Le groupe
Biographie :

Lag I Run est un groupe de rock. Quatre musiciens, une voix singulière, des guitares puissantes, une section rythmique omnipotente et implacable. Un groupe de rock, et peut-être plus. Un melting pot musical liant paradoxe et ingéniosité, du progressif au folk, de l’electro à la pop ou encore du metal à la world music. Des influences donc, mais c'est sans oublier Nay Windhead, autodidacte décalé qui confère à sa musique une sensibilité accrue, communiquant une identité incorruptible. En plus de la musique, une part de rêve est insufflée au public lors des prestations scénique. Inspirés par l'univers du cinéma et du roman, les musiciens ont en commun la volonté d'évoluer sur scène comme dans un récit fantastique où se côtoieraient Terry Gilliam et Jules Verne, T.C. Boyle et Stanley Kubrick, dans une ambiance burlesque hors du temps et des modes.

Discographie :

2010 : "Sunlight Scars"
2019 : "Vagrant Sleepers"


Les chroniques


"Vagrant Sleepers"
Note : 19/20

Vous vous intéressez aux OVNI ? Ben ça tombe bien parce qu'il y en a un qui vient d'atterrir sur ma platine là, il est immatriculé Lag I Run "Vagrant Sleepers" et propose une musique de très bonne qualité mais assez étrange ! C'est le deuxième album du groupe après "Sunlight Scars" sorti en 2010 et chauffez-vous bien les joues parce que vous allez prendre une bonne série de claques.

Disons que la base du groupe est typée rock progressif histoire de situer un peu, vu comme ça, ça va, c'est simple à cerner. Sauf que le groupe mélange avec ça à peu près toutes les influences qui lui passent par la tête et "Thirteen" qui ouvre l'album avec ses huit minutes devraient déjà filer de bons maux de tête aux esprits les plus fermés ! Des arrangements electro limite trip-hop pour débuter calmement puis on part sur un riff aussi beau qu'étrange et à cheval entre la noirceur et la lumière pour une ambiance prenante et touchante mais déjà bizarre. Et comme le groupe n'avait visiblement pas assez brouillé les pistes, il embraie sur un rock prog qui a la bougeote avec un chant qui peut parfois rappeler les lignes mélodiques d'un Muse avec des choeurs tout droit sortie de chez Queen ! Le tout forme un morceau riche et complexe mais paradoxalement accrocheur et qui arrive à être sombre par moments tout en filant une patate pas possible. Quand je vous disais qu'on tenait là un OVNI improbable je ne mentais pas ! Lag I Run propose du coup du véritable progressif, un rock / metal qui cherche à faire bouger les lignes, à mélanger des genres à priori antinomiques mais qui se fondent admirablement bien sur ce "Vagrant Sleepers". Il y a là un sens de la mélodie et de la composition en général qui frise le génie et qui me fait me demander pourquoi je suis passé à côté de ce groupe jusqu'à maintenant. Dans les moments les plus fun, on pense souvent à Freak Kitchen avec cette abilité à mélanger puissance et mélodie dans des morceaux complexes et techniques en balançant des refrains limite pop tant ils sont accrocheurs. Vous vous en doutez mais précisons le quand même : le niveau technique de tous les membres est stratosphérique et Nay Windhead est un putain de chanteur, voilà c'est dit.

Pourtant, la musique de Lag I Run est toujours extrêmement accrocheuse et "Nurble Mäs" pourrait presque faire office de réveil-matin parfait avec ces choeurs pas loin d'un Def Leppard de la grande époque. Il y a plus de richesse et de profondeur sur cet album que dans la carrière complète de pas mal de groupes ! Pour peu que vous aimiez les musiques dites progressives, il faut impérativement que vous jetiez une oreille sur ce nouvel album, Lag I Run a certes pris son temps depuis son premier album mais on sait pourquoi à l'écoute de "Vagrant Sleepers". On n'échappe pas non plus à la petite pincée de jazz au milieu de tout ça, notamment sur "We're Coming Outside" avec un petit break jazzy en diable placé en plein milieu d'un morceau bien fun et barré. Malgré une durée de plus d'une heure et sa richesse indéniable, l'album passe tout seul et on se surprend à ne pas en avoir eu assez à la fin de l'écoute, il ne sera donc pas rare que l'album vous passe dans les oreilles deux fois de suite. La personnalité que le groupe montrait déjà sur "Sunlight Scars" est sublimée à tous les niveaux et la production est elle aussi montée d'un bon gros cran avec cette fois un son puissant, clair et organique qui fait plaisir à entendre. Pour le reste, Lag I Run est hors du temps, des modes, des dogmes et produit une musique extrêmement profonde, efficace, belle, variée mais qui par sa richesse aura peut-être du mal à se faire une place. Il faut avoir l'esprit ouvert pour apprécier "Vagrant Sleepers" et si le grand public ne se contentait pas d'écouter ce qu'on lui met entre les oreilles, ce groupe aurait tout pour exploser.

N'allez pas croire par là que la musique de Lag I Run est radio friendly ou que sa profondeur laisse à désirer, ce n'est pas du tout le cas mais son sens de la mélodie et de l'accroche font mouche systématiquement. Quand j'écoute cet album et que je pense à tous ceux qui prétendent que le rock ou le metal sont morts et n'ont plus rien à proposer, je me dis qu'il y a des cotons-tiges qui se perdent ! Il est difficile de décrire un tel album, de rendre justice convenablement à une musique aussi riche mais croyez-moi, on sent l'investissement, la passion et la sincérité qui habitent ce groupe. "Vagrant Sleepers" est l'album d'un groupe qui s'est fait plaisir et qui fait sa musique avec le cœur et les tripes, du coup ne vous étonnez pas de vous prendre des coups dans ces coins-là pendant ces onze morceaux. "Jardin Français" est d'ailleurs poignant dans le genre et fait office de respiration avant la déferlante "Prowling" qui ne se prive pas pour partir dans tous les sens avec des structures montées sur ressorts, quant à "To The Moon", ce sont des airs de Radiohead dernière période qui se font entendre sur un morceau de toute beauté et "Muscles Muscles" rappelle par moments un certain Devin Townsend pour mon plus grand plaisir ! Et si ça ne vous suffisait pas, "The Isle" avec son quart d'heure affiché au compteur finira de vous retourner définitivement en utilisant tout ce que le groupe a sous la main. Une fin d'album en beauté qui prouve que Lag I Run en a sous le pied et que l'on n'est pas encore au bout de nos surprises avec eux. Tout ça devrait vous donner une vague idée du spectre sonore occupé par Lag I Run mais l'album a bien plus que ça à proposer et rien ne remplacera une écoute attentive.

Oserais-je dire que Lag I Run vient de nous pondre là un chef d'oeuvre à écouter de toute urgence ? Je vais me gêner, tiens ! Allez m'écouter ça tout de suite, peu importe ce que vous écoutez d'habitude ça passera ou ça cassera mais "Vagrant Sleepers" mérite que vous lui donniez votre attention au moins une fois. On ne peut pas pleurer sur la mort d'un style et ignorer consciemment ses représentants les plus inventifs, les plus vivants, les plus passionnés, les plus fous. D'ailleurs, qu'est-ce que vous faites encore ici ?


Murderworks
Décembre 2019




"Sunlight Scars"
Note : 16/20

C’est sur une intro pour le moins surprenante pour un album de rock que démarre "Sunlight Scars", toute nouvelle création du groupe Lag I Run, puisqu’elle nous plonge dans une ambiance "electro-lounge" créée par des notes de synthétiseur enivrantes. Calme soudainement brisé par l’arrivée des guitares du second titre, pour le moins tout aussi étonnant ! C’est du rock, certes, mais il y a ce petit quelque chose qui fait la différence. Originalité dans les petites sonorités inattendues qui interpellent l’oreille peut-être ? (Serait-ce des petites cloches que l’on entend au loin dans "Adrifthead" ?), ou talent incontestable du guitariste soliste qui parcoure l’album de ses phrasés voluptueux ? Peut importe, l’originalité est bien présente, la voix reste mélodieuse, sans trop de poussées bestiales (nous restons dans un style rock "soft" tout de même !), guitare rythmique et basse groovent à souhait (notamment dans "Always The Dark", à écouter absolument !), le guitariste soliste se déchaîne pour notre plus grand plaisir, quant au batteur, la frappe demeure puissante et incisive. C’est un album talentueux et original que nous propose donc de découvrir nos quatre compères de Lag I Run dès le 17 Mai prochain ; on les attend avec impatience !


Angie
Mai 2010


Conclusion
Le site officiel : www.lagirun.com