Le groupe
Biographie :

Originaire de Lille et pionnier de la scène death thrash française, Loudblast se forme en 1986 et sort le culte split LP "Licenced To Thrash" aux côtés d'Agressor en 1987. Dès lors le groupe enchaîne les albums "Sensorial Treatment" en 1989, "Desincarnate" en 1991, "Sublime Dementia" en 1993 et le EP "Cross The Threshold" en 1994. Les tournées et concerts aux côtés des groupes les plus prestigieux de la scène metal mondiale (Death, Cannibal Corpse, Coroner, Sepultura, Carcass, Entombed, Iron Maiden...) les emmènent dans toute l'Europe et les pays de l'Est. Loudblast devient dès 1992 le groupe n°1 de la scène metal française et acquiert une "fan base" de plus en plus importante. A l'issue du "Last Submission Tour", le groupe décide de mettre un terme à l'aventure. En Novembre 2000, Alex Colin-Tocquaine (Agressor) rejoint le groupe pour un concert exceptionnel en soutien à leur ami Chuck Shuldiner de Death. La magie opère toujours et à l'issue du concert, l'envie de reformer le groupe avec lui devient une évidence. Le groupe commence à travailler en studio dès l'été 2002 et après plusieurs maquettes, "Planet Pandemonium" sort en Mars 2004. La machine Loudblast est de nouveau en marche. Le CD / DVD live "Loud, Live & Heavy" sort en Juillet 2009 chez XIII Bis Records. Après un changement de line-up qui voit l'arrivée de deux nouveaux membres : Drakhian, à la guitare et Alexandre Lenormand à la basse, Loudblast a été programmé l'été 2010 sur plusieurs festivals (Motocultor Festival, Hellfest, Léz'Arts Scéniques...). L'album "Frozen Moments Between Life And Death" sort en Avril 2011 toujours chez XIII Bis Records. En Décembre 2011, Loudblast part pour la première fois sur le continent américain, au Québec, pour 5 dates avec le groupe de thrash Anonymus. A partir de Février 2014, Loudblast parcourt de nouveau la France avec la tournée Brutal Coalition Tour au côté de Fleshdoll et Benighted. Le septième album du groupe, "Burial Ground", fruit de plus d'un an et demi de travail, sort le 28 Avril 2014 sur le label Listenable Records. En 2017, Jérôme Point-canovas arrive comme nouveau guitariste, il succède à Drakhian Griffar. Début 2020, Frédéric Leclercq (Kreator, Sinsaenum, ex-DragonForce) arrive comme nouveau bassiste du groupe. "Manifesto" sort le 20 Novembre 2020.

Discographie :

1987 : "Licenced To Thrash" (Split avec Agressor)
1989 : "Sensorial Treatment"
1991 : "Desincarnate"
1993 : "Sublime Dementia"
1994 : "Cross The Threshold" (EP)
1995 : "Time Keeper" (Live)
1998 : "Fragments"
1999 : "A Taste Of Death" (Compilation)
2004 : "Planet Pandemonium"
2009 : "Loud, Live & Heavy" (DVD)
2011 : "Frozen Moments Between Life And Death"
2014 : "Burial Ground"
2017 : "III Decades Live Ceremony" (DVD)
2020 : "Manifesto"


Les chroniques


"Manifesto"
Note : 17/20

Avec les départs d'Alex Lenormand et de Drakhian et l'arrivée de Frédéric Leclercq et Jérôme Point-Canovas pour les remplacer, il aura fallu six ans à Loudblast pour nous présenter un successeur à l'excellent "Burial Ground". Le groupe nous livre donc "Manifesto" en cette fin d'année en guise de cadeau de Noël en avance et si six ans ça peut paraître long, on a déjà connu pire avec Loudblast et nous n'allons donc pas nous plaindre d'avoir dû attendre un peu ce nouvel album pour nous décrasser les esgourdes !

Après quelques écoutes, on se rend compte que ce nouvel album porte bien son nom et qu'il est effectivement un manifeste regroupant quasiment toutes les facettes de Loudblast, de la plus mélodique à la brutale en passant par les ambiances noires et teintées de black metal que développait "Burial Ground". Celles-ci ne prennent toutefois plus autant de place et si "Manifesto" garde ces sonorités malsaines et noires l'album ne tombe jamais aussi profondément dans les abysses que ne pouvait le faire son prédécesseur. On pourrait être tenté de dire que c'est dommage parce que cela allait très bien à Loudblast et que l'album en question est excellent mais refaire deux fois le même album n'a aucun intérêt et le groupe a toujours fait en sorte d'éviter cet écueil. D'autant que "Manifesto" ne manque pas de qualités lui non plus et devrait déboîter quelques vertèbres sur son passage. Parce que mine de rien Loudblast a pris cette fois une orientation un peu plus directe, plus brutale presque old school même par moments avec des riffs bien teigneux ou vicelards. D'ailleurs, "Todestrieb" ouvre l'album en entrant tout de suite dans le vif du sujet sans la moindre intro et sans perdre de temps à construire une montée en puissance. On sent d'office les sonoriéts black dans certains riffs mais aussi du bon death direct et puissant au milieu de quelques passages mélodiques qui portent clairement la patte Loudblast. Certaines parties de basse nous ramènent carrément à ce qu'affectionnait un certain Death dans sa période "Individual Thought Patterns""Human" et quelques blasts viennent durcir encore un peu le tout. Bref, un premier morceau qui montre quasiment tout ce que Loudblast sait faire en seulement trois minutes vingt ! Dans le genre efficace et direct ça se pose là quand même.

"Relentless Horror" ne calme pas le jeu et se montre même encore plus brutal avec un tempo bien relevé et une attaque constante qui ne vous laisse pas le temps de respirer pour à peine plus de deux minutes au compteur. Quand je vous disais que Loudblast se faisait plus direct sur "Manifesto" je ne plaisantais pas. Et ce ne sont pas les gros blasts de "Preaching Spiritual Infirmity" qui vont me contredire ! "Manifesto" est globalement un album plus brutal et plus intense que "Burial Ground" mais qui ne lâche pas la noirceur pour autant et balance brûlot sur brûlot pendant un peu plus de quarante minutes. La production concoctée au Vamacara Studio lui donne la puissance et l'attaque nécessaire pour amplifier encore cette agression sonore qui ne prend pas de gants pour briser les nuques qui auraient le malheur de passer par là. Quelques morceaux comme "Solace In Hell" lèvent un peu le pied pour et en profitent pour balancer des riffs écrasants et toujours aussi vicieux. Après une carrière aussi fournie, Loudblast n'a plus rien à prouver mais a toujours les crocs et ne se prive pas de montrer aux jeunes loups qui auraient les dents longues que le patron est loin d'avoir tout dit. Même si l'optique est plutôt mise sur la brutalité et l'agression, "Manifesto" ne manque pas de mélodie et se montre suffisamment varié pour garder un impact constant et ne jamais montrer le moindre signe de faiblesse. D'ailleurs, l'album se termine sur un "Infamy Be To You" bien rampant et sale qui pose une ambiance poisseuse en guise de dernier coup de massue.

Un nouvel album qui se fait plus brutal et direct sans jamais se départir des mélodies auxquelles le groupe nous a toujours habitués et en gardant une certaine noirceur héritée de "Burial Ground". Loudblast frappe fort une fois de plus et prouve qu'il en a toujours sous le pied au cas où certains en doutaient.


Murderworks
Novembre 2020




"III Decades Live Ceremony"
Note : 19/20

Quel plaisir, les amis, de vous présenter un support que tout fan qui se respecte est heureux de posséder car il permet de voir en vrai ses héros ou ses héroïnes sur écran, mais là, attention, on va parler de véritables héros, de héros du metal français s’il vous plaît ! Un indice : le groupe dont je vais vous parler aujourd’hui fêtait ses 30 ans de carrière en 2015 (et donc 32 en 2017 !), bon vous l’avez compris il s’agit effectivement de Loudblast et son "III Decades Live Ceremony", partie DVD.

On ne va pas faire l’affront de présenter le groupe tant il représente pour beaucoup d’entre nous, on ne va pas non plus insister sur le fait que le groupe ait offert à la planète death metal un de ses meilleurs albums avec "Sublime Dementia" sorti en 1993. Oui, disons-le, Loudblast est un des plus beaux fleurons du metal français aux côtés des géants Massacra ou encore bien entendu Mercyless et No Return. Loudblast nous présente donc en cette fin d’année 2017 un témoignage gigantesque à l’image de leur carrière débutée en 1985. Il y a longtemps que le groupe préparait "III Decades Live Ceremony", mais ce projet colossal prend forme aujourd’hui et ce, pour le plus grand plaisir des kids (comme moi) qui ont grandi avec le groupe.

La partie DVD de "III Decades Live Ceremony" est scindée en deux, une première intitulée "Live Ceremony" composée de 13 titres enregistrés à l’Aéronef de Lille le 25 Avril 2015 en compagnie de Samael, Black Bomb Ä, Crusher et Anaal Nathrakh, le tout filmé en multi caméras. "Live Ceremony" est en quelque sorte un best of sur scène puisque l’on retrouve des titres certes issus du dernier album en date "Burial Ground" ("A Bloody Oath", "From Died Bones") mais surtout des classiques tels que "No Tears To Share", "Subject To Spirit" ou encore "Disquieting Beliefs" ou le gigantesque "Cross The Threshold". Cette première partie filmée, comme je vous disais, en multi caméras, est tout bonnement excellente, avec de plus un groupe en grande forme ce soir-là et surtout en totale osmose avec un public chaud bouillant et chauffé à blanc. Bref, une première partie qui met tout le monde d’accord… Victoire aux points sans discussion possible.

Vient ensuite la deuxième partie du DVD intitulé "Secret Rituals" et là, c’est une véritable mine d’or, une véritable malle aux trésors que l’on découvre… Certes la partie vidéo live est extraordinaire mais "Secret Rituals" montre de véritables moments de complicité entre Loudblast et ses fans (je pense au concert spécial donné pour La Horde/LB Circle, le fan club du groupe), mais pas seulement puisque l’on a droit sur "Secret Rituals" à des concerts privés, des moments filmés en studio, un showcase, un documentaire, des clips vidéos etc... (à vous de le découvrir !). Enfin, vous l’aurez compris, LB a mis les petits plats dans les grands, un vrai régal, que dis-je... un délice ! Victoire par K.O sans discussion possible.

En résumé chers lecteurs, chères lectrices de French Metal, je dirais que la partie DVD de "III Decades Live Ceremony" est magnifique, elle a le mérite de montrer le groupe comme peu le connaissent, ultra proche de ses fans, de son public, tout en étant capable d’offrir des prestations scéniques toujours au top. Et puis disons-le clairement, on ne réalise pas 30 ans de carrière comme ça, c’est qu’à un moment précis le courant passe et que bien évidement quelque chose s’est créé depuis tant d’années. Ne passez pas à côté de ce témoignage extraordinaire, mixé et masterisé de plus par HK au Vamacara Studio et doté d’un magnifique visuel signé de l’époustouflant artiste Eliran Kantor. Je profite de cette chronique pour faire un petit coucou à mes amis du LB Circle !


Vince
Décembre 2017




"Burial Ground"
Note moyenne : 16/20

J'espérais à la sortie de "Frozen Moments Between Life And Death" que Loudblast ne nous refasse pas attendre 7 ans pour avoir un nouvel album, mes vœux ont été entendus puisque le groupe est déjà de retour avec "Burial Ground" avec une nouvelle signature chez Listenable au passage. Et pas de bol pour les mauvaises langues, le line-up est le même que sur le précédent album, ce qui explique les 3 petites années qui sépare ce nouvel opus de son prédécesseur. Alors ça donne quoi cette fois ? Disons qu'on a affaire à ce qu'on appelle un changement dans la continuité.

Dès le titre d'ouverture, on entend une nouvelle fois ces influences black metal déjà preséentes par touches sur "Frozen Moments Between Life And Death", en constatant par la même occasion un son de batterie plus sec et des guitares plus sales mais tout aussi puissantes, dans tous les cas un son aux petits oignons concocté cette fois par Francis Caste. Autre changement, le chant de Stéphane Buriez se montre bien plus vindicatif, hargneux et malveillant que jamais. Outre les growls, on l'entend à plusieurs reprises pousser des hurlements comme on en avait encore jamais entendus chez Loudblast. Tout ça colle au climat général plus sombre de ce nouvel album, renforcé par de multiples dissonances et d'accélérations véloces malgré une tendance générale à proposer un album lourd, écrasant et mid tempo. On sent aussi quelques relents de thrash qui remontent de temps en temps, y compris dans certains soli de guitares qui, à ma grande satisfaction, se font bien plus nombreux cette fois (de toute beauté à la fin de "The Path" par exemple). Niveau prod', outre les points mentionnés plus haut, on bénéficie aussi d'une basse bien présente, ce qui est bien trop rare à mon goût dans le metal et qui mérite d'être signalé. Excellent travail aussi de la part d'Hervé Coquerel à la batterie, technique sans jamais être démonstratif et sans jamais s'imposer, nous gratifiant en plus de quelques accélérations et autres blasts dévastateurs, bref un batteur toujours aussi solide et efficace !

Globalement et outre un côté plus sombre et pesant, "Burial Ground" est surtout plus riche et complexe que son prédécesseur et il va falloir quelques écoutes avant de l'apprivoiser comme il faut. Il faut croire que l'arrivée depuis quelques années de Drakhian et Alex Lenormand a fait du bien parce que proposer des albums de cette qualité après près de 30 ans de carrière, ce n'est pas donné à tout le monde. On peut déjà prédire de beaux jours en live à certains morceaux, "From Dried Bones" par exemple qui a tout pour foutre le feu partout où il passera. Même si ce virage plus marqué par le black metal dans les ambiances et autres riffs dissonants avait de quoi surprendre à la sortie de "Frozen Moments Between Life And Death", il faut avouer qu'il va bien à Loudblast, ce nouvel opus pousse le côté oppressant et pesant encore plus loin et prouve si besoin en était que la patte du groupe s'accommode parfaitement de ces quelques changements de ton. D'ailleurs la pochette a déjà fait couler pas mal d'encre même si elle a le mérite d'annoncer la couleur, pochette qui cette fois n'est pas réalisée par Bolek Budzyn mais par Will Kuberski dont on a déjà pu apprécier le boulot récemment sur le dernier Incantation. Précisons en passant que l'édition limitée digipack contiendra un morceau bonus, "The Bird", un peu plus proche de ce que le groupe pouvait proposer sur "Fragments".

Loudblast prouve une fois de plus qu'il a encore des choses à dire et qu'il est bien de retour. Si "Frozen Moments Between Life And Death" avait montré le retour d'un groupe en forme, ce "Burial Ground" nous montre un Loudblast qui continue d'avancer et à évoluer comme il nous y a habitué depuis ses débuts. Pour faire simple, ce nouvel album est une fois de plus un très grand cru, et j'espère que le groupe va encore nous en distribuer quelques uns comme ça dans les années qui viennent.


Murderworks
Mars 2014
Note : 17/20

Ah, Loudblast… Ma jeunesse... "Licence To Thrash"

"Burial Ground" est un album qui peut décontenancer les fans comme je l’ai lu quelques part, Loudblast reste Loudblast mais de façon différente, plus en finesse, plus technique, plus actuel. Ce qui est bien avec ce groupe, c’est qu’il avance avec le temps et reste collé tout en restant fidèle à ce qu’il est depuis le début. La démarche est pleine de sincérité comme d’habitude et c’est ça la marque de Loudblast, que ça soit en live ou avec les fans. A la première écoute, je me suis dis "Ouais bof, je vais me faire des amis à chroniquer ce skeud…". Ce n’est jamais facile de chroniquer un groupe culte français, alors je vais rester spontané et fidèle à mon honnêteté et à ma verve de crotale parfois.

"A Bloody Oath" débute l’album de bien belle façon car je le trouve malsain, envoûtant dans les passages plus lourds. On entend que tout a été bien travaillé et pensé, et surtout bien produit. Loudblast c’est un groupe live avant tout et par le passé, j’ai eu beaucoup de mal à accrocher à leurs albums studio. Alors qu’en sera-t-il de celui-là, qui est vraiment diffèrent et plus fin que ce qu’a pu faire le groupe avant ? La puissance de cet album se trouve donc dans les passage plus lourds et les envolées de guitares. Aïe, je décroche... je viens de passer quatre morceaux sans prendre vraiment de plaisir à les écouter. J’en suis à "The Void" et vers 3 minutes, je me redresse devant le méga passage doom du morceau, qui est carrément excellent, la guitare gémit de douleur, le chant du sieur Buriez me rappelle parfois celui de Jim Lyttle de Rogue Male sur ce titre. Superbe morceau, ça en fait deux !! Hélas, je ne trouve pas mieux que quatre titres pour me contenter sur "Burial Ground", non pas que ça sente le déjà-vu, loin de là, car le groupe ose et avance, et trace sa route droit devant, ça on ne peut pas le nier. Rythmiquement, ça se tient bien, les idées sont bien présentes, la production est bonne. Comme je le disais plus haut, Loudblast c’est du live, le groupe prend toute son envergure en public, et une fois de plus je n’accroche pas royalement au Loudblast studio, et pourtant cet album est probablement l’un des plus accomplis, depuis un bail, que le groupe ait fait. "Burial Ground" est un bon skeud, là-dessus il n'y a pas à redire, il rafraîchit la scène française car il ose et de façon irréprochable techniquement.

Comme quoi les goûts est les couleurs, ça dépend de plein de choses, de l’humeur du jour, de l’envie du jour et bien que le fait de chroniquer des disques soit totalement subjectif à cause de tout ça, il n’en reste pas moins que Loudblast est probablement le groupe le plus respecté dans le monde du metal français et que ce souffle nouveau dans leur carrière ne m’a pas du tout dérouté, bien au contraire, je les encourage à continuer droit devant comme ils l’ont toujours fait. Les Loud's restent honnêtes et ne se vendent pas, je vais continuer à en faire autant, même si tout le monde dira que Loudblast a sorti une bombe, moi je dis que c’est juste un bon album. Peut-être ce skeud manque-t-il de titres bien directs. Renaud disait "J'veux qu'mes chansons soient des caresses. Ou bien des poings dans la gueule", il m’aurait sûrement fallu quelques morceaux plus "poings dans la gueule".


Davidnonoise
Mars 2014
Note : 15/20




"Frozen Moments Between Life And Death"
Note moyenne : 14,5/20

Il est loin le temps où Loudblast faisait ses premières armes, sortait ses premières démos et présentait un premier split avec Agressor, devenu culte depuis. Il est loin le temps où Stephane Buriez, faisait sa promo à travers des petites émissions de télévision axées sur le hard rock, montrant sa préférence vers un Anthrax chaud, plus qu'un Helloween mélodique. Il est loin le temps où le fleuron du death metal Français très peu développé à cette époque, ne se composait que d'une petite élite dont Loudblast avec certainement un ou deux autres, se plaçait dans la pôle position... Depuis 1987, année de sortie de "Licensed To Thrash" où le speed metal dominait le monde, la référence du death metal Français* a roulé sa bosse pendant 25 années, avec des hauts, des bas, des pertes de vitesse, des changement au sein du line-up,

*(La référence du death metal Français, car, qu'on le veuille où non, que l'on critique aujourd'hui en 2011 ce groupe, Loudblast représente à travers ses 25 années de carrière, un exemple de longévité d'une part, mais également un repère pour pas mal de métalleux trentenaires)

Alors avec tout ceci, Loudblast est devenu un vétéran du death metal Français, une légende patrimoniale, un groupe que l'on adule entièrement grâce à un "Cross The Threshold" si intemporel et des "Disincarnate" ou "Sublime Dementia" tellement atypiques pour notre beau pays à cette époque, avec un son typiquement américain, œuvre de Scott Burns, Colin Richardson et du Morrisound, repères d'une autre ère également. Mais peut-être aussi est-ce un groupe que l'on descend volontairement sous prétexte qu'il fait l'objet de trop d'attention, et que d'autres méritent cette place, car ils ont plus d'inspiration ou de talent technique. Mais Loudblast s'est forgé un nom, à la sueur de son front, et à force d'un travail acharné, il ne faut pas l'oublier. Oh, cela ne lui a pas valu d'être le leader des groupes Français à travers le monde, sans doute parce que d'autres époques, d'autres moyens ou que certains combos sont peut-être effectivement plus attractifs dans leur manière d'écrire, Par contre, Loudblast est, et restera à jamais, une grosse machine de l'artillerie Française. Même si "Fragments" était bon et différent, et que "Planet Pandemonium" était peut-être en dessous pour un certain nombre de fans, il était obligé de se pencher sur ce "Frozen Moments Between Life And Death" tellement attendu, tellement annoncé aussi, mais tellement espéré.

Oui, cet album était attendu, afin que certains détracteurs puissent en dire du mal, et que les fans puissent le mettre sur un piedestal. Après le succès relativement moindre de "Planet Pandemoinum" et les innombrables sorties de live, il fallait que Loudblast reprenne le sentier de la guerre et montre que sa réputation n'est pas usurpée. Il était assez difficile d'être dévoué corps et âme à la cause Loudblast, parce qu'après tant de temps, on en devient relativement sceptique sur pas mal de choses, et la maturité d'un auditeur se faisant plus regardant, plus difficile, plus chipoteur et pointilleux sur beaucoup de choses, on n'appréhende pas un nouvel album de Loudblast aussi rapidement qu'on pourrait le croire. Après avoir eu toute cette promotion en avant-première, avec la réalisation de ce clip, il n'était tout de même pas assez d'un chanson pour pouvoir affirmer que l'album était bon ou pas. Non il faudra largement ces neufs titres pour savourer une écriture intelligente, mais plusieurs écoutes seront nécessaires à l'appréhension d'un tel album.

Pour pouvoir écouter "Frozen...", il faudra d'abord laisser les préjugés à la porte, et les idées préconçues que Loudblast nous refera un nouveau "Cross The Threshold", bien derrière. Parce qu'en effet, si la pochette de l'album, réalisée par Bolek Budzyn, marquant une volonté de renouer avec le passé, et l'âge d'or de la trilogie indispensable du groupe, peut nous faire penser à un retour dans le style, la musique du nouveau Loudblast est loin d'être aussi simpliste. Je le redis la première écoute, nous laisse relativement pantois, on ne sait trop quoi penser, se disant que c'est pas mal, mais que ça pourrait être mieux, mais que ça pourrait être pire. Et en fait à force d'écouter, de ne pas entendre du son, mais de bien écouter, la musique de Loudblast, on s'aperçoit que cet album a pris le meilleur de leur musique d'avant, pour éviter les pièges de "Pandemonium", tout en avançant des arguments, frais, évolutifs et modernes. On n'ira même pas parler de la production, parce que si Stephane Buriez a laissé les manettes à Peter Tägtgren, ce n'est pas que pour avoir une personne avec une recul suffisant, mais aussi pour donner à cet album, un relief chaud. Une couleur véritablement roots, pas sophistiqué, avec une âme en fait, avec une identité affirmée, qui bien que différente des autres albums, soit dans l'esprit Loudblast. Et ce détail, on ne le découvre qu'au fur et à mesure des écoutes. Grâce au mentor d'Hypocrisy, cette production est une réussite.

"Frozen..." est un album qui se bonifiera avec le temps, c'est une certitude que l'on peut avoir sur le long terme. On y découvre beaucoup de nouveautés qui flirtent avec des idées qui ont fait jaillir ce groupe à un moment donné de leur carrière, mais également avec des explorations nouvelles puisées vraiment dans la mélodie, fil conducteur de l'album. Si "Emptines Crushes My Soul" est un morceau plus ou moins représentatif de l'évolution de Loudblast, avec une voix de Stéphane Buriez, nettement moins death que ce qu'elle n'a été, avec ses ambiances très sombres, elle nous laisse malgré tout un goût de puissance dans la bouche. C'est dû aux rythmiques fracassantes qui posent l'ambiance et la déchire en deux parties. Une plus lourde et l'autre plus brutale. On retrouve, cachées sous des fougères sonores, cet esprit combatif, et mélodique de la bonne époque, avec justement le premier morceau qui ouvre l'album, titre lui-même intitulant l'album. Le jeu des guitares est mûrement dirigé vers l'efficacité. Aucune démonstration de technique, aucune fioriture inutile, mais seulement des notes efficaces et rentre dedans. Chaque instant d'écoute se transforme en délicieux moment égoïste où les sens deviennent à fleur de peau. Les idées de vocaux parlés sur "Frozen..." ou encore ce timbre de voix, comme souligné plus haut, moins death, plus vers un thrash / death mais avec une grosse part d'acidité malsaine dans la bouche, font que l'on arrive à se lâcher à un moment donner pour se faire vraiment plaisir autant que ceux qui en on écrit les lignes. Les parties presque black / death de "Neverending Blast" en deviennent jouissives, grâce à des guitares harmonisées d'une manière à accentuer encore plus l'aspect mélodique et pourtant sombre, le solo affuté comme un bistouri d'urgentiste, confirme le retour en grandes pompes du grand Loudblast.

Si le départ n'était pas gagné, avec une idée mitigée, il faut l'avouer, les multiples passages dans la platine, ont eu raison de mon âme, et c'est avec sincérité qu'on peut affirmer que "Frozen..." sera culte dans quelques années. La fraîcheur de "Cold Blooked Kind", nous emmenant dans un monde plutôt dark que Loudblast n'avait jamais vraiment exploré, à l'aide d'atmosphères pesantes, et les attirances vers quelque chose de plus cinglant sur "Towards Oneness", ainsi que les modulations de vocaux apportés tout au long de l'album offrent à l'auditeur cette nouveauté qu'il fallait au groupe. C'est vers des contrées plutôt blackisées qu'ils sont allés chercher leur piment, c'est l'effet qu'on en déduit sur la plupart des titres.

Malgré tout le groove, la patte Loudblast est bien là, entre accélérations thrash / death sur "The Better Seed" et la fluidité de "Hazardous Magic", on se dit que le maître mot est : l'émotion. Car il semble que la carte maitresse soit de donner à l'auditeur cette dose de sensations, cette dose d'émotion nécessaire à la bonne. Et le morceau instrumental qui vient clôturer magnifiquement l'album, ne me fera pas mentir, tellement "To Bury An Empire" nous transporte ineffablement au paradis orgiaque du nouveau monde de Loudblast, avec ces idées proches du dernier Carcariass, quelque chose de progressif, technique et vraiment mélodique, plutôt à part vis à vis du reste de l'album et pourtant si complémentaire.

Ce n'est pas 41 minutes qui suffiront à dire si c'est album vous plait ou pas, mais au minium cinq fois plus, eu égard au nombre d'écoutes nécessaire. Et bizarrement comme une courbe de croissance exponentielle, ce "Frozen..." devient meilleur à chaque nouvelle écoute, entre ambiances old-school rappelant l'essence des "Cross..." et puissance machiavélique apportée par une mélodie vraiment présente (ce qui est assez nouveau chez Loudblast), ainsi que l'intelligence de ne pas trop charger les titres pour donner l'aération suffisante à la force des rythmiques parfois black / death ou encore soli mortellement fluides, on s'aperçoit que cet album est une sauvagerie qu'il faudra apprivoiser avec le temps. Un visuel parfait, une édition dotée d'un DVD attractif, des chansons dignes du grand Loudblast, ce nouvel album mérite l'attente qu'on a eu pour pouvoir le savourer... Un excellent cru, vient de sortir de la vigne Loudblast, et lorsqu'il sera venu le temps des vendanges, l'allégresse coulera à flot, et l'immortalité ne sera plus qu'à portée de main, dans le patrimoine musical de nos Français...


Arch Gros Barbare
Mai 2011
Note : 16,5/20

Diantre, on sent que ça s'essouffle chez ces pionniers du thrash Français qu'on ne présente plus... Groupe devenu culte grâce à son authenticité, son énergie créatrice et ses prestations live exceptionnelles, Loudblast a longtemps été synonyme de belles tatanes à coups de thrash-death old school et sauvage (repassez-vous donc leurs vidéos live de 1990 où les jeunes Lillois envoient le bois en falzar élimé devant un public de chevelus en délire), mais à l'écoute de cette nouvelle sortie, on constate avec amertume que cette période est définitivement révolue ; le précédent, "Planet Pandemonium", qui manquait cruellement de mordant à mon goût, s'avère finalement être une consolation par rapport à celui-ci. Le premier morceau, éponyme, annonce la couleur : un album plutôt mélancolique, un aspect mélodique beaucoup trop mis en avant, une répétitivité qui lasse, des compos dépourvues d'inventivité... amateurs de riffs thrash survoltés et de tempos dévastateurs, passez votre chemin, ou réservez ce skeud pour les soirs où vous n'arrivez pas à trouver le sommeil. Quant au deuxième morceau ("Neverending Blast"),on y dégotte quelques sympathiques soli, très bien maîtrisés mais qui, hélas, sentent le réchauffé (rallumez un pétard précédemment entamé au cours de votre dernière soirée, vous constaterez qu'il n'a plus tout à fait le même goût). Le troisième morceau, "Emptiness Crushes My Soul", représente assez bien le manque général de complexité dans la structure des compos : un refrain carré, d'une propreté monastique, qui flirte dangereusement avec le néo metal (pardon, j'ai dit un gros mot), le tout aéré par des mélodies insipides qui ne se démarquent pas franchement du reste de l'album. Par ailleurs, je ne suis pas du tout emballée par la production, qui aurait pu renforcer le combo basse / batterie afin d'apporter de la lourdeur aux compos et rattraper, par conséquent, leur manque de vitalité et de sauvagerie. "Frozen Moments Between Life And Death" décevra très certainement les fans de LB à leurs débuts, et plus généralement, les mordus de thrash / death les plus indécrottables.


Delph
Mai 2011
Note : 11/20

Alors que tout le monde s'accorde aujourd'hui à penser que la scène metal Française a de la gueule, certains dont je fais partie se demandait ce que les anciens devenaient. Et Loudblast en particulier, qui sont passés par 7 années de silence radio après la sortie de "Planet Pandemonium". Et bien les revoilà après un remaniement de line-up et avec une nouvelle galette nommée "Frozen Moments Between Life And Death", et vu que le groupe a tendance a évoluer à chaque album tout le monde se demande ce que ça va donner cette fois.

Je sais que certains avaient été déçus par "Planet Pandemonium", ils auront peut-être une chance d'être conquis cette fois. Eh oui Loudblast a encore changé, le groupe a adopté une musique un peu plus complexe, moins facile d'accès en tout cas, et surtout moins frontale que sur "Planet Pandemonium". Alors il reste bien sûr quelques vestiges de cet album, comme vient nous le rappeler le blast à la fin du morceau éponyme ou certains riffs tout au long de l'album. Mais les Louds ont cette fois opté pour une approche un peu plus posée et plus portée sur les ambiances, qui sont bien évidemment sombres et presque malsaines par moments.

J'ai en fait l'impression que l'album se rapproche d'une synthèse des deux dernières périodes du groupe, à savoir le côté mélodique de la période "Cross The Threshold""Sublime Dementia" et le côté plus rude abordé depuis "Planet Pandemonium". Certains passages de "Neverending Blast" se rapprochent même carrément du black metal, par conséquent le titre nous délivre une ambiance à la fois inquiétante et empreinte de beauté, surtout quand les guitares partent dans des minis soli absolument magnifiques. Autre composante qui n'était pas aussi présente dans leurs anciens albums, nombre de riffs ou de mélodies sont bien dissonants comme il faut. Et tout ça alourdit bien le climat d'un album qui se montrera décidément bien sombre, "Planet Pandemonium" donnait dans le frontal et son nouveau petit frère fait autant de dégâts mais de façon plus sournoise.

Comme je le disais plus haut ce nouvel album est en majorité dominé par le mid-tempo, Il préfère vous écraser sous son poids plutôt que de sortir l'artillerie lourde pour vous pilonner comme pouvait le faire son prédécesseur. Et quiconque connaît Loudblast sait que quand ces mecs veulent donner dans le pesant et le mélodique ils savent y faire, "Frozen Moments Between Life And Death" ne fait pas exception à la règle. Et là encore comme un de ses grands frères, "Fragments" par exemple, il va falloir multiplier les écoutes pour en saisir toute la substantifique moelle. Mais je pense que les passages mélodiques qui parsèment l'album suffiront déjà pour vous charmer à la première écoute, ils ne sont pas les plus nombreux mais j'insiste sur le fait qu'ils sont vraiment magnifiques. Je savais qu'ils étaient doués dans le domaine, mais là ils se sont surpassés.

Autre changement, au niveau du son cette fois. Là où tout le monde s'attendait à voir Stéphane Buriez s'occuper de tout, on apprenait avant la sortie de l'album que c'est Peter Tägtgren qui s'occupait du mix. Le résultat est terrible, avec une prod' peut être un poil plus claire que d'habitude mais qui colle parfaitement au côté plus posé et sombre de l'album. C'est là qu'on reconnaît les groupes qui pensent leurs albums en amont de ceux qui foncent dans un studio connu pour vous cramer les enceintes.

Alors bien sûr les fans de "Sublime Dementia" qui hurlent depuis "Fragments" ne retrouveront pas la suite cette fois non plus. Mais bon on sait tous ce que c'est, quand un groupe évolue il se fait insulter et quand il n'évolue pas il se fait insulter aussi. Le groupe a donc choisi de faire ce qu'il voulait et bien lui en a pris, malgré les nouvelles influences qui peuvent se faire sentir et la différence marquée comme d'habitude avec le précédent album, on reconnaît la patte Loudblast sans trop de problèmes. Rien que la voix de Stéphane Buriez nous rappelle chez qui on est, même si je la trouve encore plus hargneuse qu'avant.

J'étais très curieux de savoir ce que les Louds allaient pouvoir nous offrir après 7 ans d'absence, et si l'inspiration allait être au rendez-vous. La réponse est carrément affirmative, et malgré de nouvelles influences citées plus haut (passages presque black etc...) le groupe a globalement réussi a conserver un cachet presque old-school (jetez une oreille sur "Nosce Te Ipsum" vous m'en direz des nouvelles, on dirait Dismember par moments), aussi paradoxal que cela puisse paraître. C'est en tout cas ce que j'ai ressenti à l'écoute, l'impression que le groupe avait évolué avec son temps tout en gardant son authenticité. Loudblast a de la bouteille et ça s'entend, il n'y a que l'expérience qui peut permettre de faire un tel mélange sans que cela ne sonne faux.

Bref je crois que vous avez tous compris que cet album est une bonne cuvée, malgré les mauvaises langues du net (qui a dit pléonasme ?) le groupe vient d'accoucher d'un beau bébé. La seule chose que j'espère c'est que le groupe pourra stabiliser son line-up cette fois, et que l'on n'aura pas besoin d'attendre encore 7 ans pour avoir un album, parce que vu la qualité de "Frozen Moments Between Life And Death" j'en veux bien un autre moi. En tout cas ça fait plaisir de voir que des groupes de leur trempe sont encore là et qu'ils ont encore du neuf à proposer.


Murderworks
Mai 2011
Note : 17/20

Loudblast... ça a été une surprise quand j'ai reçu cet album à chroniquer, je ne savais même pas qu'ils travaillaient sur une nouvel album, je savais qu'ils tournaient puisque je devais les voir en Décembre au Mass Deathtruction Fest en Belgique mais vu la neige ils ne sont pas venus (hum... hum...). Déçu surtout que je n'avais encore jamais vu le groupe. Soit ! N'empêche, de nombreux souvenirs sont revenus, je me rappelle encore sur les bancs de l'école avec mes cheveux longs et mon walkman et une cassette de Loudblast (entre autres évidemment)... Et puis pouf, a pu Loudblast... Et puis re-pouf, tiens... "Planet Pandemonium" ? Euuuh... poubelle, désolé... Et puis là, re-re-pouf "Frozen Moments Between Life And Death" (à dire en retenant sa respiration).

L'intro place une bonne atmosphère et monte lentement en puissance, pour débouler sur un excellent riff. Chanson en mid tempo avec une assez bonne accroche vocale, beaucoup de double pédale et des riffs très sympa. Quelques accélération plus tard et un blast beat bien placé le titre se termine. Premier constat, c'est un peu un retour aux sources, du melo-death et un premier titre convaincant. Maintenant il va falloir continuer sur la longueur, encore huit titres pour convaincre totalement ! Le son est de très bonne qualité, c'est un certain  Peter Tägtgren  qui est aux commandes, ce nom vous dira peut-être quelque chose, mais ce n'est pas un manchot je peux vous le dire. Bon, je ne vais pas garder le suspense plus longtemps... Loudblast n'avait pas beaucoup de balles dans son fusil et en a tiré déjà une sur le premier titre et il n'en aura pas assez... La plupart des morceaux, même s'ils sont loin d'être mauvais, tournent un peu en rond. Le problème c'est que c'est Loudblast, qu'on a du coup des albums énormes en tête et qu'on se sent obligé inconsciemment de faire la comparaison. Et c'est là où le bât blesse, ils ne supportent pas la comparaison ces nouveaux titres. Je reprocherai principalement le peu d'accroche vocale et la lenteur. Il y a bien des accélérations de part et d'autre mais c'est globalement lent, trop mou. La voix de Buriez fait toujours bonne impression, rauque à souhait, même si le ton a changé et manque peut-être de punch, mais on mettra cela sur le poids des années. Le seul autre très bon titre est "Emptiness Crushes My Soul", à mon avis.

A noter qu'un clip a été tourné et il est assez space et loin d'être indispensable, pourtant je n'ai rien contre les chevaux, surtout avec de la mayonnaise et des frites ! La prod' est très bonne comme je l'ai dit plus haut, on entend même très bien la basse. La pochette est assez jolie, dans le plus pur style Loudblast. Reste à voir maintenant ce que ça vaut sur scène, je dois les voir au Sonisphère à Amnéville en Juillet (s'il ne neige pas...). Au final, un album sympa, qui est meilleur que son prédécesseur mais loin d'être à la hauteur de ses ancêtres.


Danivempire
Mai 2011
Note : 13/20




"Loud, Live & Heavy"
Note : 17/20

C'est une tradition depuis l'album "Sublime Dementia", Loudblast nous habitue à la sortie d'un live après chaque album... Ce fût le cas avec la VHS "Dementia Circle" (1994) et le CD "The Time Keeper" (1995) après "Sublime Dementia" (1993), on reprend les mêmes et on recommence avec le CD "Submission Tour '98" (1998) et la VHS "Legacy" (1999) après "Fragments" (1998). La suite va-t-elle nous donner raison ? Entièrement, puisqu'après la reformation du groupe au début des années 2000 et la sortie de "Planet Pandemonium" (2004), un live a été enregistré en Novembre 2005 à Calais. La technologie évoluant, exit la VHS et place à un double CD / DVD inititulé "Loud, Live & Heavy" qui voit enfin le jour à l'été 2009 ! L'occasion pour les "vieux" fans comme moi d'avoir quelque chose à se mettre sous la dent depuis cinq longues années, et pour les néophytes de découvrir la référence n°1 en matière de death-metal Français. Et oui, il y avait une vie avant Gojira !

Mais venons en tout de suite au plus intéressant, à savoir la partie DVD. Celle-ci se décompose en 2 parties : une partie "live" et une partie "bonus". La partie "live" comporte trois quarts d'heure d'images tirées du concert de Calais de 2005. Ayant vu le groupe sur cette même tournée, mais 6 mois plus tôt avant et à Marseille, ces images representent pour moi un bon souvenir plutôt qu'une découverte. La setlist fait la part belle aux derniers albums, à savoir "Fragments" et "Planet Pandemonium", sans oublier "Disincarnate", l'EP "Cross The Threshold", le titre "Black Death" et l'inévitable reprise de Slayer, "Mandatory Suicide". On retrouve ici le line-up de "Pandemonium" composé entre autres d'Alex Colin-Tocquaine (Agressor) à la guitare lead. La qualité d'image est excellente, les plans éloignés alternant avec les plans rapprochés restituent au mieux la puissance et l'ambiance que dégage Loudblast sur les planches. Tournage de DVD oblige, le "stage diving" est quasi inexsitant, ou du mois soigneusement zappé par les caméras, et c'est tant mieux ! Un sans faute qui rappellera de bons souvenirs aux fans présents à cette date et sur l'ensemble de la tournée.

Toujours dans la partie "live" du DVD, on revient dix ans en arrière avec le concert donné le 27 Février 1999 à Tourcoing dans le Nord. Ceci n'est pas une nouveauté me concernant car je connaissais déjà la VHS "Legacy", tirée du même concert, dont je vous parlais au début (si vous avez bien suivi !). Le groupe faisait alors la promo de son album "Fragments", on y retrouve ainsi plusieurs titres, complétés par quelques uns de "Sublime Dementia" et de "Disincarnate". On y retrouve également une reprise de Kiss ("Deuce"), une autre du groupe de punk Anglais G.B.H. ("Sick Boy"), et un inédit de l'époque ("Sinking") en guise de générique de fin. Le son est là aussi de très bonne qualité et les images nous mettent parfaitement dans l'ambience, une bonne occasion de découvrir le groupe pour ceux qui ne le connaissaient pas, avant son split de 1999. Enfin, pour en finir avec la partie "live", le groupe nous offre des images datant de presque vingt ans (déjà !), alors que "Sensorial Treatment" voyait le jour. Ce concert donné en plein air est une petite perle pour les aficionados de la bande à Buriez, on y découvre un Loudblast vieux de trois ans seulement, avec les vêtements de l'époque sur le dos et les cheveux au vent, pratiquant un thrash / death par encore tout à fait au point, ni personnel. On se rapproche alors plutôt d'un "Hell Awaits" de Slayer. Cependant, "Fatal Attraction", rien qu'à lui, vaut son pesant d'or !

On passe ensuite à la rubrique "bonus" avec tout d'abord deux titres de la tournée "Real Power Tour" de 2005 ("Bow Down" et "Malignant Growth"). Si la qualité d'image est bonne, le son est en revanche brut de décoffrage. On se croirait presque au fond de la salle en train de siroter une bière. Dans un second volet, on découvre deux clips ("Punishment To Come" et "Disquieting Beliefs") datant respectivement de 1989 et 1991. Le second ne m'est pas complètement inconnu, il figurait en effet sur la VHS "Visions Of Brutality" de 1993 qui accompagnait les compilations "Masters Of Brutality" 1 et 2 (uniquement pour ceux qui ont également connu !). C'est toujours un plaisir de se replonger dans la "vieille époque" thrash / death. Enfin, la partie "bonus" renferme une section "Making Of" dans laquelle on découvre Loudblast en train d'enregistrer "Sublime Dementia" en 1992/1993 au fameux Morrisound Studio de Tampa (Floride), avec le non moins fameux Scott Burns (producteur entre autres de Morbid Angel, Obituary...), lui-même d'ailleurs vêtu d'un t-shirt Loudblast. On y voit également Sonia Lynn Otey enregistrer le chant sur le titre "About Solitude". "Making Of" toujours avec les sessions studio de "Fragments" en 1998, et des images "volées" du "Real Power Tour" de 2005 avec son final en grand n'importe quoi ! Des images d'archives qui permettent de se plonger dans la vie du groupe à différentes époques, un vrai trésor !

Le CD audio, quant à lui, représente fidèlement les concerts de 2005 et de 1999 présents dans le DVD, avec une très bonne qualité sonore. De quoi se faire plaisir dans sa voiture ou dans son salon avec de bonnes baffles. Au final, ce "Loud, Live & Heavy" est indispensable pour tous les fans de Loudblast, il est de loin le meilleur produit "live" dans la discographie du groupe. Du moins dans le contenu, car l'artwork est tout simplement horrible et minimaliste, totalement indigne de ce que représente Loudblast et des pochettes passées signées Bolek Budzyn. Enfin je trouve sérieusement dommage que la presse musicale, dont nous faisons partie, n'ait reçu qu'un lien Internet pour écouter le CD audio encodé en mp3 et d'autres liens pour visionner seulement quelques vidéos encodées, elles, sur un site de partage. Loudblast mérite un plus grand respect... et nous aussi ! C'est la crise mes amis, c'est la crise !


Petebull
Août 2009




"Planet Pandemonium"
Note : 15/20

Les "Loud" nous reviennent en 2004 avec ce "Planet Pandemonium" à la fois attendu et inespéré. Autant dire de suite que le quatuor nordiste a sorti la grosse artillerie, à commencer par un casting de vieux briscards, composé de Messieurs Buriez et Jamin (le duo de chirurgiens sonores du Lb Lab), Monsieur Coquerel (fidèle au poste de batteur du groupe depuis 1993 et maintenant batteur de Black Bomb A) et Monsieur Colin-Tocquaine (si, celui d'Agressor !). Malgré ces quelques années d'absence, la mécanique est toujours bien huilée ("Bow Down", "Pain Brothers") et la production signée Stéphane Buriez est impeccable. Il faut dire que le bougre a eu le temps et l'occasion de se faire la main dans son Lb Lab sur les skeuds de Black Bomb A, Hertz & Silence, Out, Lycosia, X-Vision... L'ensemble de l'album baigne dans une atmosphère lourde et massive qui risquent de dérouter les fans les plus inconditionnels. Ne cherchez pas de "Subject To Spirit" ou de "No Tears To Share" bis, cet album est différent des autres, certains le trouveront mieux, d'autres moins bien. L'essentiel à dire c'est que Loudblast ne nous sert pas du réchauffé et cela mérite d'être souligné. Difficile à dire si "Planet Pandemonium" permettra au combo Lillois de redevenir le groupe de metal Français n°1 qu'il était mais en plus d'être une des grosses sorties metal de cette année, il est l'occasion de voir ou de revoir Loudblast sur nos scènes nationales et donc de se prendre une sacrée claque ! Sur les dernières compos de l'album, on retrouve très bien l'empreinte si caractéristique du groupe à travers quelques solos et quelques passages où la voix de Buriez est décidément inimitable. Même si je pense que le groupe a eu son heure de gloire avec "Sublime Dementia" et "Cross The Threshold", je pense aussi qu'il a su s'adapter à son époque pour nous servir à la fois un album qui n'est pas en complet décalage avec les dernières sorties en matière de metal Français mais également un album suffisamment brutal pour nous rappeler que le metal n'est pas né dans la région Parisienne. C'est ça qui a toujours fait la force de Loudblast, faire du metal extrême "tendance". En dehors du côté musical, signalons le superbe package avec sa pochette moins "sexe" que par le passé mais toujours signée Bolek Budzyn.


Petebull
Avril 2004


Conclusion
A écouter : The Serpent's Circle (2004)

L'interview : Stéphane Buriez & Drakhian

Le site officiel : www.facebook.com/loudblast.official