Le groupe
Biographie :

Indica est fondé par Jonsu (chant, violon, guitare, claviers) et Heini (basse), qui avaient toutes deux déjà joué ensemble dans un orchestre d’enfants auparavant. Le line-up est complété par Sirkku (claviers, clarinette, piano), Jenny (guitare) et Laura (batterie, percussions). Les cinq jolies Finlandaises rencontrent rapidement le succès dans leur pays d’origine. En 2003, elles signent leur premier contrat et commencent ainsi à travailler sur leur premier album, "Ikuinen Virta", qui reste une trentaine de semaines dans les charts Finlandais. Depuis, le groupe a sorti trois autres albums, dont deux d’entre eux sont devenus Disque d’Or. Le dernier, "Valoissa", sorti en 2008, a été produit par Tuomas Holopainen, leader de Nightwish. C’est également le claviériste qui a produit l'album, "A Way Away". Celui-ci a été co-produit par Roland Spremberg (A-ha, Him,…) et mixé par Mark Shettler (Simply Few, Bullet For My Valentine,…).

Discographie :

2004 : "Ikuinen Virta"
2005 : "Tuuliset Tienoot"
2007 : "Kadonnut Puutahra"
2008 : "Valoissa"
2009 : "Pahinta Tänään" (best-of)
2010 : "A Way Away"
2014 : "Shine"


Les chroniques


"Shine"
Note : 11/20

Quatre ans après "A Way Away", premier album chanté en langue anglais pour le groupe, Indica sort "Shine". Deux réflexions se font rapidement.

D’une part, nous constatons, après avoir examiné la liste des nouveaux morceaux, que les paroles seront une fois encore intégralement en anglais. Après "A Way Away", je me demandais si les demoiselles auraient l’audace (ou simplement l’envie) de mêler leur langue natale à la langue de l’exportation. Je l’espérais, même, mais, finalement, il semble que la sécurité / facilité a été privilégiée. Ceci dit, Indica a tout de même annoncé qu’une autre version de l’album sortirait, celle-ci intégralement chantée en finnois, pour ne "pas décevoir les fans finlandais".

La deuxième observation concerne le changement de dénomination de la musique. Alors que nous parlions auparavant de pop/rock, cette dénomination répond à présent au doux nom de "pop symphonique". Le fait de se diriger vers la pop n’est certes pas un problème en soi ; après tout, cette influence à toujours été très présente chez Indica, bien plus que le rock. Et puis ça tombe bien : votre chroniqueuse du jour apprécie beaucoup la pop.

Maintenant, il faudra que les Finlandaises apprennent que la pop ne se résume heureusement pas à une mièvrerie absolue. Et les artistes pop de qualité, comme dans tous autres domaines musicaux, aiment la recherche, même dans la simplicité. Et cette recherche se retrouve également dans les paroles. Ceci, malheureusement, Indica ne l’a pas compris. Le résultat est sans appel : "Shine" n’est pas un bon album. Les morceaux se ressemblent tous dans leur platitude ; le dynamisme parfois irritant, mais souvent communicatif du groupe a disparu au profit d’une linéarité effarante. Et vous rappelez-vous du timbre si particulier de Jonsu ? Apprécié ou non, il était suffisamment particulier pour marquer une différence. Aujourd’hui, même cette qualité s’est effacée. Les enfants, dites bonjour au chant doucereux, banal, et sans aucun intérêt ! Oh, et ne cherchez pas non plus de trop après l’aspect symphonique ; il n’apparaît plus que comme un terme entendu, sans doute destiné à attirer les cœurs amoureux et emplis d’espoir.

Loin de répondre à ses promesses, "Shine" est un album non plus banal, mais sincèrement transparent. Vous l’écouterez peut-être fois, peut-être davantage ; cela ne changera rien au fait qu’aucune trace des onze pistes disparaîtront automatiquement de votre mémoire. La seule chose que de laquelle vous vous souviendrez peut-être, c’est de cette vilaine pochette jaune canari. Inutile.


Gloomy
Janvier 2014




"A Way Away"
Note : 16/20

Si Indica remporte, et ce depuis déjà quelques années, un beau succès dans sa Finlande natale, on ne peut pas prétendre que son nom soit aussi populaire à l’étranger. Bien sûr, la tendance a changée à partir de 2007, lorsque les cinq demoiselles sont ont eu l’opportunité de tenir la place de première partie de Nightwish lors de sa tournée scandinave. Une expérience bénéfique, il faut croire, puisque c’est ainsi qu’est née la collaboration entre Indica et monsieur Tuomas Holopainen, claviériste et leader incontesté de Nightwish. Pour les fans de ce groupe, Indica n’est de ce fait pas un inconnu au bataillon : ils auront, entre autres, pu écouter la chanteuse Jonsu sur "Erämaan Viimeinen", une version non-instrumentale de "Last Of The Wilds", et les fans Européens ont pu voir sur scène le groupe d’Helsinki lors de la tournée promotionnelle de "Dark Passion Play" –dernier album en date de Nightwish– en Europe.

Voilà pour la petite histoire. Aujourd’hui, visiblement, Indica ne veut plus se contenter de se cantonner à son propre pays : les Finlandaises aspirent à élargir leurs horizons ! Voici ce qui explique sans peine le fait que, pour la première fois de sa carrière, Indica ait abandonné sa langue maternelle au profit de l’anglais. Parce qu’en réalité, ce "A Way Away" n’est pas un nouvel album à proprement parlé : il s’agit plus exactement d’une série de titre sortis auparavant, et "simplement" ici repris dans la langue de Shakespeare (c’est ainsi que "Pahinta Tänään" est devenu "Straight And Arrow", que "Ikuinen Virta" a mué en "Scissor Paper Rock", et ainsi de suite). Effectivement, les oreilles qui auraient pu être rebutées par les sonorités gutturales du Finnois n’ont à présent plus aucune excuse valable pour ne pas se poser sur ce pop / rock symphonique, malin ! "Pop/rock" lorgnant avec netteté beaucoup plus vers le pop que le rock et, par conséquent, n’ayant à vue de nez pas grand-chose à voir avec le metal. Mais nous n’allons pas faire la fine bouche, n’est-ce pas ? Même si l’accessibilité presque excessive a au départ tendance à faire grincer des dents. Même si la voix nasillarde de Jonsu, avant que son charme certain ne se dévoile, se montre terriblement plus agaçante que séduisante. Même si l’influence "Nightwish" est tellement palpable qu’elle en devient abusive (le morceau d’ouverture "Islands Of Light" en est un exemple frappant !) –d’accord avec vous, cela, bizarrement ( ?), ne surprendra certainement pas grand monde, mais c’est lorsqu’on se fait de telles constations que l’on en vient à regretter la renonciation du Finnois, qui, l’air de rien, donnait une part conséquente de son caractère propre à Indica. Premier constat pas spécialement élogieux, donc ! Pourtant, il serait malgré tout difficile de parvenir à résister à ce dynamisme, cet entrain, cette exaltation invitant directement l’auditeur à s’offrir une bouffée d’air frais mémorable ! Et puis cette légèreté constante et peu commune sur l’intégralité d’un album se montre en définitive singulièrement captivante !

Enfin, pop, symphonique ou rock, que cela plaise ou non, Indica est bien dans son style, et se montre convaincant autant dans ses moments atmosphériques ("Children Of Frost") que dans ses passages plus "énervés"…enfin, utilisons plutôt le terme "énergiques", qui sera sans aucun doute plus adapté, comme sur le dynamique "Scissor Paper Rock". En définitive, après m’être surprise à chantonner certains refrains et à en muser d’autres sans cesse, inutile de me voiler la face : même si je ne l’aurais certes pas cru à la base, "A Way Away" est parvenu à me séduire ! Le nouveau poulain de Nuclear Blast a toutes ses chances de faire parler de lui, soyez-en sûrs !


Gloomy
Juin 2010


Conclusion
L'interview : Jonsu

Le site officiel : www.indica-music.com