Le groupe
Biographie :

Mammoth Mammoth est un groupe de stoner australien ayant vu le jour en 2007 à Melbourne. Celui-ci est composé de Mikey Tucker (chant), Frank 'Bones' Trobbiani (batterie), Marco Gennaro (guitare) et Kris Sinister (basse). Le premier album de Mammoth Mammoth, "Volume II : Mammoth", sort en 2009, suivi trois ans plus tard par "Volume III : Hell’s Likely" paru chez Napalm Records. En Mars 2015, Mammoth Mammoth sort son troisième album, "Volume IV : Hammered Again" toujours chez Napalm Records. De retour en 2017, Mammoth Mammoth dévoile son quatrième album, "Mount The Mountain", disponible une nouvelle fois chez Napalm Records. "Kreuzung" sort en Novembre 2019.

Discographie :

2008 : "Mammoth Mammoth" (EP)
2009 : "Volume II : Mammoth"
2012 : "Volume III - Hell's Likely"
2015 : "Volume IV - Hammered Again"
2016 : "Mammoth Bloody Mammoth" (EP)
2017 : "Mount The Mountain"
2019 : "Kreuzung"


Les chroniques


"Kreuzung"
Note : 16,5/20

Traduit de l’Allemand, “Kreuzung” signifie l’intersection. Au-delà du comble pour un groupe australien de trouver un titre dans la langue de Merkel pour son nouvel album, "Kreuzung" n’a finalement jamais porté aussi bien son nom. En fait, avec "Kreuzung", Mammoth Mammoth prouve par “Kreu” + “Zung” qu’il n’a jamais été autant au croisement entre un hard 80’s et un stoner 90’s.

Dès le très Mötorhead "I’m Ready", "Kreuzung" l’affirme : Mammoth Mammoth compte s’aventurer ici dans des contrées moins stoner mais bien plus 80’s, plus heavy voire plus psych’n’roll dans l’approche que son prédécesseur "Mount The Mountain". Le son reste tout aussi chaud, mais ce n’est pas ses envies désertiques qui font grimper la chaleur plus son envie de déboutonner de la chemise et de dézipper de la braguette ("Wanted Man", "Motherfucker", "Screamin’"). Il faut dire que l’ange envahissant l’artwork, celui-là même qui te détournera du droit chemin a largement annoncé les choses : la tempête habituelle de Mammoth Mammoth se mélange aux crânes presque doomesques d’un son bien plus mystique ici ("Tear It Down", "Kreuzung", "God’s Gonna Hate Me"). Et en onze titres, on y est ! Là exactement où cet album voulait nous emmener : à l’intersection des influences de Mammoth Mammoth et de ce qu’un groupe de cette trempe peut produire après treize années d’activités et désormais cinq albums (ainsi que deux EPs).

Finalement, Mammoth Mammoth ne fait pas réellement peau neuve mais dévoile un peu plus une de ses couches épidermiques. Le résultat est un album solide et, presque, à l’ancienne. Bref, après avoir grimpé sa montagne, Mammoth Mammoth continue d’arpenter des chemins et des intersections. Alors, gueulons tous “Kreuzung” avec eux. Pourquoi ? Parce que peu de personnes (hormis les Boches bien sûr), savent ce que ça signifie et avec un peu de chance, on nous prendra pour des dealers d’emphets russes aimant la musique de sauvages qui fait peur aux mémés !


Rm.RCZ
Juin 2020




"Mount The Mountain"
Note : 16,5/20

Pour les spécialistes de la Préhistoire comme les néophytes musicaux, Mammoth Mammoth n’évoquera sans doute pas grand-chose si ce n’est un éléphantidé disparu il y a plusieurs milliers d’années. Pour tous les autres, Mammoth Mammoth évoquera sans doute un lointain appel ou une écoute récente qui illustre évidemment au mieux ce que les décibels "planants" sont au stoner-rock (ou au heavy voire au rock’n’roll ça marche aussi). Aujourd’hui, loin de commémorer la disparition du grand Mammuthus, nous nous attaquerons bien évidemment à la deuxième branche de ce que Mammoth Mammoth peut évoquer. En ce sens, c’est tout pile dix ans après sa création que le quartet australien nous offre un nouveau présent au nom de "Mount The Mountain". Et peut-être bien que ce quatrième album cachera le soleil par son imposante forme et sera chaud, n’en déplaise aux amateurs de montagnes glaciales et de skis. Alors ne perdons pas plus de temps dans des comparaisons ou métaphores douteuses et commençons dès à présent à gravir ou à descendre cette montagne (à cheval).

Tandis que Mammouths Mammouths donnerait certainement dans un rock préhistorique à base de poils, de fourrures, de feu et de nonos, Mammoth Mammoth donne dans un heavy (rock) acidulé stoner et assaisonné psyché sur quelques pointes. En somme, Mammoth Mammoth promet donc une bonne dose de dirt rock et ce, depuis désormais une décennie. Et ce qui est sûr, c’est que "Mount The Mountain" n’échappera certainement pas à la règle ! C’est donc, tout naturellement, à la piste éponyme qui ouvre ce nouvel album, "Mount The Mountain" de prouver une nouvelle fois ce postulat et de commencer à envoyer l’oreille sur un nuage brumeux mais léger qui se propulsera uniquement au rythme en exergue d’un stoner virevoltant et énergique. Ici, pas de fioritures ni de superflus, Mammoth Mammoth rebranche les grattes, tourne les potards, crache un coup et nous ressort sa recette la plus efficace : des riffs simples et entêtants surplombés et amenés par la voix aguicheuse et éraillée de Mikey Tucker. C’est donc sans Minnie, mais avec pour sûr pas mal de bibines et de nanas, que Mikey emmène sa douce bande au pays du groove, du gras et du houblon (notamment avec des titres comme "Sleepwalker", "Cold Liquor" ou encore "Hard Way Down").

Quoi qu’il en soit, avec ses onze pistes, "Mount The Mountain" se pose en doux héritier de "Volume IV - Hammered Again" tout en apportant une touche de maturité et d’affirmation à la bande de Melbourne. Inutile de résister, ce nectar auditif concocté au pays des kangourous et de la Vegie ne mettra pas bien longtemps à conquérir les tympans et entrainer la nuque pour un périple montagnard au fin fond du Cétacée. Et comme cétacée des blagues pourries s’écriront quelques lecteurs farouches, Mammoth Mammoth avance ici dans un album solide qui ravira, séduira et animera autant les fans de longue haleine du groupe, que les nouveaux venus et tous les amateurs de Red Fang, Baroness et consort ("Spellbound", "Procrastination"). Pour le reste, même si "Mount The Mountain" respire un air et une inspiration semblables de fond en comble, le tout n’est pas indigeste. L’écoute est plutôt même flambante et s’écoule relativement vite avec son nombre de titres phares qui envahiront de nombreuses caboches et setlists live ("Hole In The Head", "Wild And Dead"). Et s’il fallait encore plus de précisions niveau sonorité, Mammoth Mammoth sonne lourd, galopant (mais également aigu et medium sur les solos hein) et ce de "Epitome" aux cavalcades de "Kickin’ My Dog". Concluons donc simplement et disons que "Mount The Mountain" est typiquement le son qui aurait poussé l’Homo Sapiens ou son cousin Erectus à trouver la force d’évoluer pendant plusieurs centaines d’années et de laisser des peintures rupestres un peu partout.

En fait, même si ici nous n’avons pas affaire à quelques dinosaures, qu’ils soient bien en chair et bien portant ou complètement desséchés à en devenir fossiles, ce "Mount The Mountain" apporte de quoi procrastiner toute la journée sur fond de bon stone’n’roll à t’en caler le cul au fond du sofa de ta garçonnière. Alors quitte à faire un effort digne de l’ascension d’une montagne, autant le faire pour et avec du bon son, et ce même si cet effort herculéen n’est autre que de bouger de ton canapé pour aller monter le volume de ton hifi dernier cri, de ton tourne-disque voire de ton autoradio. Pour le reste et si le son est assez fort, laisse juste ton arrière-train s’enfoncer dans le cuir de ton fauteuil pendant que tu planeras loin, très loin dans un endroit où tu verras des mammouths multicolores s’agiter en tutus au beau milieu de quelques épais nuages de fumées licites. Bref, "Mount The Mountain" c’est ça, un peu de préhistoire, une pincée de brume, une once de trip sauce psyché et beaucoup de décibels heavy-stoner-rock-whisky. Et ça, ça traînait pas à Lascaux pourtant...


Rm.RCZ
Septembre 2017




"Volume IV - Hammered Again"
Note : 15/20

Les Aussies ont la peau dure et les crocs affutés. En cela, Mammoth Mammoth sont de parfaits représentants de leur nation, de beaux spécimens de rockeurs sauvages et indomptables, au sang chaud comme le soleil du pays des koalas. "Volume IV" (qui n'est pourtant que le troisième album longue durée du pachyderme, le groupe comptabilisant son premier EP comme un vrai album), au visuel classe et ultra-esthétique, faisant le pont entre représentation psychédélique 70's et photographie moderne, est un nouveau manifeste de hard'n'roll from down under.

L'énergie déployée par nos kangourous rappelle des formations tels Thin Lizzy, Airbourne ou Rose Tattoo. Et cette déferlante de testostérone est superbement restituée au travers d'une production aux petits oignons. "Life's A Bitch" est un premier titre punk au refrain immédiat et au feeling très Motörheadien, ""Lookin' Down the Barrel" et "Reign Supreme" sont deux missiles hard'n'roll s'acoquinant avec la bande à Lemmy le temps de rythmiques fast comme des bolides en feu. "Promised Land" est un morceau super heavy, pesant, comme... comme un mammouth tiens, allez. Plus mélodique, "Black Dog" fait carton plein avec sa lead de gratte finale entêtante, tout comme "Sick (Of Being Sick)", au groove Sabbathien dynamitant les lieux où vous vous trouvez. A l'écoute de ce titre, nos hanches nous commandent contre notre volonté. Le titre le plus typiquement stoner de "Hammered Again". En guise de conclusion, le long et planant "High As A Kite" montre le côté le plus atmosphérique des Mammouths, un titre savoureux gavé de fuzz et de grumeaux.

Ces morceaux solides comme le roc et taillés pour le live (nous nous en sommes rendus compte personnellement) vous rentreront dans la tête sans effort pour ne plus vous quitter. Un bon cru qui devrait asseoir un peu plus la réputation des Australiens en Europe et augmenter les importations de Coopers sur le territoire français.


Man Of Shadows
Avril 2015




"Volume III - Hell's Likely"
Note : 10/20

Mammoth Mammoth est un groupe de stoner australien, son second opus "Volume III - Hell's Likely" voit le jour fin 2012. Le groupe n’est pas encore très réputé dans le milieu avant la sortie de ce nouvel album, il pourra donc peut-être se faire un nom. Au vu de la pochette, on se dit qu’on est sur un album de rock très typé fin des années 70, il ne reste qu’à insérer le disque dans la platine et vérifier tout ça.

"Hell's Likely", premier titre de ce CD, nous balance un stoner rapide avec des riffs incisifs. "Go" se la joue bien plus calme, bien saturé dans ses sonorités et quant à la voix, elle est plutôt typée hard rock. On a tout de même affaire à beaucoup de titres rapides comme "Bare Bones", "I Want It Too Let’s Roll" et "Slacker", toujours avec cette saturation en fond qui prouve que Mammoth Mammoth est dans son élément. Le stoner des Australiens n’est pas mauvais en soi mais il n’est pas très original, ni accrocheur, vous aurez du mal à écouter l’album d’une seule traite. "(Up All Night) Demons To Fight", qui dure sept minutes, s’éternise trop, par moments on pourrait penser que le groupe a fait une chanson si longue rien que pour le plaisir d'en faire une, on assiste là à du remplissage pas forcément utile. En revanche, le côté rapide, présent sur certaines chansons, est fort plaisant. "Sittin Pretty" est un bon titre, de par son énergie, qui aura le mérite d’être efficace. Les moments plus lents, voire mous, viendront noircir le tableau et couper le dynamisme de certains titres. L’autre problème de ce disque, c’est que vous allez vous lasser assez vite à cause de sa répétitivité et de sa pauvre originalité. "Volume III - Hell's Likely" est tout de même bien produit et bien interprété, ce qui a le mérite de relever un peu le niveau musical de ce skeud. "The Bad Oil", en bonus track, n’est pas une mauvaise conclusion, bien au contraire, c’est du bon stoner qui nous laisse sur une bonne impression.

Mammoth Mammoth nous a servi un disque assez moyen à cause de sa répétitivité, pas très original, et qui tourne vite en rond. Il est agréable de par ses moments rapides mais cela ne suffit pas pour en faire un disque correct.


Joe D Suffer
Janvier 2013


Conclusion
Le site officiel : www.mammothmammoth.com