Le groupe
Biographie :

Keitzer est un groupe de death / grindcore allemand formé en 1999 et actuellement composé de : Tim Terhechte (batterie / Androphagous), Michael Dölle (guitare), Christian Chaco (chant / Androphagous, Mörser), Simon Venig (basse), Nicolai Hinse (guitare / Androphagous). Keitzer sort son premier album, "...To Destroy The Planet Earth", en Septembre 2001 chez Farewell Records, suivi de "Suicide Anthology" en Juillet 2005 chez Yellow Dog Records, de "As The World Burns" en 2008, de "Descend Into Heresy" en Janvier 2011 chez FDA Rekotz, de "The Last Defence" en Juillet 2014, de "Ascension" en Octobre 2016 chez F.D.A. Records, et de "Where The Light Ends" en Juillet 2019.

Discographie :

2001 : "...To Destroy The Planet Earth"
2005 : "Suicide Anthology"
2008 : "As The World Burns"
2011 : "Descend Into Heresy"
2014 : "The Last Defence" 2016 : "Ascension"
2019 : "Where The Light Ends"


Les chroniques


"Where The Light Ends"
Note : 15,5/20

Il y a des disques comme ça, avec lesquels ça matche immédiatement. S’enfiler Keitzer pour la première fois, c’est prendre un bloc de granit en pleine tronche dès la première seconde, et on sait pertinemment que l’on va passer un bon moment métallique, intense et puissant. Même si le ressenti positif de la surprise s’estompe un peu à mesure que l’album se déroule, on sent malgré tout que ces Allemands ne sont pas là pour trier des lentilles et enfoncent le clou bien profond avec ce septième album au format longue durée. Le grind / death aux légers relents hardcore dispensé par le groupe mise avant tout sur l’énergie et la violence, deux éléments que le gang semble maîtriser à merveille.

Keitzer n’est certes pas le groupe le plus original que la sphère métallique ait engendrée ces derniers temps et reste plutôt ancré dans une esthétique old school, mais très honnêtement, ce quintette motivé pratique un metal solide et consistant. Le son est épais, l’équilibre des instruments dans le mix fait jaillir une énergie communicative, et les multiples riffs que le groupe propose contiennent suffisamment de groove pour jerker toute la nuit sans faiblir. Un autre paramètre réellement intéressant, c’est que "Where The Light Ends" est un disque assez sombre, il y a une atmosphère plutôt pesante, omniprésente sur les huit titres qui composent l’album, mais le grind proposé par cette formation survoltée comporte des éléments thrashy et des influences assez modernes qui ajoutent du fun dans la musique, pourtant très critique et menaçante, écoutez le titre éponyme "Where The Light Ends", jumpy à souhait !

Ces mecs ne cherchent absolument pas la technique, loin de là, mais ils maîtrisent complètement leurs instruments. Keitzer est carré, précis et diffuse un grind / thrash qui déboule sans coup férir, c’est la foire au blast pendant 37 minutes. La démarche est assez similaire à leur comparses de Besta, ou à Nasum, mais en moins grind, avec une voix plus proche du death et le côté punk du grind beaucoup plus effacé, un peu à la manière d’un Lock Up ou dans la veine de leurs comparses de chez Mental Killing Spree. Il est certain que l’amateur de grindcore pur, celui qui oscille entre le crust et le power violence, va trouver la musique de Keitzer trop penchée vers le metal au sens strict du terme, mais le métalleux qui a envie de se taper une bonne dose de musique efficace et assez sauvage va être servi avec Keitzer. En fait, il y a une démarche finalement assez progressive dans la constitution des compositions comme en atteste le titre "Tyrants", qui débute en élaborant des climats bien dark, avant de finir en bouillie de blasts.

Keitzer est un combo qui balance une saucée de décibels dans les règles de l’art, en étant toutefois moins engagé que certains groupes de grind. De ce fait, l’ajout de parties plus groovy est bienvenu, mais ce qui peut freiner un tantinet l’auditeur dans son appréciation de la musique de Keitzer, c’est finalement cette convention que le groupe s’est imposé, de ne pas franchement aller taper de manière plus assumée dans le grind et de se sentir obligé de contrebalancer systématiquement avec des riffs plus lourds et métalliques. On ressent du coup une certaine retenue et une nécessité de parfois calmer le jeu et cela peut générer une petite lassitude durant l’écoute. Si le groupe parvient à lâcher la bride, alors le résultat n’en sera que meilleur car "Where The Light Ends" reste un disque tout de même assez convaincant.


Trrha'l
Août 2019




"The Last Defence"
Note : 11/20

Des grind deatheux lunatiques? Je connais le "1 Lunatic 1 Pick" canadien, mais pas les grind deatheux lunatiques. Alors allons-y gaiement ! Keitzer fait dans le grind si l’on veut, car on est bien loin d’un Magrudergrind, c’est sûrement pour ça que la bio précise "grind death" ! Ah oui, pas faux ! Musicalement, après une écoute de surface où je me suis copieusement fait chier, surprenant d’ailleurs... j'analyse mon "non engouement" pour l’album.

Dabord, la production des guitares leur donne une tessiture digne d’un amoncellement de notes plutôt qu’une suite de plans qui s’emboîtent. Secondo, le chant qui penche bien plus vers un chant hardcore actuel (casse-couilles donc) ne me convient pas du tout. Je ne suis pas fan de ce type de vocaux colériques. Les morceaux s’enchaînent sans grande envergure, sans saveur, le piment n’est pas là malgré des compos variées. Je n’accroche pas, je n’accroche pas… Les quatorze valeureux titres de "The Last Defence" ne me frôlent même pas, alors que, je pense, toucheraient leur cible sur pas mal de monde car malgré mon avis assez clair, Keitzer a, je suppose, tout ce qu’il faut pour convaincre son petit peuple. Par contre, les vieux briscards comme moi, qui traînent leur loque comme de misérables laqués de basse-cour dans le grind / death depuis d’innombrables années, ne sont pas ébranlés par la salve. C’est le jeu ma pauvre Lucette !

Il me faudrait un skeud plus rapide, plus intense, mieux construit, moins "fouillis" dans les riffs. La pochette, quant à elle, est superbe, les pauvres "crusaders" voient l’ange de la mort planer autour d’eux comme un vautour sachant que sa pitance est imminente, magistral artwork. C’est tout ce que je vais retenir de cet album car il ne m’inspire rien de plus. Comme on dit en Normandie (le seul endroit où il ne pleut jamais) p't-être bien que c’est un bon album p't-être bien que non. Je crois que la prod' a un peu gâché mon attrait, ainsi que le chant.


Davidnonoise
Août 2014


Conclusion
Le site officiel : www.keitzer.bandcamp.com