Juggernaut est la déformation du mot sanskrit Jagannâtha. En Anglais, cela désigne une force implacable détruisant tout sur son passage. C'est aussi un personnage très connu pour les familiers de l'univers des comics Marvel. Donc, le Juggernaut n'est en fait rien qu'un gros barbare qui fonce dans le tas. Cela voudrait-il dire que ce groupe est un groupe de barbare ? Oui ! Que leur musique est là pour détruire les tympans des faibles ? Oui ! Tout d'abord mention spéciale à la pochette, représentation d'un monde apocalyptique, détuit, en feu, magnifique. Le son du groupe est globalement deathcore. Ce style est assez à la mode ces derniers temps mais ne nous plaignons pas, ici on a droit à de la qualité. Au niveau voix on a droit à deux styles, d'un côté le guttural et d'un autre le côté plus hurlé, logique pour du deathcore. Les riffs sont bien rapides et bien torturés et la batterie nous balance bien souvent ses blast beats dans le coin de la mâchoire. Evidemment, les breaks propre au hardcore font souvent leur apparition, le tout donne un bon relief aux chansons. La production sonore est nickel chrome, le son donne comme il faut ! L'entiereté de cet album est propice aux moshpits furieux où le sang et la transpiration se mélangent pour notre plus grand bonheur ! Les morceaux se suivent mais ne se ressemblent pas trop, ils sont suffisamment inventifs pour ne pas semer l'ennui chez l'auditeur métallique. A noter une accalmie à la piste 8 "Artifact", titre acoustique de 2 minutes 11, assez surprenant au milieu de ce carnage musical. Rassurez vous la piste 9 vous renvoie progressivement dans le monde de la brutalité au gré d'une intro assez atmosphérique. La onzième chanson clôture l'album d'une très belle manière avec un solo superbement exécuté. Alors en gros, cet album n'est peut-être pas l'album de l'année mais il est tout de même très bon. Jetez une oreille dessus vous ne serez pas déçus.

Démo 2007
Note : 14/20

Apparement à la mode, le deathcore rallie de plus en plus de groupes à sa cause. Certains arrivent à en tirer quelque chose de positif et de nouveau et d'autres non. Jüggernaut se situe au milieu. Bien que la musique soit d'une extrême intensité qui donne envie de headbanger à s'arracher la tête, on ne descelle pas le petit plus qui nous aiderait à différencier ce groupe d'un autre. Les parties vocales sont d'une très grosse puissance à l'exception du cri guttural que je trouve sans intérêt, les cris façon HxC donnent beaucoup plus de puissance et d'intérêt au tout. Les riffs quand à eux sont vraiment dévastateurs et la batterie fait tout péter sur son passage. On a affaire là à un groupe qui maîtrise son style et qui sait où il veut aller mais qui ne prend pas forcément le bon chemin pour arriver à ses fins. Le manque d'originalité me laisse un petit arrière goût amer et je trouve ça bien dommage, on sent que le groupe pourrait encore faire mieux et sûrement innover pour faire ressortir un côté plus personnel à sa musique. La technique est au rendez-vous, il ne manque plus qu'à trouver le petit plus. Pour finir je félicite la production qui pour un groupe amateur est vraiment de bonne qualité. N'oubliez pas chers Bordelais que comme le vin la musique se bonnifie avec le temps.

Paradoxis Juillet 2007

Démo 2003
Note : 14/20

Le Sud-Ouest est décidément une terre propice aux formations "parallèles", même s'il s'agit ici d'un groupe à part entière. Après Manimal, groupe composé entre autres de membres de Psykup et Leiden, voici Jüggernaut. Avec cette première galette, le combo Bordelais nous propose cinq titres de qualité, dans un style metal-hardcore qui tend vers le deathcore de par la voix de son chanteur et de par des structures dignes des meilleurs groupes de metal scandinaves (In Flames, Dark Tranquility, Soilwork). Pour le côté metal-hardcore, on retrouve des plans assez traditionnels dignes d'un bon Arkangel. Les compos sont dans l'ensemble assez massives, très "carrées", la section rythmique est parfaitement en place et la production, pour une démo, est vraiment à la hauteur. Même certains albums ne bénéficient pas de ce genre de production, à la fois lourde et très claire. Cette démo ravira les amateurs de metal bien gras mais aussi les amateurs de hardcore bien lourd. Jüggernaut semble avoir trouvé un compromis musical pour à la fois se faire plaisir à lui-même et pour faire plaisir au plus de monde possible.

Petebull Février 2004