Le groupe
Biographie :

Lady Beast est un groupe de heavy metal américain formé en 2010 et actuellement composé de : Adam Ramage (batterie / Oh Shit They're Going To Kill Us), Deborah Levine (chant), Andy Ramage (guitare / Argus, Oh Shit They're Going To Kill Us, ex-Relique) et Amy Bianco (basse / Lycosa, Molasses Barge, Monolith Wielder, Motorpsychos, ex-Reducer). Le groupe sort son premier album éponyme en autoproduction en Août 2012, avant une réédition sur le label français Infernö Records en Juin 2013. Le deuxième album, "II", sort en Juin 2015, toujours chez Infernö Records. "Vicious Breed" sort en Novembre 2017 chez Cruz Del Sur Music, suivi de "The Vulture's Amulet" en Avril 2020 chez Reaper Metal Productions.

Discographie :

2013 : "Lady Beast"
2015 : "II"
2016 : "Metal Immortal" (EP)
2017 : "Vicious Breed"
2020 : "The Vulture's Amulet"


Les chroniques


"The Vulture's Amulet"
Note : 13/20

Si on devait citer quelques rares avantages du confinement de cette année 2020, nous pourrions dire que bon nombre d’entre nous a pu utiliser son temps libre pour découvrir ou redécouvrir les trésors de l’industrie musicale. Ce fut durant cette période difficile qui restera ancrée dans les mémoires que Lady Beast a lancé la sortie de son dernier album "The Vulture's Amulet" le 3 Avril 2020.

L’album démarre en trombe, les premiers riffs heavy / speed de "Metal Machine" mettent immédiatement dans l’ambiance. C’est un morceau sympathique et dynamique qui remplit bien son rôle d’amorce et attise la curiosité. En revanche je ne pourrai être aussi enthousiaste à l’écoute de "Runes Of Rust" et "The Gift" qui le suivent. A l’instar du précédent album, les compositions présentent une base intéressante, or le déploiement ainsi que les lignes vocales de la chanteuse ne parviennent pas à faire ce déclic que l’on attend d’un morceau, celui qui nous donne envie de l’écouter encore et encore. Il est vraiment dommage que Lady Beast s’entête à ne pas dépasser ses propres limites. Le groupe a fêté ses onze ans d’existence, et il est regrettable que leur quatrième album ne parvienne toujours pas à nous transporter… L’inspiration artistique stagne sans jamais décoller alors que le potentiel est là et presque palpable. La définition même de la frustration, en somme. La malédiction va s’étendre tout au long de l’album et va s’abattre sur des titres tels que "The Vulture's Amulet" sonnant plutôt heavy traditionnel et étant hélas beaucoup trop longs, mais elle sévira particulièrement sur "Transcend The Blame". Celui-ci est un instrumental, et ayant beaucoup aimé celui de leur album précédent "Vicious Breed", je m’attendais à une qualité au moins égale pour "Transcend The Blame". Or il est bien moins intéressant, bien qu’une mélodie et un fil artistique aient clairement été définis il n’est pas captivant et ne convainc pas. Cependant et contre toute attente, deux morceaux vont faire toute la différence et sauveront clairement l’album de l’échec. Je pense à "Sacrifice Of The Unseen", titre de thrash / heavy porté par une basse solide ancrée dans une rythmique efficace à l’atmosphère plus sombre et incisive. "Betrayer" qui le suit viendra conforter mon opinion selon laquelle Deborah Levine est faite pour un répertoire davantage thrash metal, brutal et rentre-dedans. C’est donc fort de ces deux compositions que l’album arrive à son terme sous un meilleur jour. L’ultime morceau, "Vow Of The Valkyrie" est certes en-dessous mais se défend bien et conclut l’opus dans une envolée de riffs heavy mélo et de refrains malgré tout entêtants et catchy.

"The Vulture's Amulet" a hélas suivi le chemin tortueux de son prédécesseur "Vicious Breed", il peine à convaincre. Au jour d’aujourd’hui où il existe des centaines de groupes officiant dans cette scène, nous ne pouvons nous contenter de compositions simplement passables. Or c’est tout le problème de Lady Beast ; alors que nous sentons que certains morceaux peuvent aller loin et être réellement efficaces, ceux-ci sont tués dans l’œuf et font de "The Vulture's Amulet" un album sympathique, mais sans plus.


Candice
Juin 2020




"Vicious Breed"
Note : 12/20

Les femmes ont hélas souvent été mises de côté dans la scène hard rock / metal de manière générale. Or on observe depuis quelques années, particulièrement dans les niches heavy / thrash une hausse de la popularité des femmes en tant que leader ou figure d’un groupe. Après quatre décennies, il était temps ! Aujourd’hui nous voyons quotidiennement apparaître des nouvelles formations portées par les femmes ou même des projets 100% féminins. Cependant ici nous nous intéressons à Lady Beast, groupe de heavy avec Deborah Levine au chant. Le groupe a sorti son troisième album "Vicious Breed" en 2017 à la pochette particulièrement peu raffinée – après tout, ça n’a jamais été le propre du heavy… ! -.

C’est parti pour le premier morceau, "Seal The Hex", dont l’intro à la guitare claire, douce et mélodieuse, ne laisse pas présager la suite faite de gros riffs rapides et gras à la limite du speed, appuyés par le timbre grave et incisif de Deborah. C’est un morceau plutôt sympathique qui porte une assez grande attention à son instrumentale tantôt agressive, tantôt mélodique, "Seal The Hex" se laisse aisément écouter. Hélas je ne pourrai dire cela pour les titres qui vont suivre. Nous tombons bien trop rapidement dans des compositions inintéressantes et dénuées de points d’accroche. Lady Beast suit à la lettre la recette de composition des morceaux heavy, hélas ça ne prend pas. Tant les refrains que la voix qui se veut très – trop – virulente retombent mollement sans parvenir à transmettre quelque chose de fort. C’est le cas de "The Way" et "Lone Hunter", ce dernier ayant pourtant un potentiel dans le genre heavy traditionnel à l’air léger et agréable à l’oreille, mais ça n’a pas l’effet escompté ici. Il en va de même pour "Always With Me" presque tué dans l’œuf. Le début est accrocheur et la curiosité nous pousse à voir où cela peut nous mener, or au final nous tournons en rond dans une musique plate et redondante. Je tiens tout de même à faire un petit clin d’œil à la basse, qui remplit son rôle et même plus tout au long de l’album et contribue à forger – au moins un minimum – le caractère de l’opus, et en particulier sur "Every Giant Shall Fall". Il est toujours difficile d’apporter des critiques à un album, aussi objectives soient-elles, et c’est toujours revigorant d’y trouver quelques rayons de soleil, même s’ils sont timides. C’est l’impression que m’a donné le morceau instrumental "Sky Graves" qui, à lui seul, tient "Vicious Breed" à bout de bras. Cette ballade de plusieurs minutes est majestueuse dans les émotions qu’elle contient et son caractère bien défini. Paradoxalement, cette composition est la plus parlantes de toutes. Elle succède à l’ultime morceau "Vicious Breed" qui se défend bien dans un genre heavy / speed sinueux et brutal, il faut le reconnaître. Comme un écho à "Seal The Hex" qui introduisait l’album, il le boucle finalement sur une note satisfaisante et dynamique.

"Vicious Breed" nous laisse mitigés et un peu confus. Il est instable et comporte malheureusement trop de morceaux décevants pour que l’on puisse le garder en mémoire. Cependant quelques compositions bien faites sauvent le jeu, ce qui laisse entrevoir que Lady Beast peut largement se rattraper à l’avenir.


Candice
Juin 2020




"II"
Note : 17,5/20

Hey les amis, vous êtes prêts à vous prendre une bonne décharge de NWOBHM ?? Car avec l’album que je vais vous présenter, si vous êtes fans d’un des mouvements qui a marqué (à jamais) d'une pierre blanche le monde de la musique, ce qui va suivre risque de vous plaire fortement. J’ai donc le plaisir de vous présenter le deuxième album du combo américain originaire de Pittsburgh, Lady Beast, intitulé sobrement "II". Pour les présenter, Lady Beast est composé de Deborah Levine au chant, Andy Ramage et Chris "Twiz" Tritschler aux guitares, Adam Ramage à la batterie et enfin Greg Colaizzi à la basse.

Lorsque l’on écoute Lady beast, on est plongé au cœur de la NWOBHM, non pas que Lady Beast ait bêtement copié Iron Maiden, Judas Priest, Diamond Head ou encore Motörhead et Dio mais Lady Beast s’inspire grandement de ces (ses) illustres influences. 37 minutes et 9 titres de heavy metal pur et dur, sans fioriture, pas de chichi, on branche les guitares et c’est parti. Le chant de Deborah n’est pas toujours très juste mais qu’est-ce que cet album dégage comme énergie ! Pour cela, on pardonnera quelques approximations vocales qui n’entachent en rien la qualité de l’album sur sa durée. Quand je parle d’énergie, je puis vous assurer qu’il y’en a beaucoup sur cet album, comme les guitares et les solos bien inspirés à l’image du titre "Forest Of Impaled". Si Lady Beast nous présente son deuxième album, le groupe n’en oublie pas moins ses racines et est un fervent adepte du "Fais-le toi-même" et est très proche des scènes et médias underground - indépendants, une démarche qu’il faut saluer. "II" fait passer un très agréable moment à son auditeur, d’autant que les longs phrasés de guitares font penser à un Iron Maiden du passé, ce qui est loin de déplaire.

Pour découvrir le groupe, je vous invite à vous rendre sur la page Bandcamp du combo, le groupe y a mis à disposition en écoute intégrale une partie de son travail et fait peu commun, vous pourrez télécharger de façon gratuite son premier album ! Pour "II", ça se passe auprès de l’excellent label français Infernö Records ! Encore une fois, voilà une production qui reçoit un visuel magnifique qui met dans l’ambiance direct. En conclusion, je dirais que "II" respire le heavy metal et qu’il ravira pas mal de fans de metal ! Heavy metal music never dies !


Vince
Septembre 2015




"Lady Beast"
Note : 15,5/20

Il n'y a pas à se taper la queue par terre avec un bilboquet en inox, Infernö Records est au heavy metal et au thrash old school ce que Great Dane Records est au death metal. Alors que bien des labels se permettent de signer de la daube sous cellophane par packs de douze, parce qu'à côté ils ont des monstres du metal qui leur assurent les ventes pour l'année en cours, certains comme Infernö Records se doivent de cibler intelligemment leurs poulains. Après les excellents Danois de Death Rides A Horse qui m'ont mis un coup derrière les oreilles à m'en faire décoller le cartilage, voici aujourd'hui les américains de Lady Beast. Un groupe qui ne paye pas de mine, qui n'a sorti en 2012 que cet EP de vingt sept minutes qui contient malgré tout huit titres mais qui se voit réédité aujourd'hui par Infernö Records, agrémenté pour le coup d'un bonus track, et pas des moindres, une reprise de Judas Priest : "Ram It Down".

Alors voilà, ça fait seulement trois / quatre ans qu'ils existent, et à n'en point douter, on sait déjà que Lady Beast c'est de l'amour sur sillons. Huit titres de heavy metal très rock'n'roll au parfum très anglais quelque part, avec une basse qui se lâche comme une déjantée, possédée par un groove à la Lemmy sur une vague de rythmiques endiablées et constamment dynamiques. On retrouve bien le heavy metal des années 80 avec des riffs tranchants, des passages tantôt très proches du thrash dans sa batterie et des riffs cinglants, et tantôt plus langoureux, un peu comme si Warlock avait rencontré Dokken pour embraser les racines d'un mix heavy / thrash. Les morceaux se savourent comme des "boules magiques" (chewing-gum inimitable aux goûts multiples, vulgairement contrefaits aujourd'hui qui portent le nom de "Jawbreaker"), ils ne sont pas vraiment longs puisque tournant en moyenne autour des trois minutes ; mais on a droit à des solos de tueurs à chaque fois qui rappellent un siècle révolu mais si bon où l'on prenait le temps d'écouter la musique, d'apprécier le groove et pas obligatoirement la technique sans faille de guitaristes sans vie, robotisés et obnubilés par la vitesse et la difficulté d'exécution... Lady Beast est de ceux qui cherchent à faire passer les émotions à travers leurs notes de musique. C'est d'ailleurs aussi ce que s'évertue à faire (et avec succès d'ailleurs) Deborah Levine la chanteuse, dans ses lignes vocales.

Les morceaux ont de la personnalité, parfois celles des autres par contre : le premier titre "Lady Beast", envoie immédiatement la sauce, avec tout de même des lignes vocales et des rythmiques proches de Judas Priest, et plus particulièrement du titre "Ram It Down", ce n'est peut-être pas le hasard si c'est cette chanson qui a été reprise. Une reprise roots bien sympathique, ultra personnelle dans les vocaux, avec un son old school, presque sale volontairement. Ce son qui a été produit par Dave Watson au Plus Minus recording, masterisé au Enormous Door, tandis que les autres morceaux du premier tirage sans doute avaient aussi été produits par Dave Watson mais au Soundscape studio, masterisés au Mammoth Mastering.

Avec des morceaux taillés pour mettre le feu aux planches, des petits passages palpitants presque heavy speed, comme sur "Lost Boys", où ça gratte comme les cordes de Running Wild, Lady Beast offre une demi-heure de bon temps pour un premier jet. Il faut certainement parfaire la chose par des morceaux encore plus racés qu'ils ne le sont déjà, sans toucher à cette production qui respire les embruns de la new wave of british heavy metal, pour ne pas perdre en authenticité. Ah si, il y aura sûrement vraiment quelque chose à changer haha... Si le dessin de la pochette en soi est pas mal, le coup du logo et du dessin découpés et placés comme des "charclots" franchement... Même dans les années 80 c'était un peu pourrave, on le faisait parce qu'on n'avait pas les moyens de faire autrement sur nos démos tape... Le old school a ses limites à ce niveau-là... Mais mis à part ça, Lady Beast nous rappelle notre jeunesse, c'est hyper bon et ça peu aussi donner envie à la nouvelle génération de revenir aux fondamentaux...


Arch Gros Barbare
Septembre 2013


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/ladybeastofficial