Le groupe
Biographie :

Infernal Tenebra est un groupe croate formé en 1999, officiant à ses débuts dans un registre black metal, évoluant ensuite vers le death metal les années qui suivirent. Deux albums autoproduits intitulés "Beneath The Twilight" et "The Essence Of Chaos" sont sortis respectivement en 2001 et 2007, marquant ce tournant musical. Le line-up est constitué de Darko Etinger au chant et à la basse, Ivo Petrovic à la guitare et Sebastian Stell à la batterie. "New Formed Revelations", mixé et masterisé par Jens Bogren (Kreator, Amon Amarth, Paradise Lost) au Fascination Street Studios, est sorti sous le label Massacre Records en 2012. "As Nations Fall", le quatrième album, est sorti en Janvier 2016. Six ans plus tard, "Origins Of Hate" est sorti en Octobre 2022.

Discographie :

2001 : "Beneath The Twilight"
2007 : "The Essence Of Chaos"
2012 : "New Formed Revelations"
2016 : "As Nations Fall"
2022 : "Origins Of Hate"


Les chroniques


"Origins Of Hate"
Note : 17/20

Au moment d’écrire ces lignes, l’année 2022 en est à ses derniers instants. La pandémie aura encore été d’actualité et le death metal n’aura sans doute jamais connu, à mon humble opinion, une année aussi faste.

Une chose, dans le death metal, qui peut en rebuter plus d’un est quand le niveau technique ou la vitesse prend le dessus sur tout le reste, laissant le tout aseptisé au possible. Infernal Tenebra évite ce piège dès le deuxième morceau, en y allant d’un changement de rythme subitement en milieu de parcours, cette cassure assurant une variété appréciée pour ma part. Non pas que cela soit complexe à outrance, mais plutôt que le groupe se soucie de construire sa musique avec soin, sans pour autant livrer à la pelle des notes au millimètre carré sans raison d’être.

Infernal Tenebra fait dans le death metal technique donc, mais ne se cantonne pas seulement dans ce créneau. En effet, le groupe ne se gêne pas pour incorporer d’autres influences, que ce soit dans les riffs black metal de "Sadistic Paradise" ou bien l’introduction sinistre à saveur doom metal de "Aeons Of Despair". Et que dire du passage adouci tout en mélodie, proche du metal progressif de "Ghosts Of The Past" ? Seulement que c’est sans doute une facette que le groupe devrait explorer davantage à mon avis s’ils veulent élargir leur horizon dans le futur.

On ne se lasse donc jamais tout au long des quarante-trois minutes de cet album qui frappe fort, avec des morceaux complètement déjantés et extrêmes comme "One With The Evil" qui tire à boulets rouges sur tout ce qui bouge. La Croatie n’est peut-être pas le premier pays qui vient en tête lorsqu’il est question de death metal technique, mais il faudra maintenant s’assurer d’ajouter Infernal Tenebra lorsqu’il est question de comparaison dans ce genre.


Mathieu
Décembre 2022




"As Nations Fall"
Note : 17/20

Les premières notes de "The Seventh Seal" laisse présager un album de pur black metal : guitares acérées, riff hyper rapide, blast beat de feu… et pourtant, la surprise demeure de taille lorsque la pièce poursuit son chemin sur un terrain beaucoup plus death technique. Rajoutez à cela un solo résolument rock et nous en sommes encore qu’à la première chanson ! S’ensuit "Catharsis" et les gars de Infernal n’ont pas besoin de plus de temps pour démontrer l’étendue de leurs talents.

Signé sous étiquette Massacre Records (mieux connu pour ses groupes power et prog), Infernal Tenebra nous vient directement de Croatie et existe depuis déjà 1999. "As Nations Fall", seulement leur quatrième album complet à ce jour, démontre une maturité assumée, un son actuel et puissant, sans dénaturé l’esprit même du black metal. D’ailleurs, "Suspension Of Disbelief" en est l’exemple parfait, genre d’amalgame entre une approche death technique et des portions plus black metal, nordiques et sales à souhait ! Encore une fois, le solo vous surprendra, dans sa manière singulièrement power metal, ouvertement rock.

Là où le groupe brille parmi tant d’autres du genre, c’est dans la maîtrise de plusieurs rythmiques, permettant ainsi d’obtenir un album fluide, jamais ennuyeux, avec une vitesse variante. Ce changement de vélocité fort intéressant permet de ne jamais ennuyer l’auditeur, de le tenir en alerte constante de ce qui vient ensuite. Il est certain qu’Infernal Tenebra ne réinvente en rien le genre. Par contre, son talent d’écriture et de composition des chansons lui permet de sortir du lot, de s’approprier le style et d’en faire sien.

La section rythmique n’est pas en reste, avec son jeu de batterie technique et méthodique. Par contre, fanatique de basse que je suis, j’aurais préféré une présence plus noble pour cet instrument trop souvent négligé. Vocalement, Darko Etinger, qui agit également à titre de guitariste, fait un boulot bien honorable. Évoluant avec agilité entre parties gutturales aux tonalités d’outre-tombe jusqu’aux aigus tranchants à souhait, sa performance est à noter. Ténébreux ce "As Nations Fall" ? Tout à fait ! Un excellent album de black / death qui saura plaire aux plus difficiles.


Mathieu
Février 2016




"New Formed Revelations"
Note : 14,5/20

Les groupes de metal croates se font assez rares et ne sont pas des plus connus parmi la scène metal actuelle. Il en existe toutefois un qui se démarque un peu du lot, et que je découvre dans le cadre de cette chronique : il s’agit de Infernal Tenebra. Formé en 1999 dans un style plus orienté black metal, le groupe, qui s’est finalement tourné vers le death metal un peu plus tard, n’en est pas à ses débuts puisqu’il possède déjà quelques albums à son actif. Le voici de retour en 2012 avec "New Formed Revelations", qui marque sa signature avec Massacre Records, cinq ans après son prédécesseur "The Essence Of Chaos". Un album mixé et masterisé par Jens Bogren (Amon Amarth, Kreator, Soilwork) au Fascination Street Studios en Suède, et dont l’artwork a été réalisé par Gustavo Sazes (Arch Enemy, Sepultura). Jetons une oreille attentive à cette nouvelle galette, et voyons si ces cinq années d’absence auront été bénéfiques au groupe pour son retour.

L’album démarre sur "Entropia", qui à première écoute n’accroche pas vraiment l’oreille, malgré une technique de la part des musiciens qui s‘annonce des plus correctes, notamment à la lead guitare. En effet, "Entropia" est un titre plutôt entraînant, mais assez "mou" dans l‘ensemble, à la rythmique plutôt simple et répétitive, qui se révèle assez peu accrocheur en soi. Voilà qui s’annonce plutôt mal pour ce premier titre. Espérons que la suite se fasse plus intéressante à entendre. Comme dit précédemment, la technique des musiciens est en effet plus que correcte chez Infernal Tenebra, notamment chez le guitariste dont le niveau est excellent, qui nous offre des solos mélodiques teintés de heavy par moments vraiment bons. Preuve en est faite sur "Failed Leaders Museum notamment". Principalement orienté death metal mais en même temps très mélodique, notamment sur les riffs de guitare et les solos, les influences thrashy sont également fortement présentes. Les blasts à la batterie sont nombreux, notamment sur cette piste, ajoutant une touche plus agressive et brutale à l‘ensemble. La piste suivante, "The Art Of Survival", est efficace. L’un des meilleurs titres de l’album, aux riffs accrocheurs, très teinté death mélodique, nous offrant des solos magnifiquement exécutés sur une batterie puissante. Sur "Blood Stained Canvas", ici aussi les solos mélodiques sont très bons, un titre agressif au refrain repris tel un hymne par Danko Etinger au chant, dont la voix est agressive et puissante et le chant très appréciable à écouter. Le jeu de batterie, lui, est savamment exécuté, rapide, propre et carré dans l’ensemble.

La piste suivante, "Last Martyr Standing", est elle aussi énergique et efficace. Un titre qui mêle tout à la fois des influences thrash, des solos heavy et des riffs mélodiques sur fond de death, accompagné d’une batterie qui ajoute en brutalité de par ses nombreux blasts et sa frappe puissante. "Happily Depressed" se veut très mélodique, le clavier est ajouté sur cette piste, et se fond parmi les autres instruments sans trop en faire, rajoutant une certaine ambiance en plus. Des sonorités qui tirent un peu du côté du metal moderne se font légèrement entendre, mais on tend plus vers le thrash metal ici, le chant growlé en plus pour la touche death mélodique, de par les riffs de guitares et la présence, une fois de plus, de solos mélodiques toujours plus efficaces. "One Minute Silence" fait lui aussi partie des très bons titres de l’album, les guitares sonnent mélodiques et les riffs sont plutôt accrocheurs, la batterie est efficace et le jeu propre, seulement il manque un petit plus qui rendrait ce titre encore plus percutant. "Damage Control", dernière piste de l’album, figure également parmi l’un des meilleurs titres de ce "New Formed Revelations". Avec sa rythmique efficace, son lot de superbes solos de guitare qui nous montre toute l’étendue du talent de Ivo Petrovic à la lead guitare, sans oublier la batterie qui blaste et ajoute en brutalité à ce morceau, sa mélodie entraînante et le chant de Darko interprété avec hargne font de "Damage Control" un des titres majeurs de cet album.

Infernal Tenebra ne révolutionne certes rien de plus avec "New Formed Revelations", mais voilà tout de même un album qui vaut le détour et une découverte ma foi tout de même fort intéressante qu’est Infernal Tenebra, dont le niveau technique de ses musiciens, la qualité de ses compositions et le potentiel évident du groupe méritent qu‘on s‘y intéresse davantage à l‘avenir. Comme quoi, les Croates aussi savent faire dans la qualité et apporter ainsi du neuf parmi la scène metal extreme actuelle.


Alexandra
Août 2013


Conclusion
Le site officiel : www.infernaltenebra.com