Le groupe
Biographie :

Izegrim est un groupe de thrash / death metal originaire des Pays-Bas, formé en 1996 et composé de : Jeroen Wechgelaer (guitare), Bart Van Ginkel (guitare), Marloes Voskuil (basse / chant) et Ivo Maarhuis (batterie). Izegrim sort son premier album en 2002 ("Guidelines For Genocide"), et un second en 2008 ("Tribute To Totalitarianism"). Le groupe rejoint ensuite le label français Listenable Records chez qui il sort les albums "Code Of Consequences" (2011), "Congress Of The Insane" (2013) et "The Ferryman's End" (2016).

Discographie :

1998 : "Most Evil" (Démo)
1999 : "Bird Of Prey" (EP)
2002 : "Izegrim" (Démo)
2002 : "Guidelines For Genocide"
2005 : "New World Order" (EP)
2008 : "Tribute To Totalitarianism"
2009 : "Point Of No Return" (EP)
2011 : "Code Of Consequences"
2013 : "Congress Of The Insane"
2016 : "The Ferryman's End"


Les chroniques


"The Ferryman's End"
Note : 18/20

Voilà une production qui va sûrement faire plaisir à beaucoup d’entre vous, les amis ! J’ai effectivement le plaisir aujourd’hui de vous parler de "The Ferryman's End", le nouvel album des Néerlandais d’Izegrim qui voit le jour avec le soutien de Listenable Records. Je ne vais pas vous faire l’affront de les présenter, tous les fans de thrash et death connaissent ce groupe mené par la très charismatique Marloes Voskuil.

Izegrim nous propose donc le cinquième album de sa carrière ; eh oui déjà cinq, que le temps passe vite... ; et ce qu’il y a de bien avec Izegrim, c’est que la formation n’a pas bougé d’un iota, on a toujours droit à un thrash / death metal mélodique qui envoie méchamment le bois ! 11 nouveaux titres pour près de 42 minutes de fureur. Bon ok, si Izegrim en est en 2016 à son cinquième album, je dois vous avouer que je découvre le groupe avec "The Ferryman's End" (un vieil adage ne dit-il pas que l’on ne sait rien quand on ne sait pas tout ?), je découvre via "White Walls", "The Evil Within", "Insanity Is Freedom" ou encore "Lost In Tranquillity" le monde et l’univers de ce groupe qui, je dois l’avouer, arrache tout sur son passage. Pour ma part, je dois dire que j’ai été époustouflé par l’aisance de diction de Marloes et il faut ajouter que le chant n’est pas "perdu" dans le flux sonore des musiciens entourant la frontwoman.

Votre humble serviteur est scotché, et puis il faut dire que les titres qui composent "The Ferryman's End" sont au cordeau, millimétrés, les fans apprécieront, j’en suis plus que certain. Izegrim continue donc son petit bonhomme de chemin, le groupe nous distille un thrash / death mélodique de très bonne tenue, c’est super bien écrit, c’est bien produit (le son est énorme), que demander de plus ? Et puis entendre une dame vociférer comme une vraie diablesse de la sorte derrière son micro, ça fait un peu la  nique aux mecs.

Izegrim nous propose un nouvel album tout en puissance, en violence, mais emprunt de mélodie, c’est un fait, il n’y a pas à tortiller des fesses : oui, cet album est excellent et bottera quelques fessiers, d’autant qu’il voit le jour sous le format CD traditionnel mais également au format vinyl (avis aux collectionneurs, la version bleue est superbe). Ah oui, j’oublie, un superbe visuel, céation de Eliran Kantor (artiste à l’origine des visuels de Testament, Satan, Soulfly et tant d’autres) dont vous pourrez admirer le travail ici. En résumé, Izegrim nous attrape dès les premières secondes de "The Ferryman's End" et ne nous lâche plus jusqu’à la fin, le genre d’album que l’on aime écouter à longueur de journée en quelque sorte ! Et comme dit un ami : Badaboum !


Vince
Avril 2016




"Congress Of The Insane"
Note : 17,5/20

D'après vous , qu'est-ce qui va être le premier facteur d'attraction du nouvel album de Izegrim ? Bien sûr que ça va être la pochette... Ce "Congress Of The Insane", quatrième album du groupe quand même, s'accompagne d'une illustration de Mariano Villalba, artiste argentin photographe qui retouche les photos d'une manière personnelle et très morbide. Beaucoup de groupes se sont cassés les dents en essayant de rendre méchamment agressif l'image du clown, Nuclear Assault par exemple avec l'album "Something Wicked", ou encore Crehated sur "Anthems Of Hate" et je parle même pas des films Les clowns tueurs venus d'ailleurs et autre Ça tiré du roman de Stephen King. Sans passer pour kitch, et de toutes façons ça l'est toujours un petit peu, il n'est jamais évident de rendre "evil" un clown, surtout qu'ici il est avec une poupée qui rappelle Les Crados, si les anciens se souviennent encore des échanges dans les cours de récrés... Alors oui, Izegrim revient avec sa petite régularité de deux ans avec ce nouvel album de onze titres et quarante quatre minutes.

Les Néerlandais ont souvent été comparés à Arch Enemy ou à Holy Moses parce qu'ils font du thrash / death déjà, avec pas mal de mélodie aussi, parce qu'ils ont une chanteuse, parce qu'elle est blonde et qu'elle est charmante... Les raccourcis vont vite dans le monde du metal et dans le monde tout court, j'étais un des premiers à le faire... Même s'il faut reconnaître que ces similitudes pouvaient forcément et naturellement "obliger" les chroniqueurs ou le public à faire ce parallèle, une fois ces comparaisons (légitimes ou pas) épuisées, on s'aperçoit que Izegrim a une putain de hargne dans son thrash / death aujourd'hui qui fait qu'ils ont amplement le droit de se faire une place de remplaçant en équipe 1, et non de titulaire en deuxième division.

Comme c'était le cas sur "Code Of Consequences", le thrash / death de Izegrim est une synthèse d'agressivité inspirée par des groupes de haute qualité. L'album précédent avait été pour ma part une excellente surprise, même si beaucoup en ont pensé qu'il pouvait subir quelques platitudes. Izegrim souffrira toujours de comparaisons, et c'est sans doute ça qui les empêche de prendre le devant de la scène, pour autant ils ont de l'énergie à revendre et ce "Congress Of The Insane" semble en plus avoir pris en identité. La voix de Marloes Voskuil, quant à elle, a pris en assurance, on lui retrouve toujours ce timbre spécifique qui lui donne une ressemblance avec celle de Jeff Walker (Carcass), on sent bien qu'elle a voulu varier ses lignes vocales pour donner à son guttural d'autres voies à explorer en appuyant beaucoup plus sur ses aigus. Et comme on parlait de comparaison avec Sabina Classen d'Holy Moses, sur le titre "Manifest Of Megalomaniac", vous pourrez vous délecter d'un petit duo entre ces deux dames sur un titre incisif où l'affrontement vocal donne au morceau plus de punch surtout que Sabina arrive à avoir une espèce de grain malsain comme celui de Martin Van Drunen.

Mais la voix ne fait pas tout, la prod' aussi est propre fine et puissante, enregistré au Soundlodge Studio en Allemagne (God Dethroned, Dew-Scented, Sinister...) l'album présente un son qui possède une certaine chaleur pendant l'écoute. Le premier titre de celui-ci montre tout de suite que le groupe a su évoluer en sachant mieux ralentir dans ses chansons pour poser des ambiances un peu plus lourdes, tout en maîtrisant ses accélérations successives. C'est comme ça que "Relic Of The Past" nous rentre dedans avec l'efficacité d'un platane lors d'un choc à 140km/h. Ils ont réussi à ne pas partir constamment bille en tête pour tout le temps jouer sur les rapidité et l'impulsion sauvage. On sent bien sur ce premier morceau qui est beaucoup plus death que les titres de l'album précédent, que c'est cet aspect moins thrash qu'ils ont privilégié, avec des rythmiques plus lourdes aux fins d'accords à la Avulsed et avec une première partie de morceau plus inspirée musicalement pas une espèce de Carcass meets le death metal traditionnel. "Celebratory Gunfire" fait justement partie des chansons qui ont pris en noirceur death metal, un death où Izegrim joue sur les ambiances, sur les lourdeurs de rythmiques avec sa batterie qui donne le tempo pesant, où les guitares n'ont pas oublié d'être mélodiques. Parce que ce côté mélodique est aussi une des signatures des néerlandais. Ils passent par plusieurs étapes dans le morceau mais même en étant plus sombres, Jeroen Van Heuvelen et Bart Van Ginkel se donnent la réplique à travers des leads et des harmonies somptueuses dans des solos magnifiques. C'est comme ça pendant tout l'album, "Endless Strife" alterne avec une violence structurée par des passages mélodiques très Carcass aussi, même si ce n'est pas égalé,et des parties beaucoup plus violentes, mais on sent bien que Izegrim a voulu mêler cette rage acide à la mélodie. Ce morceau prend une tournure un peu martiale pendant les leads, mais il est divinement bon, surtout le passage plus planant. N'allez pas non plus croire que Izegrim a perdu la rapidité qu'il avait sur "Code Of Consequences", au contraire, on retrouve son énervement légendaire sur "Deterioration From Perfection" qui blaste comme un détraqué tout du long, ou encore "Unchallenged Dominance".

C'est un album aéré, bien équilibré dans le choix des chansons où l'on prend un coup de tatane de temps à autres, avec une savate bien placée et où on peut plus posément profiter du côté virtuose et technique sur d'autres moments. Il faut arriver à "Modern Day Freak" pour que nous puissions avoir la chanson pour laquelle sans doute fait référence la pochette de l'album avec une introduction inspirée par la foire aux monstres, tandis que "The Legion" prend un peu plus de groove. Etonnamment il n'y aura vraiment que "Carousel Of Death" et encore plus "Carnival Of Deception" qui sembleront avoir une inspiration à la old Arch Enemy en étant dynamiques, et plus mélodiques mais avec des rythmiques plus typées bande à Amott pour lesquelles la voix de Marloes se prêtera à merveille.

"Code Of Consequences" était un bon album, mais il faut reconnaître que Izegrim a encore fait des progrès et que ce "Congress Of The Insane" est une véritable tuerie, avec des riffs de malades qui prennent bien au fond de la casserole et qui donnent envie d'y goûter et d'y regoûter à l'infini. On comprend pourquoi Listenable Records les ont signés de nouveau, parce que l'on est passé au niveau au-dessus avec cet album qui pourrait bien servir de clé permettant d'ouvrir la porte donnant accès à la cour des grands.


Arch Gros Barbare
Septembre 2013




"Desecrated Internal Journey"
Note : 18,5/20

Forcément ça tue, forcément que la chanteuse est magnifiquement jolie et qu'on va tous être dingue d'elle comme des crevards sans vergogne, comme on l'est de Angela Gossow, forcément qu'on va comparer immédiatement à Arch Enemy à cause de tout ça, forcément que c'est du death / thrash qui tache avec déboîtage obligatoire, dévissage de nuque à chaud et remue-méninges de rigueur, mais depuis leur formation en 1996 et leur premier album en 2002, Izegrim n'a certainement pas été très mis en avant ; Est-ce dû à deux premiers albums moins intéressants ? Je n'en sais rien... sans doute que non, mais c'est certainement dû à un des facteurs les plus importants, la stratégie promotionnelle.

La signature avec Listenable Records, devrait leur apporter la notoriété qu'il leur faudra pour conquérir véritablement le monde avec leur death / thrash intense et déterminé. Alors c'est vrai que je reste persuadé qu'on va comparer ça à Arch Enemy à tout va, ce qui quelque part, sans être forcément légitime musicalement puisque la musique d'Izegrim est nettement plus agressive et moins heavy dans l'astmosphère et les soli, est tout de même logique au vu du rapprochement physique et vocal de la chanteuse / bassiste : Marloes. C'est vrai qu'elle est divine non, toutes considérations irrespectueuses et irrévérencieuses gardées ? Enfin, bref, sa voix criarde se prête indubitablement à ce rapprochement, et c'est ici que j'arrêterai cette comparaison, parce que vocalement c'est également dans le registre de Peter Tagtgren avec Hypocrisy et il est beaucoup moins sexy.

Izegrim joue quelque chose dans ce registre Arch Enemy / Hypocrisy, mais avec en moins la facette très heavy d'Arch Enemy qui s'est accentuée au fur et à mesure des années, et en moins la lourdeur d'Hypocrisy. Non Izegrim préfère conserver la carte de l'agressivité du thrash ricain de la Tampa Bay : violent et dynamique. A côté de ça, certains passages restent très mélodiques, tels ceux sur "Center Of Momentum". Izegrim évolue très vite, leur style est oscillant tout le temps entre le death et le thrash, parce que déjà ce que l'on avait pu écouter avec le EP "Point Of No Return" sorti en 2009, était encore un peu différent, même si la souche infectieuse, la patte personnelle est bel et bien là. Je veux dire par là, que ce groupe possède une identité très forte dans son registre, mais que déjà en 2009 avec le morceau "Point Of No Return", on avait des petits trucs à la Carcass ("Heartwork") qui ne se sont avérés peut-être qu'anecdotiques au final. Et aujourd'hui avec "Code Of Consequences", le groupe avance encore un peu plus vers son propre univers, menant son navire comme il l'entend.

En tous les cas, "Code Of Consequences" propose 10 bombes anti-personnelles, pleines d'énergie atomique, les compositions sont variées dans le sens où même si leur brutalité peut parfois avoir une certain trop plein de concentration, dans l'ensemble c'est largement aéré et les passages moins soutenus laissant la part belle à l'ambiance mélancolique sur "Final Farewell" qui laisse bien percevoir le côté mélodique du groupe. Avec une batterie aussi armée qu'un panzer, des guitares auto-guidées par la violence et la mélodie, Izegrim offre un troisième album vraiment sympathique, qui possède pas mal de bonnes cartes. Pas vraiment de clonage excessif avec les références citées en début de chronique, ce serait faire trop de raccourci, ça pète, c'est frais, c'est bon, j'adhère au club.

Les titres sont intenses, violents et on n'a pas l'impression de se faire chier comme des rats morts, c'est plutôt bon signe. Alors ouais, "Code Of Consequences" tranche dans le vif avec d'un côté de grosses rythmiques death et de l'autre de violentes rythmiques thrash, en saupoudrant tout ça d'une voix féminine death / thrash qui écorche, de la maîtrise, de l'expérience, une bonne production, un artwork pas trop mal : on obtient un troisième album qui a envie de tenir pas mal de promesses. C'est le moment de voter et je vote pour.


Arch Gros Barbare
Mars 2011


Conclusion
Le site officiel : www.izegrim.com