosen Obituaries", et "Paruzya" donnent le ton de la morbidité à l'état pur, c'est ce qu'on a tendance à vraiment apprécier chez ce groupe. Ils arrivent à mettre en avant ce côté très pervers et pourri tout en restant autant brutal et percutant comme il faut. Ces mecs ont gardé l'ingéniosité qui est typique des années 80's et 90's dans le black metal. Dix titres, un petit trente huit minutes, juste ce qu'il faut pour ne pas tomber dans le lourdingue, "Parvzya", n'est pas un chef d'oeuvre, mais c'est un album d'une grande qualité qui fait oublier leur premier CD, et de loin. Enregistré par Jaroslaw Toifl au Maq Studio et au Hunted House Studio en Pologne en 2010, puis mixé et masterisé au Necromorbus Studio en Suède, ces seconds couteaux n'ont pas à rougir, car ils ne sont peut-être pas allés aux Abyss ou au Hertz mais la prod' est superbement propre et trapue.

Attention particulière au dernier titre "Triumph Of Destruction" qui vient un peu pomper chez Dimmu et aussi dans le côté mélodique, mais qui clôture l'album somptueusement. Alors messieurs dames, au lieu de vous contenter de n'acheter que du mainstream, un petit effort, allez voir du côté de chez Witching Hour car c'est aussi un label de moyenne envergure qui s'attache à signer des groupes qui peuvent valoir la peine, et pour Mastiphal c'est le cas.