Le groupe
Biographie :

Marduk est un groupe de black metal formé en 1990 à Norrköping en Suède. C'est en 1990 que Marduk se forme en Suède, sur les restes de Abhor, ancien groupe de Morgan Hakansson (Evil de Abruptum) et Rickard Kalm (qui prend comme pseudo B.War). En 1991 sort leur première démo, ils l'intitulent sobrement "Fuck Me Jesus", avec une pochette montrant une femme se masturbant avec un crucifix. En 1992, ils signent avec No Fashion Records et sortent leur premier album, "Dark Endless". Osmose Productions (le label Français) s'intéresse alors de très près au groupe, et les signe en 1993. En Octobre de la même année sort le deuxième album des Suédois, "Those Of The Unlight". Dans la foulée, ils sortent fin 1994 leur troisième album, "Opus Nocturne", et repartent aussitôt en tournée avec Enslaved. En 1995, devant le succès croissant du groupe, la première démo "Fuck Me Jesus" est rééditée en CD, avec la pochette originale, ce qui leur vaut des problèmes avec la censure. Le CD sera banni de sept pays. En Juin 1996 sort le quatrième album de Marduk, "Heaven Shall Burn When... We Are Gathered". Ils sortent ensuite vers fin 1996 "Glorification", un mini-CD de diverses reprises, puis en 1997, "Live In Germania", enregistré lors de leur précédente tournée. En 1998, alors que des groupes comme Cradle Of Filth ou Dimmu Borgir sont à leur apogée et que le black commence à avoir une reconnaissance un peu plus "grand public", Marduk prend le contre-pied et sort un album concentré de violence et de haine et dépourvu de tout clavier : "Nightwing". "Panzer Division Marduk" sort en 1999, sans doute l'un des albums les plus brutaux de tous les temps. En 2002 sort le nouveau MCD de Marduk, intitulé "Hearse", qui sera la promotion de "World Funeral", un album qui marque un nouveau palier pour ce groupe. En 2004, Marduk sort son seizième album, "Plague Angel". "5:12" sort en Avril 2007, suivi de "Wormwood" en 2009 et de "Serpent Sermon" en 2012. Le groupe annonce mi-2014 l'enregistrement d'un nouvel album, "Frontschwein", qui sort en Janvier 2015. L'album suivant, "Viktoria", sort le 22 Juin 2018. Cinq ans plus tard, "Memento Mori" sort en Septembre 2023.

Discographie :

1991 : "Fuck Me Jesus" (EP)
1992 : "Dark Endless"
1993 : "Those Of The Unlight"
1994 : "Opus Nocturne"
1996 : "Glorification" (EP)
1996 : "Heaven Shall Burn... When We Are Gathered"
1997 : "Here's No Peace" (EP)
1998 : "Nightwing"
1999 : "Panzer Division Marduk"
2000 : "Obedience" (EP)
2001 : "La Grande Danse Macabre"
2003 : "World Funeral"
2004 : "Deathmarch" (EP)
2004 : "Plague Angel"
2007 : "Rom 5:12"
2009 : "Wormwood"
2011 : "Iron Dawn" (EP)
2012 : "Serpent Sermon"
2014 : "Frontschwein"
2018 : "Viktoria"
2023 : "Memento Mori"


Les chroniques


"Memento Mori"
Note : 18/20

La machine Marduk repart à l’assaut. Créé en Suède en 1990, le groupe mené depuis ses débuts par Morgan (guitare, Abruptum, Death Wolf), accompagné aujourd’hui par Mortuus (chant, Funeral Mist, DomJord, Triumphator) et Simon “Bloodhammer” Schilling (batterie, At The Grave, Eucharist, ex-Belphegor, ex-Panzerchrist) sort "Memento Mori", son quinzième album, chez Century Media Records. Les parties de basse ont été enregistrées par Mortuus ainsi que Devo Andersson (Overflash) et Joel Lindholm (In Aeternum, Stålvargar, ex-Ondskapt, ex-Undergång), les précédents bassistes du groupe. Ce dernier a été exclu du groupe suite à son comportement.

Un sample guerrier introduit "Memento Mori", laissant la rythmique intransigeante venir progressivement à nous avant de nous écraser en bonne et due forme. Les hurlements morbides viennent bien vite accompagner l’assaut aux sonorités old school, qui ne ralentira qu’avant de nous mener sur la courte et explosive "Heart Of The Funeral", qui redouble de fureur pour nous molester avec des riffs saccadés bien sentis. On remarque quelques leads tranchants sous la rythmique effrénée, puis "Blood Of The Funeral" creusera une tranchée avant de nous y traîner grâce à un son dévastateur et une guitare torturée. Tout dans ce titre sent la mort et la dévastation, à commencer par ce blast quasi ininterrompu qui nous mène à "Shovel Beats Sceptre", en nous autorisant un court répit, incarné par les cris motivants introductifs. Plus lente et lancinante, la déferlante surgit en nous emportant avec elle, accompagnée par des cloches régulières qui rythment la marche sous les vociférations du vocaliste, puis le groupe revient à son énergie belliqueuse sur "Charlatan" qui s’enflamme sans plus attendre.

On retrouvera tout de même une partie plus calme et extrêmement dissonante qui vient tempérer cette vague de violence pure grâce à une basse lancinante, puis "Coffin Carol" prend la suite avec une approche tout aussi destructrice et rapide. Les riffs impénétrables offrent toujours quelques leads plus tranchants, mais le groupe relance la machine avec une coupure nette et une reprise avant que "Marching Bones" ne vienne apporter un nouvel instant de répit avec ses cris de douleur introductifs, suivis de près par un son puissant et accrocheur. Le refrain fédérateur rappelle les titres les plus connus du groupe, tout comme "Year Of The Maggot" qui place une brume inquiétante avant de nous sauter à la gorge, mené par une batterie parfois assez entraînante, qui déverser également sa rage sur "Red Tree Of Blood", le titre suivant, dont la composition est assez similaire et qui plaira aux amateurs de violence pure du début à la fin. "As We Are" propose à nouveau un son plus aérien qui laisse également une place plus importante aux leads et à l’oppression pour clore l’album avec ce rire terrifiant samplé, suivi d’une dernière explosion.

Marduk reste lié à ses racines sur "Memento Mori", offrant des compositions emplies de haine, de violence et de fureur que le groupe joue à pleine vitesse, et qui vous roulent dessus sans ménagement. Il va sans dire que les fans seront conquis.


Matthieu
Septembre 2023




"Viktoria"
Note : 19/20

C'est inhabituel dans mon cas, car j'aime les chroniques courtes qui touchent à l'essentiel, mais ce coup-ci, afin de clarifier une situation qui risque de se produire chez beaucoup de personnes à la découverte de cet album, il me semble primordial de développer certains aspects qui touchent particulièrement à l'affect. De ce fait, c'est un véritable pavé que je m'engage à écrire tant la sortie de "Viktoria" mérite de faire un point sur Marduk, sur cette prise de risques incarnée par cette nouvelle production, et le black metal plus généralement.

Marduk m'a accompagné sur les bancs du collège. J'ai découvert le groupe avec "Heaven Shall Burn"... qui est sorti alors que j'étais en classe de quatrième, dans un collège catholique, autant dire que c'était la bande son idéale pour un ado en quête de rébellion. De ce fait, je perçois chaque nouvelle sortie du groupe comme un véritable événement. Nous sommes nombreux à avoir vécu la période du line-up avec Legion, B-War, Hakansson et Andersson comme le firmament du groupe, l'âge d'or de Marduk. "Nightwing" et "Panzer Division Marduk", deux sorties successives ayant donné suite au magistral "Heaven Shall Burn", ont démontré que la musique gagnait toujours plus en violence et en extrémisme - Ahh... La période du label Osmose Productions, quelle époque ! Ensuite, il y a eu du bon et du moins bon, jusqu'au grand changement, symbolisé par l'album "Plague Angel", qui présentait un nouveau frontman en la personne de Mortuus, tête de proue de Funeral Mist, valeur montante dans le black metal à cette période. Il a fallu faire accepter cette nouvelle incarnation de Marduk auprès des fans et "Plague Angel" a réussi à imposer cette nouvelle constitution du groupe.

Marduk, c'est donc, grossièrement, deux périodes, pas seulement en termes de line-up, mais également en terme de thématique. Progressivement, Morgan Hakansson a délaissé le satanisme au profit de textes basés sur la seconde guerre mondiale ou la mort. Cependant, en parlant d'imagerie, le groupe a toujours su présenter de belles pochettes, proposer des designs de t-shirts originaux et provocateurs. Leur logo, véritable sceau morbide et antichrétien, a peu souvent été délaissé durant sa carrière.

Concernant "Viktoria", c'est un album à part, et il a causé de nombreux doutes en ce qui me concerne. Je l'ai vraiment détesté avant de l'aimer. La pochette, épurée, suscite bien des questionnements. Ensuite, la sortie en avant-première de deux nouveaux titres sur la toile ne m'a pas permis d’émettre un avis objectif sur le nouveau Marduk. Tout cela ne laissait rien présager de bon. En sus, Morgan, dans ses interviews, affirmait clairement que la direction artistique de l'album, plus basique, old school et directe, allait être autant appréciée que détestée. Quand j'ai écouté pour la première fois "Viktoria", J'ai cru entendre le "St Anger" (Metallica) de Marduk, autrement dit, un album où la prise de risques consiste à reculer pour mieux se vautrer, quelle déception ! Aujourd'hui, que nenni, la deuxième écoute m'a procuré une toute autre sensation car, ayant été déçu lors de mon premier contact avec cet opus, je me suis vraiment concentré sur l'essentiel du disque, et je suis formel, "Viktoria" est sophistiqué et varié, en marge des précédentes productions discographiques de Marduk, qui dévoile un autre visage de la formation suédoise. Jamais cet album ne se perd dans les méandres du doute, tout se justifie, chaque partie, chaque morceau participe à un résultat global cohérent. De plus, la production, crue, analogique, ajoute du grain et de la valeur à l'ensemble. Pour le tracklisting, voici un descriptif de chaque titre :

1- "Werwolf" est un titre punk dans l'approche, construit essentiellement sur un seul riff qui varie afin de coller au chant d'un Mortuus véritablement haineux. Son introduction avec des sons de sirènes en temps de guerre annonce la couleur. Le format de 2:02, très court, permet un enchaînement très dynamique avec le titre suivant.
2- "June 44" est une valse macabre et violente de pur black metal. Mortuus s'essaye à de nouvelles approches assez surprenantes au niveau des modulations de sa voix. La colère et la rage qui se dégagent de ce titre confirment que Marduk n'a rien perdu de sa négativité et de son pessimisme.
3- "Equestrian Bloodlust" et ses parties de guitares parsemées d'harmoniques naturelles est aussi assez direct, dans un état d'esprit similaire au titre précédent, sans fioritures. Des arrêts nets au sein du morceau ajoutent un effet de surprise bienvenu qui permet de relancer l'ensemble d'une très belle manière.
4- "Tiger I", et son charley ouvert constant, est une véritable ode macabre primitive. Doom de chez doom, ce titre permet au chant de se libérer et dégager une noirceur sans précédent. Les roulements de "r", effet vocal et véritable marque de fabrique de notre cher Mortuus, nous sont crachés au visage sans aucune retenue. Le chant possédé fonctionne très bien. Des salves de double grosse caisse viennent perturber la lenteur du titre qui blaste véritablement vers la fin.
5- "Narva" relance la machine avec son tempo ultra rapide, relents d'une période "Panzer Division Marduk". Des sons d'obus venus du ciel, des guitares dissonantes, voilà ici une belle manière de traiter les codes du black metal, sans compromis. Vers la moitié du morceau, un riff inattendu fait chavirer le tout dans une autre ambiance, le temps de reprendre de plus belle. Vraiment efficace !
6- "The Last Fallen" est un titre basique, avec un son rude, qui débute sur un motif simple, pour embrayer ensuite sur du pur blasting black metal, avec des alternances inattendues. Les échos de la voix de Mortuus ajoutent de la profondeur à cet environnement sonore macabre et noir. Au fil de l'écoute, des éléments subtils rendent vraiment le titre entraînant. Durant l'écoute, il se dégage une certaine mélancolie qui s'inspire du black metal de la fin des années 90.
7- "Viktoria", le titre éponyme, est un concentré de violence et d'antipathie. Un étrange passage en triolets avec une thématique à la basse vient rompre le rythme du morceau pour mieux envoyer la purée ensuite.
8- "The Devil's Song" est très constant, avec des harmonies glaciales, nous voici plongés dans un univers sonore froid et misanthrope. Du pur Marduk, qui mise sur l'ambiance grâce à un déluge hertzien sinistre et funeste.
9- "Silent Night" conclut ces 33 minutes de malaise et de noirceur d'une belle façon. Un son constant, bourré d'harmoniques, sur lequel se posent les instruments, est à la base de ce titre. Deuxième morceau lent de l'album, très linéaire, il débute comme il termine, de façon basique et sans fioritures.

Au départ très difficile à chroniquer, de par son caractère ambivalent, entre un certain respect stylistique et une prise de risques consciente, cet album, perçu d'abord comme un échec, est au final une véritable réussite ! Le virage adopté par le groupe va à l'encontre de ce qui a fait l'entité Marduk, que ce soit d'un point de vue strictement musical ou en ce qui concerne l'imagerie sobre de la pochette, et l'absence du logo emblématique. En revanche, au niveau de l'état d'esprit, le groupe reste fidèle à ses convictions, perpétue une démarche sincère et trace sa route sans se poser de question, que ça plaise ou non. Nos Suédois ont décidé de proposer un black metal direct, cru, basique comme pourrait l'être l'album démo d'un groupe underground, sauf qu'ici, nous avons affaire à des maîtres en la matière. "Viktoria" redonne au black métal ses lettres de noblesse, redore le blason d'un style discrédité par de trop nombreuses tentatives d'innovations engendrées par le souci de toujours toucher un plus large public.

Plus "racé", moins "typé" que son prédécesseur "Frontschwein", Marduk explore des territoires sonores plus arides et opère avec "Viktoria" un retour aux fondamentaux d'un genre musical qu'il défend depuis 28 ans maintenant. Marduk est l'antithèse parfaite de Dimmu Borgir et de son album "Eonian", sorti lui aussi cette année, qui plaira à toutes les mamans du monde, celles qui ont un petit tatouage de l'infini à la cheville, et aux fans de comédies musicales. "Viktoria" traite avec sérieux les arcanes de l'art noir, et n'en fait pas un vulgaire argument de vente. Au contraire, Morgan Hakansson est bien décidé à maintenir le style dans le respect qu'il mérite, par rapport à son histoire, son contexte, ses valeurs et ses codes. Voici un disque sincère, qui mérite plusieurs écoutes car il renferme un véritable trésor qui surpasse l'aspect purement musical. "Viktoria" va au-delà du son tant il touche le profond, l'intime, et préserve des valeurs qui s'adressent aux véritables fans du VRAI black metal.


Trrha'l
Juin 2018




"Frontschwein"
Note : 18/20

Marduk, rien que le nom, rien que la vue du logo du groupe inspirent le respect. Marduk connaît une longue et riche carrière et pourtant on ne peut pas dire que leur musique soit à mettre dans toutes les oreilles... ! Marduk a choqué, continue à choquer, mais les Suédois s'en foutent, ils jouent du black metal et n'ont cure de tous les paramètres collatéraux. 25 ans de carrière sont fêtés avec ce nouvel album, le bien nommé "Frontschwein" qui voit le jour avec le concours et le partenariat de Century Media qui a mis le paquet sur cette sortie ! Les collectionneurs vont être ravis, jugez plutôt : version CD, version mediabook, vinyls de couleurs... Que du bonheur, n'est-ce pas ?

Pour ce nouvel album, ceux qui s'attendaient à de la nouveauté, je peux leur dire de suite qu'ils se mettent un doigt dans l’œil ! Marduk à la haine et son black metal est toujours aussi froid... "Frontschwein", c'est 11 titres pour près de 53 minutes de black metal rapide et sans concession. Un titre comme "Afrika" rappellera à leur bon souvenir j'en suis certain, "Panzer Division Marduk" ou encore "Christraping Black Metal"... Tout ça pour vous dire qu'encore une fois, Marduk nous livre un album rapide, méchant comme une teigne et très malsain. "Frontschwein" fait la part belle encore une fois à l'Histoire, à un sujet qui plaît énormément au groupe, la deuxième guerre mondiale qui fit rentrer, soyons clairs là-dessus, l’Humanité dans une nouvelle ère... On peut traduire "Frontschwein" par "front de porc" ou "front pig" en anglais, une expression dénonçant l'utilisation de chair humaine, de chair à canon dans de (les) nombreux conflits mondiaux depuis et qui ont suivi la première guerre mondiale.

Marduk prouve encore une fois que oui le black metal est une musique forte, que oui le black metal est une musique ravageuse, que oui le black metal est une musique très inspirée par la réalité, que oui le black metal est une musique qui peut choquer mais Marduk démontre encore une fois que non le black metal est en aucun cas une musique jouée par des idiots qui passent leur temps à arracher les têtes des colombes... Le black metal est une façon de vivre, un système de pensée structuré et Marduk avec "Frontschwein" nous le fait comprendre musicalement. Il est toutefois évident que l'on ne connaît pas une carrière de 25 ans comme ça en claquant simplement des doigts ou en ayant passé un pacte avec le malin ; on est là 25 ans après car on le mérite et que notre musique et notre style sont fédérateure pour des milliers de personnes.

"Frontschwein" est un excellent album, dans la droite lignée de ce que Marduk nous offre ou nous livre depuis l'arrivée de Mortuus derrière le micro et l'album "Plague Angel" en 2004. Insérez-vous dans les oreilles les titres "Frontschwein", morceau puissant et percutant qui ouvre l'album, le très lourd "Wartheland" ou encore "Falaise : Cauldron Of Blood", titre dans la pure tradition estampillée et tamponnée Marduk. On en prend littéralement plein la figure, on pourrait penser que Marduk, comme grand nombre de formations qui connaissent une longue carrière, pourrait se répéter, être redondant, mais il n'en est rien, Marduk avec "Frontschwein" nous offre un pur album de Marduk avec de l'agressivité, de la puissance et des mélodies. Marduk est une valeur sûre de la musique extrême et ils ont raison de ne rien changer. "Frontschwein" est le résumé parfait de ce que le groupe a démontré depuis 25 ans et la fameuse démo " Fuck Me Jesus...". Il est à espérer que Marduk ne s'arrête pas en si bon chemin et nous livre encore pendant 25 ans des albums d'un tel acabit.

Un petit mot sur le visuel de "Frontschwein" qui, soyons-en certain, doit faire parler beaucoup de monde mais il représente et surtout illustre parfaitement l'album et son ambiance. J'ose à peine imaginer la version vinyl... Superbe. Badaboum, mesdames et messieurs !


Vince
Janvier 2015




"Serpent Sermon"
Note : 14/20

Ah Marduk... Plus besoin de présenter ces doyens de la scène. Alors, les Suédois n'ont pas changé de style, non. La batterie est toujours aussi "mitraillette", et j'ai envie de dire que ce n'est pas plus mal, car c'est comme ça qu'on les apprécie avant tout (si l'appelation brutal black metal, même si ce n'est qu'une étiquette, vous interpelle).

Les riffs sont très efficaces, la production est sympathique. On reconnaît bien là le Marduk qui nous est cher. L'albm commence par la piste éponyme. C'est sombre, efficace malgré le passage typique en demi-teinte (ce qu'on aurait pu appeler un refrain en musique basique) plus mélodique, ce qui tranchera avec certains albums. Donc, si les inconditionnels de "Panzer Division" attendent toujours le second opus, ce n'est toujours pas pour maintenant. Mais point d'apitoiement. Cet album regorge d'idées sympathiques. L'obscurité est très présente ici. On la ressent notamment sur le deuxième morceau. Et il y a toujours cette brutalité et cette vélocité torturée si chère au groupe qui n'en démord cependant pas. L'opus est assez varié. Ceci dit, on reste dans du black metal relativement standardisé, aussi il ne faut pas s'attendre à une once d'originalité, même si Marduk aura su poser sa patte caractéristique dans le monde du black metal (tout en étant un groupe non-norvégien, ce qui est franchement pas mal joué). Certains nuances ont été ajoutées. Certains passages bien pessimistes en arpèges, que je n'ai pas l'habitude d'entendre chez Marduk. On les entend notamment sur "M.A.M.M.O.N.", première piste à être disponible en pré-écoute sur Internet.

En soi, "Serpent Sermon" est un album pas mauvais du tout, sans être excellent. Une oeuvre relativement correcte au regard de la discographie du groupe. A écouter pour se faire son propre avis. Je dirais que les Suédois ont rempli leur contrat. Ni plus, ni moins.


Lukos
Août 2012




"Wormwood"
Note : 17/20

Lorsque un groupe atteint un certain nombre de sorties, qu’il est mondialement connu, adulé par des milliers de gens et bien évidemment détesté par d’autres milliers de gens, chacune de ses tournées est un rendez-vous à ne pas manquer de même que chaque album provoque un gros buzz dans le bon comme dans le mauvais sens. En ce dit automne, nous avons droit à pas mal de sorties notoires : Behemoth, Hypocrisy, Vader, Gorgoroth et le cas nous intéressant présentement, Marduk. Si la formation approche tout doucement des vingt ans d’existence, elle n’a en rien perdu de sa verve et hargne envers toute symbolique et idéologie religieuse, tournant sans relâche pour promouvoir ses œuvres et rassembler un maximum d’adeptes sous son commandement. Après leur dernier essai en 2007, "Rom 5:12" qui s’était révélé pour beaucoup être une grande réussite, les Suédois remettent le couvert deux ans plus tard avec de nouvelles revendications sous l’emblème général de l’absinthe car cette nouvelle bombe se nomme "Wormwood".

Affublé d’une pochette magnifiquement réalisée, présentant directement les notions principales de l’album et cruciales pour le groupe : la mort, et la religion…voire même la mort de la religion (mais ça n’est un secret pour personne), l’album présente dix titres pour une durée totale de quarante-cinq minutes. Pour commencer avec la question de la production, je dirais que c’est un point assez délicat : d’accord, en tant que groupe de true black metal, un son crade s’impose plus ou moins, malgré tout j’aurais pensé qu’une pointure du genre telle que Marduk aurait pu s’offrir le luxe d’un son un peu plus fluide, sans toutefois verser dans le mainstream pour autant, j’imagine donc que c’est par tradition et par choix qu’il n’en est pas ainsi. Pour continuer, musicalement parlant il est clair que les musiciens n’ont plus grand-chose à apprendre en la matière, tout est très bien agencé et surtout très bien équilibré : non seulement les tempos varient dans les morceaux eux-mêmes, mais les tempos généraux des titres sont quant à eux très différents les uns des autres (il n’y a qu’à voir l’enchaînement "Nowhere, No-One, Nothing" et "Funeral Dawn" pour s’en rendre compte) et c’est un certainement l’un des points forts de l’album car des blasts à longueur de temps comme ils l’ont déjà fait par le passé ne donnent qu’une impression de répétition sans grand intérêt. Les ambiances quant à elles diffusent un sentiment de colère ("To Redirect Perdition", "Chorus Of A Cracking Neck") bien présent alterné de passages plus malsains et même de quelques interludes mélancoliques ! En ce qui concerne le chant, j’avoue que même en étant une inconditionnelle fan de Legion, Mortuus en a dans le ventre et s’exécute d’une manière beaucoup plus froide, douloureuse et malsaine, ce qui correspond peut-être mieux aux objectifs actuels du groupe… Cependant, sa manière de varier ses parties (notamment des râles sur "Nowhere, No-One, Nothing" ou "Into Utter Madness") est à souligner car rien n’est pire qu’un chant linéaire dans un groupe de black.

En conclusion, je pense que Marduk nous a fait là un excellent album, qui nécessite toutefois plusieurs écoutes afin d’en saisir toutes les subtilités et d’accrocher réellement aux titres qui m’ont l’air taillés pour le live. La tournée à venir avec Vader nous donnera l’occasion à tous d’en faire l’expérience, donc si vous êtes fan de Marduk ou de black en général, ne la ratez pas !


Ichigo
Septembre 2009


Conclusion
Le site officiel : www.marduk.nu