Le groupe
Biographie :

Lurk est un groupe de sludge / doom metal finlandais formé en 2008 et actuellement composé de : K. Nurmi (batterie), A Pulkkinen (guitare, synthé), K. Koskinen (chant / Cultic Jones Crew, ex-Ravening) et E. Nurmi (basse). Le premier album éponyme, "Lurk", est sorti en Janvier 2012 chez Total Rust Music, suivi de "Kaldera" en Janvier 2014 chez Doomentia Records, de "Fringe" en Avril 2016 en autoproduction, réédité en Août 2018 chez Transcending Obscurity Records, et de "Aegis" en Avril 2023.

Discographie :

2012 : "Lurk"
2014 : "Kaldera"
2016 : "Fringe"
2018 : "Fringe" (Réédition)
2023 : "Aegis"


Les chroniques


"Aegis"
Note : 17/20

Nouveau bloc de graisse pour Lurk. Créé en 2008, le groupe composé de K. Koskinen (chant), A. Pulkkinen (guitare / claviers), K. Nurmi (batterie) et E. Nurmi (basse) annonce la sortie d’"Aegis", son quatrième album, chez Transcending Obscurity Records.

"Ashlands", le premier titre, place immédiatement une rythmique lancinante sous un chant brut, créant un flot continu de lourdeur abrasive, parfois complété par des choeurs intenses hurlés. Quelques leads plus mélancoliques rejoignent la base pesante, puis "Shepherd's Ravine" dévoile des tonalités inquiétantes avant que la saturation ne s’installe doucement et progressivement dans ces vagues de lourdeur tout en prenant une place importante. Les cris couplés aux sonorités plus douces crée un contraste intéressant, tout comme cette basse fantomatique avant qu’"Infidel" ne laisse cette sombre quiétude prendre possession de l’atmosphère. Le son rampe patiemment jusqu’à ces claviers aériens qui placent des touches de douceur dans la marche oppressante qui nous conduira finalement à "Hauta", un titre au sein duquel des hurlements étouffés et caverneux vivent en harmonie avec les riffs occultes et malsains.

L’écho nourrit ce sentiment d’étouffement, qui ne disparaîtra pas totalement avec "Blood Surge", le titre suivant, qui va progressivement se renforcer jusqu’à intégrer une double pédale écrasante et des éléments dissonants pour nous faire suffoquer pendant que les cris continuent à nous clouer au sol. L’album continue avec "Kehto", une courte composition qui sonne véritablement apaisante et majestueuse, laissant les percussions apparaître en arrière-plan, avant que "The Blooming" ne le referme en intégrant des influences black / sludge malsaines et des parties vocales massives pour s’assurer de nous étouffer jusqu’à ce que la dernière note ne s’éteigne dans le néant.

L’ambiance pesante de Lurk est en permanence alimentée par des riffs lents et sombres, mais également par ces voix rocailleuses et malsaines qui feront d’"Aegis" le parfait compagnon pour tous les fans d’oppression musicale.


Matthieu
Avril 2023




"Fringe"
Note : 15/20

Le doom a le vent en poupe depuis quelques années. En effet, de nombreuses formations officiant dans le death metal ont décidé de baisser le tempo, de relâcher la pédale d'accélérateur et de se concentrer sur le côté obscur de la force. De ce fait, c'est carrément une nouvelle scène qui s'est constituée avec ces têtes de proue et ses seconds couteaux. Lurk est sur la bonne voie, et a justement la chance d'avoir sa pochette dessinée par Adam Burke, un monsieur qui s'est entre autres occupé d'artworks de valeurs montantes comme Hooded Menace ou Loss.

Pour Lurk, ce troisième album est la preuve d'une grande créativité, car le groupe sort une production tous les deux ans, pile poil ! Ce rythme plutôt soutenu semble réussir à nos amis finlandais car la musique qu'ils nous proposent est de bonne facture. Nous avons droit avec "Fringe" à un doom bien rock'n'roll, qui met l'accent sur des entrelacements harmoniques étranges proférés par des guitares qui se lamentent, une batterie bien garage et une basse à la fuzz qui crépite. Le chant apporte cet accent death metal, tantôt graveleux, tantôt criard. Celui-ci oscille entre le black metal et les voix d'outre-tombe. De temps en temps, nous avons même droit à des lignes de chant clair. En tous cas, les nombreuses nuances apportées par les lignes vocales permettent à Lurk de se renouveler au sein de ses compositions.

Concernant la musique en elle-même, celle-ci se développe, s'étend, tout en laissant apparaître diverses strates sonores qui se superposent, se lient, se délient, évoluent, s’entrelacent. La folle équipée arrive à modeler son doom / sludge en injectant divers éléments parfois déroutants. Que ce soit un riff rock'n'roll inattendu, une sonorité postcore, une mélodie funèbre, un arpège torturé, "Fringe" est un album qui exige une écoute attentive tant celui-ci se révèle être plus complexe que l'on pourrait le penser. Je dois admettre avoir eu du mal à m'y faire au début, et puis on se prend au truc, on se sent happé par cette musique obsédante. C'est un des avantages de ce genre-là, c'est à l'auditeur d'effectuer une démarche sincère pour accéder ou non au délire du truc, "Fringe" n'est pas un skeud accessible. Le disque est très varié, pendant 44 minutes, le voyage au travers des 8 titres nous conduit vers des contrées désertiques surréalistes, ou le macabre reste omniprésent.

Au niveau production, le son colle parfaitement à l'univers sonore de Lurk. Il y a un petit côté garage bien cool, notamment au niveau de la batterie, on sent bien "la room", grâce à la réverbe. La basse est au centre et bazarde son bordel de fréquences, imperturbable, laissant aux guitares un champs d'expression permettant toutes les expérimentations possibles.

La Finlande est en train de devenir la terre promise du doom post 2010 avec des formations telles que Altar Of Betelgeuse, Fleshpress, Morbid Evils, Lake Vanda, et Lurk ! "Fringe" est un album intéressant, plus introspectif que dynamique, c'est pas du doom pour se défouler mais plutôt un moyen de s'évader, un voyage onirique au sein d'un entrelacs complexe de sons crus et rugueux, pour le plaisir de nos oreilles écorchées.


Trrha'l
Août 2018




"Lurk"
Note : 10/20

Lurk est pour moi, je l'avoue, une totale découverte tout droit sorti du roaster des Israéliens de Total Rust Music, à l'instar de Tort et des Frenchies de Chaos Dei. Ce groupe Finlandais se veut à la frontière de plusieurs styles, entre doom, death et sludge !!! Reste à savoir si la magie Nordique va opérer ou si l'on se retrouvera confronté à une mixture tout ce qu'il y a de plus indigeste... Réponse dans ces lignes bien évidemment !!!

A noter d'entrée de jeu un format assez court de 36 minutes pour seulement 5 morceaux... Espérons donc qu'il n'y ai pas trop de ces longueurs souvent inhérentes à ce genre musical !!! Mais à peine l'album lancé, c'est le son super old-school du groupe qui sautera aux oreilles, puisant ses racines dans le death-metal Scandinave des années 90... Sentiment renforcé par un chant qui nous rappellera avec plaisir un certain Entombed !!! Voilà ce que Lurk peut nous offrir comme mis en bouche est c'est plutôt savoureux...

Malgré tout, même si la démarche peut rappeler Vallenfyre, la production générale de ce premier album de Lurk va malheureusement souffrir de la comparaison car manquant cruellement de profondeur et de puissance !!! Nous voilà donc face à un album assez plat, sentiment d'autant plus renforcé sur les passages résolument doom, intéressants pour le côté atmosphérique de la chose, mais traînant souvent trop en longueur, alors que le reste des compositions laisse la part belle au groove...

D'aucun dirait que cela est fait pour donner du relief à l'album, mais malheureusement, cette alternance de styles a pour moi l'effet inverse, le développement des riffs les plus doom faisant retomber le soufflé pourtant si appétissant le reste du temps... Car ce groove bien old-school, même s'il a déjà été entendu, a tendance à faire headbanguer de bon cœur, et pour garder cette dynamique, le groupe aurait peut-être dû opter pour quelques passages un peu plus rapides qui, je pense, auraient mis tout le monde d'accord !!!

Disons qu'avec une production à la hauteur, les passages doom pourraient être envoûtants et de toute beauté, mais le manque de relief et de patate donne un résultat beaucoup trop plat à mon goût, rendant notre fameux soufflé extrêmement fade... Il manque soit quelque chose au son, soit quelque chose aux compositions, mais en tout cas, il manque ce petit grain de sel qui aurait assaisonné ce plat à merveille et fait frémir vos papilles !!!

Malgré ce son très "raw" et ce registre très "old school", Lurk reste un peu trop scolaire à mon goût, quelque part trop proche de ses influences sans jamais être capable de faire germer la petite graine de folie qui ferait toute la différence... Au lieu de ça, ce premier album a tendance à tourner en rond sans jamais vraiment décoller !!! Et la curiosité laisse vite la place à un désagréable sentiment de lassitude...

Ainsi, ce coup d'essai, même s'il présente des qualités indéniables, manque encore cruellement d'une identité propre et d'une production à la hauteur de ses ambitions !!! De bonnes idées, de la bonne volonté, mais il manque cette petite touche épicée qui ferait de Lurk des cuisiniers hors pair... Le mélange des genres est possible, en musique comme en cuisine, mais il ne devient vraiment savoureux qu'avec cette petite once de talent qui fait malheureusement aujourd'hui défaut aux Finlandais !!!


Carcharoth
Mai 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/lurkdoom