"When Logic Fails"
Note : 15/20
Fort d'une première démo réussie et d'une apparition sur la scène découverte du
"Raimes Fest 2007", Lethal Mind s'affirme un peu plus avec ce nouveau E.P 5
titres. On reste d'abord bluffé par le très bon son, surtout quand on sait que
tout est produit, enregistré et mixé par le groupe lui même (seules les parties
batteries de l'excellent Rachid Trabelsi ; qui officie au passage également chez
Corrosive Element ; seront enregistrées par François "Francesco" Ugarte de
Pitbulls In The Nursery). On démarre avec le titre éponyme "When Logic Fails"
qui fait la place belle à un thrash très moderne influencé par Nevermore et Iced
Earth notamment. Ce titre de 6m29 ne s'applatit pas malgré sa longeur, et nous
tient en haleine de par ses différentes parties, hyperspeed sur ses couplets,
les guitares fusent à tout va, cisellant de riffs tranchants une rythmique
parfaite et précise, son refrain redoutable restant dans la tête pour la journée
après l'avoir entendu. Puissant et accrocheur, le chant de Matthieu Fichor se
fait rauque et suave, ne l'empêchant pas d'être plus violent sur certaines
intonations. Chacun des musiciens arrivent à un moment donné à s'extirper du mur
de décibels en plaçant solo ravageur ou cassure appropriée, mention spéciale au
solo de basse, reprenant un touché proche du grand Pastorius. Plus ambiancé,
"Confined" s' enchaîne et convainc moins pour ma part, la partie chant manquant
cruellement de dynamisme, ne s'affirmant pas comme sur le précédant titre. Les
guitares du début se rapproche de la vieille garde "Old School" pour mieux s'écouler par la suite, le côté mi tempo n'aidant pas toutefois le titre à
vraiment décoller hormis sur le passage en arpége qui débouchera sur un riff
digne du meilleur d'Exodus. L'instrumental "The Apostate" pose encore plus l'atmosphére dans des tonalités acousmatiques pour partir sur le très épique "A
Wall Of Silence". Si son intro me fit craindre le pire, le titre part subitement
au galot et ne s'arrêtera pratiquement plus, se faisant une chevauchée compacte
et invulnérable, le groupe nous plantant également une pépite presque progressif
sur son pont, tout en y combinant riffs plus metalcore. Lethal Mind aime les
morceaux longs et nous balance avec classe "Without Eyes" (plus de 7m30), chanson
redoutable à plus d'un titre. Les multiples parties s'emboitent
remarquablement, dispersant des influences variées et démontrant un sens aigü de
la composition. Chaques riffs font mouche, piquant là où ça fait du bien, la
technicité et l'efficacité étant de plus au rendez vous. En 5 titres
convaincant (hormis "Confined"), les Parisiens démontrent qu'il faudra
désormais comptez avec eux, la confirmation prochaine ne devrait pas tarder, un
premier album étant en cours.
"A Thousand Voices"
Note : 15/20
Dans la même veine que ses groupes références et influences, Lethal Mind concéde une grande place à la mélodie, sans laisser du tout la puissance de côté. Résolument thrash, "A Thousand Voices" contient quatre titres allant à cent à l’heure, menés par une très bonne prod’ d’au moins aussi bonne qualité que les compositions. La basse est omniprésente et réserve d’impressionantes lignes, comme sur "Mental Void" #3 ou "Refusal" #4. Les riffs de guitares sont très variés et ne cessent d’enchaîner différents rythmes et mélodies avec une très bonne logique qui casse ainsi la linéarité des chansons mais qui ne nous fait pas en perdre le fil. Il manquerait à mon goût à peine un peu plus d’harmonies entre les guitares, ou de jeux mélodiques autres que le sempiternel solo. Mais on a notre compte de thrash, alors avons nous vraiment besoin d’autre chose ? La batterie quand à elle assure à tous les tempos et donne de bons coups de cymbales tout comme de belles parties de blast, pile comme il faut. Le chant lui n’est pas si mélodique que chez Nevermore par exemple, mais l’énergie qu’il délivre du début à la fin contribue au résultat final, sorte de mélange parfaitement dosé entre speed, thrash et mélodie. Bref, pour un groupe plutôt récent, Lethal Mind fait preuve d’une grande matûrité et d’une grande technique dans ses compositions et son interprétation. Ce groupe mérite de continuer, et ça m’étonnerait qu’il nous déçoive.
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