"Omens"
Note : 17/20
Lamb Of God est déjà de retour. Depuis 1999 (ou 1994 sous le nom de Burn The Priest)
aux Etats-Unis, le groupe domine la scène groove metal / metalcore. Après huit albums, le
groupe composé de Randy Blythe (chant), Willie Adler (guitare), Mark Morton (guitare),
John Campbell (basse) et Arturo "Art" Cruz (batterie, ex-Prong, ex-Winds Of Plague)
annonce la sortie d’"Omens" en 2022 chez Nuclear Blast et Epic Records.
L’album débute avec "Nevermore", un titre aux riffs efficaces et accrocheurs qui servent de
base énergique pour les hurlements du vocaliste, qui renforcent son ambiance agressive.
Quelques leads perçants se glissent dans cette vague groovy, puis "Vanishing" prend la suite
avec une rythmique saccadée et brute, laissant les patterns accrocheurs faire rage pendant
que le vocaliste délivre une performance très brute. Le break final vous fera remuer le crâne
à coup sûr, tout comme "To The Grave" qui me rappelle les premières sorties du groupe. Ces
influences old school brutes et remuantes savent tirer profit des accélérations plus vives qui
rythment le morceau avant que "Ditch" ne vienne nous écraser avec un son massif et
inarrêtable. L’énergie incontrôlable que le groupe déploie pioche également quelques
éléments thrash pour créer une rythmique extrêmement efficaces, alors qu’"Omens", le titre
éponyme, dévoile une certaine lenteur aux accents southern metal gras et parfois
lancinants.
Le morceau conserve ses touches énergiques et saturées, tout comme
"Gomorrah" qui nous laisse un moment de répit avec son introduction inquiétante. La
rythmique saccadée ne tardera pas à refaire surface en compagnie des parties vocales
hurlées, mais le titre va régulièrement ralentir avant de reprendre de la vitesse, le rendant
parfait pour semer le chaos en live, tout comme "Ill Designs" qui sera probablement source de
wall of death et autres moshs impressionnants. Le morceau sait également s’apaiser par
moments pour relancer la rage brute et les riffs saccadés, mais également un solo tranchant
avant que "Grayscale" ne vienne laisser la dissonance s’exprimer dans ce groove massif et
accrocheur. Le groupe laisse libre cours à la fureur avec des riffs saccadés efficaces
ponctués de quelques leads vifs aux influences heavy, puis "Denial Mechanism" propose des
patterns orientés punk pour accompagner les cris de rage. L’énergie pure qui s’échappe de
ce court titre est assez communicative, et elle laissera place à "September Song", une
composition plus inquiétante et sombre qui développe lentement un son planant avant de
laisser les éléments plus lourds intervenir, accompagnés par des claviers. Le contraste
original du morceau permet au groupe de jouer avec la noirceur tout en restant agressif,
faisant de ce morceau un final assez différent.
Lamb Of God a toujours su créer des riffs efficaces, et "Omens" le prouve une fois de plus.
Mais on remarque également quelques influences thrash, quelques pointes de heavy, et ce
dernier titre très sombre, qui vient contraster avec la puissance brute des morceaux.
"Lamb Of God"
Note : 18/20
Je sais que je me répète, mais si vous n’avez jamais entendu parler de Lamb Of God, c’est
que vous avez hiberné, ou que vous venez de naître ! Dans les deux cas, le groupe ne vous
a pas attendus, car c’est en 1994 que naît Burn The Priest, qui deviendra Lamb Of God
après un premier album. Et depuis ce moment, plus n’arrête les Américains, puisque c’est
"Lamb Of God", leur huitième album qui nous arrive en pleine face. Côté line-up, on retrouve
Randy Blythe (chant), Willie Adler (guitare), John Campbell (basse) et Mark Morton
(guitare), membres fondateurs, mais également Arturo “Art” Cruz (batterie, Winds Of
Plague, ex-Prong), qui remplace Chris Adler (ex-Blotted Science, ex- Burn The Priest,
ex-Megadeth). Et maintenant, place au son !
Comme à leur habitude, Lamb Of God navigue entre un metalcore burné et un groove
metal lourd à souhait et servi à la fois par une instrumentale lourde et par le chant de
Randy Blythe et son timbre si particulier. Le coffre de l’homme lui permet de jouer de sa
voix avec une facilité déconcertante, et on le remarque notamment sur "Memento Mori", le
premier morceau. Une introduction sombre, déconcertante, angoissante, une voix parlée
grave et qui soudain se mue en un rugissement bestial. Ce "wake up !" ouvre littéralement le
sol en deux et permet au groupe d’enchaîner sur une rythmique lourde, grasse et composée
à la fois de brutalité pure comme d’un poil de technicité. Le mix sert à merveille les riffs du
groupe, entre un "Checkmate" surpuissant et groovy avec cette teinte blues dans la
composition, un "Gears" qui va vous faire secouer la tête sans aucun doute ou un "Reality Bath"
et son intro à la basse qui enchaîne avec un son dissonant… le groupe est en pleine forme !
"New Colossal Hate" est pour moi le titre qui va créer un wall of death surpuissant en plein
milieu d’un festival bondé, alors que "Resurrection Man" sera le titre qui donnera envie de
profiter sur place sans forcément mettre des mandales à son voisin. Evidemment le titre est
tout aussi entraînant, mais les dissonances sont apaisantes. On revient sur une rythmique
qui rappelle les premiers albums avec "Poison Dream", qui inclut même quelques choeurs
pour donner une dose de dynamisme supplémentaire ainsi qu’un passage avec Jamey
Jasta (Hatebreed) qui est d’une lourdeur... La courte et rapide "Routes", un morceau qui
pioche sans aucun doute dans un thrash metal bien énervé avec en guest Chuck Billy
(Testament) donne à nouveau envie de ravager un pit. A nouveau le groupe se permet de
calmer la rythmique pour "Bloodshot Eyes" et son introduction planante, mais le groove
ravageur revient très vite nous frapper. Mention spéciale à ces quelques passages qui
tempèrent la violence avant de la relâcher, et on passe à "On The Hook". Ce dernier morceau
a pour seul et unique but de frapper une dernière fois à pleine puissance. Et vous savez
quoi ? C’est réussi, la mandale est là.
Pour une raison totalement inconnue, je n’avais jamais réellement accroché à Lamb Of God.
Et pour une raison inconnue, Lamb Of God m’a fait prendre conscience de la qualité du
groupe, et secouer la tête frénétiquement dans mon salon. C’est donc évidemment un gros
oui pour cet excellent album, alors ruez-vous dessus avant que ce ne soit le groupe qui vous
écrase au sol !
"VII : Sturm Und Drang"
Note : 16/20
Lamb Of God nous revient avec un septième album, "VII : Sturm Und Drang", traduisible en français par "Tempête et Passion"', nom d'un courant littéraire et politique allemand du 18ème siècle. Après la clôture de ''L'affaire Randy Blythe'', un nouvel album était très attendu par les fans, et après la sombre période vécue par le groupe, cet album est perçu comme un retour en force.
"Still Echoes" ouvre le bal on ne peut plus brutalement. Si le titre est de bonne facture (on parle de Lamb Of God quand même!), je n'accroche malheureusement pas plus que ça... Je reste sur ma faim et heureusement, "Erase This" se révèle bien plus efficace et me fait oublier ce faux départ.
La mélodie d'introduction et les pêches de "'512"' posent une atmosphère lourde, renforcée ensuite par la voix de Blythe, tantôt parlée, tantôt hurlée, et très intense sur le refrain, pour un titre très puissant qui vaut le détour.
"Embers" nous ramène à une ambiance moins torturée, avec du gros riff sous le coude, une jolie apparition vocale de Chino Moreno des Deftones (assez surprenante aux premières écoutes), et un refrain qui dépote grave ! On revient ensuite à un titre plus basique avec "'Footprints"', qui propose un refrain teinté de stoner, assez sympa.
Nous voici à la deuxième moitié de l'album, et "Overlord" est sans doute la surprise de ce "VII : Sturm Und Drang". Le titre frôle la ballade et Blythe chante en clair ! Mais la surprise passée, force est de constater que le tout est bien maîtrisé. Et quand, à mi-morceau, le tout s'élance dans une vague de violence, on s'en prend plein la tronche ! "Anthropoid" prend le relais, sombre et lourd, le titre revient sur un registre plus convenu, mais efficace. Dans la même lignée, "Engage The Fear Machine", tout de même moins rentre-dedans, se révèle également assez sympa. "Delusion Pandemic" revient sur des sonorités plus chaudes, mais j'avoue ne pas spécialement accrocher.
Nous voici donc au dernier morceau de l'album, "'Torches", avec un guest au chant, et pas des moindres, puisqu'il s'agit de Monsieur Greg Puciato, frontman de The Dillinger Escape Plan. Son timbre particulier apporte beaucoup à l'ambiance du morceau et le mélange des deux voix est vraiment intéressant ! Je ne vais pas passer par quatre chemins : le morceau déchire et puis voilà ! Pour un final d'album, c'est un très bon choix.
J'apprécie Lamb Of God, sans pour autant être une méga fan ; si je trouve certains de leurs morceaux vraiment énormes, je ne peux m'empêcher d'être chagrinée par une certaine redondance. Cet album n'y échappe pas, mais heureusement, certains titres se démarquent nettement des autres, et grâce à cela, l'album réussit à ne pas s'essouffler. Moi qui ai souvent eu ce sentiment de redondance en ce qui concerne Lamb Of God, j'ai aimé être surprise par le groupe. Certains risquent de se braquer un peu, mais à un moment, il ne faut pas avoir peur de faire évoluer sa musique, et je pense que Lamb Of God l'a bien compris.
"Resolution"
Note : 16/20
Nouvel album de Lamb Of God, "Resolution" qui, espérons le, saura convaincre plus que le précédent "Wrath" qui était loin de convaincre tout les aficionados malgré le succès rencontré.
Premier morceau "Straight For The Sun", une production toujours aussi propre et un départ immense et très puissant avec ce morceau au tempo assez lent mais terriblement lourd, avant que les hostilités réelles commencent avec "Desolation" qui reviendra sur du bon vieux Lamb Of God comme on l’aime, de la technique, une puissance dévorante pour un morceau qui fera bien hocher des têtes.
"Ghost Walking", et l’incontournable introduction à la guitare acoustique, va être une baffe phénoménale comme on aime tant en prendre, c’est dantesque, une batterie avec un impact considérable et le chant de Randy, font toute la puissance de ce morceau, sans compter ces attaques de guitares énormes surenchéries par des soli de grande qualité, le tout avec un sens de la rythmique indéniable.
Classique mais indéniable, avec ce magnifique titre très atmosphérique qu’est "Barbaraosa", entièrement instrumental et qui nous offrira une pause alléchante où l’on se perdra dans les méandres de ces guitares planantes avec beaucoup de plaisir avant de repartir sur le front d'"Invictus" dont "Barbaraosa" fait justement office d’introduction. "Invictus" est très efficace avec une basse bien percutante mais ne sera pas le morceau qui me tapera le plus à l’oeil sur la galette, des riffs toujours aussi bons avec des soli géniaux mais il manque ce petit quelque chose qui fait qui cette chanson ne sort pas vraiment des sentiers battus.
Que ce soit le côté speed dévorant de ce cher Adler, se défoulant toujours autant sur sa batterie à gros coup de double, sur "Cheated", la double reste discrète mais méchamment bien calée ou encore "Insurrection" restant dans la même veine mais avec un côté plus pesant au niveau des riffs et ces choeurs donnés à certains passages vocaux, Lamb Of God ne décevra pas ses fans. "Insurrection" est assez intéressant dans l’ensemble, voilà un morceau où la puissance gonfle continuellement avant d’atteindre son summum et exploser un bon coup, Lamb Of God nous livre tout de même quelques surprises de taille.
"To The End" me délectera les oreilles par ses magnifiques guitares, la profondeur du chant sans oublier le côté percutant de la batterie et de la basse, "To The End" tape dans l’efficacité et la puissance, voilà un titre qui torche sec. Un petit dernier pour la route ? Et pas des moindres avec "King Me" qui sera clairement le morceau le plus surprenant de "Resolution", par sa durée déjà mais surtout par ce côté orchestral nourri de violons et violoncelles avec des choeurs féminins, Lamb Of God nous livre un titre que je considérerais comme le meilleur de la galette. Il y a un côté très homérique sur "King Me", Lamb Of God a travaillé un savant mélange entre la brutalité sonore qui leur est propre et des passages plus subjuguants, ce qui donne un certain magnétisme à ce morceau qui aura tourné en boucle de nombreuses fois dans la platine, quelle claque !!!
Lamb Of God livre avec "Resolution" une galette emplie de surprises qui saura satisfaire pleinement les aficionados, tout en visant un public plus large, le tout est très équilibré et captivant. Le barre de "Wrath" est passée haut la main, je n’ai qu’une envie pour le moment, me remettre la galette en attendant de les voir enfin sur scène cette année.
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