Le groupe
Biographie :

Kataklysm est un groupe de death metal québécois formé en 1991. Autrefois pionnier de la musique extrême québécoise avec des influences grindcore (Napalm Death) et death metal (Cannibal Corpse, Possessed), Kataklysm est devenu avec le temps plus mélodique et accessible, tout en restant un groupe de metal extrême. Ce changement de direction musicale est en partie dû au renvoi du chanteur Sylvain Houde. Par la suite, Kataklysm a pris un virage vers un nouveau son qui lui est unique qui sera appelé du "Northern Hyperblast" sur le troisième album "Victims Of This Fallen World". Ce son unique alliant à la fois mélodie et blast beats se concrétisa davantage sur les quatrième et cinquième albums. C'est surtout avec la sortie de "Shadows And Dust" en 2002 et de "Serenity In Fire" en 2004 que le groupe s'afficha comme un des nouveaux leaders de la scène death metal et fut reconnu internationalement. Ils ont fait des tournées avec des groupes majeurs comme Dimmu Borgir et Unearth (Mars 2007), Behemoth (Septembre 2007) et Chimaira (Novembre / Décembre 2007). En 2020, le groupe compte un total de 15 albums studio, trois démos, deux EPs, et deux albums live.

Discographie :

1995 : "Sorcery"
1996 : "Temple Of Knowledge"
1998 : "Victims Of This Fallen World"
2000 : "The Prophecy (Stigmata Of The Immaculate)"
2001 : "Epic (The Poetry Of War)"
2002 : "Shadows And Dust"
2004 : "Serenity In Fire"
2006 : "In The Arms Of Devastation"
2008 : "Prevail"
2010 : "Heaven's Venom"
2013 : "Waiting For The End To Come"
2015 : "Of Ghosts and Gods"
2018 : "Meditations"
2020 : "Unconquered" 2023 : "Goliath"


Les chroniques


"Goliath"
Note : 16/20

Rien n’arrête le titan du death mélodique canadien Kataklysm. Créé en 1991, le groupe compte sur son frontman et fondateur Maurizio Iacono (chant, Ex Deo, Invictus) ainsi que sur Jean-François Dagenais (guitare, Ex Deo, Invictus), Stéphane Barbe (basse, Ex Deo) et leur nouvelle recrue James Payne (batterie, Hiss From The Moat, ex-Hour Of Penance, ex-Vital Remains) pour la sortie de "Goliath", leur quinzième album.

"Dark Wings Of Deception" ouvre l’album avec un court sample vocal suivi de riffs extrêmement lourds, auxquels des leads saccadés viennent se greffer, suivis par les hurlements vindicatifs du vocaliste. Le groove lent est contrasté par une batterie dévastatrice à la double pédale quasi-permanente, que l’on retrouvera sur l’énergique "Goliath", la composition éponyme, qui permet au groupe de revenir à ses racines old school tout en profitant d’un mix moderne écrasant. Le titre est un peu court, mais sa rage s’étend jusqu’à "Die As A King" qui couple des couplets vifs avec des refrains fédérateurs renforcés par des mélodies épiques. Le groupe nous accorde un très court répit avant que "Bringer Of Vengeance" ne vienne nous molester avec des riffs sombres et inquiétants, qui se trouvent décuplés par le mix imposant.

Une mélodie mélancolique s’ajoute en arrière-plan avant un final martial, suivi par "Combustion" qui mélange l’approche énergique au son brut et saccadé sous les vociférations du frontman qui alterne entre scream perçant et growl massif, puis le groupe renoue avec des racines old school sur "From The Land Of The Living To The Land Of The Dead" qui place un blast énergique sous une rythmique ravageuse. "The Redeemer" proposera une introduction relativement douce avant de laisser les musiciens se déchaîner à nouveau sans oublier de placer un break plus lancinant, puis "Heroes To Villains" repart à pleine vitesse pour laisser la rythmique se déchaîner. On notera également les harmoniques tranchantes qui ressortent du mélange, qui nous mènent à "Gravestones & Coffins", un titre relativement plus modéré qui permet aux musiciens de créer des passages plus lents et sombres, puis l’album prend fin avec "The Sacrifice For Truth" et ses touches entraînantes qui se mêlent habilement à la lourdeur habituelle des canadiens, parfois infusée de mélodies mélancoliques.

Kataklysm règne toujours sur le death mélodique avec sa propre patte, rendant "Goliath" identifiable en un rien de temps. L’album plaira sans aucun doute à leurs fans, tout en restant relativement accessible aux nouveaux venus en quête de gros son.


Matthieu
Août 2023




"Unconquered"
Note : 18/20

Kataklysm, titan du death mélodique à la canadienne, refait surface avec "Unconquered". Créé en 1991 par Maurizio Iacono (basse de 1991 à 1998 puis chant, Ex Deo) et Jean-François Dagenais (guitare, Ex Deo), le groupe joue un death metal sans compromis, qui se tourne progressivement vers le death mélodique. Le line-up est complété par Stéphane Barbe (basse depuis 1998, Ex Deo) et plus récemment par James Payne (batterie, Hiss From The Moat, ex-Hour Of Penance, ex-Vital Remains) après le départ d’Olivier Beaudoin (ex-Ex Deo). A noter qu’il a tout de même enregistré ce quatorzième album avec le groupe.

Une douce et mélancolique introduction nous prépare au premier impact. Nommé "The Killshot", le titre est massif. Un son pachydermique, une basse ravageuse, une batterie agressive, et ce chant si motivant, qui mêle growl et scream perçant par moments. Le groupe est en pleine forme, et on le constate aussi sur la glaciale "Cut Me Down", en compagnie de Tuomas Saukkonen (Wolfheart, Dawn Of Solace). Les riffs sont aussi tranchants que mélodiques, et ces leads entêtants vont vous hanter pendant longtemps ! "Underneath The Scars" confirme l’approche plus moderne du son du groupe, avec un groove incroyable et cette touche de rage permanente. Le headbang deviendra obligatoire pour "Focused To Destroy You", un titre vindicatif qui laisse place à des éléments planants autant qu’à la puissance brute. Les musiciens se déchaînent tout en gardant cet aspect mélodique. Le tempo ralentit pour "The Way Back Home", un titre plus calme mais tout aussi écrasant, qui nous offre une atmosphère enchanteresse. Les leads s’insèrent à merveille dans ce mur sonore qui accélère par moments. Attention au break.

On repart dans ce mélange entre mélodies et hargne pour "Stitches", un morceau qui semble piocher dans le djent. Le refrain est encore une fois accrocheur au possible, et vous l’aurez en tête en une seule fois. Plus sombre, "Defiant" joue à la fois sur la vitesse, mais également des parties plus techniques, surtout au niveau de la guitare. La base reste grasse et lourde, et le chant apporte cet élément caractéristique du groupe. Changement d’ambiance pour la mélancolique "Icarus Falling" et son introduction au clavier. Le morceau est sublime, et vous glacera le sang en un rien de temps, transposant cette somptueuse mélancolie jusque dans les riffs les plus bas. Cette partie centrale est un véritable coup dans le ventre. Dernier morceau, "When It’s Over" nous propose une introduction plutôt calme avant de renouer avec ces sonorités mélodiques et entraînantes qui se posent sur cette base lourde.

Loin de se reposer sur leurs lauriers, Kataklysm surprend encore. A cette base de death mélodique prenante, "Unconquered" apporte des sonorités nouvelles, des riffs froids, sombres, de la mélancolie, mais conserve toujours cette rage. Vous serez conquis.


Matthieu
Octobre 2020




"Meditations"
Note : 18/20

Attendu comme le messie, et très loin d’être aussi fade que l’hostie, le nouvel album de géants québécois Kataklysm est arrivé. Le treizième album de “Northern Hyperblast” (le nom que le groupe donne à son death mélodique) s’appelle "Meditations", et il va probablement vous faire entrer en transe. De leurs débuts en 1991, il ne reste que Maurizio Iacono (bassiste de 1991 à 1998, puis chanteur depuis 1998) et Jean-François Dagenais (guitare). Stephane Barbe (basse) les rejoint en 1998, et le dernier arrivé est Olivier Beaudoin (batterie). Ensemble, ils parcourent les scènes mondiales pour déverser leurs riffs assassins, sous le nom de Kataklysm ou bien celui d’Ex Deo , le side-project qui les réunit tous. Mais revenons à "Meditations", tabarnak !

On commence fort avec "Guillotine", un single déjà bien connu des fans. Plutôt court, la rythmique est également très directe. Le chant de Maurizio colle toujours à la perfection aux riffs mélodiques et bourrés d’harmoniques de ses camarades, et les Québécois dévastent tout sur leur passage. Que ce soit lors du break un peu dissonant où lors des refrains, rien ne peut résister à la puissance qu’ils déversent. Un autre single que les fans connaissent déjà sur le bout des lèvres, "Outsider" est également porteur d’un message fort pour son public. Celui de persévérer, et d’avancer peu importe ce qui se passe, le tout sur une rythmique très entraînante. Le groupe ne s’arrête pas là puisqu’il enchaîne avec "The Last Breath I'll Take Is Yours". Ce nouveau morceau est un peu plus lourd que les précédents, mais également beaucoup plus moderne. S’il peut rebuter à première vue, le death mélodique de Kataklysm est très clairement présent même si le son semble avoir rajeuni.

On repasse à un titre assez court avec un chant guttural mystique et une basse lourde à souhait dès le début. Le groupe ose s’aventurer dans des contrées inhabituelles, mais le mélange séduit autant qu’il donne envie de ravager la fosse. "Born To Kill And Destined To Die" et ses harmoniques ravageuses prendront la relève avec un break qui pourrait sembler désordonné, mais qui permet de se masser la nuque pour la déferlante qui va suivre. Car en effet, "In Limbic Resonnance" ne fera pas de quartier. Un blast sauvage, une rythmique furieuse et une guitare lead tranchante à souhait. Si vous vous en êtes remis, vous pourrez toujours headbanguer tranquillement sur "And then I Saw Blood", un titre plus calme mais non moins entraînant, qui est parsemé de petites harmoniques sanglantes.

"What Doesn’t Break Doesn’t Heal" prend le relais avec une guitare dissonante qui laisse au chanteur le temps de préparer sa voix puissante. Ajoutez à cela une bonne dose de double pédale et de palm mute, et vous avez toutes les raisons du monde d’apprécier ce titre. Encore une fois plus lente, mais tout aussi savoureuse, "Bend The Arc, Cut The Cord" réveillera le headbanger qui sommeille en vous, avec une rythmique diablement efficace bourrée de mélodie. Si j’ai hâte d’entendre ce titre en live, j’espère également pouvoir écouter "Achilles Heel" depuis une fosse remplie de metalheads. Le dernier titre, qui est également le plus long, mêle à la perfection riffs planants et rythmique lourde.

Alors que Kataklysm est considéré depuis longtemps comme une valeur sûre de la scène death mélodique, le groupe ne cesse de nous surprendre en sortant des albums d’une qualité exceptionnelle à chaque fois. Leur retour au Hellfest ainsi que sur les routes européennes cet automne me ravit, et vous pouvez être certains que je serai de la partie !


Matthieu
Juillet 2018




"Of Ghosts and Gods"
Note : 15/20

Il y a certains groupes avec lesquels j'ai grandi et que je suis toujours content de retrouver, même si je sais qu'avec le temps va tout s'en va. Les années défilent, les rides apparaissent, les problèmes d'érection surgissent, et surtout l'inspiration s'estompe. Il y a peu de temps, c'était au tour de Soulfly d'entrer dans cette catégorie, avec un album juste correct, mais qui ne m'a pas déplu pour autant. Aujourd'hui, c'est le retour de Kataklysm que l'on fête, avec "Of Ghosts and Gods".

Tout comme le groupe précédemment cité, nos amis Canadiens de chez Nuclear Blast peuvent toujours compter sur un gros budget et un bel entourage afin de leur assurer une production très propre. En effet, l'album, enregistré aux quatre coins de l'Amérique du Nord, a été mixé par Andy Sneap (Megadeth, Amon Amarth, Testament), et la voix de Maurizio Iacono a été enregistrée aux côtés de Mark Lewis (Cannibal Corpse, DevilDriver, Whitechapel). On peut d'ailleurs tout de suite en profiter pour souligner la clarté de cette voix, surtout pour du death venant d'un groupe qui arrive bientôt à ses 25 ans de carrière. Côté line-up, signalons l'arrivée en 2014 d'Olivier Beaudoin (Neuraxis, Belphegor, Eternal Burden) à la batterie, qui apporte un véritable plus à la formation, grâce à une grosse caisse bien plus lourde et imposante que ce à quoi le groupe nous avait habitué dans le passé.

À part ça, que vaut ce douzième album ? Loin d'être mauvais, mais sans surprise. Après le virage quelque peu (trop ?) mélodique du groupe il y a une dizaine d'années, le pire était à craindre. Pourtant, je m'y suis habitué, donc loin du choc, je fais avec, et l'écoute reste tout à fait agréable. Je pourrais comparer ce son à du Six Feet Under plus propre, du Amon Amarth non viking, ou encore du Hypocrisy beaucoup moins technique et brutal. Car c'est ça qui manque cruellement à "Of Ghosts and Gods", un peu plus de technique et de violence, pour compléter un album parfois trop vide. La plupart des 10 morceaux dépasse les 4 minutes, alors sans brutalité intense ni technique de très haut niveau, on s'ennuie parfois un peu. Prenez par exemple "The Black Sheep" (deuxième piste), qui met déjà quelques longues secondes à se lancer, mais qui ralentit déjà à peine une minute après son commencement. Clairement, on sent un énorme manque d'inspiration sur certains passages, je ne vois pas d'autre d'explication. Elle est bien loin l'époque du divinissme "Shadows & Dust", j'avoue...

Au final, Kataklysm ne m'a pas déçu, et il faudra faire bien pire pour me faire abandonner ce groupe. Néanmoins, les moins fans auront beaucoup de mal, et trouveront sûrement pas mal de défauts qu'ils jugeront impardonnables, notamment quand on les met en balance avec la technicité ou la brutalité que l'on retrouve chez d'autres formations. Enfin, Kataklysm est loin d'être mort, et il n'est jamais trop tard pour redresser le tir. Un éventuel gratteux futur pourrait peut-être apporter sa pierre à l'édifice, qui sait...


Grouge
Septembre 2015




"Waiting For The End To Come"
Note : 13/20

Onzième album des Québécois, dans la continuité de la trilogie "In The Arms Of Devastation", "Prevail", "Heaven's Venom" à savoir, un death metal massif et mélodique, emprunté à toutes les branches du genre, particulièrement celles de la scène suedoise. Sans remuer le couteau dans la plaie, on est bien loin de leurs premiers assaults bien brutaux et bien barrés... "Waiting For The End To Come" aurait plutôt l'air d'une marche de vieil ours mal léché un jour de printemps, que celle d'un loup affamé un soir d'hiver.

Le savoir-faire et l'efficacité de Kataklysm ne sont pourtant plus à prouver et les chansons s’enchaînent ici avec une maîtrise parfaite, le plus souvent en mi-tempo mais construites pour une grande majorité sur une même structure (ce qui rend l'ensemble assez monotone). Pourtant, le premier morceau "Fire" démarre fort !! Une intro typée black énigmatique laisse la place à un bon gros riff graisseux, un blast à tout va et ce chant de Maurizio Iacono toujours aussi profond et puissant. On sent bien que dans le choix du refrain, le placement de la mélodie (Jean-François Dagenais toujours à son aise pour écrire de belles lignes), tout est calculé pour la scène. "If I Was God" est clairement calibré pour être repris à l'unisson par la foule, tout comme "Like Animals" au groove assez core. S’enchaîne l'excellent "Kill The Elite" qui vaut bien par son lyrisme guerrier et sa mélodie à la fois directe et tranchante (même si elle semble avoir déjà été entendu via Arch Enemy, Dark Tranquillity et compagnie). Toutefois, Kataklysm donne parfois l'impression de bouffer à tous les râteliers dans le but de réaliser un "metal-total", ça marche souvent... ou pas, notamment dans l'utilisation de certains gimmicks issus du harddore (jump-core) qui casse, voire annule la dynamique mélo d'un "Under Lawless Sky", ou encore du pénible "The Promise".

Pas désagréable du tout, mais servi par une production trop froide et mécanique, "Waiting For The End To Come" sonne plus comme un alibi à retrouver la scène le plus vite possible, qu'à un nouveau départ. Les Québécois connaissent bien les rouages du genre, savent ce qui fait réagir les foules et en usent peut-être de trop, de manière convenue pour un rendu finalement très académique.


Boris
Janvier 2014




"Heaven's Venom"
Note moyenne : 14/20

Voilà un nom qui va parler à beaucoup de monde, bah oui Kataklysm a quand même bien explosé ces dernières années. Et c’était amplement mérité puisqu’ils nous avaient pondu quelques très bons albums de brutalité mélodique dirons nous. Bon il faut aussi que le groupe cartonne en live pour que la sauce prenne vraiment, et à ce niveau on n’a pas à se plaindre avec eux.

Mais malgré une série de bonnes galettes la déception a pointé son nez avec le dernier album du groupe en date, j’ai nommé "Prevail". On s’est retrouvé avec un Kataklysm amoindri, beaucoup plus soft et mélodique qu’avant. Et je vous préviens tout net que si vous n’avez pas aimé cet album vous n’aimerez sûrement pas ce "Heaven's Venom" parce qu’il est exactement dans la même veine. A savoir que le groupe a abandonné son brutal death mélodique pour ne garder que le mélodique et remplacer le death par le thrash en gros. Si vous cherchez les fameux blasts de l’époque pas la peine de vous ruiner les tympans vous n’en trouverez pas des masses. C’est du mid tempo que vous allez trouver ici la plupart du temps, nos Québecois ont préféré jouer sur la lourdeur plutôt que sur la destruction pure et simple.

Alors bon les riffs sont sympa et certaines mélodies aussi, on n’a rien de vraiment mauvais sur ce dernier rejeton. Mais bon on a quand même l’impression d’avoir affaire à un Kataklysm sous tranxène, ou alors les membres du groupe ont pris un coup de vieux fulgurant. C’est peut être venu d’une volonté de ne pas tourner en rond car il est vrai que la recette appliquée aurait pu vite devenir lassante si elle avait été répétée ad vitam. Mais la transformation depuis "Prevail" est quand même assez étonnante, on passe d’un groupe qui maniait très bien l’alternance blast / mélodie à un groupe qui a oublié la moitié des ingrédients en route.

Bon je ne leur reproche pas leur évolution, il est tout à fait normal que la musique d’un groupe quel qu’il soit finisse par subir des changements au fil du temps. Mais là on a l’impression que le groupe est capable de faire mieux, qu’il n’est pas inspiré et qu’il s’est mis en pilotage automatique. Kataklysm avant était reconnaissable entre mille, on savait tout de suite qui on était en train d’écouter. Avec ce "Heaven's Venom" c’est déjà moins évident de mettre le doigt dessus tant l’album pourrait se perdre dans la masse de tous les groupes dans le genre qui ont tendance à débarquer à tous les coins de rue ces dernières années. D’ailleurs c’est peut être une impression mais dans un autre genre le morceau "Hail The Renegade" m’a presque fait penser à du Hypocrisy période soft.

Maintenant il y a peut-être aussi le projet de Maurizio, Ex Deo, qui a pu déteindre là-dessus je ne sais pas. En tout cas c’est certain que la déception générale ne va pas disparaître avec cette galette. Encore que même si ce n’est pas l’album le plus inspiré du groupe il faut reconnaître que ça risque de faire un minimum d’effet en live. C’est quand même relativement accrocheur et les occasions de secouer la crinière ne devraient pas manquer. Il y a des passages bien lourds qui devraient passer tout seuls sur scène, mais le contraste entre les morceaux des deux périodes différentes risque d’être assez saisissants. J’ai vraiment l’impression que le groupe a cédé à la facilité, leur personnalité a disparu et c’est quand même dommage de voir un groupe si reconnaissable tomber dans la masse.

Donc voilà quoi, l’album n’est pas totalement mauvais mais pour du Kataklysm j’attends beaucoup plus que ça. Alors certains penseront que je suis peut être trop sévère mais c’est comme dans tous les domaines, quand quelqu’un vous habitue à de bons résultats on est toujours surpris et déçu de le voir subir une baisse de régime et on s’attend à ce qu’il reste toujours au même niveau. Résultat des courses si "Prevail" vous a plu vous devriez pouvoir apprécier "Heaven's Venom", dans le cas contraire je vous invite à ressortir les anciens albums du groupe.


Murderworks
Août 2010
Note : 12/20

Plus ça va et plus on critique Kataklysm, surtout en France, mais c'est un peu normal car le public Français est le plus difficile à satisfaire, le public Français est très nombriliste, le public Français trouve souvent que des chefs d'oeuvre sont des bouses quand la planète entière trouve le contraire et le public Français aime aussi souvent de la grosse daube en mettant ça sur un piédestal alors que le reste du monde déteste... C'est le public Français... Tellement de gens bavent sur Dimmu Borgir, tellement de gens bavent sur Cradle Of Filth, alors qu'ils ne sont pas capables d'écrire une seule ligne de musique... Enfin , je n'ai pas envie de me faire l'avocat des groupes, tant pis pour ceux qui disent que tout est de la merde... Moi Kataklysm a pris un virage mélodique depuis un moment, et je trouve ça pas mal du tout, même si cela n'a absolument plus rien à voir avec "Sorcery" ou "The Mystical Gate Of Reincarnation", j'aime beaucoup la musique de Kataklysm. C'est clair que le brutal death des débuts est bien loin derrière, on ne reconnaît plus ce qu'a pu faire le groupe au départ, mais cette orientation me va également. Au final pour moi, dans leur discographie, il n 'y a que "Victim Of This Fallen World" qui me pose problème autant musicalement que visuellement pour la pochette. Mais à part ça Kataklysm reste un groupe extrême, maintenant, mélodique mais extrême..

Alors pour ce nouvel album, je ne suis absolument pas déçu, il est exactement dans la continuité de "In The Arms Of Devastation" et de "Prevail". D'ailleurs quand on y regarde de plus près , vous constaterez que les pochettes de ces trois albums sont très similaires. Il s'agit de l'oeuvre de JP Fournier artiste bien connu de tous, j'ai la nette impression que Kataklysm va nous sortir une petite série de pochettes avec cette bête en figure traditionnelle comme Iron Maiden, Gamma Ray, Megadeth ou encore Helloween l'ont déjà fait. Mais dans un style plus brutal on a surtout Sinister qui avait fait ça avec "Hate" ou "Bastard Saints". Enfin en tous les cas Kataklysm vient avec un nouvel album pêchu,et agressif.

On retrouve ces roulements de batterie intenses et hyper calés avec un morceau comme "Faith Made Of Shrapnel", très proche des titres qu'il y avait sur "Prevail". Kataklysm ne cherche définitivement plus à être forcément brutal, ils recherchent plutôt l'efficacité dans la mélodie agressive. Les premiers morceaux de cet album sont quasiment death mélodique. Sur "A Soulless God" ou "Determinated", ça me rappelle un peu, des groupes comme A Canorous Quintet ou Ablaze My Sorrow et Gates Of Ishtar pour les parties plus mélodiques et dans les harmonies de guitare, sauf que Kataklysm arrive à garder un rythme effréné, presque rouleau compresseur. La voix de Maurizio y fait pas mal également. Il arrive à donner un style très brutal à sa voix et quand le passage impose une montée presque black, il s'envole littéralement. Les bonnes parties mi-tempo des morceaux ,n'en n'oublient jamais de rester brutales sur la batterie et sur la violence de l'impact. C'est un album très très proche de "Prevail", on retrouve des passages brutaux , des batteries très similaires à l'album précédent, on pourrait presque dire que si "Prevail" avait été un double album "Heaven's Venom" en serait la deuxième partie. Les Canadiens nous pondent des morceaux efficaces, un solo de basse sur "Hail The Renegade" bien amené dans le morceau, des rythmiques qui avancent sans faire de prisonniers.

Evidemment les mauvaises langues diront qu'ils tournent en rond, que leur musique est vendue parce qu'ils ont exploré un mouvement trop mélodique. Mais dans l'absolu, mettez vous le bien profond !!! Kataklysm est plus fort que jamais, c'est justement c'est riffs mélodiques sur des thèmes quand même death qui font que le groupe réussi à créer une osmose accrocheuse dans un style bien défini. Le son est plus que bon, dès qu'un passage brutal est fini, on enchaine sur des vocaux presque black et des harmonies qui s'envolent pour revenir sur une rythmique plus basique. La recette est bonne même si elle a été utilisé pour son prédécesseur. Le plus flagrant c'est sur "At The Edge Of The World", là Kataklysm se détache complètement de son étiquette brutal death pour définitivement enfoncer le drapeau dans les terres du death mélodique. Mais un death metal plus hybride que le mélo death classique, pas d'influence suédoise mais juste un influence kataklysmique tout simplement. Alors je récapitule :
Kataklysm j'adore.
Leur discographie, j'adore.
Les derniers albums j'adore.
Ce nouvel album, j'adore.
La voix de Maurizio, j'adore, leur facette mélodique j'adore, leur son, j'adore... C'est clair ou je fais un dessin ? Bon le seul point négatif, c'est que je ne suis pas trop fan de leur pochette à répétition, tout le temps le même truc, c'est surtout pour Maiden ou Gamma Ray, après les autres groupes de la planète, faut se renouveler...


Arch Gros Barbare
Septembre 2010
Note : 16/20


Conclusion
Le site officiel : www.kataklysm.ca