Sept ans que les malades d'Impaled nazarene avaient disparu de la circulation ! Et les voilà qui reviennent comme si de rien n'était avec "Eight Headed Serpent", pour mon plus grand plaisir puisque ce groupe m'éclate depuis bien longtemps. Entre leur musique bourrine et frontale, leur humour provocateur bas du front et leurs comportements de sales gosses? ils ont toujours réussi à me faire marrer. Et ce n'est pas avec ce nouvel album que cela va changer puisque malgré le temps la formule n'a pas bougé d'un poil.

Certains n'avaient visiblement pas apprécié "Vigorous And Liberating Death" qui m'avait pourtant bien plu, les remarques les plus fréquentes étant qu'Impaled Nazarene faisait du Impaled Nazarene. Effectivemment mais qu'attendre d'autres de leur part ? Certes ils ont tenté des directions légèrement différentes par le passé, plus mélodique en général d'ailleurs que ce soit pour "Nihil" ou "Absence Of War Does Not Mean Peace". Mais en gros depuis "All That You Fear", la formule est plus ou moins restée la même, en dehors de quelques incursions mélodiques ou vaguement plus black suivant les albums. On vient chez ces Finlandais pour avoir ce black / punk / rock alcoolisé et en général c'est ce qu'il nous donne, personnellement je ne me plains pas et profite de ces multiples glaviots sonores. "Eight Headed Serpent" est donc dans la pure continuité de ses prédécesseurs et Impaled Nazarene fait ce qu'il sait faire de mieux, c'est à dire foncer dans le tas en étant raide bourré. Une petite intro pour faire monter la sauce et "Goat Of Mendes" débarque à fond les ballons avec des riffs bien black pour le coup et la furie habituelle du groupe. Pour le coup, ils n'avaient plus sonné aussi black metal depuis un bon moment et sans faire un retour aux sources, on sent un petit clin d'oeil au passé. Même ce break plus lourd est presque inquiétant avec de très discrets claviers en fond qui appuient l'ambiance glauque. Chassez le naturel, il revient au galop, le morceau-titre enchaîne avec du Impaled Nazarene pur jus et balance un black / punk bien nerveux et teigneux avec quand même là encore quelques ambiances plus sombres. Si la patte du groupe est évidemment parfaitement reconnaissable, on note du coup une orientation un peu plus black, des ambiances parfois plus froides et plus sombres. C'est fait par petites touches mais cela suffit à varier un peu et ramène une légère louche du passé à la surface. En tout cas, cela faisait longtemps que le groupe n'avais pas sonné aussi méchant et froid.

Pour le reste, c'est comme d'habitude, ça rue dans les brancards, ça blaste comme des porcs, bref ça défonce tout sur son passage. "Eight Headed Serpent" est probablement l'album le plus méchant et brutal que le groupe nous a pondu depuis des années, pas de prisonniers ici, on découpe tout ! L'orientation plus black se confirme sur quasiment tous les morceaux et l'ambiance redevient plus froide et plus menaçante, ce que l'on n'avait pas entendu chez Impaled Nazarene depuis très longtemps. L'hystérie est toujours là mais l'envie de faire la fête et de picoler a été remplacée par celle d'en découdre. On est loin du pétage de plombs fun et taré de ce bon vieux "Latex Cult", ici la température est descendue de quelques degrés et les gaillards commencent à avoir l'alcool mauvais. Bon, on a toujours quelques résultats de beuverie comme "The Nonconformists" qui, pour le coup, rocke bien comme il faut et se fait bien plus fendard. En tout cas, pas le temps de traîner par ici, en à peine trente-deux minutes la messe est dite et on remballe tout. "Octagon Order" m'a d'ailleurs carrément ramené à l'excellent "Rapture" avec ce black / punk ultra bourrin et primitif qui faisait si mal sur cet album (quand je pense que Mika Luttinen a dit dans une ancienne interview que pour lui c'était leur album le plus faible...). En tout cas, ça fait plaisir de les retrouver en forme, ils n'ont plus sonné aussi méchants, froids et brutaux depuis un bon moment. Ne vous attendez pas à retrouver un groupe métamorphosé, c'est simplement que la patate est là et que quelques ambiances plus sombres et vicieuses viennent se faire une place. Si vous n'aviez pas aimé les deux précédents albums, il y a peut-être une chance que ce retour des influences black puisse vous convaincre, pour ma part ce nouvel album me ravit les tympans.

"Eight Headed Serpent" met fin à sept années de silence pendant lesquelles on se demandait si le groupe était encore en vie, la réponse est donnée et fermement qui plus est ! Impaled Nazarene bourrine comme un beau diable, balance des ambiances parfois plus black et plus froides et continue à atomiser tout le monde. Et putain ça fait du bien !

Après un sympathique "Road To Octagon" marquant le 20ème anniversaire du groupe, Impaled Nazarene nous revient avec un nouvel opus intitulé "Vigorous And Liberating Death", encore une fois, comme à son habitude, chez Osmose Productions. Avec un artwork old-school au possible, les Finlandais reviendraient-ils aux sources de leur nuclear metal ??? Culte, brutal et provocateur, voilà ce qu'on est en droit d'attendre de la horde à Mika Luttinen... Alors, le groupe est-il au rendez-vous ou commence-t-il à accuser l'âge ??? Vous le saurez dans un instant...

Et c'est parti pour treize morceaux assez courts et donc potentiellement efficaces !!! "King Reborn" donne tout de suite le ton de ce nouvel album : brutales et crues, telles sont les nouvelles compositions des Finlandais... Même si j'avoue trouver le son un peu "léger" pour du "nuclear metal" !!! Il sonne très rock'n'roll, ce qui colle bien à certains riffs utilisés ici et là, mais l'ensemble manque quand même un peu de puissance et de relief... Au moins, le son de cet album est très clair et l'ensemble des instruments est parfaitement audible, ce qui n'est pas négligeable !!! Peut-être que des guitares un peu plus acérées et une section rythmique plus percutante auraient quelque peu amélioré le verdict final...

L'album continue sur le même rythme effréné, prenant quand même le temps de nous offrir un sympathique "Pathological Hunger For Violence" bénéficiant d'un lead mélodique très agréable bien qu'assez convenu... Mais même si les morceaux s’enchaînent rapidement, le rythme de croisière est trop rapidement atteint et rien ou presque ne viendra perturber l'écoute de ce nouvel opus !!! Impaled Nazare nous livre ainsi un ensemble de morceaux très plats, certes bien exécutés, mais sans véritable âme, faisant de ce "Vigorous And Liberating Death" un album très vite lassant... On a la fâcheuse impression d'avoir entendu chaque riff mille fois et les Finlandais n'apportent définitivement rien de nouveau sous le soleil de minuit !!!

Heureusement, il faut bien que cela ait un avantage, et ce climat général permet de mettre en valeur non pas un mais deux titres : le très efficace et rock'n'roll "Martial Law" ou l'imparable "Hostis Humanis Generis", véritables bouffées d'oxygène !!! Voilà sûrement ce qu'on aurait aimé entendre tout au long de ce nouvel album : une musique inspirée et percutante, à l'image des excellentes lignes de basse, malheureusement trop rares... Mais les Finlandais ne nous auront pas fait ce plaisir cette année !!! L'ensemble n'est certes pas mauvais d'un point de vue musical, mais cela reste trop poussif pour du nuclear metal, et bien trop convenu, surtout connaissant la longue expérience des musiciens composant la horde... Impaled Nazarene serait-il en panne d'inspiration ???

A croire que les éternels provocateurs sont enfin rentrés dans le rang... Le temps aurait-il fait son œuvre ??? Je n'espère sincèrement pas ; gageons plutôt qu'il s'agit ici d'un simple passage à vide !!! Toujours est-il que "Vigorous And Liberating Death" est un des albums les plus conventionnels d'Impaled Nazarene, et ses à peine plus de 33 minutes seront presque aussi vite oubliées... La musique des Finlandais devrait sentir le souffre, le stupre et la luxure, mais en l’occurrence, ce n'est pas avec cet album qu'ils devraient craindre la censure !!! Et même si la musique du groupe reste facilement identifiable, les Finlandais ont oublié de renouveler leur style, ou tout du moins de lui insuffler cette âme aussi sadique que masochiste qui nous faisait vibrer depuis des années... Voilà bien longtemps que je n'avais pas vu le groupe tirer à blanc !!!

Espérons que la bande à Sluti 666 reprenne du poil de la bête sur le prochain opus !!! En tout cas, ils ont cela en eux, nous le savons tous, même s'ils l'ont oublié le temps d'un album beaucoup trop académique pour marquer les esprits, à l'image d'un "Drink Consultation" au titre prometteur mais finalement diablement rébarbatif... Peut-être une bonne entrée en matière pour ceux qui ne connaissent pas encore Impaled Nazarene, bien qu'un peu consensuelle, mais les die-hard fans devraient passer leur chemin et se recentrer sur les albums les plus marquants de la longue carrière du groupe, et ils sont nombreux !!! Les Finlandais restent les maîtres incontestés d'un style qu'ils ont créé, le nuclear metal, mais ce n'est pas cette fois qu'on se fera atomiser...

"Manifest", dernier album des Finlandais d’Impaled Nazarene. Au premier abord, on observe une jaquette des plus attractives, on y distingue un masque à gaz surplombant 4 crânes humain reliés entre eux par du fil barbelé. Dès la première seconde d’écoute, nous sommes transportés sur un front où un souffle retentit sous un son de cloche retentissant, par delà des cris dérivant sur une marche militaire, sous couvert de tir de mitraillette. Après une petite minute, on accède à un "The Antichrist Files" où on ne reconnaît pas trop bien la manière de composer d’Impaled Nazarene. Tout au long de ce CD, on peut écouter des riffs calmes, pas trop poussés dans leur finalité, qui pour moi sont assez hurlants mais sans vie, qui donnent une touche assez triste à cet album. Ainsi les touches de mélodie rentrent bien dans la tête, sans trop de conviction. De plus la batterie assez simple ne correspond pas aux batteries d’Implaled Nazarene (nous avons été habitués à des parties batterie beaucoup plus poussées et recherchées). Tous cela est assez lent et la rapidité d’enchaînement a été oubliée. Certains titres de ce nouvel opus peuvent être qualifiés de rock’n'roll ou quelques headbangs peuvent être placés. Tout cela est accompagné de la voie de Sluti666 plus calme que le précédent album, ce qui donne un effet assez ennuyeux et lent, on regrettera l’effet attachant de la voie de "Pro Patria Finlandia". Pour finir, je dirais que cet album est assez négatif dans sa globalité et que je ne reconnais pas les Impaled Nazarene dans cet opus. Les riffs se ressemblant trop, il m’est difficile d’aller au bout des 50 minutes. Seule la jaquette relève le niveau de ce dernier album. Au final je suis déçu, m’attendais-je à autre chose... Sûrement !

"Pro Patria Finlandia"
Note : 18/20

"Pro Patria Finlandia", avant-dernier album des Finlandais de Impaled Nazarene. Un album plus approfondi, plus recherché, plus bourrin et plus puissant que les précédents albums, ce qui pour moi est mieux. Une prod bien mis en forme, un son de guitare bien défini ou chaque note est distincte, on notera une basse muette (ndlr : une intro de basse à la "Armageddon Death Squad" aurait été cool, c’est dommage). Celui-ci démarre directement sur un petit solo de batterie, court mais efficace, que l’on peux qualifier de mise en bouche de la chanson, suivi par un riff lourd, rapide et furieux comme un "Cancer" qui active un album agressif toujours aussi black death, (à faire écouter à Mamie si vous voulez lui déchausser les dents), même si les quelques parties plus mélodique rentrant facilement dans la tête comme le morceau "Leucorrhea" bien placé dans la setlist de cet album qui, repose pour quelques secondes les esprits avant de reprendre de plus belle avec un "Neighbourcide" actif. On notera que les deux ou trois parties que l’on qualifiera plus de punk ("I Wage War") permettent de placer de bons headbangs en écoutant ces riffs. Tout cela, accroché par une voix bien grasse, puissante, agressive, et qui, pour moi, est plus grave que dans le précédent album ("All That You Fear "), nous captive dans l’écoute de cet album tout au long des 38 minutes qui constituent cette rondelle. De plus, les quelques solos bien trouvés contenus dans ce CD donnent encore plus de puissance aux morceaux, à écouter ceux de "Hate - Despise - Arrogance" très puissants. Pour finir, pour moi les chansons à écouter dans cet album sont : "Goat Sodomy" et "For Those Who Have Fallen" qui apparaît après des jolis gun shots, propice à de bons très bons pogos en concert ou soi-même entre les meubles des grands parents.

Sjel Octobre 2007