Le groupe
Biographie :

Bien qu’il soit difficile de classer Khaelys dans les standards du métal en raison des influences diverses de ses musiciens, son inspiration majeure est issue du metal symphonique. Des morceaux alternant dynamisme, puissance et mélancolie viennent composer un univers sombre mais mélodieux. Le groupe est actuellement composé d'Anaïs au chant, John aux claviers, Gildas et Guillaume aux guitares, Stéphane à la basse et Gautier aux percussions. La réalisation d’un premier album fin 2009 a permis à Khaelys de poser les bases de son identité musicale. Le second album s'intitulant "Across The Ages" est sorti le 23 Janvier 2015 et porte sur le thème de la mythologie. Nous avons souhaité enrichir nos compositions avec une technique plus aboutie tout en conservant l’esprit initial du groupe.

Discographie :

2008 : "Renewall" (Démo)
2009 : "Darkest Hours"
2015 : "Across The Ages"


Les chroniques


"Across The Ages"
Note : 15/20

"Across The Ages" est le second album studio du groupe de metal symphonique français, Khaelys. "Khaelys", un nom aux consonnances orientales et à la signification introuvable, peut-être même inexistante. Cette signification importe peu finalement (vous pourrez l'imaginer vous-mêmes) puisque la prononciation seule de ce mot est belle, à l'image de la musique du groupe qui porte ce nom. La musique de Khaelys est lumineuse, et également énergique. Une énergie créée par 6 musiciens qui se donnent à fond, déterminés à offrir le meilleur d'eux-mêmes. Guidés par Nightwish comme de nombreux autres jeunes groupes de metal, Khaelys détient le potentiel nécessaire pour sortir du lot.

"Across The Ages" illustre une double évasion : celle du narrateur des paroles, par le souhait, vers un monde meilleur; et la vôtre, auditeurs, par l'imaginaire vers un monde onirique. Sur "Abyss" par exemple, la batterie, la basse et les guitares distordues vous lestent au sol pendant que les claviers s'envolent : conscients d'être sur les bancs du métro ou dans la file d'attente du magasin, vous vous envolez dans les nuages. Sur "A Thousand Things", se répètent "Lost in your dreams, you live in a world of illusions", "This perfect paradise", "Your wishes". L'atmosphère créée par la musique est généralement épique, "Across The Ages" vous mènera au coeur d'un film d'aventures comme Troie ou Pirates des Caraïbes. Portés par la batterie et les guitares créant l'image d'une course de chevaux, la voix masculine grave prenant un timbre mystérieux, les choeurs se levant tels une armée, vous vous imaginerez dévalant une colline au dos d'un étalon au galop, affrontant le vent en rafales sur vos joues empourprées ! Khaelys parle d'un monde légendaire perdu au milieu de l'océan, d'un royaume agonisant, de héros de guerre brandissant leurs armes, d'une nature désirant prendre sa revange, d'une lutte éternelle pour la liberté, d'un empire à feu et à sang, de la fin d'un règne, et d'un nouveau royaume à conquérir. Aux côtés de l'héroïsme et de la destinée, le thème le plus récurrent est l'espoir, toujours incertain : "Tomorrow a new day is coming along with me to write the way of life", "The hope fades away suddenly", "Waiting for a new breath of life" (piste 2), "The gleam of the moon shows me the better days" (piste 5), "Trying to believe in the end of darkness" (piste 6), "Searching for a glimer of hope" (piste 8). Les lyrics vous racontront de belles histoires, mais c'est dommage qu'elles soient entachées d'autant de fautes de langue ! Le héros de l'album est un héros épique qui s'oppose au héros romantique. En effet, à part sur "The Weight Of Time" où "I" est opposé à "You", il n'est pas question des sentiments individuels, mais de la camaraderie dans la lutte. Ces combattants sont soudés, à l'image des membres de Khaelys qui se battent pour produire une musique de qualité.

Les 6 musiciens, très bons individuellement, s'unissent pour créer des mélodies harmonieuses. Chacun sait trouver des silences pour laisser l'autre prendre place au devant de la scène. Les éléments du metal (dont l'utilisation de la double pédale et de la double crash, la distortion des guitares, la voix gutturale) et ceux de la musique symphonique (assurés par les nombreuses nappes de claviers) à priori opposés et incompatibles, s'unissent pour créer une musique caractérisée la fois par la puissance et la finesse. Sur "Abyss", par exemple, les grunts, le son des guitares étouffées, de la grosse caisse et des crash saccadés s'opposent et s'unissent aux mélodies cristallines des claviers. Les claviers de Jonathan Jumeau donnent l'impression qu'un véritable orchestre accompagne les instruments metal. "When metal meets symphony" annonce le trailer de l'album, la musique de Khaelys mérite vraiment la dénomination de metal symphonique ! Violons, harpe, haubois... sur certaines pistes telles qu'"A Thousand Things", ce sont les caviers qui font la plus grande part de la mélodie, accompagnés par les guitares alors rythmiques. Le résultat obtenu est même meilleur que celui de certains groupes ayant à leur disposition un orchestre entier sous-utilisé (notamment Within Temptation sur l'album "A Silent Force"). Jonatan Jumeau sait aussi quand il doit s'effacer, son intervention discrète et intelligente sur les couplets d'"Abyss" juste avant son solo exquis après le refrain l'illustre bien. La batterie de Gautier Desmytere est un point fort du groupe. Elle ne se contente pas de donner le rythme et ressort vraiment du fond. Avec une technique excellente, Gautier Desmytere reprend les codes du metal tout en apportant ses touches personnelles originales. Le rythme, souvent rapide, est toutefois varié (la fin de "Weigh Of Time" est sur un mid tempo par exemple), votre attention sera alors retenue. La guitare lead de Guillaume Kempf, la guitare rythmique de Gildas Le Fur et la guitare basse de Stéphane Côme apportent de la puissance et de la richesse à la musique. Le son qu'elles produisent gagne en puissance lorsqu'elles jouent des mélodies semblables, et en richesse lorsque chaque guitare joue une mélodie différente, comme dans un orchestre symphonique. Enfin, le chant est assuré par Anaïs Sieffert du début à la fin de l'album, acompagnée par Stéphane Côme.

Voix féminine et masculine claires, grunts, growls, dialoguent, s'opposent et s'unissent. Anaïs Sieffert révèle tout son potentiel sur "Call From The Darkness" avec une voix d'opéra puis éthérée. Malheureusement ces moments où elle joue sur les tons sont rares ; ses lignes de chants sont pratiquement toutes dans la même tonalité. Elle est en plus laissée trop souvent seule, devenant monotone à la longue. Stéphane Côme, par contre, varie les tons de sa voix, créant des personnages divers. Il offre des grunts puissants, des growls (notamment sur "Abyss"), et une voix claire chantée, narrée et chuchotée. Mais si ses grondements sont d'une grande qualité, sa voix claire n'est pas encore au point. Les deux chanteurs font plusieurs erreurs de prononciation d'anglais, mais elles sont touchantes et apportent un certain charme à la musique. Des choeurs interviennent sur quelques pistes. Mêlés aux grondements de Stéphane Côme sur "Shades Of Pain", ils sont d'un grand effet ! La voix féminine est mise en avant, couvrant en partie les mélodies offertes par les instruments. Un choix de production à revoir vu la qualité des parties instrumentales.

Si la voix d'Anaïs Sieffert variait les tons et que les lignes de chants étaient plus équitablement partagées entre voix féminine claire, voix masculine claire et voix gutturale (à l'image de l'illustre Theatre of Tragedy époque "Velvet Darkness They Fear") Khaelys saurait certainement se démarquer dans ce tsunami de groupes de metal symphonique.


Waifai
Février 2015




"Darkest Hours"
Note : 15/20

Le nom de Khaelys vous est peut-être encore actuellement inconnu, autant que ce qu’il ne l’était pour moi avant que l’on ne me propose de chroniquer "Darkest Hours", leur premier album. En temps que grande amatrice de voix féminines, et toujours à la recherche de nouveaux coups de cœur, il m’aurait été bien difficile de laisser filer l’occasion d’entendre du nouveau son.

"Nouveau son", si l’on peut en parler ainsi ! Car, en effet, il devient de plus en plus ardu de se démarquer du lot dans le monde des groupes de "gothic metal à chant lyrique". Ceci dit pour ne pas déclarer qu’une chose est indéniable : le style à de plus en plus de mal à se renouveler, et ne cesse de tourner en rond. Ce n’est pas méfiante, mais plutôt en connaissance de cause, que je me suis penchée sur le cas "Khaelys". Soyons clairs dés à présent : les petits Français ne seront pas synonymes d’une quelconque révolution. Mais est-ce vraiment ce qui leur est demandé, voire imposé, mis-à-part dans certains esprits trop exigeants (et / ou idéalistes) ? La recette de Khaelys ? Un metal atmosphérique très doux (l’envie prend de dire plutôt "gentillet", de temps à autre, à l’image d’un Edenbridge) aux sonorités délicatement orientales, porté par de longues mélopées de claviers, instrument particulièrement mis en avant sur ce disque, ainsi que par les performances de la chanteuse lyrique Kenza Rafi, secondée parfois par quelques grunts, ou par un chant clair masculin (uniquement présent sur le titre "Bittersweet"), l’un et l’autre étant assurés par le bassiste Stéphane Côme. Bien que classique, cette présence masculine est la bienvenue à chacune de ses interventions, qui apportent davantage de mordant aux compositions. Les Français seront capables de séduire sans peine les fans de Nightwish ou encore de Within Temptation. Le talent est là : ils ont simplement besoin d’un laps de temps plus long afin de trouver le petit "détail" qui construira leur identité propre, et qui sera peut-être capable de les aider à sortir du lot.

Si vous êtes demandeurs d’un groupe à part, Khaelys ne comblera malheureusement pas vos attentes. Mais si vous désirez simplement passer un moment agréable grâce à un groupe suffisamment maître de son art, n’hésitez-pas ! Et ne manquez pas non plus leur prestation lors de la deuxième édition du Rock Girls Fest, qui se tiendra à Paris, le 3 Avril prochain !


Gloomy
Février 2010


Conclusion
L'interview : Le groupe

Le site officiel : www.facebook.com/khaelys.music