L'univers de Maïsman est assez particulier, s'appuyant sur un environnement facétieux, une comptine loufoque où un super héros végétal (Maïsman ) combat les forces du mal, un certain Méchant Man. Et après la bataille du premier album où le misérable avait sauvé sa cutille de justesse, le retour du malfaisant est prétexte à tous les délires. Musicalement, Maïsman c'est un peu comme si Richard Gotainer et le Grand Orchestre du Splendide partouzait avec les Sex Pistols, Funkadelic, Korn et Mr Bungle. La première écoute est assez déroutante, une multitudes de styles et d'ambiances venant se confronter, manquant à mon goût de liant. On passe de gros synthé façon new wave frenchy des 80' au rock sur fond de choeurs féminins encouragant des sportifs ("M.a.i tréma"), d'alternatif au metal jumpant ("Le Retour De Méchant Man") se japonisant sur certains passages. Si beaucoup de titres sont un péle méle déroutant, d'autres sortent du lot par leurs côtés moins extravagants dans leur approche ("I love", premier single de l'album, le funkisant "Zéa", "Le Sacre"). L'enchaînement des titres est entrecoupé à plusieurs reprises par des interludes expliquant l'évolution des aventures de nos héros, comme pour mieux nous faire comprendre cette folle histoire ("Projet Démonique", "Heroe : Un Produit Miracle"). Malgré la difficulté d'accroche à l'écoute de ce second volet, on ne peut rester insensible à la qualité et à la complexité des compositions, l'interpretation des musiciens est parfaite et totalement en adéquation avec l'esprit recherché, Reuno de Lofofora jouant alors avec classe le rôle du Grand Méchant. On baigne intégralement dans une démesure qui met en évidence un travail fort et une recherche frénétique d'originalité . Des qualités qui en font aussi des défaults tant la bizarrerie de l'oeuvre en fait quelque chose à part, incongrue pour certains, géniale pour d'autres.