Le groupe
Biographie :

Job For A Cowboy est un groupe de deathcore / death metal américain formé en 2004 à Glendale, en Arizona. Ils ont commencé comme un groupe de deathcore avec leur première démo éponyme et leur seconde démo, intitulée "Doom", puis ils ont abandonné les éléments metalcore de leur musique pour évoluer vers un style plus près du death metal avec leur album, "Genesis". En 2009, Job For A Cowboy, sort "Ruination", deuxième album studio après "Genesis", le 7 Juillet 2009 sous le label Metal Blade Records. Le 7 Juin 2011 , le groupe sort un EP appelé "Gloom" produit par Jason Suecof, suivi de l'album "Demonocracy" en Avril 2012. Le quatrième album, "Sun Eater", sort en Novembre 2014, de nouveau chez Metal Blade Records. Dix ans plus tard, ob For A Cowboy fait son retour avec "Moon Healer" en Février 2024.

Discographie :

2007 : "Genesis"
2009 : "Ruination"
2011 : "Gloom" (EP)
2012 : "Demonocracy"
2014 : "Sun Eater"
2024 : "Moon Healer"


Les chroniques


"Moon Healer"
Note : 17/20

Job For A Cowboy s’est réveillé de sa torpeur. Dix ans après sa dernière production, le groupe continue sa collaboration avec Metal Blade Records pour dévoiler son inattendu cinquième album. Jonny Davy (chant, Serpent Of Gnosis), Alan Glassman (guitare, Goratory, Serpent Of Gnosis, ex-Despised Icon), Nick Schendzielos (basse, Cephalic Carnage, Havok, Nuclear Power Trio), Tony Sannicandro (guitare, Serpent Of Gnosis) et Navene Koperweis (batterie, Entheos) annoncent en 2024 la sortie de "Moon Healer".

L’album débute dans une inquiétante douceur avec "Beyond The Chemical Doorway", une composition qui va rapidement dévoiler toute sa complexité tout en devenant beaucoup plus massive et oppressante. Basse et guitares développent un nuage de dissonance permanent qui laisse tout de même les éléments les plus agressifs apparaître avant d’enchaîner avec "Etched In Oblivion", le titre suivant, qui laisse la fureur s’emparer des musiciens pour jouer à pleine vitesse. Le son de la basse fretless couplée aux leads chaotiques alourdit à nouveau l’atmosphère qui ne deviendra pas plus respirable avec "Grinding Wheels Of Ophanim" et ses riffs saccadés au possible, explosant ça et là de manière totalement inattendue et dévastatrice entre deux parties aériennes. "The Sun Gave Me Ashes So I Sought Out The Moon" prend la suite avec une rythmique accrocheuse qui rappellera par moments les débuts ravageurs, mais le groupe ne se prive pas pour y injecter ses influences prog travaillées pour le rendre très mouvementé, puis c’est avec "Into The Crystalline Crypts" que les musiciens se déchaînent à nouveau.

Leur technicité est mise au service de la violence ainsi que de la lourdeur qui nous étouffe de plus en plus avant de s’enflammer une dernière fois, plus de laisser sa place à "A Sorrow-Filled Moon" et à sa fausse quiétude abrasive qui s’intensifie sans mal pendant que le groupe déverse toute sa rage dans ses riffs qui deviendront plus angoissants et mélancoliques vers le final. La folie reprend dès que "The Agony Seeping Storm" envoie sa rythmique à toute allure, couplant la précision et la fureur tout en plaçant également quelques parties plus aériennes, puis le final explose à nouveau avant que "The Forever Rot" ne mette un terme à l’album avec une dernière dose de riffs enchevêtrés, que ce soit à une allure modérée ou plus vive, tout en laissant les mélodies voler entre les différents hurlements et parties de blast.

Job For A Cowboy reprend exactement là où le groupe s’était arrêté, à savoir dans des racines certes violentes, mais hantées par une extrême complexité. "Moon Healer" fait plaisir à entendre, mais c’est pour ma part le passage au live que j’attend le plus.


Matthieu
Mars 2024




"Sun Eater"
Note : 17/20

Job For A Cowboy, c'est un peu l'assurance de ne pas verser dans la mièvrerie et la douceur, mais plus une sorte de ticket directement pour l'enfer en classe affaires. Cet album ne dénote pas du reste de la discographie du groupe avec quelque chose de très violent, nous ajouterons ici également très technique. En effet, rien que les parties de basse feront pâlir n'importe quel joueur de basse de groupe de jazz de par la complexité des lignes et des enchaînements, ainsi que des placements.

Outrepassant l'image metalcore qui lui collait quelquefois à la peau, le groupe a su aller plus loin avec des constructions et des morceaux subtiles, mélange de technique et de brutalité. Bénéficiant d'une production au-dessus de la moyenne, le groupe sait parfaitement se jouer des codes en proposant des compositions variées, techniques et brutales, avec en fond en permanence un chant puissant et omniprésent. Il est vrai qu'à la longue, les compositions se veulent un peu similaires, la "faute" à un chant qui est brutal et dans une veine très grasse, que l'on poserait même à la limite d'un chant "death". Finalement, Job For A Cowboy est un peu inclassable, entre death pur, death technique et deathcore, c'est en s'affranchissant des barrières que le groupe pose sa patte, et quelle patte ! C'est une invitation sans détour et sans drague à venir osciller de la tête et de la nuque sur des rythmes lancinants par moments. C'est par des solos de guitare qui peuvent être épiques que le groupe trouve sa diversité, et c'est une basse qui s'avère être complètement énorme, avec des variations, qui complète parfaitement une batterie technique, puissante mais simplement sans fioriture. Les guitares ne sont pas en reste, en proposant différentes interprétations des morceaux, tantôt techniques, tantôt plus en saccades.

On peut dire que JFAC frappe fort avec ce "Sun Eater". Bien parti pour devenir une des références du genre s'il en est, c'est un véritable régal musical et auditif pour tout fan (et non fan). Précurseur dans l'alignement des genres et dans le mariage des styles, le groupe pose son (immense) patte sur ce qui pourrait être l'un des albums de 2014. Les 9 titres (trop peu ?) s'enchaînent à la perfection et même si quelques passages sont un peu "longuets" et se ressemblent, on y trouve une foule de choses réjouissantes, agrémentées d'un son parfait, c'est une bonne surprise. Le death n'est pas mort, le death technique non plus, longue vie au death.


Sam
Décembre 2014




"Demonocracy"
Note : 12/20

Il fut une époque où j'aurais sûrement dit que le skeud de Job For A Cowboy était très bon, mais ça c'était avant Whitechapel et leur dernière livraison. JFAC se contentera d'un "bon". Le groupe nous livre ici un "Demonocracy" fidèle à ce qui déjà été fait auparavant. Décomposé en 2 CDs, un de 10 titres et un de 5 titres déjà connus (tiré de l'EP "Gloom"), Job For A Cowboy nous livre quelque chose de plaisant, de costaud, de speed et de technique : du Job For A Cowboy en somme.

Le groupe death ultra connu outre-Atlantique reste en Europe confiné à un certain public, qu'à cela ne tienne, les initiés connaissent Job For A Cowboy. Ce dernier album est complet, bourrin, technique, bien produit, et... sans surprise. Oui... malheureusement. Job For A Cowboy est bon, bien foutu mais ne surprend plus, qui plus est après l'énorme baffe Whitechapel, j'irais même jusqu'à dire que je trouve tout cela chiant. Le groupe branche la batterie sur "blast" et c'est parti ! On enchaîne sur des morceaux qui se retrouvent tous les uns et les autres avec des riffs "en-veux-tu-en-voilà", un chant qui passe certes de guttural à criard mais il manque ce petit truc qui fait que JFAC se détacherait. Oui, vous allez me dire c'est du death mais bon, un petit effort n'a jamais fait de mal à personne. Alors oui, les passages blastiques sont cataclysmiques, et l'ensemble du groupe se repose pratiquement exclusivement sur les crises d'épilepsie du batteur, mais pour le reste, malgré la grande technicité des zicos (guitaristes en tête), ça reste assez pauvre dans la construction (je vois d'ici les fans m'insultant et me jetant des briques...). C'est très limite oui même je dirais... Le groupe, certes se pose comme l'un des leaders de la scène death metal outre-Atlantique, mais ici c'est plus compliqué, des riffs et sonorités reviennent, si bien que l'on se lasse (j'ai eu du mal à finir le CD) tant tout est vu et entendu. Dommage, un peu de renouvellement ne fait pas forcément de mal, et les coups de double pédale dans les breaks n'ont jamais meublé totalement, "Tongueless And Bound" sort un peu de cette déception avec des constructions qui changent et des tentatives de variations de rythme, mais que ce fut dur !

Cet album, bien que prometteur au départ, se révèle être un poil chiant à la longue, malgré un chanteur qui sait varier chant guttural clair et grave (même si quelquefois j'ai cru entendre du Arch Enemy...) et des musiciens hors pair. Les morceaux ont déjà été vus ou entendus (ou les deux) et rien n'est inventé, alors pour un passage à la vitesse supérieure, c'est loupé les mecs. La production est bien foutue, avec un son spécial, assez clair, très triggé, spécifique au groupe, et l'ensemble des morceaux est réparti dans l'album de façon intéressante. Le groupe a peut-être le désavantage de passer dans mes chroniques après un monstrueux Whitechapel...


Sam
Juillet 2012




"Gloom"
Note : 16,5/20

"Gloom", c’est un peu comme le début d’autre chose pour les legendaries Job For a cowboy ! Retour quelques temps en arrière. Après un changement de style (oui, enfin les limites sont fines à chaque fois… mais admettons), le groupe s’était concentré sur quelque chose de plus lourd, plus gras, plus méchant. Le groupe a entre temps changé de bassiste et remis un guitariste dans son line-up. Rien de transcendant me direz-vous… et pourtant, ce "Gloom" (un parallèle peut être fait avec le "Doom" de leurs débuts ?) est méchant. Quand on dit "méchant", c’est bien méchant, plus gras, avec un son de gratte plus violent, tranchant, une batterie démentielle, et des parties techniques qui viennent se mêler subtilement à un ensemble massif et rapide. Les Américains mêlent des parties déstructurées pour mieux promettre le renouveau du groupe et les changements de celui-ci. En tendant l’oreille, on remarque l’omniprésence des guitares et de la batterie, clé de voûte de l’ensemble, et un chant tellement plus puissant qu’à l’accoutumée. Après quelques passages dans le tourne-disque, on s’aperçoit que finalement la basse n’est pas en reste avec une grosse présence, indispensable tout au long des 4 titres qui déroulent à une vitesse hallucinante. La puissance mais également les variations de sonorité des cordes apportent un relief d’autant plus important aux morceaux. Au niveau techique, cet EP est carrément énorme, avec une production de très haute volée, sans faille. Un EP qui annonce un renouveau qui promet d'être énorme. Des morceaux d’une composition de très haute volée, gras, puissants, violents. Le groupe entame une nouvelle histoire qui s’annonce des plus intéressantes.


Sam
Août 2011


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/jobforacowboy