"Quoi ?? Indochine sur... French Metal ??!", non vous ne rêvez pas et si cela vous pose un cas de conscience, personne ne vous oblige à lire cette chronique ! N'en déplaise aux détracteurs, Indochine est présent sur la scène rock Française depuis bientôt une trentaine d'années, et cela mérite le respect... qu'on aime, ou pas. La sortie du onzième (excusez du peu) album studio, "La République Des Météors", est donc un bon prétexte pour s'y pencher de plus près.

Ayant grandi dans les années 80 au son de titres tels que "L'Aventurier" ou bien encore "Trois Nuits Par Semaine", je ne renie absolument pas cette époque et si vous pensez que je suis un ringard, alors je le dis haut et fort : je vous emmerde ! C'est d'ailleurs dans les années 80 que le groupe a littéralement explosé avec des tubes en boucle à la radio, des premières parties prestigieuses (Depeche Mode) et des concerts en Europe à guichet fermé. Le groupe adopte à cette époque tous les codes de la new wave et en fait sa signature musicale et visuelle. Les années 90 sont plus sombres, ponctuées par le boycott des médias et surtout Stéphane Sirkis qui meurt d'une hépatite foudroyante. C'est au début et milieu des années 2000, avec "Paradize" et "Alice & June" qu'Indochine revient au premier plan, même si son public ne l'a jamais véritablement abandonné. En ce début d'année 2009, le groupe revient avec ce nouvel opus, "La République Des Météors", composé de 16 pistes, et qui bénéficie d'une pochette qui plonge de suite dans l'ambiance, à savoir la première guerre mondiale. En effet, les paroles font souvent allusion à cette guerre, de même que les rythmes martiaux qui agrémentent les compos. "La République Des Météors" marque une nouvelle étape dans la carrière d'Indochine. Sous ses apparences pop douces et légères, cet album est sombre, et quasiment tous les titres font référence à une douleur ou à une séparation.

Musicalement parlant, on retrouve quelques ingrédients des années 80 avec un synthé ultra présent, au détriment des sonorités pop rock des disques précédents. On retrouve donc des influences de Depeche Mode mais aussi de Nine Inch Nails, pour le petit côté indus et surtout martial. A noter une grande présence féminine dans les textes avec Suzanne de Pravda, Gwenaëlle Bouchet (alias "Gwen Blast" et épouse de Nicola Sirkis), et l'écrivaine Nathalie Dalain, ce qui peut peut-être expliquer le ton "léger" des titres. Il vous faudra plusieurs écoutes avant d'apprécier "La République Des Météors" à sa juste valeur, mais ceci devrait être néanmoins facilité par la présence de tubes en puissance avec le très "rock" "Go, Rimbaud Go !", le Depeche Modien et imparable "Little Dolls" (c'est la touche "replay" de votre lecteur CD qui va en faire les frais), "Republika" dans la pure tradition Indochine, le Coldplayien "Le Lac", et l'electro-pop "Play Boy" (qui taille au passage notre Johnny national). Plus globalement, le chant de Nicola Sirkis ne m'a jamais paru aussi juste, malgré les années, et son timbre de voix si caractéristique colle à la perfection avec les jolies orchestrations piano et synthé. Tous les morceaux s'enchaînent à merveille, et on passe rapidement d'un passage sombre au piano ("La Lettre De metal") à une rythmique pop electro plus "dansante" ("Play Boy").

Indochine revient fort, très fort, et pour ma part il me réconcilie avec le rock Français. Ca tombe bien, la fameuse "chanson Française" me gave au plus haut point, et les bébés rockeurs Parisiens me font doucement rigoler !