Le groupe
Biographie :

IQ est un groupe de néo-prog britannique fondé par Mike Holmes et Martin Orford en 1981. Aux côtés des groupes Pendragon et Marillion, il est l'un des piliers de la nouvelle vague du rock progressif des années 1980, le néo-prog. Une première ébauche d'IQ voit le jour en 1976 avec le groupe The Lens, composé entre autres de Peter Nicholls, Mike Holmes et Martin Orford. La formation crée essentiellement des compositions instrumentales avec toutefois de singulières contributions de Nicholls au chant. Certains morceaux créés alors seront réutilisés par la suite sur les albums d'IQ. Le plus grand succès du groupe reste "Subterranea" (1997), un concept-album inspiré de l'histoire de Kaspar Hauser, ovationné par la critique et plébiscité par les amateurs de rock progressif.

Discographie :

1982 : "Seven Stories Into Eight"
1983 : "Tales From The Lush Attic"
1985 : "The Wake"
1987 : "Nomzamo"
1989 : "Are You Sitting Comfortably?"
1993 : "Ever"
1997 : "Subterranea"
2000 : "The Seventh House"
2004 : "Dark Matter"
2009 : "Frequency"
2014 : "The Road Of Bones"


La chronique


11, voilà un chiffre intéressant, surtout lorsqu’il s’agit du nombre d’albums sorti par un groupe. En l’occurrence aujourd’hui il s’agit de "The Road Of Bones", le dernier opus des Britanniques quinquas de IQ (quotient intellectuel en français), combo de rock progressif fondé au début des années 80 sous l’impulsion de Mike Holmes à la guitare, Peter Nicholls au chant et Martin Orford aux claviers. Je me dois aussi de notifier, puisque l’on parle là de musique d’intello, le retour aux fûts depuis 2011 d’Andy Edward qui avait intégré la formation un an après sa création. Les bases étant posées avec un tronc solide de line-up qui se connaît fort bien depuis plus de 30 ans maintenant, on peut commencer à écouter ce disque résolument old school (comme du bon Marillion, du Yes, etc…), mature au possible et surtout incroyablement sobre par moments (ce qui dénote avec les pratiques encourues dans ce style musical).

Au-delà de la maestria déployée aux instruments, IQ c’est aussi et surtout une voix, une vraie, qui donne à l’ensemble une raison d’être et qui me transporte parfois très loin lorsqu’il me prend l’envie de fermer les yeux. Au même titre que James LaBrie, Steve Hogarth (je n’oublie bien sûr pas Fish) ou encore Ian Kenny (Karnivool) et Ashe O’Hara (TesseracT) pour citer des groupes plus actuels, Peter Nicholls possède cette faculté à amener une touche particulière à un ensemble lui aussi particulier, sans que cela fasse ringard (d’ailleurs son timbre de voix me fait un peu penser à celui de Ross Jennings, son compatriote officiant dans Haken).

Pas de mur de son made in "Axe Fx 2", ni de solos à s’en arracher les doigts sur cet opus, mais bien du prog old school qui renifle bon les années 90, voire les 80 à certains moments. IQ, comme la plupart de ses amis, cultive le genre du morceau fleuve (entre 7 et 19 minutes quand même), tout en nuances et le premier morceau "From The Outside In" ne me fera pas mentir tant il sait rester "posé" même dans les passages électriques, avant de basculer parfois sur un couplet de Voix/clavier/batterie. « The Road Of Bones », second titre de cet album éponyme, est l’exemple type que l’on peut incorporer une chanson lente , à l’intro de piano de plus de 8 minutes sans tomber dans le mélo et se ridiculiser (Dream Theater a bien réussi cela avec "Surrounded" sur "Images and Words" malgré la voix ultra glam de LaBrie donc tout est possible). Rebelote avec l’intro au piano pour "Without Walls", morceau fleuve de 19 minutes, puissant et progressif au possible dans le sens premier du terme, puissant, signe là le morceau majeur de ce nouvel effort (et cela n’a rien à voir avec la longueur du titre). A la dixième minute ça se réveille franchement et la légère disto de la guitare vient se frotter à une basse ronde et ultra présente et à des claviers toujours présents, tout ce petit monde servi par une batterie impériale. Voilà ce que j’appelle un voyage musical de haut niveau ! Avec "Ocean", IQ vire dans le commercial avec "seulement" 5:57 minutes de chanson (bouhouhou c’est pas des vraiiiiss) pour une ballade fortement axée sur le travail du claviériste et un chant digne d’une musique de Noël (on ne peut pas toujours friser la perfection, même si le son est très loin d’être mauvais). Histoire de finir en beauté, 12 minutes d’un "Until The End" (voilà un titre fort à propos) qui, après 2 minutes bien paisibles, s’endiable à tout va, change de mesure, de riff, encore et encore, à nous en donner le tournis et à en contenter les fans de prog les plus exigeants ; pour le coup il s’agit bien là d’un exemple de technique !

Loin de signer là le meilleur opus de sa longue mais pas forcément prolifique carrière, IQ réalise tout de même un fort bel album, aux relents définitivement old school (on a l’âge de ses artères paraît-il), bien produit, nuancé et lancinant bien que parfois un tantinet redondant.


Byclown
Juin 2014


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.iq-hq.co.uk