Le groupe
Biographie :

Karnivool est un groupe de rock progressif / metal progressif australien formé en 1997 à Perth en Australie-Occidentale. Il est actuellement composé de : Andrew "Drew" Goddard (guitare / chant), Mark Hosking (guitare / chant), Steve Judd (batterie), Ian Kenny (chant) et Jon Stockman (basse). Karnivool sort son premier album "Themata" en 2005, puis c'est au tour de l'album "Sound Awake'" de sortir en 2009 chez Cymatic Records. Après plusieurs tournées, Karnivool revient avec l'album "Asymmetry" pendant l'été 2013 chez Density Records / Cymatic Records.

Discographie :

1999 : "Karnivool" (EP)
2005 : "Themata"
2009 : "Sound Awake"
2013 : "Asymmetry"


Les chroniques


"Asymmetry"
Note : 17/20

A dire vrai, j'avais souvent croisé le nom de Karnivool sans jamais vraiment y prêter attention... ce nom ne m'inspirait qu'une vulgaire tambouille de ska / funky / metal voire au mieux quelque chose à la Insane Clown Possee... Du coup, les albums se succédaient depuis maintenant plus d'une dizaine d'années sans que j'y jette une oreille et cela aurait pu continuer jusqu'à ce que je reçoive ce nouvel album "Asymmetry".

- "Tu verras ça va te plaire c'est un mélange de rock metal progressif" me disait l'ami Arch Gros Barbare.

- C'est pas une connerie festive groovy funky ça ???… Ben avec un nom comme ça... bon je te fais confiance. Dès les premières mesures de "Aum", effectivement c'est pas le carnaval de Rio, mais plutôt une atmosphère à la Sigur Ros, planant, tout en douceur avec ce chant si particulier qui fait leur identité. Mais ce n'est qu'une intro, les choses sérieuses commencent avec "Nachash". Basse vrombissante, rythmique Kornienne, chant soigné et tout aussi singulier à la Maynard Keenan (Tool), le titre vagabonde de rock en metal de manière décomplexé. Intéressant. Et ce n'est pas la suite qui me contredira, "A.M War", "We Are" plus complexe, comme si chaque musicien se la jouait solo pour en arriver pourtant à une véritable alchimie. Jamais avare de dissonances, de coups tordus dans ses structures, Karnivool arrive pourtant à rester mélodique et planant notamment grâce au chant de Ian Kenny qui veille sur chaque titre tel un chaman.

Sur les traces d'un Tool ou encore d'un Mars Volta, Karnivool flirte plus volontiers avec la chaleur d'une pop haut de gamme que ces contemporains. A l'instar d'un "Eons" et son refrain à la Posies ou encore les sublimes et très accessible "Eidolon" (qui lorgnerait parfois du côté de Sting) et "Float".

Au fil des écoute, ce "Asymmetry" s'avère à la fois complexe et très attachant, beau et tortueux. En jetant une oreille sur les précédents albums, j'ai été scotché par la richesse des précédents albums, particulièrement "Sound Awake", l'esprit second degré parfois sympathique quand je suis tombé sur le titre "Roquefort" entre autres. Bref, pour en revenir à "Asymmetry", l'album est agrémenté d'un excellent DVD "Live At The Forum" contenant 10 titres.


Boris
Décembre 2013




"Sound Awake"
Note : 17/20

Entre rock progressif, rock pop et rock indépendant, Karnivool est un nom qui est relativement inconnu dans le monde du rock et du metal. Je pensais que je n'avais rien à faire avec ce genre d'album, sentiment bien erroné car c'est un joyau de musicalité que nous avons là. Pourtant ce deuxième album sorti déjà depuis bientôt deux ans, n'a pas défrayé la chronique interplanétaire.

Le coeur, l'âme, l'essence de toute existence a été placé dans cet album. Immédiatement avec "Simple Boy" on pénètre dans une dimension unique et interactive. De la mélodie planante aux rythmiques boostées, Karnivool arrive à conquérir l'auditeur , grâce à une écriture rudement exceptionnelle. On reste évidemment dans un registre plus rock progressif que dans le metal, mais les guitares sont magiques et l'ambiance qui ressort de ces 11 titres, suscite une intérêt grandissant à chaque minute d'écoute et l'on s'aperçoit du grand talent de ces Australiens.

La voix de Ian Kenny dirige formidablement les mélodies splendides construites par des guitares parfois funky, et une basse pleine de graillon écorché aux contours groovy. Si les influences qu'on leur prête à savoir Tool, sont véritablement avérées, ici Karnivool impose son style et le fait avec brio. Sorti tout de même en 2009, ce n'est que maintenant que la promotion de ce petit bijou nous arrive, et alors qu'on se plait à apprécier les chansons de Muse qui comble la plèbe planétaire, Karnivool semble annoncer un avenir musical original et hautement bien écrit qui dépasse largement le talent des Anglais.

Il faut arriver à "New Day", titre qui se démarque des deux premiers par sa longueur, pour découvrir une facette progressive extrêmement riche, qui fait passer le Anathema d'aujourd'hui pour de la gnognotte de marché. Et si les errances en apesanteur de "New Day" peuvent nous libérer considérablement l'esprit, les agressions de "Set Fire To The Hive" ou encore "The Caudal Lure" nous remettent les idées en place pour ne pas oublier que le style reste malgré tout dans le rock, celui qui fait avancer les choses, celui qui donne envie de s'ériger contre tout système aseptisant la volonté de tout un chacun.

Un peu conçu comme les chansons que pouvaient nous écrire le groupe français Nihil, avec cette approche spatiale, Karnivool a construit ici un formidable album dans tous les sens possibles du terme. Les émotions se font légion et des morceaux comme "Umbra" avec cette amertume dans la rythmique, ou encore la très pop "All I Know" et la profonde "Illumine" font de ce "Sound Awake" ce que le sel fait avec nos papilles. C'est un exhausteur de goûts, il arrive à nous faire ressortir toutes les émotions, les sensations, les impressions, les humeurs et les état d'âme que sais-je, dont nous avons besoin pour ressentir l'apaisement de l'esprit. L'écoute devient le lien solide qui nous tient en osmose avec Karnivool, et l'on voyage serainement jusqu'aux derniers titres de l'album. Deux chansons "Deadman" et "Change" qui prouvent que les Australiens sont bien meilleurs dans les titres dépassant les dix minutes, qu'ils sont bien plus productifs en idées progressives sur des morceaux leur laissant le temps de faire évoluer leur talent.

Alors nous résumerons pour dire simplement que "Sound Awake" est une grosse claque qui ne peut pas passer à côté de vos oreilles, ce serait que gâchis que de rater un tel album. Si la plupart des signatures de majors pouvaient être de la trempe de Karnivool, on serait beaucoup moins regardant quand à la dépense que l'on veut investir dans leurs productions c'est certain...


Arch Gros Barbare
Février 2011


Conclusion
L'interview : Ian Kenny

Le site officiel : www.karnivool.com.au