Le groupe
Biographie :

Leng Tch'e est un groupe de death metal Belge. Le groupe décrit son style comme du "Razorgrind", une combinaison de grind, death, stoner rock et de metalcore. Le nom du groupe est un dérivé du mot "Lingchi", une méthode de torture et d'éxécution originaire de la Chine impériale. Le groupe a également compté dans ses rangs Sven De Caluwé en tant que batteur (hurleur de Aborted) et a participé à de nombreuses tournées en Europe, Canada et USA en tant que headliner. Leng Tch'e est un des piliers de la scène grind en Europe et après un passage sur le label Relapse Records, il décroche une signature chez Season Of Mist.

Discographie :

2002 : "Razorgrind" (split 7" EP avec Black Ops)
2002 : "Death By A Thousand Cuts"
2003 : "ManMadePredator"
2005 : "The Process Of Elimination"
2006 : "Amusical Propaganda For Sociological Warfare" (split 7" EP avec Warscars)
2007 : "Marasmus"
2008 : Split CD avec Fuck The Facts
2010 : "Hypomanic"
2017 : "Razorgrind"


Les chroniques


"Razorgrind"
Note : 18/20

Ah ce fameux jour où je suis tombé follement amoureux de nos voisins belges de Leng Tch’e. Une soirée metal qui commençait pourtant normalement à Lille, mais voilà que le chanteur se met à inviter qui le souhaite sur scène, et c’est parti : du grindcore / brutal death, mais avec un inconnu au micro, dont la voix était en train de muer… J’étais partagé entre rire et peine, beaucoup de peine pour ce jeune homme perdu. Heureusement, le ridicule ne l’a pas tué et nous nous sommes bien amusés pour la fin du concert, sans doute le plus violent et le plus surprenant de la soirée.

Leng Tch’e, c’est donc la violence du grindcore alliée à une terrible voix, ultra imposante, puissante, déchirée et qui, clairement, fait toute la différence. Aucun doute que ce nouvel album, "Razorgrind", va laisser plus d’une trace dans le slip. La première piste, "Gundog Allegiance" (bordel, ça veut dire quoi ce truc ?!), commence dans un style purement Nasumesque mélangé à du Napalm Death, qui sont les deux principales influences de tout ce que réalise le groupe depuis des années d’ailleurs (même si l’on peut aussi citer Morbid Angel ou Blood Duster). Les cris sont tantôt gutturaux, tantôt plus viscéraux, mais ils dominent largement toutes les sonorités de ce premier morceau. Le deuxième, "Indomitable", ressemble plus à du grind assez old school, avec quelques notes de death également très sympa, un peu plus lentes mais avec un contraste totalement réussi et bien amené. "Cibus" sonne brutal death au niveau de l’instru, mais là encore, c’est cette voix venue des enfers qui en impose totalement. Elle s’essaye même à quelques passages plus chantées, qui sont peut-être un peu surprenants au début mais qui finalement s’intègrent bien au reste. Le quatrième titre, "Spore", est plus classique, même si on se prend une nouvelle belle surprise au niveau du micro, avec quelques hurlements parfois proches du black métal.

Par conséquent, même si l’instru' est tout à fait cool d’un bout à l’autre, c’est vraiment la voix qui nous laisse… Sans voix (putain, je suis drôle). Autre élément remarquable, l’artwork bien ensanglanté, signé Stefan Heilemann. Cet album mélange donc à merveille grind old school et butal death plus moderne pour accoucher d’un petit bébé bien taillé pour nous aider à serrer les dents lors de nombreuses écoutes, dans notre canapé ou ailleurs.


Grouge
Août 2017




"Hypomanic"
Note : 17/20

Ah cool ! Une nouvelle sortie du groupe monstrueux qu'est Leng Tch'e. Je sens que ça va encore bien racler, ce qui n'est pas pour me déplaire car j'avais justement une envie d'un bon gros Razorgrind en pleine poire !

Adieu la folie déjantée qui animait les premières oeuvres des Belges comme sur "Death By A Thousand Cuts" par exemple mais rassurez-vous car ici c'est beaucoup plus agressif que le "Marasmus" qui avouons-le, était un peu décevant. Si cet esprit de folie qui est si propice au grind se perd un peu au fil de la discographie des Belges, sur "Hypomanic" (et j'insiste !) c'est vraiment pour gagner en maturité et en complexité. En effet, la dernière boucherie que je me vois de chroniquer gagne en maturité, les morceaux sont beaucoup plus élaborés et complexes, ce qui fait de Leng Tch'e un groupe bien à part dans ce petit milieu. Il y a toujours cette petite folie grindesque tout de même, ce qui nous fera péter un véritable plomb, alors les amateurs, accrochez-vous à votre slip, ça rigole pas ici. Dotés d'une production béton, signé Russ Russel (Napalm Death, Brujeria...) les 14 morceaux s'enchaînent en survolant le grind pur jus, les breaks et moshparts tirés du hardcore, le death metal et sans oublier ce qui fait la particularité de ce groupe : les passages stoner rock qui groovent comme c'est pas permis, ce qui nous laisse le temps de souffler un petit peu mais pas de trop hein ! Ce n'est pas de la musique de fillette non plus, il faut le souligner. Cet album est tout simplement excellent, j'en veux pour preuve avec des morceaux comme "Totalitarian" où Mr Barney Greenway de Napalm Death vient poser ses hurlements reconnaissables entre mille ou encore le titre "Anthropocentric Suicide" qui est la putain de claque de ce cinquième album, un morceau d'une efficacité hors norme, ça latte, rien de plus à ajouter. Je pourrais continuer longtemps ainsi comme "Misleading Innuendos" qui se retrouvait déjà sur le split avec les Canadiens de Fuck The Facts.

Leng Tch'e c'est pas du pompé et du remâché, je veux dire par là que ce groupe a véritablement sa propre personnalité de par ses compositions et son jeu de guitare ; évidemment il y a quelques influences notables comme Regurgitated ou encore Napalm Death mais je trouve que le changement de line-up opéré il y a peu avec l'arrivée d'un nouveau batteur (ô combien talentueux) et du chanteur Serge doté d'un registre vocal des plus attrayants est fort propice au quatuor. Voilà un groupe qui est déjà considéré comme une des références dans le style, Leng Tch'e s'inspire peu des mentors de la scène grind ce qui pour moi est un bon point et je peux même dire qu'avec le niveau qu'ils atteignent à ce jour, pas mal de formations risqueraient de s'y inspirer et ça, c'est une certaine forme de reconnaissance aussi. Il ne me reste plus qu'à me prendre cette grosse dose de décibels en live pour véritablement apprécier la force de ce groupe.


Julien
Juillet 2010


Conclusion
L'interview : Nicolas

Le site officiel : www.lengtche.net