D’entrée, le chant me fait penser à Mark Oseguada, le frontman des thrasheurs de la Bay Aea, Death Angel. La ressemblance est frappante. In Sanity officie dans le thrash metal actuel, très mélodique, et sans ce côté riffs d’équarrisseurs qu’on pouvait entendre dans les années Bay Area. Pour revenir à l’aspect vocal, c’est vraiment une performance car le chant est littéralement hurlé, j’imagine même pas l’état des cordes vocales du chanteur après un concert... J’ai rarement entendu un chant comme ça, ce qui est en soi un réel tour de force. Impressionnant.

L’aspect musical est hélas un peu en dessous de ce que j’attendais, bien que l’ensemble des compos tienne bien sur la longueur, il manque le côté "mémorisable" des morceaux. Je m’explique : je trouve qu’il n’y a pas assez de gros riffs thrash, voire pas du tout, ce qui est dommage pour un groupe qui fait du thrash. J’assimilerais plutôt le groupe à du metal à tendance thrash. Peut-être est-ce le côté très actuel de la prod' qui fait ça car, comme je l’ai laissé entendre, "Gates Of Insanity" sonne résolument 2014 et annihile un peu la découpe des riffs, alors ça, plus ce manque cruel de grosses sonorités thrash, éloigne un peu le groupe du style. De toute façon, In Sanity est indiscutablement tourné vers l’avenir et c’est donc comme cela qu’il faut appréhender l’album. Sur "Bloodline", je trouve un peu ce qu’il me manque, même si c’est distillé avec parcimonie, quelques vagues de pur thrash passent par là, mais sans plus. Autre chose qui est à souligner pour ma part, c’est la ressemblance entres les morceaux, rien ne se détache vraiment du lot, et c’est un peu médusé que j’assiste à l’album sans réellement y prendre part, ni y rentrer le moins du monde. Je dirais que tout est correct, sans plus, loin d’être mauvais, loin d’être bon, pour les raisons que j’ai évoquées. Peut-être est-ce ça, le metal actuel ?

Une chose est sûre, c’est que je suis loin de prendre mon pied comme j’ai pu le prendre cette année alors oui, le voilà, et le monde entier l’attend avec impatience, sauf les groupes, voici donc le "hélas triple hélas". Sans reproche aucun, si le groupe s’éclate à faire ce style, je les encourage à continuer dans ce qui leur procure des émotions. Pour ma part, mis à part "Close Distance" et "These Connected Minds", je n’ai pas trouvé autre chose à me mettre sous la dent.