Le groupe
Biographie :

Lake Of Tears est un groupe de gothic / progressive metal suédois formé en 1992, reformé depuis 2002, et actuellement composé de : Daniel Brennare (guitare, chant, clavier / DJVL). Lake Of Tears sort son premier album, "Greater Art", en Septembre 1994 chez Black Mark Production, suivi de "Headstones" en Octobre 1995, de "A Crimson Cosmos" en Mai 1997, de "Forever Autumn" en Juillet 1999, de "The Neonai" en Septembre 2002, de "Black Brick Road" en Août 2004 chez Noise Records, de "Moons and Mushrooms" en Avril 2007 chez Dockyard 1 Records, de "Illwill" en Avril 2011 chez AFM Records, et de "Ominous" en Février 2021.

Discographie :

1994 : "Greater Art"
1995 : "Headstones"
1997 : "A Crimson Cosmos"
1999 : "Forever Autumn"
2002 : "The Neonai"
2004 : "Black Brick Road"
2007 : "Moons and Mushrooms"
2011 : "Illwill"
2021 : "Ominous"


Les chroniques


"Ominous"
Note : 15/20

Lake Of Tears a toujours aimé surprendre son auditoire et après "Greater Art" et surtout l'excellent "Headstones" qui évoluaient plus ou moins dans le même registre, le groupe a surpris son monde avec le psyché "A Crimson Cosmos" et le très bluesy et en partie acoustique "Forever Autumn" (très bel album au demeurant). S'en est suivi un "Neonai" accrocheur aux vélléités electro discrètes, les pesants "Black Brick Road" et "Moons And Mushrooms" et surtout le mal-aimé et là encore très étonnant "Illwill" en 2011. Et c'est dix ans après que Lake Of Tears brise le silence avec un nouvel album nommé "Ominous" que personne n'avait vu venir !

Pourquoi "Illwill" a surpris et déçu un certain nombre de personnes ? Principalement parce que les les racines gothiques qui ont toujours été présentes chez Lake Of Tears étaient en retrait et que le groupe avait laissé s'exprimer une violence très inhabituelle chez lui. Certains étaient totalement thrash et les quelques accélérations que l'on pouvait entendre n'étaient pas loin des blasts. Pour un groupe qui a toujours été assez mélodique et émouvant, l'évolution fit un choc à certains même si avec le recul l'album n'est pas inintéressant. On ne sait donc pas du tout à quoi s'attendre avec ce "Ominous" et finalement ce n'est pas plus mal, un peu de surprise en musique c'est toujours bon à prendre. Si la pochette et le nom de l'album laissent penser à quelque chose d'agressif ou de glauque, ce sont bien les racines du rock gothique que l'on entend dans les premières secondes de "At The Destination" que la suite confirme avec des riffs très groovy et une ambiance générale très sombre. Moins violent certes mais bien plus inquiétant et noir tout en gardant un groove imparable et des mélodies accrocheuses. "In Wait And Worries" enchaîne sur un rythme bien plus posé aux relents désertiques et illustrant parfaitement l'isolation que ressent le personnage de cette histoire. Un cosmonaute envoyé aux limites de l'univers et qui ne croise comme seules créatures vivantes que ces deux corbeaux qui illustrent la pochette d'"Ominous". D'après Daniel Brennare, ces deux corbeaux sont des métaphores qui représentent pour l'un la maladie physique et pour l'autre la dépression. "Lost In A Moment" continue sur un tempo très lourd avec des trémolos à la limite du black metal et une noirceur forcément au diapason. Ceux qui espéraient le retour du Lake Of Tears des deux premiers albums en seront pour leurs frais, le groupe renoue par moments avec des sonorités gothiques mais l'ambiance générale est bien plus noire et pesante cette fois.

Une évolution moins étonnante si on rappelle que l'album sort dix ans après son prédécesseur, le maître d'oeuvre a forcément évolué et son mode d'expression a forcément suivi la même voie. En tout cas, "Ominous" propose une ambiance très forte et si les mélodies accrocheuses ne sont pas souvent au rendez-vous, il y a une puissance d'évocation impressionnante. L'implication de Daniel Brennare dans sa musique ne fait aucun doute non plus et fait que "Ominous" ne sort pas de nulle part et que son but n'est absolument pas commercial, il y a de la catharsis là-dessous, ça s'entend clairement. Les morceaux les plus énergiques comme "At The Destination" qui ouvre l'album ou "Omnious One" rappellent de loin le Lake Of Tears classique que beaucoup ont aimé avec "Headstones" mais sorti de là, tout est plus lourd, plus sombre et plus sinistre. Ce qui tombe bien puisque c'est ce que signifie le nom de l'album : sinistre, menaçant, de mauvais augure. Un nom très bien trouvé et qui décrit exactement ce que vous allez trouver ici en termes d'ambiance. A cause de cette facette très noire, "Ominous" ne plaira pas non plus à tout le monde, la qualité de l'ensemble n'est pas à mettre en cause. Les ambiances et les mélodies sont puissantes, prenantes et si ces morceaux très noirs sont du coup moins accessibles, ils gagnent en profondeur et touchent en plein cœur. "Ominous" est sans conteste l'album le plus noir et le plus glauque du groupe, la dépression suinte par tous les pores et je doute que ce ne soit lié qu'au concept. Comme pour tous les concepts (même pour tous les albums en fait), il est recommandé de l'écouter d'une traite pour mieux saisir la cohésion de ces neuf nouveaux morceaux et la puissance des émotions qu'ils véhiculent.

Un nouvel album inattendu pour Lake Of Tears qui brise du coup dix années de silence avec ce qui est probablement son œuvre la plus noire jusqu'à maintenant. Une orientation qui risque de diviser une fois de plus mais qui respire l'authenticité et la catharsis.


Murderworks
Mai 2021




"Illwill"
Note : 12/20

Je m’attendais franchement à autre chose lorsque l’on m’a proposé de chroniquer cet album. Je ne connaissais pas ce groupe et pourtant il n’est pas récent et n’en est pas à son premier album. Bref le nom du groupe me laissait imaginer une musique comment dire… plus douce, et par la suite dans mes recherches j’ai constaté que ce groupe était classé parmi les groupes doom. Je me suis donc tout de suite dit : "super, un groupe de doom avec un nom aussi évocateur je vais forcément apprécier !", bah en fait ce n’est pas vraiment ce à quoi je m’attendais. Le premier titre m’a complètement laissé de marbre. Le deuxième c’était déjà mieux mais je ne courais encore après. Jusqu’à ce que je me rende compte qu’en fait tous les titres ne m’inspiraient pas grand-chose. Alors certes je ne vais en faire mon groupe favori mais bien que je n’aime pas tellement je dois dire qu’il y a du bon et certains titres arrivent même à retenir mon intention.

Effectivement c’est un son doom, très lourd et très lent agrémenté d’une petite touche que je qualifierai d’un peu rock et d’un son légèrement gothique. Ce groupe représente très bien le son doom gothique metal du début des années 90. Certains titres ont vraiment cette monotonie du doom metal, ils sont très prenants, ce sont les seuls titres qui me font accrocher un minimum à l’album, comme le titre très doux : "House Of The Setting Sun", avec un magnifique passage instrumental mélancolique. Même la voix du chanteur s’adapte très bien à la tristesse du morceau. D’autres titres sont plus dynamiques et électriques. Les accords de guitare sont très particuliers et me font penser parfois à un vieux rock avec des solos très caractéristiques. Imaginez-vous une bande de motards qui s’arrête dans le premier bar du coin et qui se met à jouer. La musicalité, les arrangements et la voix du chanteur composent une recette très originale, mais à laquelle il faut accrocher. Cependant elle devrait séduire plus d’un, les plus vieux comme les plus jeunes et surtout les amateurs de doom. Bien que je ne sois pas entièrement séduite malgré mon attachement pour ce genre de musique, je dois dire que certains titres ont vraiment cette puissance magique si caractéristique du genre. Les solos, quant à eux, sont plutôt sympa la plupart du temps. Et les refrains sur certains titres sont entraînants et joyeux. En ce qui concerne la voix du chanteur, elle est assez particulière. Elle colle bien sur les morceaux plus doux et lents mais elle devient plus originale et complexe sur les morceaux dynamiques et entrainants. En tout cas elle est complètement différente des voix que l’on trouve habituellement dans les groupes de doom plus "modernes".

A mon avis c’est aussi le genre de groupe qu’il faut voir en live, ça doit être exceptionnel parce que leur musique est vraiment entraînante mais sur CD ça s’essouffle vite, c’est dommage. J’ai vraiment dû écouter l’album de nombreuses fois pour en saisir le sens de leur musique et encore je n’ai pas dû percuter à tout. Ce qui prouve bien tout de même que cet album est riche et original.


Liz
Juillet 2011


Conclusion
Le site officiel : www.lakeoftears.net