Prenez le meilleur du death metal, du metal progressif, ajoutez-y de bonnes touches mélodiques, aromatisez le tout de jazz et vous obtenez le son Manslaughter dans sa deuxième démo : "Prion". Du death metal pour le gros son et le chant puissant, mais un death auquel on aurait enlevé son aspect "bourrinage intensif". Le metal progressif donne sa touche moderne et son originalité à l’ensemble. La prouesse est d’avoir réussi à intégrer un réel esprit jazzy, sans que cela devienne du grand n’importe quoi ni que l’ensemble perde de sa pêche, mais en gardant une réelle liberté d’interprétation dans les riffs. C’est simplement ENORME. Le chant est bien posé, en voix death et même dans le passage en voix black, il pourrait juste être un chouia plus articulé. On a droit à une batterie fort intéressante (car elle ne se limite pas à la traditionnelle alternance blast / double au taquet), des effets aux pieds très groove, une double maîtrisée, une caisse claire claquante, le tout donne aux morceaux leur groove énorme et relève les riffs des guitares avec ses bonnes pêches bien placées. Autre originalité, les guitares justement semblent venir en soutien de la batterie (et non l’inverse) à part bien sûr dans les parties plus mélodiques et les solos. La technique d’ensemble est imparable : le groupe utilise autant les sons que les silences dans ses ambiances ("Testament"), les arrêts sont utilisés dans l’interprétation des thèmes. Et enfin, enfin un groupe qui donne une vraie place à son bassiste (et que ça fait plaisir de l’entendre !) car il vient épicer les morceaux de son timbre aérien… La plus grande déception est qu’il n’y ait que cinq titres à cette démo "Prion". Un album est à sortir d’urgence !