Le groupe
Biographie :

Lock Up est un groupe de grindcore anglais formé en 1998. Lock Up est en fait un projet parallèle grindcore créé par Shane Embury (basse), Jesse Pintado (guitare) et Nicholas Barker à la batterie. Ils ont sorti chez Nuclear Blast "Pleasures Pave Sewers" en 1999 mettant en vedette Peter Tägtgren au chant, et "Hate Breeds Suffering" en 2002, avec le chanteur Tomas Lindberg. Après la mort de Jesse Pintado en 2006, c'est Anton Reisenegger qui officie depuis à la guitare. L'album "Necropolis Transparent" sort courant 2011. Y figurent en invités Peter Tägtgren et Jeff Walker (Carcass, Brujeria). En 2014, Kevin Sharp (Brutal Truth) arrive au chant. L'album "Demonization" sort en Mars 2017 chez Listenable Records. En 2020, Adam Jarvis remplace Nicholas Barker. "The Dregs Of Hades" sort en Novembre 2021 avec le retour additionnel de Tomas Lindberg.

Discographie :

1999 : "Pleasures Pave Sewers"
2002 : "Hate Breeds Suffering"
2011 : "Necropolis Transparent"
2017 : "Demonization"
2021 : "The Dregs Of Hades"


Les chroniques


"The Dregs Of Hades"
Note : 17/20

Lock Up est de retour avec un nouvel album "The Dregs Of Hades" et un nouveau line-up puisque Nick Barker n'est plus à son poste de batteur et se fait remplacer par Adam Jarvis que l'on a pu entendre chez Pig Destroyer ou Misery Index entre autres. En plus de ça, le chant est cette fois partagé puisque Tomas Lindberg est revenu pour partager le micro avec Kevin Sharp, autant dire que ce n'est pas aujourd'hui que le groupe va lever le pied !

"Death Itself, Brother Of Sleep" sert d'intro assez surprenante pour Lock Up puisqu'on se retrouve avec une ambiance certes sombre mais avec des orchestrations presque cinématographique pendant près de deux minutes. C'est "Hell Will Plague The Ruins" qui confirme que les choses n'ont pas changé avec ce fameux grind sans concession proche des origines et en particulier de Napalm Death. On retrouve là le Lock Up que l'on connaît bien, celui qui bourre tout ce qui bouge sans distinction, qui fonce dans le tas pied au plancher et que se fout des dommages collatéraux. On se prend le traditionnel break mid-tempo qui casse des nuques avant de terminer sur une dernière grosse salve de blasts histoire d'achever les éventuels survivants. Le morceau-titre continue sur cette lancée et nous démonte bien la tronche tout en confirmant que cette alternance entre deux gueulards fonctionne bien et rajoute encore de la patate à un album qui aurait tout détruit de toute façon. On retrouve la patte que le groupe affiche depuis "Necropolis Transparent" avec des morceaux un tout petit peu plus longs que sur les deux premiers albums et des passages mid-tempo qui brisent les os. En gros, ça tourne entre deux et trois minutes plutôt qu'entre une et deux comme sur "Pleasure Pave Sewers" et "Hate Breeds Suffering", ça c'était la petite précision pour ceux qui auraient loupé le retour du groupe en 2011. Les autres savent à quoi s'attendre ici et ne seront pas déçus, ces grands malades ont toujours la niaque et "The Dregs Of Hades" envoie le bois comme il faut et détruit tout sur son passage. C'est brutal, efficace, brise-nuque, bref c'est le défouloir idéal en cette période agitée.

On a tout de même "Black Illumination" qui tape dans les quatre minutes avec du coup un visage death et un groove plus prononcés qui font leur dose de dégâts aussi et un morceau de six minutes pour terminer l'album. Ce dernier nommé "Crucifixion Of Distorted Existence" est assez lourd et développe une ambiance bien plus noire et plus sale, pas très loin d'un doom / death bien dégueulasse. En dehors de ces deux-là, c'est du gros grind / death de sauvage comme on l'aime et ça démonte la mâchoire sans sommations. La production est assez puissante et organique pour, là encore, ajouter de la patate à l'ensemble et colle bien au style sans compromis pratiqué par Lock Up, certains des précédents albums n'étaient pas forcément aussi gâtés en termes de son. Pour faire simple, ça fait plaisir d'avoir un nouvel album du groupe et on y trouve exactement ce qu'on était venus chercher, "The Dregs Of Hades" ne fait pas de prisonniers et se fait un plaisir de nous donner notre dose de grind / death bourrin et direct. Il aura fallu du temps pour que le groupe revienne mais depuis "Necropolis Transparent" il est bien de retour et il garde la forme. Vu les événements de ces dernières années (et je ne parle pas que de la pandémie), l'inspiration ne doit pas être très difficile à trouver pour produire un album pareil mais ça n'enlève rien à sa qualité ni au talent du groupe. "The Dregs Of Hades" ne révolutionne pas la patte Lock Up et c'est tant mieux, on demandait un album méchant et on l'a eu.

En gros, si vous connaissez déjà Lock Up, vous pouvez foncer et vous l'avez sûrement déjà fait. Si vous êtes passés à côté jusqu'à maintenant (vous étiez où ?), ce n'est pas compliqué à cerner, c'est du grind / death sans compromis, brutal et teigneux comme on l'aime. L'alternance des deux hurleurs rend "The Dregs Of Hades" encore plus possédé et taré donc pensez à protéger le mobilier si vous écoutez ça dans le salon parce qu'il risque d'y avoir de la casse !


Murderworks
Décembre 2021




"Demonization"
Note : 17/20

Après être revenu avec "Necropolis Transparent", histoire de rendre hommage à Jesse Pintado, Lock Up s'est dit que finalement c'était pas mal de remettre les couverts et continue sur sa lancée avec ce "Demonization". Avec un petit changement au programme puisque si Shane Embury, Anton Reisenegger et Nick Barker sont toujours là, le micro a été pris cette fois par Kevin Sharp en remplacement de Tomas Lindberg. On reste dans la famille grind puisque Kevin Sharp est le chanteur de Brutal Truth (pour les deux incultes du fond).

Soyons clair d'entrée, Lock Up n'a pas viré sa cuti et pratique toujours un grind très méchant aux forts relents de Napalm Death, ce qui n'est pas étonnant pour un groupe qui est à la base le jouet de Shane Embury. "Blood And Emptiness" débute l'album et on est d'entrée de jeu coincé entre grind et crust pour un morceau qui déboîte méchamment et qui va vous décrasser les tympans en un rien de temps. Une fois de plus, on sent le Napalm Death des derniers albums, ce qui n'est pas un reproche d'ailleurs, bref c'est la guerre et Lock Up n'a pas perdu sa rage. Le chant de Kevin Sharp est toujours aussi taré lui aussi et le bougre passe son temps à beugler et hurler comme un damné. Le seul morceau sur lequel le groupe daigne lever le pied est le morceau-titre avec ses cinq minutes au compteur, ce qui en fait le morceau le plus long de l'album et de loin. Ce morceau renoue d'ailleurs avec les morceaux lourds à moitié indus qu'ont produit à la fois Napalm Death et Brutal Truth d'ailleurs, un morceau bien lourd et froid histoire d'écraser les rares qui essayaient encore de résister. "Demonization" est une tarte de plus dans la tronche de la part de Lock Up et si les trois précédents albums vous ont parlé, il y a très peu de chances que celui-ci ne vous comble pas tant on retrouve la même patte, la même hargne.

Au niveau des défauts, on peut surtout souligner une production assez brouillone, riche en basses mais donnant un son un peu trop froid à la batterie de Nick Barker. Bon, pour un groupe de grind / death, on ne demande pas un son d'une propreté parfaite mais on aurait pu avoir mieux à ce niveau. Cela dit, on a aussi entendu bien pire en grind et cette production ne risque pas de déranger les habitués de la maison. De toute façon, l'album envoie tellement le bois qu'il serait déplacé de faire la fine bouche pour un son un peu à côté de la plaque. Des brûlots comme "Mind Fight" ou "Secret Parallel Worlds" effacent bien vite ce léger pas de travers, et puis ça bourre tellement fort que l'on comprend à peine ce qui se passe.

"Demonization", comme ses prédécesseurs, constitue un très bon défouloir et si vos voisins vous font chier je pense qu'un petit Lock Up à un volume pas très réglementaire devrait calmer leurs ardeurs. Pas de surprises à l'horizon mais une fois de plus un album solide et authentique, du grind / death à l'ancienne avec une légère pointe indus de temps en temps histoire de saloper un peu plus l'ambiance. Il confirme que Lock Up a encore la patate et nous livre un album toujours aussi rageur et violent, un manifeste de grind / death par des vétérans du genre qui en ont décidément toujours sous le pied.


Murderworks
Avril 2017




"Necropolis Transparent"
Note : 17/20

Lock Up de retour, ça se fête ! Ce projet parallèle réunissant pas mal de beau monde avait fait un passage éclair de 1999 à 2002 en nous sortant deux albums qui ont défoncé les tympans de tous ceux qui ont le malheur de tomber dessus. Du pur grindcore sans édulcorants mais avec plein de conservateurs, ça sentait très fortement le Napalm Death surboosté, et pour cause puisque le groupe comptait dans ses membres le regretté Jesse Pintado. C’est d’ailleurs ce qui a fait revenir la bande de joyeux lurons à la charge, ils ne pouvaient pas partir sans rendre hommage à leur frère d’armes.

Et quel hommage ! Ce "Necropolis Transparent" déboule comme une furie et ruine tout sur son passage, ça blaste, ça gueule, et ce durant à peu près de 40 minutes salutaires après une journée de merde. On le dit souvent, c’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes, et là les Lock Up n’ont toujours pas changé de recette depuis leurs deux premiers assauts sonores. C’est la guerre, le genre d’albums à écouter avec des protections de tous les côtés, une armure, un bouclier, un casque, parce que ça donne méchamment envie de se jeter partout et de défoncer tout ce qui bouge. Donc ça peut éventuellement faire quelques dégats, et je ne suis pas certain que ce soit pris en compte par votre assurance.

Comme je le disais l’album tape dans les 40 minutes, petit élan de générosité de la part des membre du groupe puisque les précédents albums ne dépassaient pas la demie heure (28 minutes en gros), là on se fait ratiboiser la tronche plus longtemps pour le même prix. Et malgré les années ils ont encore la rage ces gars là, ça déborde d’énergie et on sent qu’ils ont clairement envie d’en découdre. Vu le merdier dans lequel on vit en ce moment on n’y trouve finalement rien d’étonnant, l’air de famille avec Napalm Death n’est pas innocent même au delà du fait de la présence de Pintado à l’époque.

Si le moderne vous emmerde, que vous trouvez les nouveaux albums de grind trop mous, ou qu’ils ont d’après vous perdu l’esprit originel, foncez sur "Necropolis Transparent". Lock Up n’a jamais fait de prisonniers, n’en fait toujours pas et n’en fera sûrement jamais, vu la dose de napalm qui est déversée à chaque morceau ce sera déjà un miracle si on retrouve des survivants ! Mais bordel ça fait plaisir d’entendre ça, parce que ces derniers temps on partait dans une surenchère de blasts stériles et de gore débile. Là on revient à la rage originelle, au pur crachat dans la gueule digne des racines punk du genre.

Et toujours dans la série "ça fait plaisir de l’entendre, on se demandait ce qu’il devenait", Nick Barker est toujours présent aux fûts. Et ça aussi ça fait du bien, de l’entendre marteler sa batterie comme un malade même s'il tient toujours autant à son son triggé à mort et par conséquent un poil trop synthétique. Mais bon ce mec blaste comme personne et est un tueur qu’on n’entend pas assez souvent, il serait temps qu’il se remette sérieusement aux affaires.

Donc voilà pas grand chose de plus à ajouter en fait, les amoureux de grind pur et dur doivent déjà avoir cet album. Et pour les quelques indécis ou les étourdis qui seraient passés à côté, ben c’est le moment de vous rattraper. Un hommage à un des grands du metal extrême doublé d’un excellent album de grind dans la plus pure tradition, vous avouerez que ça ne refuse pas quand même ! Sur ce je vous laisse, je vais me le remettre dans les esgourdes. Nul doute que Monsieur Pintado lui même est fier de ce nouveau rejeton, en espérant qu’il est en train d’headbanguer de là où il est.


Murderworks
Janvier 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/lockupofficial