Ce groupe allemand de death metal, très actif au niveau des sorties d’albums, 7 en tout depuis 2003, ne brillera pas par son originalité une fois de plus, hélas. LDR officie donc, comme je le disais, dans le berceau du death metal traditionnel, un peu old school, comme on pouvait en entendre dans les années 90, des tempos plutôt lents ou du mid tempo pas bien méchant. 10 titres assez linéaires dans l’approche qui ne sont pas, hélas (oui encore hélas, triple hélas même), servis par une production digne de ce nom. Cette production assez fade qui donne l’impression que le chanteur s’époumone dans le vide. Elle manque cruellement de puissance cette prod', la caisse claire est plus en retrait que la double grosse caisse qui, elle, a un super son.

Le troisième morceau me fait dire que plus on avance et moins je trouve que c’est du death metal, ça peut être simplement du gros metal avec un chanteur de death. "Schädelberg", qui est donc ce petit troisième, se révèle être un bon petit titre, bien rythmé, les riffs de guitares ainsi que les solos font que le morceau s’envole vers nos oreilles avec la légèreté d’un diplodocus repu, et ça marche ! Vient ensuite "The Fever", ça commence par une espèce d’hymne (très mal donc...), c’est lent, la double grosse caisse martèle sur les pré-chorus, ensuite vient le refrain, mille fois entendu, cette espèce d’hymne tombe à plat, je quitte le morceau qui, sans ce passage, recèle de bon riffs, et c’est la force de cet album. Le cinquième morceau est acoustique est fait 1 minute 6 secondes. J’y ai cru à ce revirement de situation mais... non, le cinquième titre me replonge dans le linéaire du death metal de Lay Down Rotten. Rien à tirer de "Zombified Electrified", une fois de plus le morceau pourrait être bon mais il manque un truc, peut-être une production plus puissante. "Blood Of Wooded Cross", neuvième du nom, est très Kreator, en fait la musique que nous présente LDR c’est du fast thrash metal comme le fait si bien Kreator, à ceci près que c’est avec une voix death. Ce morceau a vraiment une grosse influence Kreatorienne si je puis dire. Dernier morceau, toujours ce mid tempo chiant... ce dixième morceau ne me revigorera pas, j’ai sincèrement le goût du "il manque quelque chose", but what ?

Tout semble passer à côté, le mid tempo est ultra répétitif, le chant se perd dans les méandres des vociférations inutiles, et la musique pourtant gorgée de très bon riffs ne trouve pas son chemin dans les dédales d’une production fadasse et en manque cruel de puissance. L'album "Mask Of Malice" était bien plus réussi, avec une meilleure prod' et donc de bien meilleure facture, il aurait fallu continuer sur cette voie car par le passé, Lay Down Rotten sortait des galettes d'une meilleure saveur.

"Mask Of Malice"
Note : 16/20

Les Teutons de Lay Down Rotten reviennent avec "Mask Of Malice", illustré sur la pochette de leur album, artwork que je trouve personnellement surprenant, surtout concernant le choix des couleurs. On s’attendrait (voyez comme je suis formatée) à un joli camaïeu de rouge sanglant pour un visuel death, non ? Lay Down Rotten, c’est du death, puissant et direct, sans fioriture et typé old-school. Les Allemands ont lâché du lest par rapport à leur ancien album, sans perdre de l’énergie ou de la violence mais en exploitant cette violence différemment, en la rendant moins vaine. Et je trouve cela plus qu’intelligent. Du pur matraquage dans ta gueule, à force, je trouve que ça manque de charme et de fond quand même… Ici, il y a de la force et de la violence maîtrisée, distillées aux bons moments. Vous constaterez que la batterie ne blaste pas sans interruption, certes, mais les guitares assurent un jeu sûr et incisif sur des compos OK pas super compliquées mais racées, mélodiques et intéressantes. Le son est lourd et oppressant notamment sur le très bon "… And Out Of The Wolves", patiné old-school juste ce qu’il faut pour ne pas perdre la précieuse puissance dont le groupe fait preuve. On retrouve l’influence indéniable de grands noms tels que Bolt Thrower. Donc OK, ça ne blaste pas sans cesse, OK, il n'y a pas tout le temps des grands riffs de guitares mais la puissance est là, les sensations aussi. Ce disque est "agréable" avec ses interludes instrumentaux dispatchés sur la galette histoire de ménager notre écoute. Le changement a ici réussi à Lay Down Rotten.

Maria & Poots Juin 2012