Le groupe
Biographie :

Incantation est un groupe de metal extrême américain, originaire de New York. Le groupe s'installe par la suite à Johnstown, en Pennsylvanie. Formé en 1989, le groupe compte au total douze albums studio, deux splits, trois albums live, trois EPs, deux compilations, ainsi que deux démos. Incantation, aux côtés de groupes comme Cannibal Corpse, Immolation, Morbid Angel, Nile, Obituary, Deicide, Dying Fetus, et Suffocation, est l'un des groupes les plus représentatifs de la scène death metal. Les couvertures de leurs albums, et leurs thèmes traitent du satanisme, de l'occultisme, l'anti-chrétienté et du blasphème. Le groupe est actuellement composé de : John McEntee (guitare, chant / Beast Of Revelation, Tribe Of Pazuzu, ex-Funerus, ex-Mortician, ex-Goreaphobia, ex-Revenant), Kyle Severn (batterie / Shed The Skin, ex-Wolfen Society, Perdition Sect, ex-Funerus, ex-Acheron, ex-Escalation Anger), Chuck Sherwood (basse / Witness To The End, ex-Blood Storm, ex-Namtaru) et Luke Shively (guitare / Dismemberment).

Discographie :

1992 : "Onward To Golgotha"
1994 : "Mortal Throne Of Nazarene"
1998 : "Diabolical Conquest"
2000 : "The Infernal Storm"
2002 : "Blasphemy"
2004 : "Decimate Christendom"
2006 : "Primordial Domination"
2012 : "Vanquish In Vengeance"
2014 : "Dirges Of Elyzium"
2017 : "Profane Nexus"
2020 : "Sect Of Vile Divinities"
2023 : "Unholy Deification"


Les chroniques


"Unholy Deification"
Note : 17/20

Toujours aussi réguliers, les maléfiques Incantation nous rendent visite trois ans après "Sect Of Vile Divinities" avec un nouvel album tout aussi poisseux et malsain nommé "Unholy Deification". On sait exactement ce que l'on va entendre et il ne me viendrait jamais à l'idée de reprocher au groupe de ne pas bouger d'un pouce puisqu'il est l'un des derniers représentants de ce death metal démoniaque qui dégage encore une odeur de souffre.

Alors oui certains albums sont plus death metal et plus brutaux, d'autres appuient plus sur le côté doom et lourd mais globalement vous savez à quoi vous attendre avec Incantation et la baffe est toujours au rendez-vous. On tend donc joyeusement l'autre joue pour s'en reprendre une belle avec ce "Unholy Deification" et le morceau d'ouverture "Offerings (The Swarm) IV" ne perd pas de temps. On se prend du blast et du up-tempo bien énervé et malsain sans la moindre introduction et Incantation nous prouve une fois de plus que quand il s'agit de poser une ambiance malsaine sur un death metal poisseux et brutal, il est le patron ! Kyle Severn en profite même pour poser des patterns plus travaillés et plus originaux à la batterie avec quelques cassures rythmiques, de quoi nous changer des plans classiques du death metal. "Concordat (The Pact) I" ralentit d'ailleurs le rythme et nous refait entendre ces fameux passages plus doom avec des riffs une fois de plus poisseux à souhait et toujours cette ambiance malsaine et maléfique. Le death metal revient bien vite et le rythme prend un petit coup de boost pour nous défoncer la tronche une nouvelle fois. On retrouve un équilibre entre les deux styles bien géré sur "Unholy Deification" et le doom et le death se renvoient la balle joyeusement pendant ces quarante minutes même si ce nouvel album fait partie des albums brutaux du groupe. Vous ne trouverez évidemment aucune surprise sur ce nouvel album et c'est tant mieux, on attend d'Incantation qu'il fasse du Incantation pur jus et c'est exactement ce que l'on trouve ici comme d'habitude.

Il y a des groupes comme ça que l'on ne veut pas voir changer et celui-ci en fait partie. Du death metal aussi malsain et aussi démoniaque, il n'y en a plus beaucoup qui arrivent à en produire, alors quand on en tient un on veut le garder. "Megaron (Sunken Chamber) VI" est d'ailleurs un bon exemple de ces ambiances malsaines et furieuses en même temps. On a même droit à un passage en plein milieu du morceau qui prend des allures d'incantation justement de je ne sais quelle entité démoniaque. L'alternance de riffs bien lourds et malsains et d'accélérations up-tempo fait toujours son petit effet et l'ambiance posée par ce morceau est poisseuse et méphitique à souhait. Les années n'ont aucun effet sur les membres du groupe qui gardent le même savoir-faire et la même passion pour le death metal putride, un feu sacré qui s'exprime sur chaque album et qui permet à ces vétérans de ne jamais décevoir. Si la plupart des morceaux restent aussi compacts que d'habitude, donc entre trois et quatre minutes en gros, on a quand même droit au traditionnel morceau de clôture un peu plus long avec cette fois "Circle (Eye Of Ascension) VII". Il y a d'ailleurs probablement un délire conceptuel à découvrir avec ces chiffres romains attribués aux morceaux et qui n'apparaissent pas dans l'ordre, mais j'avoue que je n'ai pas encore sérieusement creusé la question même si le tout a évidemment un lien avec l'occultisme.

Incantation revient donc avec un album brutal et toujours aussi malsain. "Unholy Deification" ne réinvente pas la formule évidemment mais nous fait entendre un groupe énervé, en forme et toujours aussi inspiré quand il s'agit de faire du bon gros death metal qui tache avec une pincée de doom malsain et poisseux. C'est toujours aussi bon donc aucune raison de se priver !


Murderworks
Octobre 2023




"Sect Of Vile Divinities"
Note : 17/20

Les indémontables Incantation sont de retour fidèles à leur ligne de conduite avec "Sect Of Vile Divinities", nouvelle collection d'immondices sonores proposée par ces Américains maléfiques. Quelques changements de line-up vite fait comme d'habitude mais rien qui puisse ébranler la patte de ce groupe décidément démoniaque.

Si le côté doom du groupe a trouvé beaucoup de place pour s'exprimer depuis "Vanquish In Vengeance", la brutalité trouvait toujours un moyen de se faire entendre et cette fois on ne perd pas de temps avec "Ritual Impurity (Seven Of The Sky Is One)"  qui rentre dans le lard d'entrée de jeu. Les gros blasts ne tardent pas à se fairer entendre et les riffs dégueulasses et malsains placent tout de suite une ambiance méphitique. Pas de doute, Incantation est de retour et n'est toujours pas content ! D'ailleurs, cette fois, l'ambiance générale est encore plus sombre et malsaine que précédemment et ce nouvel album montre même un visage plus méchant que ses trois prédécesseurs. Les habitués se sentiront à la maison dès les premières secondes et les autres prendront une rafale de mandales dans la mâchoire en se demandant ce qu'il s'est passé pendant quarante-six minutes. La plupart des morceaux sont d'ailleurs assez courts et directs puisque quatre d'entre eux n'atteignent même pas les trois minutes là où les autres tournent autour des quatre ou cinq. Pas de gros pavé d'un quart d'heure cette fois et une volonté de faire mal affichée dès le début de l'album. Et si "Propitiation" fait une petite feinte avec une première moitié bien doom, il finit quand même par lâcher les chars d'assaut façon Bolt Thrower avec des riffs écrasants sur un mid-tempo dévastateur avec la bonne double grosse caisse qui va bien. "Entrails Of The Hag Queen" prend la suite et défonce tout ce qu'il trouve sur son chemin en fonçant dans le tas sans ménagement. Pas besoin de faire de track by track vous avez compris qu'Incantation fait du Incantation et qu'il le fait bien.

Plus de trente ans de carrière, certains albums un poil en dessous des autres mais toujours une patate incroyable et des albums qui défoncent à peu près tout le monde dans le genre. "Sect Of Vile Divinities" ne fait pas exception à la règle et montre le groupe en forme avec des morceaux brutaux, courts, directs et sans pitié en plus de balancer une ambiance bien sale. Je me souviens avoir noté une légère baisse d'inspiration sur "Profane Nexus" qui rendait l'album moins marquant pour moi mais cette fois le groupe a la patate et ne fait pas de quartiers. La superbe pochette réalisée par Eliran Kantor résume d'ailleurs parfaitement ce que vous allez trouver sur "Sect Of Vile Divinities" en termes d'ambiances, entre les démons marins et les créatures lovecraftiennes, vous comprenez de suite que tout ça va être aussi poisseux et glauque que sans pitié. Là où certains ont disparu ou changé de style pendant la traversée du désert du death metal, Incantation est resté fidèle à sa ligne de conduite et n'en bouge toujours pas. "Sect Of Vile Divinities" prouve que le groupe en a encore sous le pied et qu'il sait faire parler la poudre, son death est aussi brutal et malsain qu'à ses débuts et "Siege Hive" qui ferme l'album se termine d'ailleurs en cacophonie avec larsens, coups de vibrato sauvages et roulements partout histoire de montrer qu'ils ne se sont pas calmés et que la prochaine fois le groupe reviendra tout aussi violent. C'est rassurant de voir que certains ont encore le feu sacré après tout ce temps et nos tympans sont bien contents de se prendre de bonnes grosses mandales death comme "Sect Of Vile Divinities" nous en donne.

Un nouvel album assez furieux, toujours aussi sale et glauque, bref Incantation est en forme et son death fait toujours autant de dégâts ! Pas de surprises à l'horizon, le groupe fait ce qu'il sait faire et c'est tout ce qu'on lui demande.


Murderworks
Octobre 2020




"Profane Nexus"
Note : 15/20

Si vous voyez une petite série de chroniques tardives de ma part arriver prochainement c'est normal, pour le coup c'est au tour du "Profane Nexus" des vétérans d'Incantation. Votre petit doigt doit vous dire qu'il n'y a pas d'inquiétudes à avoir quant à la qualité de cet album et il a bien raison, le groupe continue sur la voie qu'il s'est tracé et qu'il est le seul à suivre d'ailleurs.

Cette voie est bien évidemment celle d'un death metal aussi brutal que purement démoniaque, avec cette fameuse ambiance qui vous annonce clairement que ces gars-là ne vous veulent pas du bien. "Muse" ouvre le bal de la façon la plus traditionnelle qui soit pour Incantation, la patte est là d'entrée de jeu et les ambiances dégueulasses et poisseuses vous prennent à la gorge sans prévenir. On perd évidemment en folie par rapport aux premiers essais du groupe mais ça ce n'est pas nouveau. Par contre, le groupe se débrouille de mieux en mieux dans les parties les plus lourdes et doom avec des riffs écrasants et une ambiance générale encore une fois bien sordide. La perte en folie furieuse et en violence fait parfois défaut et on aimerait plus d'une fois réentendre Incantation ruer dans les brancards comme il savait si bien le faire à une certaine époque. Cela dit, cela écrase encore la majeure partie de la concurrence en death metal, d'autant plus qu'ils ne sont pas très nombreux à suivre le même chemin. On a quand même "Xipe Totec" qui tente de renouer avec ce côté frondeur et bourrin puisque le titre ne dure qu'une minute, mais malgré sa courte durée et sa volonté d'en mettre plein la gueule on ne retrouve la furie sans limites à laquelle le groupe nous a longtemps habitués. Bien dommage puisque c'était tout de même une des caractéristiques principales d'Incantation.

Malgré ça, "Profane Nexus" n'est pas mauvais, loin de là, c'est un peu en dessous de ce qu'on pourrait attendre d'Incantation mais ça reste Incantation donc les ambiances crades font le boulot et les riffs écrasants ne se privent pas de vous passer sur la tronche. Certes l'inspiration est un peu en dessous du niveau habituel mais on a connu d'autres groupes qui se sont essoufflés bien plus que ça et bien plus vite, on va laisser le bénéfice du doute et voir si Incantation reprend du poil de la bête sur un prochain album. Certains passages sentent le death old school forcément, mais le death old school lent et lourd comme le pratiquent des centaines de groupes en ce moment et qui font rentrer Incantation dans un moule dans lequel il refuse d'habitude obstinément de tenir. Encore une fois ce nouvel album n'est pas mauvais mais il pâtit de la comparaison avec ses aînés. Si le groupe revient avec plus de folie et de violence la prochaine fois, on aura retrouvé le cocktail typique que l'on attend à chaque nouvelle livraison. La production est un peu moins grasse qu'auparavant mais loin d'être d'une propreté à toute épreuve pour autant, on a encore la couche de crasse syndicale sur les guitares.

Un album un peu plus faible que d'habitude pour Incantation mais pas mauvais pour autant, si vous ne recherchez que la violence brute et de la folie à tous les étages vous risquez d'être un peu déçus. Un bon album mais en dessous du niveau auquel le groupe nous avait habitués.


Murderworks
Janvier 2018




"Dirges Of Elyzium"
Note : 17/20

Cette fois, Incantation est de retour pour de bon et "Vanquish In Vengeance" n'était donc pas un album comme ça en passant, moins de deux ans plus tard le groupe remet le couvert avec "Dirges Of Elyzium" pour le plus grand plaisir des amateurs de death dégueulasse, malsain et brutal.

Et là où "Vanquish In Vengeance" pouvait présenter un côté un peu plus lourd et écrasant, ce nouvel album remet les choses au clair. Même si l'album démarre par une intro instrumentale glauque, le groupe enchaîne sur "Debauchery" qui attaque fort directement avant de balancer un coup de frein à main avec un riff bien lourd aux accents presque black, à coup de trémolos dégueulasses agrémentés de soli bien malades. Bref, Incantation est de retour et il n'est pas content ! "Bastion Of A Plague Soul" et ses 2 minutes 40 confirment que le groupe a décidé de remontrer les crocs et de taper un peu plus souvent dans le tas, parce que même si "Vanquish In Vengeance" commençait par ses morceaux les plus véloces, ce nouvel album se montre d'entrée de jeu bien plus sauvage. La note d'intention peut d'ailleurs se deviner en regardant simplement la durée des morceaux qui sont globalement plus courts cette fois, hormis "From A Glaciate Womb" qui tape dans les 7 minutes et le traditionnel long final qui s'approche cette fois des 17 minutes. Rien de bien nouveau finalement mais ce n'est pas ce qu'on demande à un groupe comme Incantation, par contre on a un retour clair et net à plus de brutalité et ça fait toujours plaisir à entendre. Et histoire de bien coller à l'orientation générale, le son est redevenu un peu plus sale que sur "Vanquish In Veangeance", même si on est loin de la prod' très étouffée que le groupe a pu nous présenter par le passé, ça reste tout de même plus direct et moins propre. On notera d'ailleurs la présence d'une basse bien sèche qui claque comme un coup de trique !

On retrouve le groupe comme on l'aimait, brutal, inquiétant, malsain, pesant avec un équilibre quasiment parfait entre toutes ces facettes. Les soli de guitares, comme je le disais plus haut, sont totalement déglingués, les morceaux retrouvent les bonnes vieilles structures chaotiques auxquelles le groupe nous avait toujours habitués jusqu'au précédent album un peu plus contrôlé. Cette fois, c'est l'enfer qui revient se déchaîner dans vos enceintes, le Incantation réellement démoniaque d'antan qui revient vous vomir ses horreurs dans les esgourdes. Les 50 minutes passent comme une lettre à la poste et on en redemande tellement ce "Dirges Of Elyzium" fait plaisir à entendre ! Même si le précédent était très bon, on se dit qu'il lui manquait un brin de folie, qu'Incantation avait besoin d'un album pour réellement se remettre dans le bain et redevenir le taré qu'il avait toujours été, cette fois c'est la bonne et ce groupe de malades s'est remis sur les rails. Et comme d'habitude, le dernier morceau est une énorme brique de près de 17 minutes écrasante à souhait, un long voyage sur le Styx pendant lequel Incantation dévoile tout son savoir-faire en matière de torture sonore et d'ambiances lourdes et malsaines. Un bon petit bain de plomb en fusion pour terminer un album qui suinte la folie et la violence de tous ses pores.

Si "Vanquish In Vengeance" nous rassurait sur la capacité d'Incantation à nous pondre un bon album après 6 ans d'absence, ce nouveau venu nous fait carrément le plaisir de renouer avec la brutalité qui avait cédé un peu de terrain chez son grand frère et permet à Incantation de redevenir le monstre effrayant qu'il était à ses débuts. Cette fois le groupe nous attaque à la gorge, tout est plus direct, plus sale et même si les ambiances doom et pesantes sont encore là, on prend une bonne grosse raclée du début à la fin tant "Dirges Of Elyzium" se veut vindicatif. Bref, comme je le disais en entame de cette chronique, Incantation est de retour et ça va chier velu !


Murderworks
Juillet 2014




"Vanquish In Vengeance"
Note : 16/20

On n'avait plus eu de nouvelles d'Incantation depuis la sortie de "Primordial Domination" en 2006, ça commençait à faire long et les amateurs d'ambiances morbides se demandaient ce qu'ils allaient bien pouvoir se mettre sous la dent. Les Américains ont pensé à eux et sortent leur nouveau rejeton, il s'appelle "Vanquish In Vengeance" et n'est pas beaucoup plus aimable que ses grands frères.

En 6 ans inutile de préciser que la musique d'Incantation n'a pas tellement changé, et tant mieux puisque personne ne leur demande de faire autre chose qu'un death poisseux. Les premiers albums du groupe sont depuis leurs sorties des classiques du death US, et Incantation est un de ces rares groupes qui arrivent à dégager un feeling vraiment démoniaque de sa musique. Même si l'inspiration s'était quelque peu essoufflée sur les dernières galettes en date, ces types restaient maîtres dans l'art de créer un death axé old school et particulièrement malsain. Alors non, "Vanquish In Vengeance" ne se hissera pas lui non plus au même rang que les premiers chefs d'oeuvre du groupe, mais il faut avouer que celui-ci est plutôt en forme ! Pas de dépaysement à l'horizon, en dehors de quelques petites variations c'est tout pareil qu'avant. Le plus gros motif d'étonnement vient du son, puisque le groupe nous a plus ou moins habitué à avoir une prod' très sourde ou étouffée et sale. Ici la prod est peut être la plus puissante qu'Incantation ait eu jusqu'à maintenant, mais pas d'inquiétude, les guitares sont restées bien grasses et les riffs putrides vont vous dégouliner dans les oreilles comme il faut.

On voyait mal ces vieux de la vieille succomber aux sirènes du gros son propre qui lave plus blanc que blanc, tout comme il était évident qu'ils n'allaient pas se mettre aux polyrythmies à tout va. Le death chez Incantation on l'aime à l'ancienne, pas besoin de blast à 250 BPM pour malmener l'auditeur qui aurait eu le malheur de laisser traîner ses esgourdes dans les parages. On n'est pas dans le record de vitesse ou de bruit, le death d'Incantation est habité par la haine et vu le monde dans lequel on vit je crois que ce n'est pas prêt de changer. Pour les rares variations que le groupe a bien voulu apporter à sa musique, on notera une présence plus importante de passages doom, même si cette composante a toujours été présente dans les albums d'Incantation, elle se fait une place plus importante sur "Vanquish In Vengeance". On retrouve les riffs écrasants typiques du genre sur une bonne partie des morceaux, et même si la furie à laquelle le groupe nous a toujours habitués est encore là elle laisse cette fois plus de place à ces passages écrasants. Tout en étant un album typique du groupe, "Vanquish In Vengeance" en montre une face plus rampante qui lui sied à ravir.

C'est flagrant sur le dernier morceau de l'album, "Legion Of Dis", pavé de plus de 11 minutes qui va vous balancer deux ou trois enclumes sur le coin de la gueule histoire de finir en beauté. Je crois que je ne les avais jamais entendus aussi lourds, du pur doom / death de derrière les fagots. Très bonne idée de l'avoir placé en toute fin d'album d'ailleurs, quand on croit s'être pris dans la tronche tout ce que le groupe avait de bile à cracher, on se retrouve avec un dernier titre encore plus crado et pesant que le reste ! D'ailleurs la voix de Mc Entee se fait très profonde sur ce morceau, on sent qu'elle vient de loin et ça donne un côté encore plus sale à l'engin. Si vous pensiez qu'ils allaient s'assagir avec le temps comme beaucoup de leurs confrères ça va vous faire tout drôle, parce que celui là je vous garantis qu'on le sent passer ! Il se termine sur toute une série de larsens qui flingue bien les tympans comme il faut, encore un peu et on les verra embarquer Monarch en première partie !

Bref même si ce n'est peut-être pas le meilleur album du groupe ça fait quand même plaisir de pouvoir écouter un nouveau Incantation, et ils sont tout de même en forme sur cet album et plus inspirés que sur certaines de leur dernières sorties. Après 6 ans sans activité, en dehors d'un split l'année dernière, il était temps que le groupe revienne montrer qui est le patron.


Murderworks
Décembre 2012


Conclusion
L'interview : Chuck Sherwood & John McEntee

Le site officiel : www.incantation.com