Le groupe
Biographie :

Kvalvaag est un groupe de black metal norvégien formé en 2012 et actuellement composé de : Kvalvaag (chant, guitare, basse, synthé / Astaroth, Attentat, Valgaldr, Wendigo, ex-Arvas, ex-Mök, ex-Blodrunk, ex-Skadeskutt) et Carl Telal (batterie / Astaroth, Attentat, Carpticon, Sarpedon, Troll, ex-Desiderium, ex-Moloch, ex-Sanzia, ex-Endezzma, ex-Thornbound, ex-Infernal, ex-Agate). Kvalvaag sort son premier album, "Noema", en Mai 2014, suivi de "Malum" en Juin 2016 chez Dusktone, et de "Seid" en Juillet 2018.

Discographie :

2014 : "Noema"
2016 : "Malum"
2018 : "Seid"


Les chroniques


"Seid"
Note : 14/20

Même si le black metal s’est largement démocratisé (un jour, vous aussi vous croiserez un mec en skate avec un t-shirt Marduk), il reste quand même une poignée d’irréductibles pour préserver l’aura malfaisante qui fait tout le charme de cette musique dédiée à Satan. Kvalvaag fait partie de ceux-là et nous prouvent, avec la sortie de "Seid", troisième méfait du duo norvégien, que persister à faire du BM old school, ça a du bon ! En fait, Kvalvaag c’est le nom de la tête pensante du binôme, le mec était bassiste mais s’est mis au synthé et a accouché du premier album après un an de pratique de cet instrument à touches noires et blanches. Il a tout composé tout seul comme un grand et a contacté son pote batteur pour le dépanner dans son entreprise solo. Il faut dire que ce monsieur Kvalvaag, il a un CV long comme le membre de Rocco Siffredi : Astaroth, Attentat, Valgaldr, Wendigo, Kvesta (live), ex-Arvas, ex-Mök, ex-Dødsfall (live), ex-Blodrunk, ex-Skadeskutt, etc.

Ces mecs proposent un véritable saphir brut au sein duquel les sons de synthétiseurs côtoient non stop la rugosité des guitares et la rage d’un chant écorché pendant près de 40 minutes. On a l’impression d’être retombé mi-90’s, tant le son et l’interprétation possède ce côté "petite prod’" sans pour autant paraître fadasse. On y retrouve tout un tas d’influences, un petit côté "Dark Medieval Times" de Satyricon dans les atmosphères, mais aussi du Limbonic Art, le côté prog en moins, ou encore la froideur de certains passages du grand "In The Nightside Eclipse" d’Emperor. Les sons de synthé ont un côté kitsch, mais tout semble tellement assumé que pour le coup, ça sonne finalement crédible. La batterie est en retrait, tout comme le chant, et l’équilibre des sons reste parfois discutable, mais cela n’impacte pas forcément la qualité de la musique. Il se dégage une sincérité prenante tout au long des 7 morceaux. L’album est plutôt bien fichu et on traverse durant l’écoute de multiples ambiances et climats au sein desquels le grandiose et le théâtral se mélangent à la ferveur des riffs heavy thrashisants.

Des rythmiques menaçantes aux orgues qui foutent les chocottes, des voix possédées lointaines aux chants clairs en mode viking, "Seid" propose une grande variété d’éléments. L’auditeur traverse de nombreux paysages épiques, des vastes plaines enneigées aux sombres forêts, en passant par les ruines désolées d’un vieux château désormais hanté par des esprits malfaisants. Même le son de flûte dans "Nattegrøde" parvient à ne pas sombrer dans le ridicule. On a vraiment le sentiment que Kvalvaag expérimente tout en restant vigilant à l’homogénéité des différentes compos. Si quelques passages sonnent de manière assez inattendue (ce rythme bancal dans "Volvesang Om Undergang"), On a tout de même une dose suffisante de blasts frénétiques et de tremolo picking morbide pour déchaîner nos pulsions les plus primitives.

Kvalvaag délivre un black metal très proche de la scène sympho black de la deuxième moitié des 90’s avec une touche pagan qui vient enrichir l’ensemble. Les nombreux climats développés dans "Seid" représentent une invitation sincère à passer du côté obscur. Bande-son idéale pour se plonger dans un bon vieux jeu de rôle médiéval où la sorcellerie est omniprésente, ce troisième opus de Monsieur Kvalvaag plaira aux amateurs de black nuancé. Loin des productions actuelles, ce disque possède le charme des vieilles productions et contient de nombreux éléments qui demanderont plusieurs écoutes pour en capter les moindres subtilités.


Trrha'l
Février 2019




"Malum"
Note : 16/20

Kvalvaag est un projet norvégien de black metal dont je n’avais strictement jamais entendu parler jusqu’à présent. Kvalvaag, le musicien, bassiste d’origine, aurait apparemment créé ce projet pour se garantir une plus grande liberté sur sa musique. Une démarche honnête et authentique donc. Il se charge donc de tous les instruments sauf de la batterie où il a réussi à débaucher un ancien de Troll et d’Astaroth. N’ayant jamais été confrontée à leur musique, cela s’annonce comme une découverte totale pour moi.

L’album se compose de 7 titres. L’ouverture de "De Underjordiske" instaure rapidement une atmosphère assez fantastique. Personnellement, j’ai rapidement imaginé de petites créatures qui se faufilaient dans la forêt et se camoufflaient sous les rochers. En gros, des trolls. En Norvège. Je suis foutrement originale quand je le veux. Mais très vite, cette petite mélodie semblant innocente est rejointe par le fracas des instruments. C’était donc original sans l’être, mais ça m’a convaincue. Un bon point pour Kvalvaag ! Suit "Feigdefugl" qui, lui, ne fait pas dans la dentelle et commence immédiatement dans le martélement sonore. On y retrouve davantage un côté plus black traditionnel, plus brut et moins fantastique. Mais c’est du black comme je l’aime, j’adhère donc toujours, et les vocaux (sujet sur lequel j’ai tendance à tiquer, et qui peut littéralement me sortir d’un album) sont de très bonne facture. Le titre suivant, "I Mulm Og Mørke", renoue avec les accents mystiques du premier morceau. Ce qui reste très marquant, c’est tout de même ce respect d’une certaine idée du black. Franchement, cet album serait sorti il y a 15 ans, ça ne m’aurait pas étonné. On retrouve un respect du "vieux" son, et Kvalvaag affirme clairement son appartenance à la vieille école du black norvégien. Mais pourquoi s’en plaindre ? Il faudrait même s’en réjouir. Le fait que certains groupes continuent à faire vivre un idéal dont certains pionniers du genre se sont d’ores et déjà détourné a quelque chose de réjouissant. Et nouveau bon point : il y a encore des choeurs en voix claire en background. J’ai l’impression de toujours radoter ce détail dans mes reviews, mais ça a toujours un effet dévastateur sur moi. "Malum", le titre suivant, continue ce séjour dans le passé avec ce mélange joyeux de synthé et de passages atmosphériques instrumentaux... je n’y trouve rien à jeter. Suit "Volverite" qui ne fait que confirmer ma satisfaction. Eh oui, je suis apparemment très facile à contenter aujourd’hui !

Avec "Når Solen Blekner Bort", on a le droit à un retour vers... un classique de Troll justement. Que celui qui n’a pas écouté "Drep De Kristne" avec un sourire idiot de satisfaction peint sur les lèvres se dénonce. Moi je plaide coupable. Et en bonne coupable, il fallait évidemment que la version de Kvalvaag me plaise également ! L’album se termine sur "Gandferd", probablement le titre le plus long de l’album, et celui qui est empreint de la plus grande mysticité. Une conclusion de choix pour cet album qui n’aura pas démérité.

Au final, que dire de Kvalvaag ? Que c’est un projet pour les nostalgiques d’un black norvégien qui ne fait plus franchement d’émules depuis quelques années. Cela fera plaisir aux fans comme moi, qui seront ravis d’avoir un groupe traditionnel et authentique à se mettre sous la main, et n’enthousiasmera pas ceux qui rêvent d’un son plus moderne et d’une prise de risques plus importante. Mais pour moi, Kvalvaag c’est un projet solide et intéressant, et il me tarde d’en entendre plus.


Velgbortlivet
Novembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/kvalvaagband