Le groupe
Biographie :

Insane Vesper est un groupe de black metal toulousain formé en 2002 et actuellement composé de : Ate Rigant (basse / ex-Pestiferum), Arggon (guitare, basse / ex-Black Worshippers), A.L. (batterie) et Vanitas (chant). Insane Vesper sort son premier album, "Abomination Of Death", en Mai 2011 chez Art Of Propaganda, suivi de "Layil" en Juillet 2016 toujours chez Art Of Propaganda.

Discographie :

2003 : "Unholy Procession" (Démo)
2008 : "Twilight Of Extinction" (EP)
2009 : "Therefore, He Shall Consume" (EP)
2011 : "Abomination Of Death"
2015 : "Therefore, He Shall Consume" (Compilation)
2016 : "Layil"


La chronique


Ce qui est bien chez French Metal, c'est que même après toutes ces années, on continue de découvrir des groupes, même au sein de sa propre scène nationale ! Aujourd'hui, il s'agit d'Insane Vesper, groupe formé en 2002 qui sort ici son deuxième album "Layil", et ce chez Art Of Propaganda avec un artwork plutôt bien léché. Malgré cela, difficile de savoir à quoi s'attendre à part qu'il s'agit de black metal, mais l'appellation est de nos jours tellement vaste que j'avoue ne pas trop savoir où je mets les pieds... Le meilleur moyen de se faire une idée, c'est donc d'écouter les 6 titres qui composent l'album ! Et que la surprise soit bonne ou mauvaise, vous aurez la réponse en fin de chronique bien entendu...

Tout commence donc avec "Blood Of The Moon", long titre de plus de 9 minutes qui ne commencera véritablement qu'après trois minutes que je qualifierais d'introduction. Et autant le dire tout de suite, cette longue intro en guise de montée en puissance ne m'en dira pas plus sur le style pratiqué par le combo toulousain, s'amusant à brouiller les pistes à la frontière de nombreux styles autres que black metal. Après quelques longueurs, on va enfin rentrer dans le vif du sujet avec une musique assez rapide et énergique, à l'image de la batterie qui blaste d'entrée de jeu ! Le chant, quant à lui, est particulièrement haineux, ce qui donne un ensemble plutôt cohérent, malgré des guitares peut-être un peu trop gentillettes... La faute probablement au son un petit peu faible à mon goût ! Certes, on entend bien distinctement chaque instrument et c'est bien là l'essentiel, mais cela manque cruellement de puissance, de relief et de guitares incisives autant qu'acérées... Dommage car il y a de l'idée et le morceau est loin d'être inintéressant, entre brutalité et lignes mélodiques !

On enchaîne avec "Of Serpent's Embrace", morceau qui débute avec un bon riff bien groovy qui lui aussi mériterait plus de patate et une basse plus ronflante à la Khold. Pour autant, la technique et l'énergie sont au rendez-vous, preuve s'il en est que le groupe commence à avoir un sérieux bagage musical derrière lui. Mais malgré ce talent perceptible, il manque un petit quelque chose qui rendrait l'ensemble excellent... Peut-être que certains riffs sont encore un peu scolaires et manquent d'un peu de folie, tout simplement ! Mais il faut aussi souligner que musicalement parlant, on ne sait toujours pas exactement sur quel pieds danser : du blast, des guitares plutôt soft, un chant rageur en toutes circonstances, de jolies lignes de basse un peu trop policées... Bref, on n'est ni dans du pur black brutal, ni dans un registre purement mélodique, et il manque peut-être un peu de spiritualité ou de mysticisme par rapport aux thèmes abordés ! Ainsi, ce début d'écoute est pour moi assez perturbant autant en termes de son que de musicalité à proprement parler...

Le morceau suivant s'intitule "Seed Of Inanna" et m'évoque, sans que je sache vraiment pourquoi, le Enslaved de la période "Eld"... L'inspiration n'est pas la même, mais il y a quelque chose dans le son et le riff principal, ne me demandez pas quoi exactement, c'est plus de l'ordre du ressenti ! En tout cas, ce titre semble plus abouti que ses prédécesseurs à mon sens avec des riffs plus travaillés et par conséquent plus accrocheurs... Et malgré quelques longueurs en milieu de morceau, Insane Vesper s'en sort avec les honneurs ! On poursuit avec "Scorned Ascension", titre plutôt orienté mid-tempo agrémenté de sympathiques lignes mélodiques... Dommage alors que le chant ne cherche pas plus que cela à s'adapter à cette dimension plus émotionnelle car la musicalité du titre est indéniable et les Toulousains font ainsi montre d'une maturité certaine ! Voilà en tout cas une petite pause salvatrice qui permet de recentrer quelque peu le débat et de faire respirer ce "Layil" qui pouvait parfois sembler oppressant car peut-être trop personnel...

Place à "Sink The Ark Of Knowledge", morceau résolument plus agressif, du moins au début, les Toulousains cassant assez rapidement cette dynamique pour enchaîner les riffs plus ou moins accrocheurs, ou d'aucun dirait plus ou moins dispensables... Il est alors bon de trouver ici et là quelques bonnes surprises telles que ce lead mélodique envoûtant sur le riff mid-tempo et quasi progressif du milieu de morceau ! La montée en puissance qui suivra ne sera d'ailleurs pas en reste... Comme quoi, on peut trouver dans la musique d'Insane Vesper autant de morceaux de bravoure que d'erreurs de jeunesse, même si le groupe n'est pas si jeune que cela ! On terminera l'écoute de ce nouvel album avec "The Circle", lui aussi plutôt rentre-dedans de prime abord... Mais très vite, l'amour du groupe pour le mid-tempo pointera à nouveau le bout de son nez afin de créer une atmosphère malsaine plutôt intéressante, mais qui elle non plus ne durera pas ! Les Toulousains s'avèrent ainsi assez versatiles et souvent difficiles à suivre... Bref, un dernier morceau aussi déroutant que l'album dans son ensemble !

Ainsi, ce "Layil" m'aura vraiment décontenancé de bout en bout. Tout d'abord par le son, certes très naturel et parfaitement audible, mais manquant cruellement de puissance et de profondeur... Et puis par le style pratiqué, tantôt brutal, tantôt quasi mélodique, souvent mid-tempo avec des relents progressifs, mais jamais totalement black metal, à part le chant bien entendu ! Bien sûr, il n'est pas toujours utile de coller une étiquette sur un groupe, mais c'est juste ici pour vous démontrer à quel point Insane Vesper peut avoir différentes facettes, parfois trop, ce qui le rend difficile à cerner et à appréhender... Il manque à mon goût plusieurs éléments indispensables : de la folie dans les passages les plus violents, des mélodies plus accrocheuses sur les passages plus émotionnels, et surtout un supplément d'âme dans les riffs mid-tempo ! Au jour d'aujourd'hui, j'ai le sentiment que les Toulousains ont trouvé une voie tellement personnelle qu'ils donnent l'impression de toujours se chercher... Ce qui est bien dommage car les bonnes idées sont légion de même que la maîtrise instrumentale. Ainsi, un troisième album plus compact et homogène ne pourrait que mettre tout le monde d'accord, et c'est bien là tout le mal qu'on peut leur souhaiter !


Carcharoth
Août 2016


Conclusion
Note : 12/20

Le site officiel : www.insanevesper.bandcamp.com