Le groupe
Biographie :

Korpse est un groupe de brutal death metal hollandais formé en 2013 et actuellement composé de : Marten van Kruijssen (batterie / See also: Cliteater, Houwitser, Nibirus, Anatomy Of I, Beheaded, ex-Dictated), Sven van Dijk (chant / Visionary 666, ex-Dictated, ex-Erebus, ex-Departure), Floor van Kuijk (guitare / Carnifloor, Focal Dystonia, FxOxExS, Scorbutus, Sijjeel, Ungraceful, Engulfed In Repugnance, ex-Dark Reign, ex-RÁN, ex-Fermented Masturbation, ex-Cannibal Camel, ex-Odiado) et Robin van Rijswijk (basse / Cadaverous, ex-Funeral Whore, ex-Godslastering). Korpse sort son premier album éponyme en 2013 au format digital, avant de signer chez Morbid Generation Records et de le sortir au format physique en Mars 2014. "Unethical" sort en Mars 2016 chez Rising Nemesis Records, suivi de "Insufferable Violence" en Février 2021 chez Unique Leader Records.

Discographie :

2014 : "Korpse"
2016 : "Unethical"
2021 : "Insufferable Violence"


Les chroniques


"Insufferable Violence"
Note : 19/20

Korpse est un groupe têtu. "Insufferable Violence" est le troisième album de cette formation hollandaise, et le combo n’éprouve aucun besoin de se remettre en question et persiste dans la voie du lourd, voire du très lourd grâce à un slam death radical et assumé. Le fait de passer chez le label Unique Leader a changé leur son, et, forcément, on perd ce charme du petit groupe démerdard au profit d’une interprétation chirurgicale, soutenue par un son puissant et précis. Le premier album sobrement intitulé "Korpse" possède le charme des débuts grâce, notamment, à une production un poil garage qui confère au disque ce petit truc foutraque qui persiste encore chez certaines formations comme Devourment, pour ne citer qu’eux. Le deuxième disque, "Unethical", nous a permis de remarquer la nette évolution en termes de qualité de son et de maîtrise instrumentale. Sorti chez Rising Nemesis, le label chez lequel il ne faut pas commander de disques (désolé je fais de la mauvaise pub mais c’est pour vous éviter d’avoir à utiliser votre gestionnaire de litiges PayPal, la page Facebook du label est inondée de plaintes), ce second album laissait présager que le meilleur restait à venir. Aujourd’hui, Korpse est donc le nouveau poulain de l’écurie Unique Leader, le label qui ne sort que des bombes brutales, et autant dire que passer dans la cours des grands est un signe de détermination et d’évolution positive, le meilleur est là, ça y est, plus brutal que jamais. En effet, il vous suffit de porter une oreille sur "Insufferable Violence" pour comprendre que se farcir le skeud en entier, c’est comme se mater un film du genre The Poughkeepsie Tapes, Saw ou A Serbian Film, vos nerfs vont être mis à rude épreuve.

Officiant dans un registre slam death, Korpse se démarque de ces très (trop ?) nombreux congénères grâce à un sens du riffing exceptionnel. L’ambiance est lourde et ultra métallique, à l’image de cette pochette abominable sur laquelle on perçoit des personnes nues crucifiées sur des croix renversées, dans un champ qui vient d’essuyer un affrontement, avec, au premier plan, un corps féminin dont le fetus sans vie, toujours accroché à son hôte. Le metal de Korpse reste le témoignage le plus perturbant d’une brutalité sans précédent. Le groupe fait fort en repoussant les limites au niveau visuel, et cela traduit une volonté de surpassement que l’on ressent également tout au long de l’écoute. Implacable, aucun moment de faiblesse n’est à déplorer dans cet album. En effet, dès l’introduction de "PTSD", le titre d’ouverture, Korpse déballe un riffing pesant d’une densité sans précédent, il faut dire qu’au niveau du son, les mecs ont largement dépassé l’opus précédent. La basse et les guitares ne font qu’unes pour façonner un son qui m’inspire un médiator géant qui gratterait un câble de pont suspendu, tellement c’est compact. Le deuxième titre qui porte le nom de l’album, rassure. En effet, celui-ci commence à 200 à l’heure et permet d’entrevoir ce qui nous attend, on ne va donc pas se farcir que du gros slam lourdingue, non, certaines parties déboulent et c’est parfait, il y a de la nuance dans la non-nuance. Mine de rien, cette formation du pays des moulins ne nous vend pas du vent. La rythmique assommante s’associe à un chant ultra guttural mais aussi précis qui, ajouté au côté granuleux du son des guitares, donne une impression d’écrasement très satisfaisante. Même si les 6 cordes sont un tantinet diffuses selon les passages, l’ensemble est tellement compact qu’on se prend ça en pleine face avec délectation. On retrouve les recettes utilisées en abondance dans le slam, à savoir une double pédale clinquante sur-triggée, et ce son de caisse claire avec des harmoniques de partout, mieux dosé ici que dans la plupart des groupes actuels, où le son s’apparente plus à celui d’une casserole qu’autre chose. L’album est véritablement homogène, il n’y a rien qui dénote et le songwriting est abordé tout du long avec cette extrême rigueur pour préserver le riff qui tue. "Self Preservation", troisième morceau est incroyablement groovy sans pour autant délaisser les gravity blasts lorsqu’il s’agit de porter le coup de grâce à l’auditeur. Le niveau technique est extrêmement élevé, et Korpse n’a pas besoin de balancer ça et là des rafales de sweepings ou des tapping hypnotiques pour dévoiler tout son savoir-faire, bien au contraire, c’est à coup d’harmoniques sifflées et de parties plongeants abusivement dans la lenteur que le combo excelle, rien qu’à entendre l’arrêt avant le riff final du morceau précité, on comprend de suite que le but de cet album, c’est poutrer.

La guerre persiste avec "A Final Lesson" qui débute en fanfare avec son intro ultra brutal guttural death de l’extrême, Devourment peut être fier de la nouvelle génération. "Genocidal Bloodbath" possède des relents plus old school avec son couplet bien entraînant, là, c’est plus vers le Slipknot des premiers albums qu’il faut se tourner, mais attention, une version du combo de Des Moines sous stéroïdes. "Callousness" dévoile un penchant un poil plus technique, avec des mises en place incroyables qui précèdent un chaos jouissif, non mais quel album ! "Vital transaction" rebaisse sensiblement le tempo, ce qui permet de ne jamais se faire chier, mention spéciale aux frottements de cordes à la Gojira qui tranchent le riff pour mieux l’équilibrer. Sinon c’est la guerre comme d’hab. "Molestation Condonation" persiste dans la lignée adoptée et alterne passages vifs et gros beatdown de la mort, avec un travail du drumming qui aère constamment l’ensemble par des variations qui créent la diversité. "Epoch Of Melancholy" et sa voie parlée (ils en foutent partout chez Korpse, des voix parlées, et ce, depuis le premier album) ajoute un peu de mélodie dans ce monde de brutes, enfin, mélodie, comprenez par là qu’une guitare vous pond un truc super pessimiste juste au-dessus d’une rythmique bridée pour l’occasion. En guise de morceau final, Korpse nous offre une petite reprise de Lamb Of God, "Now You’ve Got Something To Die For". Faites l’expérience d’aller l’écouter, puis de vous passer l’originale de Lamb Of God, et vous constaterez que les ricains sonnent tout riquiqui à côté. Là où Korpse est malin, c’est qu’il n’a pas tenté d’en faire une copie carbone, il a ralenti les riffs les plus vifs du morceau et propose ainsi une vision du titre aussi personnelle qu’efficace, pas con pour des mecs qui viennent du pays des coffee shops, ces petits lieux chill qui ont tendance à nous éteindre qu’à nous rendre vifs d’esprit.

Si vous recherchez un très bon disque de slam death, n’allez pas fouiner longtemps, "Insufferable Violence" est parfait, c’est un sans-faute tant tout est maîtrisé, pensé pour faire réagir l’auditeur, et ce son, bordel, quel choc ! En 40 minutes, Korpse transcende le genre par une intelligence compositionnelle et une alchimie en termes de mix global qui permet à la formation d’atteindre un degré de violence et de pesanteur sonore aussi implacable que radicale. Vous procurer cet album, ça vous évitera de chercher des heures parmi la flopée de groupes clonés qui existent, alors certes, cela ne dérange pas les fans du genre de se taper 500 groupes avec le même son, le même logo, la même pochette, mais là, avec Korpse, je peux vous promettre que c’est le niveau au-dessus. A ranger à côté de Ingested, Party Cannon et Acranius, et tous ces groupes estampillés du label "écrase tête auditif".


Trrha'l
Août 2021




"Korpse"
Note : 17/20

Ah, les choses sérieuses reprennent avec Korpse et la Hollande. Gros choc direct avec la puissante prod' qui pousse au vice et m’oblige à monter le son, je sens que je vais avoir la main lourde avec le volume sonore aujourd'hui. "Korpse", c’est huit titres de slam brutal death simplement énormes, et quand je dis "énormes", je me retiens pour ne pas dire "géants". Les morceaux sont des bombes atomiques en puissance ! Autant la pochette pourrait choquer certaines âmes sensibles, autant les compos et la prod' sont d’une puissance inouïes.

Les huit titres sont cuits dans le moule du slam et du brutal death, ce qui pourrait ne pas être suffisant pour me revigorer après une journée éprouvante, c’est sans compter la bonne fée qui est venue dispenser le petit plus que je cherche sur chaque disque que je peux entendre. Il est là !!! Mesdames, messieurs le petit plus est là, dans ce skeud !! Korpse a LA touche qui fait la différence et qui rend ce disque bien plus attractif que d’autres. Il faut s’entendre sur le fait que ce "petit plus" n’est que mon avis, ça tombe bien puisque je dois le donner... quelque part hein. Un chant ultra guttural, une prod' surpuissante, des riffs slam, une batterie mixée à la perfection, le tout enveloppé dans un style qui à aucun moment ne devient rébarbatif. Après un rapide tour sur le net pour dénicher un peu plus d’infos, je découvre que le batteur n’est pas le premier trimar venu : Houwitser, Cliteater, Beheaded... des noms qui sonnent comme de douces symphonies à l’oreille des amateurs de finesse. Entre blast, slam et brutal death traditionnel, Korpse allonge les mandales par paquet de dix, voire par paquet de quinze pour les plus friands. Je peux dire que le groupe a de l’inspiration à vendre, la formation est loin d’être inutile car elle apporte quelque chose à ce genre si décrié, qui fait de nous de pauvres brebis égarées sur les travers des sentiers de la perdition.

Bref, je ne vais pas tortiller à l’ouest de nulle part, tout est terrible dans cet album, de la pochette au mix final, en passant par les compos. Du très très grand slam brutal death de dingue qui mérite la plus grande des attentions, car on frôle le chef d’œuvre ! What else ???? Bah rien, juste "Ouaaaaaaaaaaaaaah". Ah si, il faut souligner que le nom du groupe ne termine pas par "-dectomy", serait-ce un gage de qualité à présent de ne pas avoir un "-dectomy" dans le nom de son groupe ?


Davidnonoise
Juin 2014


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/korpsesbdm