Le groupe
Biographie :

Maim est un groupe de death metal formé début 2006 à Åtvidaberg en Suède et composé du duo : Henric Ottosson (batterie) et Christian Sandberg (guitare, chant, basse / Ocean Chief). Le premier album "From The Womb To The Tomb..." sort en 2009 chez le label Soulseller Records (Hollande), suivi de "Deceased To Exist" en Janvier 2011 et de "Ornaments Of Severity" en Juin 2017.

Discographie :

2009 : "From The Womb To The Tomb..."
2011 : "Deceased To Exist"
2015 : "With Dawn Comes Death" (EP)
2017 : "Ornaments Of Severity"


Les chroniques


"Ornaments Of Severity"
Note : 15/20

Attention, ayez bien les yeux en face des trous, c'est bien du nouvel album de Maim dont je vais vous parler aujourd'hui et non pas celui d'un hypothétique Miam. Après cette petite blague moisie, précisons que "Ornaments Of Severity" est le troisième album de ces Suédois amateurs de death old school et crasseux.

Pour faire simple, imaginez un death héritier de la bonne vieille scène suédoise à la Entombed et mélangez-y un côté dégueulasse tout droit venu de chez Autopsy, ça devrait vous donner une assez bonne idée de ce que fait Maim. Le format est cru et direct, les morceaux dépassent rarement les quatre minutes et ce death sale et poisseux est mélangé comme il se doit avec des riffs doom évoquant le premier Paradise Lost et autres saletés du même genre. Le même genre de passages doom dégueulasses que l'on retrouve chez Autopsy justement, la différence se situant au niveau de l'équilibre entre les deux. Maim évolue dans un caveau humide et partiellement dégueulasse alors qu'Autopsy se promène dans un abattoir vaguement humide (il y a de l'image de qualité aujourd'hui, dites donc !). Et pour Paradise Lost, certains morceaux comme "With Nails And Bolts" donnent vraiment l'impression de sortir de "Lost Paradise" avec son tempo ultra lourd et ses riffs dégueulasses et dissonants. Bon, globalement, c'est quand même le death qui prend le pas sur le doom, que les plus bourrins se rassurent, Maim n'est pas un groupe de doom mais bien de death à l'ancienne. Mais bon, ça permettra de rappeler aux petits jeunes que ces deux styles étaient à la base intimement liés. En tout cas, ça permet à "Ornaments Of Severity" de ne pas s'enliser dans une répétition de riffs gimmick et de varier un peu les ambiances, ce qui donne un album plutôt efficace dans son genre.

Comme je le disais, le fait que les morceaux soient assez compacts, en dehors de deux pavés de plus de six minutes, permet au groupe de ne jamais laisser l'ennui s'installer. Parce que soyons honnêtes, même si j'aime le death old school, cela reste un style très linéaire qui a vite fait de se prendre les pieds dans le tapis. "Ornaments Of Severity" a de quoi convaincre les amateurs du genre et tirer son épingle du jeu par son groove assez efficace et sa capacité à passer d'un doom poisseux et malsain à du death virulent et gras. Les accélérations qui pointent régulièrement le bout de leur nez apportent un coup de fouet salvateur après une série de passages d'une lourdeur pachydermique. Après, comme je le dis à chaque sortie de death old school, gare à l'overdose, il y a un vrai regain d'intérêt pour cette scène depuis quelques temps et on se retrouve noyé sous les sorties. Maim arrive à suffisamment dynamiser sa musique pour placer ce nouvel album dans la bonne moyenne du genre, même si cela ne révolutionne évidemment rien il y a là assez d'efficacité et d'amour du death poisseux pour placer le groupe dans la catégorie "digne d'intérêt". Si vous n'avez pas encore saturé malgré l'afflux de sorties ces derniers mois ou années, vous pouvez y aller, c'est du bon et la petite quarantaine de minutes que dure l'album passe toute seule. Niveau production, c'est du classique avec des guitares et une basse bien baveuses et un léger écho sur le chant et la batterie.

Maim livre donc un troisième album efficace, crade, avec quelques accès de violence pour épicer un peu le tout et un amour du genre indéniable.


Murderworks
Novembre 2017




"Deceased To Exist"
Note : 14,5/20

Soulseller ou le label qui signe actuellement que du gros death qui tache à la sauce Suédoise, dégoulinant de riffs old school et gras, et suintant d'idées malsaines et lugubres. C'est clair que Maim entre typiquement dans l'écurie Soulseller comme un poulain on ne peut plus efficient. Maim c'est du death metal qui envoie, qui poutre et qui défonce. Il n'y a pas grand chose à dire, on a déjà entendu ça des centaines de fois en Suède, dans les années 90's, porté par des combos inoubliables tels que Entombed, Unleashed, Dismember, forcément. Mais Maim, c'est le petit de la famille, alors on le prend comme il vient et on l'apprécie pour sa fraîcheur si ce n'est pour son originalité.

Malgré tout c'est déjà le deuxième album du groupe, et ils n'ont pas fait grand chose de différent par rapport au premier. C'est un peu comme lorsqu'on va au McDo. C'est rare de varier les plaisirs, on commande toujours la même chose, et de toutes les façons, ils ont beau nous sortir, un burger avec un autre nom, c'est la même sauce, le même goût, le même fromage et aussi presque le même pain. Au final on y va quand même (ne mentez pas les anti McDo, des fois ça fait du bien), et malgré le fait que ce soit la énième fois que l'on mange pareil, on le mange avec un certain plaisir. "Deceased To Exist" fait le même effet, les passages rapides et puissants de guitares huileuses sentent la cabane à frite, et nous font hocher la tête comme un cleps qui regarde une mouche se taper une autre mouche le long d'une gouttière. Les passages plus lourds et morbides, avec une batterie presque doomisante, et une guitare qui hénit comme un cheval en rut pour poser ambiances sensées faire peur comme la nuit d'Halloween, se laissent aborder facilement, sans prétention particulière mais avec un engouement dynamique. On a peut-être l'impression d'écouter souvent le même titre, parce que "Morbid Desecration", ressemble à "Evil Smell Of Death" qui ressemble à "Covet Death" qui ressemble à... Bon c'est vrai qu'elles sont toutes plus ou moins similaires, avec des riffs clonés, à part peut-être "Crematory" qui a décidé de donner dans un slow death presque Winterien pour ceux qui connaissent ce groupe (Winter) où seuls les tourments d'un cerveau dérangés par les méandres de la folie pourraient en comprendre la solution à tous nos problèmes. Mais mis à part cela, le son est hyper puissant, la production a été bien ficelée pour donner l'impression de ce revival 90's . C'est clair qu'à un moment donné on va se faire un petit peu chier, c'est le genre d'album qu'il faut écouter au cours d'une soirée entre potes, pour foutre un peu d'ambiance sympatoche, sur fond de death metal. Ah ah, j'adore ce genre de trip, presque grind même avec "Screams Of The Mutilated" qui s'approche de Terrorizer ou encore Repulsion et Haemmorhage, meilleur morceau de l'album, une tuerie !!!

37 minutes c'est pas énorme pour passer un bon moment de death metal traditionnel, Maim ce n'est pas le grand frisson, mais ça a le mérite d'être rudement efficace pour le remue méninges. Poilu, velu, death quoi, aucune raison de ne pas sans priver pour l'instant...


Arch Gros Barbabre
Avril 2011




"From The Womb To The Tomb..."
Note : 09/20

Une fois n'est pas coutume, un CD étranger arrive pour de la chronique, la pochette est cradote, grindcore à souhait, ils répondent au doux nom de Maim et sont Suédois. Ils jouent un metal sévèrement burné qui, dans ces contrées lointaines, est un art de vivre : le death metal ! 10 titres pour en prendre plein la tronche... ou pas. La pochette me fait penser plus à du death suédois qu'à du bon black des familles, très glauque et crados. La prod' est très old school, les grattes bavent bien, la basse te fait résonner tout ce qui peut y avoir de métallique en toi. Si on prend la chose dans sa globalité, c'est à dire : pochette très "made in ta cave" et un son également dans un bon esprit, le package ne fait pas défaut. Allez passons au coeur de la bête maintenant, et ce qui intéresse maintenant le plus grand nombre : la musique en elle même. Je n'ai pas été forcément emballé, autant avec des groupes du style Aborted, Whitechapel et consorts je découvre avec délectation chaque nouvel album, autant là ma première impression a été : "du death des familles et après ?". J'attends la surprise, c'est sûr c'est compact, ça joue, c'est carré, les morceaux s'enchaînent, peut-être un peu trop, tous dans la même veine de construction musicale qui en devient rébarbative. Bon, un ou deux solos viennent tout de même placer des lueurs originales dans le total. Le chant guttural est sérieux, profond, bien amené, mais toujours pareil, une batterie qui semble toujours être sur le même pattern à part un ou deux breaks, et un reste musical qui ne change pas vraiment d'un morceau à l'autre. Le chant me fait penser à One Man Army. Le manque de punch à la longue vient peut-être du  sous-mixage  de la grosse caisse et du travail de la double pédale finalement... Je ne sais pas... Ca joue, c'est sûr, c'est sympa mais c'est pas spécialement original et je repars avec mon goût de déjà-vu dans la bouche. Comme quoi il ne suffit pas d'être Suédois pour réussir à sortir l'album du siècle ! Dommage !


Sam
Juillet 2009


Conclusion
Le site officiel : www.maimdeathmetal.bandcamp.com