Oyé oyé, pour bien commencer cette chronique du jour, il est impératif de rappeler la signification du terme "Léthargie" vu que c’est son homologue Anglophone dont nous allons traiter. Pour ce faire, en voici la définition du Robert : "Sommeil profond et prolongé dans lequel les fonctions de la vie semblent suspendues". Evocateur comme nom n’est-ce pas ? M’enfin, du moment que ce n’est pas prémonitoire, c’est ce qui compte se dira-t-on. Lethargy nous vient donc du Royaume-Uni et ne nous a sorti son premier réel album que fin 2008 soit huit ans après la naissance de la formation. Cette première galette officielle présente une pochette épique, joliment colorée et se nomme "Purification"… encore plus évocateur décidément ! On pourrait facilement se laisser aller à toute sorte d’envie hâtive de lancer l’album car avec des noms pareils, ça exhale le black / death à plein nez… eh bien c’est justement là qu’on se rend compte que les préjugés mênent parfois à de grossières erreurs car il y a autant de ces styles compris dans "Purification" que de hardcore dans un groupe comme Rise Against, c’est-à-dire rien. Non, les Anglais nous pratiquent un mélange hétérogène de plusieurs styles tels que le punk justement, le rock et le grunge majoritairement, la pop et même une touche de metal (ben oui, nous sommes dans un webzine metal tout de même !). Mélange hétérogène parce que même si les influences ressortent avec la puissance d’un boulet de canon, les britanniques n’en font surtout qu’un joli patchwork, bien exécuté mais très mal incorporé à leurs idées. Oui, de bonnes idées il y en a (les morceaux "Stealth" et "Inertia" auxquels on ne peut absolument rien reprocher), et du potentiel et de la volonté aussi… mais l’excès nuit en tout, c’est bien connu ; et l’excès de tout nous donne ce que Lethargy nous sert sur "Purification" : genre trop touche-à-tout, chant qui se veut émotif mais qui exagère et surtout beaucoup trop en avant, guitares souvent inutiles quand ont les entend, et ballades molles, mielleuses à souhait et taillées pour les radios ("See Man's End In His Construction") ! On espérait que le patronyme du groupe ne soit pas prémonitoire, pourtant il semblerait qu’avec "Purification" (qui aura au moins le mérite de clarifier notre esprit sur le fait que nous sommes en train de perdre notre temps écouter ce CD), Lethargy transforme toute forme d’intérêt en une interminable attente que l’album touche à sa fin.
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