Le groupe
Biographie :

Junius est un groupe de post-rock américain (Massachussetts) formé en 2003 et signé chez Prosthetic Records. Composé de Joseph E. Martinez (guitare / chant), Mike Repasch Nieves (guitare / claviers), Joel Munguia (basse) et Dana Filloon (batterie), le groupe a sorti plusieurs EPs, albums et split. Depuis sa signature chez Prosthetic Records, le groupe a sorti "Reports From The Threshold Of Death" en 2011 et "Eternal Rituals For The Accretion Of Light" en 2017.

Discographie :

2004 : "Forcing Out The Silence" (EP)
2006 : "Blood Is Bright" (EP)
2007 : "The Fires Of Antediluvia" (EP)
2007 : "Junius"
2009 : "The Martyrdom Of A Catastrophist"
2011 : "Reports From The Threshold Of Death"
2014 : "Days Of The Fallen Sun" (EP)
2017 : "Eternal Rituals For The Accretion Of Light"


Les chroniques


"Eternal Rituals For The Accretion Of Light"
Note : 16/20

Si Junius n'est pas le groupe qui fait le plus de vagues, ses albums sont d'une qualité constante et les amateurs de metal à tendance post-quelque chose ou tout simplement de mélodie feutrée et planantes savent de quoi je parle. Le groupe revient donc avec "Eternal Rituals For The Accretion Of Light" et ne change pas son fusil d'épaule.

Si sa musique ne change pas de style, Junius affine par contre continuellement sa formule, ce nouvel album évolue toujours dans un metal qui navigue entre les derniers Katatonia, le post-metal en général et Deftones en gros. Une musique planante, belle, mélodique et résolument sombre dont même le chant peut parfois rappeler Chino Moreno. "March Of The Samsara" ouvre toutefois l'album avec des riffs et des sonorités un peu plus dures que d'habitude, les mélodies se font plus plombées et pesantes, presque malsaines. Les lignes de chant sentent par contre le Robert Smith à plein nez et ce premier morceau est globalement assez inquiétant. C'est d'ailleurs un constat que l'on pourrait appliquer à l'album entier, un côté plus sombre et plus dur, des ambiances moins lumineuses et si le chant rappelle toujours Deftones à plusieurs reprises, Junius se fait ici plus rampant. Ce n'est pas forcément une évolution définitive puisque cet album clôt une trilogie conceptuelle entamée avec les deux précédents opus du groupe, nous ne sommes donc pas à l'abri d'une surprise pour la prochaine fois. "Eternal Rituals For The Accretion Of Light" est en tout cas une fois de plus d'une qualité incontestable et propose un voyage dépaysant même si celui-ci passe cette fois par des contrées moins accueillantes. Le savoir-faire du groupe fait que l'on est embarqué très vite dans l'univers créé ici et que l'on termine les quarante-six minutes un peu sonné, la tête encore dans les nuages après ces dix morceaux immersifs et évocateurs à souhait.

Les ambiances éthérées voire sensuelles ont donc laissé la place à plus de dureté, un climat plus chargé et un ton général plus sombre. Pour le reste, la recette de base est la même, on reconnaît sans problème la patte du groupe et la qualité est toujours là. Niveau production, on retrouve là encore un gros son, clair, puissant et chaud, parfaitement adapté au style pratiqué. "Eternal Rituals For The Accretion Of Light" risque éventuellement de dérouter certaines personnes par ses ambiances inhabituellement dures pour le groupe mais si vous prenez la peine de multiplier les écoutes, vous retrouverez vos marques sans problème et vous rendrez compte que si la forme a légèrement changé, le fond est le même. On ressent toujours les mêmes influences, le chant est reconnaissable très vite mais l'univers dépeint n'est plus tout à fait le même. Comme je le disais, cet album est la conclusion d'une trilogie conceptuelle et il y a fort à parier que l'on retrouve à l'avenir le côté plus doux et aérien de Junius. Ces quelques détails mis à part, l'album est très bon et nous fait une fois de plus voyager, le groupe étant décidément doué pour trouver les mélodies qui touchent. Je conseille donc à ceux qui seraient quelque peu désarçonnés de persévérer, si la première écoute surprend les morceaux finissent par faire mouche.

Un nouvel album qui confirme le talent du groupe et qui le voit emprunter une voie un peu plus sombre et plus lourde. Pas de changement de personnalité profond pour autant, Junius reste ce qu'il a toujours été et on reconnaît la patte particulière de suite.


Murderworks
Mars 2018




"Reports From The Threshold Of Death"
Note : 16/20

Malgré près de dix ans d’existence… Junius ? Jamais entendu parler. Qu’à cela ne tienne me voici avec "Reports From The Threshold Of Death" qui imprègne doucement mes oreilles. Je ne saurais vous dire pourquoi mais je m’attendais à quelque chose qui défouraille, un truc qui cogne. J’étais, mais alors complètement, à côté de la plaque. Dès les premières notes le ton est donné pour l’intégralité de l’album. Là où mes précieuses oreilles s’attendaient à être prises d’assaut, je me retrouve avec de douces et enveloppantes mélopées qui caressent mes tympans d’un chant aérien et d’une mélodie presque religieuse avec "Betray The Grave".

Si tu cherches un truc pour te cartonner la tronche des matins difficiles tu t’es trompé de chronique. En revanche si tu es en quête de quelque chose de moins terre à terre, de quoi te faire planer le soir dans ton lit, ou de quoi te laisser emporter loin de ton canapé le pétard encore fumant posé dans le cendrier tu devrais trouver de quoi te satisfaire ici. On poursuit donc avec "All Shall Float", un peu plus rythmé, parce qu’attention, Junius n’est pas non plus un somnifère auditif. Au-delà de ces compositions lancinantes et aériennes le groupe reste captivant. L’ambiance, l’univers du groupe reste le même du début à la fin, il n’y a que le décor qui change, tantôt plus lourd comme un orage ("Dance On Blood"), tantôt plus percutant comme une pluie battante ("A Universe Without Stars"), parfois paisible comme des voiles de nuages passant au dessus de nos têtes en direction de l’horizon ("Haunts For Love"). Ce n’est pas une atmosphère qui s’installe, c’est un univers entier et les galaxies défilent sous différentes formes, différents noms tels que "The Meeting Of Pasts" ou "A Reflection On Fire" et "Transcend The Ghost" entrecoupés d’un "(Spirit Guidance)" léger et divin. L’album se clôt sur "Eidolon & Perispirit", un titre très progressif où les guitares sont au début délaissées, pour monter en puissance et gentiment exploser.

Junius est un groupe qui pose les choses, on n’est jamais dérouté par ce qui suit. Ça permet, il est vrai de permettre à l’auditeur de rester plongé dans la musique sans en décrocher mais cela peut aussi se traduire par d’éventuelles longueurs. Je n’ai, personnellement, pas trouvé le temps long, mais le format couplet-refrain-couplet-refrain sera peut-être à l’origine de la lassitude de certains. Pour le reste rien à redire, Junius connait son sujet et le partage merveilleusement bien.


Kévin
Juillet 2013


Conclusion
Le site officiel : www.juniusmusic.com