Le groupe
Biographie :

Liv Sin est un groupe de heavy metal suédois formé en 2016 et actuellement composé de : Per Bjelovuk (batterie), Patrick Ankermark (guitare), Liv Jagrell (chant / ex-Sister Sin, ex-Hysterica, ex-Into Desolation), Daniel Skoglund (basse) et Jay Matharu (guitare / Dissonant Distance, Jay Matharu, ex-Hexed, ex-Mindshift, ex-Mahavira, ex-Maleficent, ex-String Theory). Liv Sin sort son premier album, "Follow Me", en Avril 2017 chez Despotz Records, suivi de "Burning Sermons" en Septembre 2019, et de "KaliYuga" en Janvier 2023 chez Mighty Music.

Discographie :

2017 : "Follow Me"
2018 : "Inverted" (EP)
2019 : "Burning Sermons"
2023 : "KaliYuga"


Les chroniques


"KaliYuga"
Note : 16/20

La beauté, lorsque l’on agit à titre de chroniqueur, est que même après plusieurs années à suivre la scène metal, il nous arrive encore de faire des découvertes. La Suède regorge de formations metal de toute sorte, et il peut être assez facile de s'y perdre. Je me permets donc cette excuse pour justifier mon ignorance envers Liv Sin, qui propose ici son troisième album complet depuis sa formation en 2016.

Œuvrant dans un metal lourd, aux accents techno / industriels, Liv Sin, avec à sa tête la chanteuse Liv Jagrell, frappe, frappe fort en ce début 2023. Les hostilités sont rapidement lancées sur "The Process" en ouverture d’album, avec une production saturée et imposante, qui met de l’avant des guitares graves et la voix proche du growl tout en puissance de Jagrell. Pensez Lzzy Hale rencontrant Frederica De Boni de White Skulls. D’ailleurs, le groupe ne se gêne pas pour surprendre avec un son plus rock comme la pièce "King Of Fools", avec un des refrains les plus mélodiques de l’album, mais tout en conservant ce son ultra lourd.

Le groupe poursuit sur cette lancée, aux accents hard rock, mais dans un format résolument metal. Je ne prétendrai jamais être un connaisseur quand il est question de mix, cependant même le plus grand des néophytes remarquera combien les efforts ont été mis pour s’assurer d’obtenir le son le plus puissant possible. Ceci s’avère d’autant plus vrai sur l’un des morceaux les plus agressifs de l’album, "I Am The Storm", avec également ce qui se rapproche le plus du growl dans la voix de Jagrell, tout spécialement au refrain.

Sans vraiment s’appuyer sur de véritables surprises, "KaliYuga" impressionne surtout par son efficacité. Chacun des morceaux se veut tout de même distinct les des autres, tout en conservant en arrière-plan cette ligne directrice de metal industriel / nu. Avec un album d’une aussi grande qualité, n’ayez crainte que je saurai reconnaître à l’avenir le nom de Liv Sin.


Mathieu
Janvier 2023




"Burning Sermons"
Note : 17/20

En parfaite honnêteté, bien que j’ouïe dire beaucoup de choses sur Liv Sin et vu pas mal de fois le nom défiler sur différents supports, je n’avais jamais réellement pris le temps de m’attarder sur le cas de Liv Sin. Pourquoi ? Parce que je me méfie toujours des trucs à chanteuse. Et que j’ai toujours trouvé, peut-être à tort, qu’appeler son groupe par son nom dénotait d’un sacré ego. Ou sinon, plus simplement c’était certainement ma flémingite aiguë. Mais que la communauté cesse de s’offusquer dès maintenant, avec "Burning Sermons" je rattrape le temps de mon ignorance.

Et si nous ne parlerons pas ici d’une lointaine période de virginité, force est de constater que, presque contre toute attente machiste, j’ai pris du plaisir à l’écoute de cet album. Certes Liv Sin propose un son très accessible, un heavy aux refrains taillés, un peu à l’instar d’un Battle Beast, mais le tout n’en reste pas moins parfaitement exécuté et fort en identité. Loin des préjugés du genre, "Burning Sermons" m’a rapidement fait ravaler ma fierté de mâle aspirant à être dominant. La petite Liv (qui, au demeurant, n’est pas si petite) a une voix puissante et une palette large lui permettant d’apporter une approche plus profonde de la musique de Liv Sin. Il faut dire que la madame était connue d’autres pour avoir exercé au sein de Sister Sin mais pas de moi. Et pour sortir de cette vision autocentrée de l’album autour d’un certain culte pour ma personne, "Burning Sermons" sort l’artillerie en une dizaine de titres. Les claviers, les atmosphères et les riffs sont pensés, réfléchis (non, je n’ai pas parlé de blonde) et convergent vers un seul but : une écoute fluide et presque “logique” ("Hope Begins To Fade", "At The Gate Of The Abyss", "Blood Moon Fever").

En d’autres termes, cet album (et par conséquent ce groupe) est une belle découverte. Je ne regrette pas l’écoute et j’avoue que Liv Sin reviendra aisément dans mes playlists “trucs sans prise de tête mais un tantinet technique, bien foutu et cool si tu cherche à écouter de la musique lors d’une activité de type sport, concentration, conduite”. Et, oui, j’ai vraiment une compilation avec ce nom. Bref, avec "Burning Sermons", le péché de Liv nous livre un sermon brûlant. Oui, je sais, j’emmerde les traductions.


Rm.RCZ
Février 2020




"Follow Me"
Note : 14/20

Liv Sin est un groupe de heavy metal formé en 2016 en Suède. Il est composé de Liv Jagrell (chant), Patrick Ankermark et Chris Bertzell (guitares), Per Bjelovuk (batterie) et Tommie Winther (basse). Leur premier album "Follow Me" est sorti le 28 avril 2017 chez Despotz Records. Il semblerait que les groupes de heavy metal féminins prolifèrent ces dernières années. Que le groupe soit entièrement composé de femmes ou simplement le fait qu’une femme fasse figure de proue est désormais monnaie courante dans la scène metal internationale. C’est le cas pour Liv Sin, mené par l’ex-chanteuse de Sin Sister, Liv Jagrell. Liv Sin est donc un nouveau départ, qui se concrétise avec l’enregistrement de "Follow Me", premier opus du groupe.

L’album démarre avec "The Fall", et je dois dire qu’il est loin de faire dans la dentelle ! On retrouve dans ce morceau une agressivité digne d’un Chastain ou d’un Hellion, j’y adhère totalement. L’alliance du heavy percutant et incisif mêlé à une production propre et claire fonctionne plutôt bien et donne un certain caractère à la musique. "Hypocrite" poursuit dans la même lignée, les guitares ont la puissance destructrice d’une machine de guerre et les rythmiques sont terribles, à la limite du speed / thrash metal. Si ces deux titres sont réellement attractifs, on ne peut pas en dire autant de "Let Me Out" ou encore "Black Souls" qui les suivent, et qui hélas tombent dans les clichés du heavy, c’est à dire des morceaux faciles d’accès avec des refrains que l’on appréhende aisément, le tout sur de gros riffs punchy sans de trop grandes prises de risques.

Malgré cela, il faudrait être de mauvaise foi pour ne pas reconnaître le talent de cette belle équipe, qui ne le met toutefois pas assez en valeur sur cet album. Le groupe, qui se trouve à mi-chemin entre le heavy à la Accept et le speed metal, dégage une énergie et une hargne presque communicatives. Je dis bien presque car plusieurs morceaux de "Follow Me" - qui en contient onze au total, nombre que je trouve trop élevé - touchent du bout des doigts la réussite artistique, mais ne parviennent pas à aller plus loin et à réellement retenir notre attention. Ainsi, "Endless Roads" remplit son rôle de ballade pleine-de-sentiments-mais-puissante-quand-même, que l’on apprécie donc écouter une fois mais pas plus. On sent que Liv Sin n’avait pas l’intention de sortir des sentiers battus, et c’est bien dommage vue son potentiel ! On poursuit avec "Killing Ourselves To Live", qui lui fait dans un tout autre registre à tendance épique cette fois, caractérisé par une montée en puissance jusqu’au refrain, agrémenté de chœurs et de guitares mélodiques. Le pont, qui laisse place à un court passage en guitare claire censé apporter un côté un peu mystique à la chose, me laisse personnellement de marbre. La fin de l’album nous réserve cependant une petite surprise avec "Immortal Sin", sympathique reprise de Fight (ancien groupe de Rob Halford, formé après son départ de Judas Priest en 1992) en duo avec Jyrki 69 (The 69 Eyes). Je trouve le choix du morceau particulièrement judicieux et original, et Jyrki apporte une perspective nouvelle à ce titre que les puristes mépriseront certainement, mais pour ma part j’approuve !

Pour un premier album Liv Sin a plutôt bien mené son affaire, en sortant un album sérieux et de bonne qualité dans son entier. On ne le dira jamais assez, il est difficile de ne pas se renouveler et plus encore, innover est un talent destiné aux plus inspirés. On ne peut hélas pas dire que ce soit le cas pour Liv Sin qui nous propose quelques très bons titres, sans toutefois atteindre le Graal. Mais les capacités de ses membres en la matière peuvent certainement les mener plus loin que ça, et je leur accorde le bénéfice du doute pour leur prochain album, s’il y a !


Candice
Octobre 2017


Conclusion
Le site officiel : www.livsinofficial.com