Le groupe
Biographie :

Tout commence avec Martin, guitariste, qui décide de former un groupe plutot axé metal. Après une longue période relativement instable, Turie intègre le groupe en 2004 au poste de bassiste, et Chris en guitariste-soliste. Il s'ensuit une phase d'arrangement des morceaux établis, et de composition de nouveaux. Mais pour des raisons personnelles, Chris est contraint de quitter le groupe au bout de quelques mois. Au fil du temps, et ne trouvant pas de chanteur correspondant au style du groupe, Turie décide de se lancer dans ce domaine. Il en ressort des morceaux musicalement assez heavy / thrash, avec un chant aussi bien clair que death. Après quelques mois, Lionel rentre dans le groupe en tant que batteur. A partir de là, tout s'enchaîne assez rapidement, le groupe trouve un local, et les premières vraies répèt' commencent. Fin Avril 2005, Chris décide de rejoindre le groupe, désormais au complet, qui prendra son nom définitif : Korrosiah. Après une première démo en 2006 et une série de concerts, le groupe travaille d'arrache-pied sur l'écriture des 11 morceaux qui composeront le premier album, "Creepy Feelings". Après plusieurs mois de travail acharné, le mixage et mastering sont confiés à Laurent Navarro du studio Agora Sound (Aabsinthe, Winds Of Torment). 2010 voit la signature du groupe avec le label Pervade productions, qui assurera la sortie de l'album à l'échelle nationale et européenne. Après une année 2013 instable pour le groupe, Jeff arrive à la batterie (ex-Winds Of Torment, Maieutiste, High For A Dive). En 2015, Korrosiah enregistre l'album "The Specter" au Freddy Kroegher Studio (Benighted, Heavylution...).

Discographie :

2006 : "The Rehersial Room" (Démo)
2010 : "Creepy Feelings"
2016 : "The Specter"


Les chroniques


"The Specter"
Note : 17/20

Hey, les amis, voilà une production, un disque, un album qui va plaire aux fans de thrash metal, croyez-moi, puisque aujourd’hui se dresse devant nous le nouvel album des Stéphanois de Korrosiah qui nous présentent "The Specter". Le groupe a déjà eu affaire à nos pages, ce sont des habitués, aussi je ne vais pas vous faire l’affront de vous les présenter, notons toutefois que ce nouvel album marque la signature chez le label gardois M&O Music et est pour ainsi dire un nouveau départ dans la carrière du groupe.

"The Specter" compte 11 nouveaux titres pour près de 46 minutes de thrash metal sans concession. Encore (et encore) une fois, il est à noter que la scène française regorge décidément de groupes qui rendent notre scène, malgré tout ce que l’on peut lire ou entendre, belle. Et le fan que je suis ne peux qu’apprécier, j’espère qu’il en sera de même pour vous. Sans être révolutionnaire, Korrosiah pose son jeu, dévoile ses cartes et je puis vous assurer que ça ne fait pas semblant. Le groupe commence à avoir de la bouteille (les Stéphanois fêtent cette année leurs 10 ans de carrière) et on ressent en écoutant "The Specter" toute la maturité, l’expérience emmagasinée ces derniers temps. Ne chercher pas la douceur, il n’y en a pas dans cet album, on démarre, on enfonce la pédale de droite et on fonce, pas de chichi, pas de pompon comme on dit (et cela ne semble pas être le genre de la maison !).

Bref, on passe un super moment en écoutant "The Specter", on ne chamboule pas le genre mais après tout, ce n’est pas ce que l’on demande au groupe, nous ce que l’on veut, c’est de l’adrénaline, et il y en a sur ce disque avec le très rapide "Nihilist", "Overcome" et son super solo ou encore l’instrumental"Shades Of Darkness" et son intro qui rappelle Testament au temps de sa grandeur, époque "Souls Of Black". Un peu plus haut, j’ai dit une bêtise, de la douceur vous en trouverez sur ce titre mais de la douceur sombre et obscure… J’aime quand les groupes français s’arrachent et mettent les mains dans le cambouis, et j’aime aussi quand les groupes nous réalisent des clips vidéo, et ça tombe bien, les petits gars de Korrosiah en ont fait un pour le titre "The Grapes Of Wrath", et il est visionnable ici, et si vous avez envie d’approfondir un peu la chose direction le site web du group, vous y trouverez non seulement de quoi rassasier votre curiosité mais aussi les soutenir si vous le voulez, car aimer la musique c’est avant tout la soutenir.

En résumé, je dirais que "The Specter", sans être l’album de thrash du siècle, a le grand mérite d’être porteur d’une sincérité réelle de la part de Korrosiah dans sa musique, son style, son univers et ça, ça vaut tout l’or du monde. Mention spéciale au visuel de l’album, old school… et bien inquiétant. Comme dit un ami, Badaboum !


Vince
Octobre 2016




"Creepy Feelings"
Note : 12,5/20

Pour une fois qu'un groupe relativement récent, pour ne pas dire encore dans sa période pré-pubaire, utilise une étiquette qui colle plus ou moins à sa musique aux consonances actuelles... Si Korrosiah n'est pas très vieux, leur thrash plus jeune en revanche tente de s'inspirer de la bonne époque de la fin des 80's, début des 90's en y ajoutant de la modernité.

Composé depuis 2008, mixé et masterisé au Agora Sound par Laurent Navarro, ce premier album possède la hargne de la jeunesse, prête à déplacer des montagnes, prête à tout détruire sur son passage comme Attila en son époque. Il s'agit effectivement d'un premier album avec ses qualités et ses défauts. Le défaut principal c'est que l'identité de Korrosiah n'est pas vraiment encore mise sur le devant de sa musique et celle-ci ressemble à beaucoup d'autres groupes de cette catégorie. Ce qui a pour conséquence de laisser transparente la prestation de Korrosiah en la rendant même presque insipide, en ne prenant pas de gant. Et ce sera la seule critique majeure que j'en ferai, ce manque de personnalité propre à beaucoup de groupes actuels qui pêchent par leur arrivée maintenant, mais ceci fait partie de la vie, on n'y peut rien. A côté de cela, comme dit plus haut, Korrosiah possède quelques qualités, et pas des moindres. Le jeu de guitares de reste assez violent dans le sens du thrash, agressif, singlant et saignant.

Ce thrash est pourtant à mi-chemin de la définition qu'on se fait du thrash. On reste malgré tout dans des interprétations modernes, dans une évolution logique, d'ailleurs, mais dans une évolution quand même. A côté de ça, je ne sais pas où ils puisent leurs influences, mais en tous les cas j'ai ressenti des choses qui se voulaient proches du thrash old school à la Defiance , je ne l'enlèverai pas. Tout ce qui faisait la bonne tripotée de groupes thrash de la fin des 80's et du début des 90's n'apparaît donc qu'anecdotiquement ou épisodiquement sur les 11 titres de "Creepy Feelings", mais c'est bien là pourtant. Turie à la basse et au chant possède un timbre relativement eclectique qui me rappelle une voix éraillée et hurlée qu'un Bertrand Cantat aurait pu avoir, accouplée avec celle de Khris de Warattah (parce que je me rappelle de Khortex) avec d'autres subtilités ; C'est ce côté éraillé qui est très plaisant en fait, et qui me rappelle aussi le groupe Nemost, encore plus sur le titre "Greed", avec les rythmiques étranges. Mais cela ne suffit pas à donner aux chansons cette étincelle qui sort les titres d'un effet aplanisant sans grosse variations d'intérêt.

Si les titres comme "Lurking In The Dark", "Zodiac" ou encore "Greed" en début d'album , envoient un thrash qui gicle des rythmiques d'engin de chantier comme des caterpillar, elle ne décollent pas plus haut que le toit d'un maison de plain pied. Korrosiah joue pourtant sa carte de la diversité. Il faut quand même attendre "Venom" pour avoir quelque chose de plus intéressant. C'est plus intéressant parce que rien que le début de ce morceau d'une manière acoustique donne largement envie de découvir la chanson. Et lorsque les grosses guitares arrivent vrombissantes, on se dit que ça y est le groupe se lâche vraiment dans un univers personnel. Ce titre s'éloigne de tout artifice, et Korrosiah propose des vocaux plus poussé et des guitares plus ambiancées et profondes, ce qui accentue tout bonnement l'effet sonique de leur chanson.

A partir de là, on s'éloigne du thrash traditionnel pour finalement n'arriver qu'à un mélange d'un metal fait de passages progressifs dans le sens de l'évolution et non celui d'Ayreon, où les riffs thrash se mêlent à d'autres plus death, plus heavy. C'est le cas de "G.A.D", notamment. Mais, malgré tout Korrosiah n'en n'oublie jamais ses racines vraisemblablement, puisque sur chaque morceau, en prenant n'importe quelle orientation, n'oublie jamais de balancer des rythmiques de la base du thrash sur au minium deux ou trois passages ("Casus Belli", "Liquidators"). Une chose est certaine la dextérité des membres du groupe et leur aptitude à jouer des morceaux techniques n'est aucunement à critiquer, parce qu' en dépit de tout ce que j'ai pu écrire, Korrosiah ne manque pas de technique et de pratique pour matérialiser avec brio, disons le, les morceaux qu'ils ont écrits. L'instrumental "Lonely Thoughts" est là pour nous le montrer...

Et au bout d'un moment où les questions se posent quant à l'efficacité sur cd de Korrosiah, "Dreading" est arrivé !! Ce morceau est la perle de l'album, un titre très exotique où l'on se reconnaît, où les spectres de Testament, Defiance, Mortal Sin viennent prendre possession de nos compères Korrosifs pour leur donner l'inspiration divine. C'est un pur morceau de thrash , le vrai, l'unique, pas le revival mais bel et bien celui qui nous a fait bouger nos têtes et qui continue de le faire, que Korrosiah a su concocter. Rapidité, efficacité, harmonies de guitares énormissimes font de ce morceau le digne représentant de ce que Korrosiah pourrait être. Aucun ennui, que de la grosse bombe agressive et mélodique ressort de cette chanson. C'est cette voie que devrait suivre Korrosiah à mon sens... Du coup, la fin de l'album en subit l'effet euphorisant car "From Hell" qui s'enquille juste après semble très bonne, plus offensive sur les bords, mais motoculteur à la batterie, dans la même ligne que sa petite soeur d'avant et "Near Death Experience" se laisse briseuse de nuque à la toute fin....

Alors finalement , on a un album à double vitesse où l'on se fait assez chier jusqu'au deux tiers, malgré une réelle technique des membres et un potentiel endormi en mal d'identité. Le dernier tiers nous réveille d'une léthargie prononcée voire d'une rigidité cadavérique bien avancée pour nous électriser de la tête au pied... Que dire il faut se chercher et se trouver, Korrosiah en a la possibiltié.


Arch Gros Barbare
Novembre 2010




"The Rehersial Room"
Note : 11/20

Tout commence avec "Self Confidence" au tempo lent, très lent... Se cale dessus une voix assez teintée death, partant pour les besoins du refrain vers le chant clair. Je trouve que ce morceau manque beaucoup d'énergie, d'intensité. Heureusement le second morceau "Warlock Of The Fire Mountain" donne plus envie de bouger la tête, même si le manque d'intensité se fait encore un peu ressentir. S'ensuit deux autres morceaux, aux riffs assez fades à mon goût. Bref, je n'accroche pas spécialement à la musique de Korrosiah, c'est dommage car on sent qu'ils ont les moyens de donner beaucoup plus. Le contenu ainsi que la structure des morceaux restent très basiques, ça manque beaucoup d'originalité. Peut-être est-ce la qualité de la production qui ternit leur musique ? Je ne saurais vraiment pas dire ! En tous cas j'espère que Korrosiah saura rebondir, offrir plus d'originalité et donner d'intensité sur les skeuds à venir.


Paradoxis
Novembre 2006


Conclusion
A écouter : Warlock Of The Fire Mountain (2006)

Le site officiel : www.korrosiah.com