Le groupe
Biographie :

Karkaos est un groupe de melodeath / metalcore québécois formé en 2009 et actuellement composé de :  Eddy Levitsky (basse / Bane, Hollow), Justine Ethier (batterie / Blackguard, ex-Profugus Mortis, Antiqva), Samael Pelletier (guitare), Vincent Harnois (guitare), Sébastien Belanger-Lapierre (claviers) et Viky Boyer (chant). Karkaos sort un premier EP, "In Burning Skies", en Octobre 2011, l'occasion de faire des concerts avec Into Eternity, Enslaved, Unexpect et Unleash The Archers. Après quelques changements de line-up, le groupe retourne en studio pour enregistrer son premier album, "Empire", qui voit le jour en Mars 2014. Après de nouveaux changements de line-up, le deuxième album, "Children Of The Void", sort en Mai 2017.

Discographie :

2011 : "In Burning Skies" (EP)
2014 : "Empire"
2017 : "Children Of The Void"


Les chroniques


"Children Of The Void"
Note : 19/20

Un cover art plutôt sympathique, une introduction d’album symphonique, ce qui pointait en direction d’un nouveau groupe de power metal avec en avant-plan une chanteuse est immédiatement poussé du revers de la main dès l’écoute des premières notes de "Skymaster" et l’identité du groupe ne fait plus aucun doute. On a affaire ici à une solide formation deathcore mélodique de haut niveau, malgré seulement deux albums à son actif, qui plus est, venant directement de mon coin de pays, Montréal, Québec, Canada. Et qui donc est vraiment ce Karkaos qui m’a littéralement coupé le souffle à première écoute ?

On parle ici d’un groupe indépendant qui ne possède en rien les moyens d’un Arch Enemy, mais qui parvient à produire un album aux saveurs death / black / avant-garde (rien de moins) porté par une production complètement incroyable, de par sa puissance, son côté épique, dramatique et théâtral, le tout enveloppé dans un voile orchestral plus qu’assumé. C’est immense, ça sonne comme une tonne de briques. Il y avait fort longtemps que je n’avais été autant abasourdi par la musique d’un groupe nouvellement venu sur la scène. Ce moment unique est plus que chérissable pour un vieux routier comme moi qui croît avoir tout entendu.

Me rappelant sans gêne deux de mes groupes favoirs, Unexpect et Into Eternity, Karkaos vient jouer dans la cours des grands, la tête haute d’une arrogance et d’une confiance en soi plus qu’assumées. Ce que j’apprécie le plus avec ce groupe, c’est le soin qui fut apporté dans la construction des morceaux. Rien n’y est laissé au hasard, aucune fioriture inutile, chacune des pièces frappant droit au but. "Tyrant", combinant au passage du death, du black, des passages calmes et mélodiques ainsi que de l’agression à l’état pur et des blast beats directement venus de l’enfer, fera saliver d’envie les plus difficiles des amateurs du genre.

Sans faire dans les comparaisons futiles, il serait malhonnête de faire abstraction de l’éléphant présent dans la salle, et j’ai nommé The Agonist. Certainement, les deux formations ont beaucoup en commun, mais je dirais que Karkaos tend plus vers un côté plus orchestral, proche parfois du black metal (nous sommes tout de même à des lieux d’un Dimmu par exemple) que ne se permet pas The Agonist. Karkaos possède un sens inné du grandiose, et ne craint pas du tout d’exposer le tout dans d’imposantes atmosphères ténébreuses, sans lésiner sur le côté mélodique de l’ensemble. Faites-vous plaisir avec le refrain de la pièce éponyme de l’album pour saisir totalement ce que j’avance dans cette chronique.

La combinaison mainte et mainte fois utilisée d’une chanteuse ultra mélodique et d’un chanteur "death" réussi fort bien au groupe, et vient encore une fois démontrer le talent de Karkaos à pondre des chansons adroitement peaufinées. J’adore et respecte tout groupe qui démontre clairement combien il prend au sérieux le processus créatif ayant mené à une œuvre plus qu’aboutie. Ne laissez pas les multiples influences mentionnées dans cette chronique vous guider dans votre interprétation de la musique de Karkaos. Laissez-vous plutôt surprendre comme je le fus.

Je ne donne jamais de note parfaite. Pour moi, cela serait comme consacrer un album à titre de classique instantané, ce qui m’apparaît impossible. Par contre, il n’est pas interdit de croire et de rêver que je sois en présence d’un futur classique du genre. C’est dire combien je fus impressionné par cet excellent "Children Of The Void" et je ne suis qu’enthousiaste et fébrile à l’idée d'en entendre plus de Karkaos dans le futur.


Mathieu
Juin 2017




"Empire"
Note : 16/20

Nos amis québécois de Karkaos nous proposent un nouvel album intitulé "Empire". Avant même d'en avoir écouté un extrait, on ne peut passer à côté de cet album. Tout simplement parce que l'artwork est très tape-à-l-oeil dans la mesure où il attire le regard, et la curiosité. En effet, il est très original, très précis et très joli. Alors du coup, ça nous donne envie de découvrir ce qui s'y cache à l'intérieur. Tout d'abord, nous pouvons entendre une assez courte intro, portant le nom de l'album et qui rappelle de près comme de loin à la célèbre musique de Pirates des Caraïbes. D'une part par son orchestration, mais également par ses crescendos qui font monter le suspense. Ca rappelle aussi des influences symphoniques et au final, le tout nous fout la boule au ventre et donc pour une mise en condition, c'est vraiment très prenant. L'intro s'arrête cependant un peu trop net, ce qui est un peu dommage car elle aurait pu s'achever sur un descrendo bien sympathique. Mais qu'importe, puisque c'est ce qui suit, qui nous importe le plus.

La première chanson "Leap Of Faith", démarre plutôt pas mal. L'instrumental est cool et les mélodies sont sympathiques... jusqu'à l'arrivée du chant. Personnellement, je trouve que ce chant grave ne va pas du tout avec la musique. Ce chant ne correspond tout simplement pas à ce style musical. Et du coup, ça perturbe l'audition, et l'appréciation. Je précise que ça ne fait que perturber car heureusement, le chant "clair" rattrape le coup. Cela sauve la chanson, et carrément le style musical du groupe. On peut également entendre la présence d'un choeur féminin au cours du morceau, ce qui met bien en évidence le fait que le groupe se soucie de l'orchestration qui a l'air d'être très importante chez eux. Je le répète, musicalement c'est super. La seule ombre au tableau reste le chant (et ce même si c'est une femme qui chante les deux tonalités, elle est carrément mieux en voix "claire"). La façon dont s'enchaîne l'autre titre "Depths Of Madness" permet de soulever un lien entre celui-ci et le précédent, comme s'il s'inscrivait dans la continuité. Cette impression est permise par le fait que ce second morceau mélodique se rapproche de l'autre, musicalement parlant. On pourrait presque penser à un album-concept. Est-ce qu'il raconte une histoire, ça il faudrait le demander au groupe, mais en tout cas il y a une logique évidente entre les morceaux, un lien fort entre eux. Ou alors c'est le groupe qui compose tout le temps la même chose mais bon, cela m'étonnerait fort quand même.

Pour revenir au chant, celui-ci est vraiment très surprenant. Tantôt il est grave à la façon growl voire grind parfois, tantôt il est "clair" mais en restant dans une tonalité assez basse pour une voix féminine et parfois il vire au chant metalcore, comme cela peut-être le cas dans le morceau "The Condemned". Vraiment, c'est assez surprenant qu'une femme puisse autant varier sa voix. Et du coup, ça la rend totalement originale et unique. Alors même si je ne suis pas toujours fan de sa voix, rien que pour ses capacités, je la félicite ! Les musiques continuent de s'enchaîner, jusqu'à "Dusk". Il s'agit en fait d'un interlude. Précédemment je parlais d'un éventuel concept, et là l'interlude ne peut que confirmer ce que je pensais. En tout cas la leur est la bienvenue. Un petit sample qui rappelle celui de l'intro, et hop c'est parti pour nous replonger au coeur de l'album, car on commencait sérieusement à s'en éloigner vers la fin... Et donc du coup, on reprend de l'attaque avec "Fallen Empire". Ca y est, on est de nouveau chaud, alors autant en profiter. C'est d'ailleurs un morceau assez lourd qui doit sûrement bien envoyer en live ! "Awaiting The Clock's Last Turn" est vraiment la chanson qui confirme que le chant clair serait bien mieux s'il était dans une tonalité plus aiguë. Là vraiment, ça aurait eu du charme, et ça aurait rendu la chanson quasi parfaite. Alors autant physiquement la chanteuse est féminine, mais elle devrait l'être un peu plus dans son chant. Ca serait vraiment un plus pour le groupe.

Enfin, l'intro du dernier morceau nommé "Eden" est vraiment parfaite pour annoncer le dernier de l'album. Elle reprend l'esprit de la première intro, et de tout le concept. Et puis elle a des sonorités qui marquent vraiment le final. C'est une très belle conclusion à mon goût et cette finition est digne d'un album mais également d'un live, d'autant plus que toute la chanson reste dans cette optique. C'est donc une très belle chanson qui dure tout de même pas moins de 8 minutes ! Donc oui cet album démarre bien et finit bien. Oui, il a quelques imperfections à corriger, mais oui, l'artwork confirmait dès le départ que l'album tout entier serait une merveille. Il y a de l'originalité et du potentiel chez Karkaos. Maintenant il faut voir ce que tout cela donne sur scène.


Cassie
Avril 2014


Conclusion
L'interview : Vincent Harnois

Le site officiel : www.facebook.com/karkaos