Le groupe
Biographie :

Insense est un groupe de thrash moderne norvégien formé en 1999 et actuellement composé de : Tommy Hjelm (chant, guitare / Beaten To Death), Martin Rygge (guitare / Beaten To Death), Ola Hana (basse) et Truls Haugen (batterie / Circus Maximus). Insense sort son premier album, "Insense", en 2002 chez This Dark Reign, suivi de "Soothing Torture" en 2005 chez Black Balloon Records, de "The Silent Epidemic" en 2007 chez Black Balloon Records, de "Burn In Beautiful Fire" en 2011 chez Indie Recordings et de "De:Evolution" en 2014 chez Mas-Kina Recordings.

Discographie :

2002 : "Insense"
2005 : "Soothing Torture"
2007 : "The Silent Epidemic"
2011 : "Burn In Beautiful Fire"
2015 : "De:Evolution"


La chronique


À l’heure où la scène actuelle est, de façon quasi perpétuelle, en constante recherche d’évolution, certains groupes peuvent se vanter de savoir proposer une habile remise en question musicale, allant de paire avec une savante diffusion de bien belles idées. Ce ne sera malheureusement pas le cas pour Insense, carré scandinave originaire d’Oslo ayant sorti, il y a désormais une année de ça, son cinquième opus : "De:Evolution"...

Curieusement discret et étonnamment silencieux depuis la sortie de ce nouveau disque (à raison), le groupe, que certains avaient pu découvrir aux côtés de Rise To Remain, Ghost, Trivium et In Flames en 2011 lors d’une tournée européenne, a donc savamment échappé aux différentes caractéristiques qualifiant la «progression/évolution musicale» énoncées plus haut, évitant ainsi toute vague, onde voire même simples clapotis relatifs aux 14 titres condensés sur la quarantaine de minutes s’offrant à son auditoir...

Au commencement était l’introduction, "Part I-Conception" en est le nom... Premier titre lancé à la face de l’auditeur, ce contact fondamental avec l’univers que tentera de dépeindre l’ensemble se fera non sans mal tant la pièce posera, aussi rapidement qu’un titre d’1min30 le permette, de nombreux problèmes dont la quasi-totalité de l’opus souffrira: un son brut et abrasif, crachant de façon souvent brouillonne sur des lignes de chant fréquemment sous-mixées mais manquant, à coup sûr, de justesse ! S’il est des choses que les premières impressions finissent par dévoiler avec clairvoyance, alors celles jalonnant la suite de l’écoute de ce "De:Evolution" en feront invariablement partie à mesure que "Meandering" s’ouvrira aux oreilles de l’auditeur... En effet, la seconde composition de l’opus communément sensée faire rentrer dans le vif du sujet, mettra en lumière de nouveaux éléments marquants de cet album que seront les imposantes et vrombissantes lignes de basse et structures rythmiques souvent syncopées mais aussi, dans un registre moins heureux, les tristes sentiments de mixage inachevé et désordonné parsemant d’incohérence la création de l’ensemble (qui, rappelons-le, a pourtant été confiée au producteur suédois Daniel Bergstrand -In Flames, Meshuggah, Soilwork, Evergrey, Darkane, Aqme et biens d’autres-)... Il faudra finalement attendre la fin de ce "single" et le duo suivant : "Lethargy" / "Radio" pour enfin pouvoir bénéficier d’un juste retour mélodique harmonisant un tant soit peu les ambitions brutes du carré et une approche résolument plus moderne (sans pour autant être réellement innovante) des ambiances, offrant ainsi un semblant de puissance, de profondeur et de ronflement rythmique à cet opus peinant à décoller ! Ainsi porté par le plus ou moins audacieux duo #3 / #4 mais également, plus tard, par le onzième titre, "Moderation", lui aussi bien plus expressif et explosif musicalement, l’album retombera malheureusement bien vite dans les travers pressentis dès les premières mesures de "Part I-Conception", et ce malgré plusieurs tentatives de découpage (l’album étant divisé en 4 parties) au coeur de la lecture des morceaux et des ambiances les composant, la faute incombant à une pénible mise en place vocale ne trahissant, qui plus est, aucun (si ce n’est peut-être en milieu de parcours dans "Part II-Undoers Arise") changement de tonalité ni même d’émotion dans la "narration" des différents univers dépeints par les Norvégiens.

L’indécision musicale de la formation se faisant de plus en plus présente au fil de la découverte de ce cinquième opus, il sera alors bien difficile de concevoir que l’ensemble totalise plus de 15 années d'expérience, le tout s’étant traduit et synthétisé dans cet amas bien souvent hasardeux et brouillon que des titres tels que "Lack Of Progress" et son abrupte conclusion viendront renforcer...

Une fois franchie la ligne d’arrivée, le bilan de "De:Evolution" sera bien terne et sans appel : l’album traîne en longueur, se perd dans une progression sans réel effort de création ni même d’un quelconque "surpassement" musical tant les idées qui y sont présentées seront linéaires. À noter en revanche que, malgré les éminents défauts vocaux et autres imperfections d’intentions artistiques ou mélodiques, le groupe sera allé au bout de son parti pris rythmique, laissant une place très brute (parfois même trop rêche) à ses inspirations et ambitions groovy dont la lourdeur fera parfois baigner ses franges dans un son oscillant entre rock alternatif et metal aux accents djent / post-hardcore / groove bancales, allant de Meshuggah à Pantera en passant par Fear Factory (ou même, vocalement, The Rasmus pour les plus nostalgiques)...


E.L.P
Juin 2015


Conclusion
Note : 12/20

Le site officiel : www.insense.no