Le groupe
Biographie :

Ill Niño, sextuor latino-américain du New Jersey, composé de Cristian Machado au chant, Ahrue Luster et Diego Verduzco aux guitares, Lazaro Pina à la basse, Daniel Couto aux percussions et Dave Chavarri à la batterie, voit le jour en 2000 gràce à Dave Chavarri qui après avoir effectué une tournée au sein de Soulfly décide de monter un groupe axé nu metal. Après un premier EP éponyme en 1999, Ill Niño commence à rentrer dans le bain à coups de divers concerts en compagnie de Soulfly, et en signant chez Roadrunner Records, le premier album "Revolution Revolución" voit le jour en Juillet 2001. De par son originalité et une vision nouvelle du nu metal qu’Ill Niño apporta avec cet album, sa carrière musicale s’enflamma très vite, et le public fut vite conquis. En 2003 sortira l’album "Confession", tout aussi efficace que le premier, mais plus mélodique, ce qui leur permis d’élargir leur auditoire. En 2005, Ill Niño est de retour aux sources, un son plus percutant comme à ses débuts avec l’album "One Nation Underground", un contrepied à leur label Roadrunner Records qui voulait qu’Ill Niño reste dans une veine plus accessible, ce qui amena le groupe à quitter celui-ci en 2006 pour signer chez Cement Shoes Records, afin d’avoir plus de liberté dans ses productions. S’ensuivra l’album "Enigma" en 2008, avec son côté très hispanique et aux sons des plus variés. Cependant face aux problèmes financiers rencontrés par leur label Cement Shoes Records, Ill Niño décide de quitter celui-ci en 2009. Après une année en stand by, Ill Niño signe en distribution chez Victory Records et sort son cinquème album "Dead New World" en Octobre 2010. Deux ans plus tard, le groupe récidive "Epidemia". Ill Niño sort son spetième album, "Till Death, La Familia", en Juillet 2014.

Discographie :

2001 : "Revolution Revolución"
2003 : "Confession"
2005 : "One Nation Underground"
2008 : "Enigma"
2010 : "Dead New World"
2012 : "Epidemia"
2014 : "Till Death, La Familia"


Les chroniques


"Till Death, La Familia"
Note : 14,5/20

Ça faisait longtemps qu'on n'avait plus entendu parler de Ill Niño. C'est un lien affectif qui me rapproche d'eux. J'ai découvert le metal avec un de leurs albums, alors lorsque un nouvel album arrive, c'est toujours avec une certaine envie non dissimulée que je l’accueille. Un peu déçu avec le précédent album, "Epidemia", quelque peu policé et mou sur le fond, ce "Till Death, La Familia" est plus agressif. Reprenant bien sûr ce qui a fait du groupe ce qu'il est, avec ces accents très reconnaissables, avec ces fûts si particuliers, cette voix si particulière et ces effets ici et là sans trop en abuser, et un certain groove toujours aussi présent.

Plus agressif dans le sens où l'on retrouve les parties dures, hurlées et gueulées alors que sur "Epidemia", elles étaient moins présentes. Les riffs sont toujours aussi sympa et puissants, on se prend à dodeliner de la tête sans y faire attention. Alors certes Ill Niño n'ira pas révolutionner les choses, il reprend une formule qui marche et qui a marché sur les précédents opus, et ne s'embarque pas non plus sur des chemins inconnus, mais c'est toujours plaisant, à l'heure de ce metalcore et thrashcore formaté, de trouver un groupe qui garde sa patte et sa propre identité. Vétéran parmis les vétérans, le groupe d'origine hispanique, dans la conception de ses compos et de ses arrangements, fait de moins en moins appel à l'espagnol pour remplir ses textes ; langue dont le frontman était friand auparavant ; maintenant ceux-ci sont pratiquement exclusivement en anglais. Pour les anciens fans, on retiendra que cet album s'ajoutera avec bonheur aux nombreux autres qu'ils possèdent déjà, avec un retour aux sources plus important que ce qu'on pourrait croire, notamment avec des sonorités se rapprochant des premiers albums, revenant à quelque chose de plus pêchu, plus dynamique, avec de grosses guitares et une foi retrouvée alors que les albums précédents s'avéraient être plus mous et ennuyeux. Les nouveaux morceaux sont davantage accrocheurs et agressifs avec un véritable fil conducteur, ils forment un bloc compact et puissant. Doté d'une production très à la hauteur, sans être trop puissante ni pas assez, cet album est encore une fois un retour aux sources de par ses sonorités, avec peut-être moins de fûts medium et de roulements ici et là, mais on a ici quelque chose de plus efficace qui ravive une flamme metal, sans être trop tribal pour pouvoir accrocher l'auditeur lambda.

Un bon album qui ne restera pas dans les têtes mais qui s'écoute de temps en temps et surtout qui nous réconcilie avec le groupe, et qui pourrait faire revenir sur le devant de la scène un Ill Niño qui avait un peu perdu ses lettres de noblesse ces dernières années, et qui s'était enfermé dans un anonymat relatif. "Till Death, La Familia", sans être exceptionnel, nous rappelle ces sons si particuliers, cette agressivité et ce côté un peu tribal qui avaient fait l'originalité du groupe. Un retour sympathique, à suivre.


Sam
Octobre 2014




"Epidemia"
Note : 13/20

C’est toujours un plaisir de (re)découvrir un groupe qui a été dans l’un des premiers à me faire aimer ce metal un peu différent. Ill Niño fait partie de ceux-là. Le style est plus puissant, plus profond. Alors que l’album précédent étais moins "rentre-dedans" avec un moins bon mix, et quelque chose qui rentrait plus dans le rang, le groupe est revenu à certaines sonorités orientales, mais, de l’autre côté, sa musique s’en trouve plus "dure" dans un metal quelquefois à la limite du death.

La technique a évolué, et l’ensemble est beaucoup plus speed qu’à l’accoutumée. Passé cela, le groupe retourne un peu en arrière. Certes des évolutions, mais loin de celles qu'autant Dave Chavarri que le frontman nous avaient promises. Le groupe retourne au bout de deux-trois morceaux à ses premiers amours et des alternances de rythmes et ambiances qui ont fait leurs preuves et auxquels un large public a adhéré. C’est dommage que le groupe n’ait pas forcément poussé plus dans la recherche de la différenciation en retournant au bout de quelques morceaux dans une formule déjà connue et reconnue. Alors oui, il est sûr que c’est plus violent, plus métallique et plus hargneux qu’auparavant, et que les années n’ont pas entamé les envies du groupe qui continue à distiller la "bonne parole". La production irréprochable donne quelque chose de vraiment particulier au groupe et fait ressortir ces sonorités tribales par moments. Le retour aux "sources" promis par le groupe ne se fait qu’à moitié, en effet, on entend ici et là quelques sonorités intéressantes et tribales propres au groupe, mais un metal puissant reprend le dessus. La mise en valeur du frontman et du célèbre batteur est omniprésente, mais ensuite ? Les guitares, bien qu’acérées, ne donnent pas toute leur pleine mesure, et sont quelquefois noyées dans une masse de riffs et de sonorités. Le groupe utilise ces célèbres ambiances et chants avant d’enchaîner sur un chant ultra saturé et possédé.

En résumé, le groupe avait promis des changements pour ce nouvel album. Il y a eu certes des changements, avec un retour à quelques sonorités tribales, une grosse performance drumesque de Dave Chavarri, une grosse performance du frontman omniprésent, des recherches de quelque chose de plus puissant, plus metal avec moins de concessions et moins de parties "plaintives". Le groupe développe une grosse énergie sur l’ensemble de l’album, mais au final, on reste un peu sur notre faim. Après le retour et la redécouverte des 3-4 premiers morceaux, on s’aperçoit vite que rien ne change dans les structures et ceci est assez décevant, hormis quelques prises de risques, le groupe ne marche que dans les pas déjà créés et se déplace dans le sillon déjà tracé par ses précédents albums (quoi que, pas l'avant-dernier…). "Epidemia" nous laisse un goût d’inachevé, quelque chose d’amer qui te reste sur la langue, où tu attendais plus, tu as pris un peu plus violent que d’habitude, c’était un de tes groupes fétiches... mais, tu restes un peu dubitatif sur l’intérêt d’un tel album, même s'il faut lui reconnaître certaines qualités.


Sam
Novembre 2012




"Dead New World"
Note : 16/20

Dès le premier morceau "God Is Only For The Dead", Ill Niño balance le renouveau avec efficacité, un véritable retour aux sources, par ses riffs à la guitare, les melodies apportées par Cristian Machado nous font vibrer, cela faisait longtemps que je n’avais eu autant de plaisir à ré-écouter du Ill Niño, il faut dire que l’album précédent, "Enigma" était difficilement digérable.

"The Art Of The War", de par son aspect brut, le côté bourrin entremêlé de mélodies et de rythmiques à tout casser, la recette efficace d’un retour au devant de la scène avec un Dave Chavarri overboosté sur sa batterie qui donne toute la puissance de ce morceau. Ill Niño montre également qu’ils ne s’entâchent pas d’une image de brutasse pure et dure en se limitant à des morceaux extrêmes, ce n’est de toute manière pas leur genre, il nous le montre au travers d’"Against The Wall", tout de suite morceau plus gentillet, ça reste du Ill Niño jusqu’au bout des doigts, et également le morceau le plus "calme" de l’album, disons que c’est un titre qui se fait un peu plus dans une tranche où les aficionados d’Ill Niño s’y retrouveront moins face à une oreille moins avertie, moins connaisseuse du son d’Ill Niño, ça n’en est pas moins un morceau très travaillé, et très agréable à entendre.

En parlant de travail, on sent à l’écoute de cet album, que chaque morceau est réfléchi, travaillé afin de nous livrer un produit haut de gamme, en passant par "Mi Revoluçion" avec les traditionnels changements de rythme, d’une efficacité tout aussi monstrueuse, il est clair qu’Ill Niño a décidé de faire sa révolution et pour le moment c’est amplement gagné et c’est que du plaisir pour nos oreilles délicates. Les guitares sont vraiment soignées et donne une patate monumentale sur des morceaux comme "Serve The Grave", "Bleed Like You", sans oublier le côté hispanique, LA patte d’Ill Niño avec la guitare acoustique au début de "Ritual", plus on avance dans cet album, plus les morceaux paraissent aboutis, à l’écoute on se dit "Bon, le prochain sera comme les autres", ils ont atteint leur but, et non, cette galette se délecte avec beaucoup de surprise, et les surprises s’alignent de morceau en morceau, on s’en lasse pas on en redemanderait.

"Killing You, Killing Me", du titre à la basse puissante, c’est une baffe en pleine tronche, de l’intensité autant au chant qu’au jeu à la guitare acoustique, des percussions qui relèvent parfaitement le morceau à un côté incisif que l’on attend toujours d’un Ill Niño, le passage doodle guitare acoustique / percussions est divin, calé exactement où il fallait dans ce morceau, du grand art ! Un cover des Smashing Pumpkins de la part d’Ill Niño, j’aurais eu du mal à concevoir une telle chose, à l’entendre encore moins il faut dire, mais ici avec "Bullet With Butterfly Wings", apporter leur touche sur un tel morceau était osé et clairement loin d’être évident, ici réinventé avec des percussions sensationnelles, c’est un défi relevé haut la main.

Dernier morceau de la galette "Scarred", histoire de laisser une dernière cicatrice dans notre mémoire à l’écoute de cet album, Ill Niño se lâche une dernière fois et on retrouve tout ce qu’on aime d’Ill Niño, des changements de rythme propres, du chant entre le growl et le mélodique sans passer par des excès pompeux, des riffs pesants qui s'enchaînent que ce soit à la basse, les guitares, la batterie et les percussions, ce morceau est comme l’apothéose de l’album qui nous dirait "On est de retour et on fait pas les choses à moitié". "Dead New World" est la seconde révolution d’Ill Niño et j’espère honnêtement que celle-ci durera.


Phenix
Mai 2011


Conclusion
Le site officiel : www.myspace.com/illnino