Le groupe
Biographie :

A la base du projet, il faut remonter en 1997 avec le groupe Kirlian qui deviendra en 2002 Kerion. Un mélange de metal progressif et de speed metal. En 2003 sort la démo “Conspiracy Of Darkness Staraxis Part 1”. En 2005 sort la seconde démo “The Last Sunset” dans un style  metal symphonique, avec la participation de Gaëtan et de la Chorale Rimiez de Nice composée de 25 personnes. En 2008 sort le premier album, "Holy Creatures Quest", chez Thundering Records. De nombreux invités plus ou moins connus participent à cet album. Les deux premières démos et le premier album forment une trilogie baptisée "Staraxis" et écrite par Chris Barberi. Kerion se met en marche et s'impose une fois de plus en 2010 avec un nouvel opus "The Origins", paru chez Metalodic Records. Fin Septembre 2012 sort "CloudRiders Part 1 : Road To Skycity". "CloudRiders Part 2 : Technowars" sort en Novembre 2015 chez Beyond The Storm Productions. Sept ans plus tard, "CloudRiders : Age Of Cyborgs" sort en Juin 2022.

Discographie :

2003 : “Conspiracy Of Darkness Staraxis Part 1” (Démo)
2005 : “The Last Sunset” (Démo)
2008 : "Holy Creatures Quest"
2010 : "The Origins"
2012 : "CloudRiders Part 1 : Road To Skycity"
2015 : "CloudRiders Part 2 : Technowars"
2022 : "CloudRiders : Age Of Cyborgs"


Les chroniques


"CloudRiders : Age Of Cyborgs"
Note : 14/20

Qui dit metal symphonique aux influences cinématographiques aura immédiatement en tête Rhapsody et toute sa descendance, incluant la période science-fiction de Luca Turilli. Pionniers du genre, ils ont laissé derrière eux une multitude de groupes qui se rallient au genre, tels que, sans s’y limiter, Dark Moor, Ancient Bards, Fairyland, etc. Nous pouvons ajouter à cette liste les Français de Kerion qui nous propose ici leur cinquième album complet. Le groupe possède plus de vingt ans d’expérience sous le nom Kerion, connu précédemment de 1997 à 2002 comme Kirlian.

J’avais fait la chronique de "CloudRiders Part 2 : Technowars" et mes principaux bémols envers celui-ci étaient surtout au niveau du cliché de l’ensemble ainsi que de la production pauvre. Tristement, cela se poursuit sur "CloudRiders : Age Of Cyborgs", le groupe, selon moi, ne parvenant pas à se doter du son qui les ferait passer dans les grandes ligues. Le metal symphonique exige un mix puissant et grandiose, et tel n’est pas encore le cas sur cet album. Un petit travail de précision au niveau des voix n’aurait pas fait de tort également, puisque j’avais parfois l’impression que le tout n’était pas tout à fait juste. Même Elisa C. Martin (ex-Dark Moor, Fairyland) semble peiné à livrer sa performance dans la bonne tonalité.

Cependant, je vais y aller d’un éditorial pour un point en particulier : la narration. Honnêtement, à part peut-être Ayreon ou Blind Guardian, la plupart des groupes metal sont tout simplement exécrables lorsque vient le temps de faire de la narration. Soit vous engagez un artiste dont c’est le métier, soit abstenez-vous tout simplement. Revenons-en à la musique. Kerion décrit son matériel comme relevant du "comic metal". C’est plutôt vrai et j’ajouterais que tout comme le faisait Rhapsody, Kerion peut également se rapporter au metal aux influences grandiloquentes typiques des trames sonores de films.

Musicalement, ce n’est pas un mauvais album en soi. En fait, je dirais même que c’est du power metal de bonne qualité, si ce n’est des petits soucis susmentionnés. "Age Of Cyborgs" est un effort louable, mais qui ne parvient malheureusement pas à atteindre le niveau des plus grands du genre.


Mathieu
Juin 2022




"CloudRiders Part 2 : Technowars"
Note : 16/20

Suite à une intro typiquement classique, la suite de l’album concept "CloudRiders" débuté en 2012 démarre sur une pièce power metal combinant classique et disco, le tout accompagné au chant par Flora Spinelli, offrant une approche vocale tout en douceur, mélodique et angélique à souhait. Saluons tout de même le tour de force de cette pièce, "The Legacy" qui parvient à amalgamer tout ce que j’ai précédemment énuméré en plus d’inclure des riffs purement symphonic power metal, dit riffs que n’auraient nullement renié un certain Rhapsody. Même son de cloche pour l’excellente "Heart Of Steel" avec ses blast beats assumés et ses growls d’outre-tombe (de la merveilleuse et puissante Rachel Aspe d’Eths) !

Si l’on oublie sur la pièce suivante le terrible jeu d’acteur du narrateur, "Take Me On" confirme immédiatement ce à quoi nous avons affaire ici : du sympho-neo-classico-metal ruisselant de mélodies accrocheuses et épiques ! Suit la pièce "Rise Of The Rebellion", avec au chant l’excellente Elisa C. Martin (ex-Dark Moor, pour ne nommer que ce groupe) en duo avec Flora. Il est plutôt habituel dans ce genre de metal d’avoir affaire à des albums-concept, mais rarement réussissent-ils à éviter les pièges du kitch. Il n’y a qu’à écouter la narration de Mme Martin pour réaliser que l’on préfère définitivement qu’elle ne s’en tienne qu’au chant !

Musicalement, rien à reprocher à Kerion. Les membres du groupe sont résolument talentueux. Malheureusement, la production, plutôt mince, ne rend pas justice au travail des musiciens. Il aurait été souhaitable d’apporter plus de profondeur au son de l’album. J’adore les albums-concept, mais je suis plutôt mauvais pour raconter les histoires derrière ceux-ci. D’autant plus que mes recherches sur le web n’ont pas été fructueuses. Par contre, Kerion décrit son style comme du "comic metal" donc il facile de deviner que l’univers des textes du groupe gravite autour de ce genre littéraire. D’autant plus que c’est un ami proche du groupe, Chris Barberi, qui est en majeure partie responsable d’écrire le tout.

Résolument décidé à prendre sa place au côté des grands de ce genre, tels Rhapsody ou autre Dark Moor (du temps où ils faisaient encore du power metal), Kerion saura atteindre ses idéaux en évitant les pièges des mauvaises narrations, des raccourcis power metal évidents ainsi qu’avec une production digne des orchestrations que le groupe nous livre. À suivre donc pour "CloudRiders Part 3", qui sait ?!


Mathieu
Février 2016




"CloudRiders Part 1 : Road To Skycity"
Note : 19/20

En recevant cet album, j’ai également reçu la description de l’album faite par le groupe. Je le retranscris car il me semble que ses informations sont importantes pour comprendre cet opus et surtout imaginer le réel travail apporter par bon nombre de musiciens, chanteurs, dessinateur, et autres professionnels de la musique. Cloud Riders part 1 est "un concept album composé comme un film d’aventure et l’artwork est le travail de Genzo (World of Warcraft). Les personnages et les scènes de l’histoire sont dessinés également. Il y a de nombreux "vocal guest" (Raphael Dantas de Cravellus, Phil Giordana de Fairyland, Adrien Eyraur de Silent Fall…), un chœur réel de quarante personnes (chœurs Rimiez), violonistes et flûtistes… Et enfin, une production grandiloquente par Will Lievin (Hamka…). Cet album est un nouveau concept album, un nouvelle univers de science-fiction, tenez-vous prêt à pénétrer dans un monde de rêves et d’aventures !". Après ce communiqué alléchant, je peux commencer ma chronique. Une chose est sûre : j’adhère à cet album à 200%. J’avais également chroniqué leur précédent album, que j’avais beaucoup apprécié et cette nouvelle expérience Kerion m’en voit ravie !

C’est un concept album, ayant reçu cet opus en version MP3, je n’ai malheureusement pas reçu le livret, livret dans lequel j’imagine l’histoire racontée, les paroles écrites et beaucoup de dessins. Sur ce point je ne peux rien dire puisque je ne l’ai jamais eu en ma possession, ce qui est bien dommage, par conséquent, il est impossible pour moi de vous décrire l’histoire de cet album. Cependant, la musicalité apporte indéniablement un univers particulier qui raconte déjà une belle partie de l’histoire. Je ne suis pas fan des concept albums, c’est la grande mode et je n’aime pas suivre la mode, mais j’admets que le heavy symphonique se doit de raconter sa merveilleuse histoire. Le genre serait dénué de sens si la musique ne nous faisait pas pénétrer dans un monde enchanté, imaginaire et fantastique.

Kerion a tout pour réussir, maîtrisant la recette parfaite du heavy symphonique, il trouve son originalité dans un chant clair féminin. On retrouve : de multiples passages solos de gratte, un chœur, de nombreux instruments, des arrangements très bien pensés, tout pour nous faire vivre la magie symphonique de cet album. Etes-vous prêts à pénétrer dans l’univers de "Skycity" ?

L’intro est super, le groupe nous transporte directement dans un univers fantastique. Les titres suivants sont excellemment bien faits. On ne s’en lasse jamais ! Certains titres de l’album ont une musicalité légèrement différente, on pénètre dans une autre partie de leur univers comme dans "Bounty Hunter" : une voix masculine se fait entendre (je ne peux vous dire qui est le chanteur parmi les "vocal guest"). Ou encore "Tribal Vibes" qui donne vraiment l’impression d’être au beau milieu d’une tribu des contrés sauvages. "Ghost Society" a une intro magnifique, très énigmatique, douce et surtout très symphonique. Il y a également des titres beaucoup plus doux et légers comme "The Sky Is My Ocean", une mélodie emplie de douceur assurée par le violon, la guitare acoustique et surtout la voix de Flora. Mais aussi la sublime ballade piano / voix du groupe : "Celticia’s Song". C’est ce qui m’impressionnera toujours avec les groupes de heavy symphonique… ils ont des ballades magnifiques.

Je vais consacrer ce paragraphe aux titres qui m’ont impressionnée voire même subjuguée. A commencer par "Fireblast", du heavy pur et simple dans toute sa puissance. Un mélange de voix claire et gutturale et surtout le plus impressionnant, c’est la voix gutturale que l’on pourrait imaginer masculine est, en réalité, féminine. Et puis il y a les titres onze et douze : "The Fall Of Skycity, part 1 and part 2". La première partie étant l’intro de la deuxième. Une intro essentiellement musicale soutenue par le chœur. La chute de la cité du ciel arrive avec la fin de l’album. Ce titre est le plus long de l’album mais surtout le plus beau, en un peu plus de huit minutes on voyage d’atmosphère en atmosphère. Le chœur est tout bonnement exceptionnel, les arrangements sont magnifiques. L’univers de cette chanson nous explose à la figure, une musicalité à la fois féérique et fantastique voire science-fictionesque (pardonnez-moi pour ce néologisme). Ce morceau est digne d’un titre heavy symphonique !

Pour résumer, Kerion a trouvé sa voie dans le heavy. Le groupe arrive à nous transcender avec son univers, ses concepts, ses personnages, sa musique… on embarque réellement dans un monde de science-fiction. Album plus que réussi !


Liz
Décembre 2012




"The Origins"
Note : 17,5/20

Écoutons un peu le nouvel album de Kerion. Toujours un peu sceptique, je m'attends à tout mais alors là chapeau. Un petit prélude qui laisse présager un bon opus et dés le second titre : l'explosion et ça s'enchaîne de la sorte jusqu'à la fin. Je ne le dirai sans doute jamais assez mais cet album est très bon, il me plaît beaucoup, je redécouvre mon goût pour le heavy et affirme encore une fois que j'adore le symphonique.

C'est joyeux, communicatif, bien fait et riche musicalement, des accords bien pensés, de très bons solos, une alternance de voix, féminin / masculin et un chœur pour le refrain, le clavier est présent et joue son rôle comme il se doit pour la symphonie de l'album. Chaque titre a son petit quelque chose qui lui est propre, que ce soit une mélodie légèrement médiévale, ou une musique plus sombre, ou encore un rythme plus lent ou au contraire accéléré. La voix de Flora est bien évidement magnifique, sans rien d'exceptionnel elle se fond dans la mélodie et sa performance pour le titre acoustique "Time Of Fantasy" est sublime. Musicalement il n'y a rien à redire de l'album, c'est riche, c'est heavy, c'est symphonique et c'est féminin, sans doute toute l'originalité du groupe.

The Origins raconte une histoire, originale, épic et fantastique. Le défi ? Composer un album à partir d'un conte fantastique de Chris Barberi, je n'ai pas lu le conte mais le concept "heroic fantasy" se fait ressentir dans la musique, Et puis le heavy symphonique a toujours eu des histoires à raconter. Il est vrai que quand j'ai exploré l'album je me suis dit "ce n'est qu'une pâle copie du groupe Rhapsody Of Fire", alors c'est vrai ça y ressemble sur certains accords et la présence du chœur sur les refrains, mais Rhapsody joue sur la voix heavy du chanteur alors que Kerion tire son épingle du jeu avec un chant féminin / masculin aux résonances pas tellement heavy. Et puis à quoi bon comparer ? Autant savourer, et souhaiter à Kerion le même succès que Rhapsody Of Fire. Et puis pour ma part, le petit groupe Français me plaît beaucoup plus.

"The Origins" c'est plus d'une heure de musique, onze titres avec un titre acoustique bonus. Ce ne serait pas un peu trop long ? La fin de l'album s'essouffle un peu avec des titres de plus en plus longs, on perd un peu la magie surtout après des morceaux comme : "Time Of Fantasy", "Black Fate", "We Will Go", "Dark Isle" ou encore le joli titre : "Angels Of The Last Hope". Je m'ennuie un peu à la fin de l'opus jusqu'à ce que je découvre la chanson bonus : "Time Of Fantasy" en version acoustique qui change totalement du titre original, mais il est frais avec un léger air mélancolique, plaisant à écouter et il détend quelque peu après onze titres dynamiques. Et me fait constater une fois de plus que c'est un bon album et que je ne m'en lasse pas.


Liz
Septembre 2010




"Holy Creatures Quest"
Note : 18/20

A noter tout d'abord une pochette excellente signée JP Fournier (Avantasia, Edguy…) dans un esprit médévial guerrier correspondant bien à l’écoute de Kerion. Ce CD produit par Thundering Records a été mixé au Harkam Studio par Willdric Lievin (Hamka) et Guillaume Serra. 13 titres extrêmement bien produits, des structures impeccables, un niveau instrumental très impressionnant. On navigue dans un esprit metal symphonique, la voix de Flora est très bien placée sans excès ni caricature, une merveille, une complicité instrumentale guitare / clavier dans l’esprit de Dream Theater notamment sur "Warrior’s Call",  "March Of The Legion" et "Minotaurus Furor". Les intros et fin des titres sont très soignées, un batteur digne de Nightwish, tout est cohérent du début à la fin et dix minutes pour un final en toute beauté sur "Final Strike". Mon titre préféré reste le 8, "March Of The Legion", qui, avec une intro particulière de guitare acoustique, cède la place à une puissance de guitare façon Steve Vaï ou Satriani sans complexe. Un album qui nous emmène loin, très loin, dans le monde théâtral et fantastique de Kerion. J’adhère !!!


Unam
Avril 2008


Conclusion
L'interview : Rémi & Flora

A écouter : March Of The Legion (2008)

Le site officiel : www.kerion.net