Le groupe
Biographie :

En Décembre 2011, Jack Russell, qui a récupéré de ses soucis de santé, forme une nouvelle incarnation de Great White avec de nouveaux membres sous le nom de Jack Russell's Great White. Les autres membres du groupe objectent fermement, affirmant que "Jack Russell n'a pas le droit de former son propre Great White ou d'utiliser le nom Great White sans nos noms. Nous porterons réclamation auprès de tout promoteur qui engagera ‘Jack Russell's Great White’ ou utilisera tout logo figurant le nom Great White". En Septembre 2013, la cour de justice décide finalement que Jack Russell peut légalement tourner et utiliser le nom Jack Russell's Great White avec son propre groupe ; pendant que les membres du groupe original, avec le nouveau chanteur Terry Ilous, continuent d'utiliser le nom officiel Great White. Le premier album de Jack Russell's Great White sort le 27 Janvier 2017 chez Frontiers Music.

Discographie :

2017 : "He Saw It Comin'"


La chronique


Jack Russell’s Great White est le projet solo de l’ex-chanteur de Great White. Quelques années après son départ du groupe emblématique des années 80, Jack Russell a voulu reprendre en main sa carrière et se lancer dans un projet, réunissant le bassiste Tony Montana, ancien membre de Great White lui aussi, à la guitare et aux claviers, Robby Lochner (Fight) à la guitare, Dan McKay (Montrose) à la basse, et Dicki Flizsar (Bruce Dickinson) à la batterie. "He Saw It Comin'", le premier opus du groupe sorti sous le label Frontiers Records, est disponible depuis le 27 Janvier.

"Sign Of The Times" se charge d’introduire l’album. Et cette introduction en arpèges à la guitare est plutôt sympathique. Jack Russell fait son entrée, même si on peut entendre que sa voix est légèrement poussive, elle n’a malgré tout pas réellement subi les affres du temps. Et tant mieux ! Son timbre très particulier à la large tessiture est reconnaissable entre mille. Bien que dans l’ensemble le morceau est agréable à écouter, il ne méritait pas plus que certains autres titres sa position de single. En effet, il ne possède pas le riff, le refrain ou l’accroche, tout simplement, qui fait qu’on va se le passer en boucle et s’en souvenir longtemps. Mais ne soyons pas pessimistes ! C’est un début. "She Moves Me", single elle aussi, me fait bien plus d’effet. Elle est rythmée et groovy, et la satisfaction grandit davantage quand vient l’étonnant couplet rappé. Qui êtes-vous ? Qu’avez-vous fait au Jack Russell que nous connaissions ? En tout les cas, c’est une très bonne surprise, osée mais réussie. Ce morceau, voguant entre le funk, le vieux rock et la pop, en décalage total par rapport au premier, m’a séduite. "Crazy" constitue une bonne continuité dans le funk / rock, le phrasé de Jack et la structure générale sont excellents. On entrevoit déjà le large répertoire des musiciens. Touche-à-tout, ils constituent un véritable socle aux compositions.

L’engouement redescend sur "Love Don’t Live Here" qui, au niveau de la composition, se situe bien en-dessous. Le problème est le même qu’avec "Sign Of The Times" ; bien qu’elle ait été un single, elle n’a pas vraiment d’âme ni de caractère. A croire que c’est sur leur genre de prédilection, à savoir le hard rock pur et dur, que les différents membres du groupe – Jack inclus - se sentent le moins à l’aise. Ce voyage dans le temps se fait également dans "My Addiction", titre très autobiographique, qui retrace le passé sombre et décadent du leader, auquel peuvent s’identifier malgré tout des milliers de personnes. C’était très courageux d’avoir mis sur disque un sujet aussi personnel, et c’est un acte que je salue. Comme les autres morceaux évoqués plus haut, on sent le groupe plus libre et créatif sur "He Saw It Comin'", chanson du genre opéra-rock aux paroles revanchardes et très fortes, ou encore "Don’t Let Me Go", mêlant wah-wah et rythmique reggae, le tout dans une ambiance légère. Il faut le dire, mes préjugés ont été inévitables lorsque j’ai entendu parler de ce projet. Je m’attendais à un album de hard rock, brut de décoffrage et à l’image de ce que Jack Russell composait à l’ère Great White. Or, "He Saw It Comin'" est une vraie mine aux trésors où le renouvellement est le maître mot. Et l’album n’est pas encore fini ! On continue les expérimentations musicales avec l’entraînante "Spy vs Spy", qui peut être vue comme un bel hommage à Eddie Van Halen, et "Anything For You", « la » chanson d’amour de l’album, entièrement à l’acoustique et guitare claire.

"He Saw It Comin'" arrive bientôt à son terme, "Blame It On The Night" est une chanson plutôt sympathique, avec un refrain efficace. Les guitares ont ici aussi une place d’honneur dans la composition, et font leur part du travail avec brio. "Godspeed", l’ultime titre, est incontestablement le plus excentrique. En effet, il n’y a aucun instrument ou presque – on en perçoit un en fond taper le rythme -. Ici, c’est le chant qui domine. Entre onomatopées, chœurs et canons, cette chanson très sixties est fraîche et pétillante. De quoi terminer l’album en beauté !

Eh bien, que de surprises ! Jack Russell’s Great White propose un opus riche et varié, bien loin de ce que l’on pouvait imaginer. Le groupe a cherché dès le départ à repousser les limites et explorer de nouveaux horizons, le résultat est plutôt satisfaisant. Cependant, malgré leurs efforts de recherches et de diversifications, on ne retrouve pas dans cet album de réel hit, celui qui nous fera toujours frissonner, même après des années d’écoute. Sans être un chef d’œuvre, "He Saw It Comin'" est tout de même truffé de très bons titres, et promet beaucoup de belles choses pour l’avenir du groupe !


Candice
Février 2017


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.jackrussellsgreatwhite.com