Cette année, le supergroupe I Legion sort son second album intitulé "Pleiona", soit trois ans après la sortie de son premier opus "Beyond Darkness". Tout d’abord, pourquoi peut-on parler d’un supergroupe ? Tout simplement parce que sur cet album on retrouve pas moins de 8 chanteurs / chanteuses et 7 guitaristes, tous étant des musiciens plus ou moins reconnus comme Jon Howard (Threat Signal) ou bien Björn Strid (Soilwork). Je vous laisse donc le plaisir d’aller jeter un œil afin d’avoir la liste de tous les musiciens participant au projet.

C’est donc avec une certaine attente que je me lance dans l’écoute de cet album. En effet, avec un tel line-up, on a donc une certaine attente envers celui-ci. C’est donc sur "Sirens" que l’album démarre. L’intro sonne assez classique pour le coup tout en restant assez plaisante à l’écoute. Suite à ça, le morceau se lance vraiment et ce sera donc des couplets et des refrains accrocheurs avec un chant masculin et des riffs bien lourds qui seront présents au menu le tout sur une batterie très bien rythmée. Le groupe nous livre donc ici un metalcore plutôt maîtrisé et ce premier titre est très prometteur. "Exhale" enchaîne donc en nous proposant un morceau plus mélodieux que le précédent tant au niveau de la guitare que le chant et la batterie. Le morceau est donc un peu plus posé mais reste bien intense, même plus que le premier titre. Le refrain rentre dans la tête et la mélodie à la guitare devient de plus en plus magnifique au fil du morceau. On est porté entre un chant clair et un chant plus agressif tout le long, ce qui donne un titre assez dynamique.

Ensuite vient donc "Hollow" et la première chose qui m’est venue à l’esprit est : Pourquoi ? En effet, on a ici affaire à un morceau avec un chant féminin qui passe lui aussi du chant clair au chant plus grave. Jusque là rien de bien méchant me direz-vous. Le problème se situe au niveau du chant grave qui est effectué avec une voix complètement érayée qui se démarque de ce que l’album nous a fait entendre jusque là. Autant il n’y a pas grand-chose à dire sur le chant clair, hormis le fait qu’il n’est pas trop intensif, autant le chant grave est assez insupportable pour le coup, surement dû au fait que l’on ne s’attendait pas à ça. Bref, faisons abstraction du chant et penchons-nous sur le reste du morceau. Il est donc question d’un morceau moins porté sur la mélodie que le précédent hormis pendant les passages au chant clair. Le tout est assez bien maîtrisé dans l’ensemble, les passages calmes et ceux rythmés sont bien équilibrés et l’on voit bien que l’on a affaire à des musiciens expérimentés.

Le morceau suivant va nous proposer du chant masculin pas forcément bien différent de celui deux premiers si ce n’est que le refrains est moins accrocheur. C’est à ce moment-là qu’arrive le cinquième titre "Pleiona",soit le titre éponyme avec un retour du chant féminin. On entend ici une autre chanteuse et il n'est question que de chant clair sur ce morceau puisqu’il s’agit d’une balade. On retiendra ce titre pour ça, vu le décalage avec le début de l’album. Le morceau passe assez vite, le chant est agréable, les mélodies sont elles aussi plaisantes. Ce titre nous donne donc l’occasion de souffler un peu même si je dois admettre ne pas comprendre le choix d’avoir mis une balade en plein milieu de l’album. Les trois derniers titres ne seront pas vraiment différents du début de l’album. Les structures sont plutôt identiques, les refrains sont tout aussi accrocheurs les uns que les autres. Le groupe a trouvé sa formule, le tout est maîtrisé, les musiciens arrivent à suivre et heureusement quand on voit qui est présent sur l’album.

L’album se termine et on en garde un sentiment assez mitigé. En effet, il y a de très bons morceaux mais certains se démarquent à cause d’un choix pas vraiment judicieux dans la composition. De plus, la présence de nombreux musiciens sur l’album rend l’écoute alléchante mais pourtant cela crée une de ses principales faiblesses. On se retrouve donc sur cet album avec des morceaux tous joués par des musiciens différents, ce qui donne parfois l’impression d’écouter une compilation et bloque un peu l’immersion dans celui-ci. Cependant, "Pleiona" reste quand même agréable à écouter malgré quelques choix que j’ai du mal à comprendre.

"Beyond Darkness"
Note : 17/20

Frederic Riverin. Ce nom ne vous dit rien ? C’est bien normal ! Cependant il va falloir compter sur lui dans les prochaines années car son projet I Legion  qui sort aujourd’hui son premier effort "Beyond Darkness" est un veritable raz-de-marée. Le succès de cet album, très influencé speed melodic metal et modern melodic death metal, est dû essentiellement au fait du casting de ce "super groupe fictif" qui comprend, entre autres, Björn Strid (Soilwork), Chris Clancy (ex-Mutiny Within, qui est également le producteur du disque et qui a écrit bon nombre de parties) et Jon Howard (Threat Signal). Voilà pour les chanteurs, ce qui est déjà énorme en soi (même si, dans le cas de Björn, celui-ci avait avoué par interview qu’il n’en resterait pas là depuis le goût qu’il avait pris aux side projects avec Night Flight Orchestra, projet de classic rock initié par Sharlee D’angelo, bassiste de Arch Enemy), mais au niveau des guitares la liste elle aussi donne des étoiles dans les yeux : Andy James de  Sacred Mother Tongue, Peter Wichers de Soilwork, Angel Vivaldi et Brandon Jacobs de Mutiny Within ! Voilà donc une légion de gens de talent réunis par le goût sacré du metal pour le plus grand plaisir de nos oreilles mais qu’en est-il vraiment une fois l’écoute faite ?

Après une écoute simple de la galette je me rends vite compte que la prod' est bien là (en même temps, même par amitié je doute que les stars présentes sur cet album aient accepté de mettre du leur sur un album sous-produit…), puissante, mettant bien en valeur les solos de guitare et le chant. Il est bon de constater que Björn, superstar du combo, ne chante que sur certains titres, taillés sur mesure pour lui, à la sauce Soilwork, parfait pour faire se succéder chants clairs et growls (titres qui sont d’ailleurs les meilleurs de l’album à l’exemple de "Signs From Above" et son growl monstrueux assorti de solos de guitare full speed et  "Despite Your Grave", le titre qui montre la suprématie du maître en matière de maîtrise vocale). Changement d’ambiance clairement établi pour le featuring de Jon Howard, mais non moins classe, sur "Escape As Deliverance", titre ultra nerveux aux contrastes growls / chants clairs, même s’il est vrai que la voix claire de Jon paraît un peu "jeune" par rapport à Björn. Là encore c’est un vrai festival de solos en tous genres, vraiment classes ! Certains sont fatalement un peu en dessous niveau qualité mais restent largement écoutables (bien qu’ils s’adressent à un public plutôt fan de groupes de jeunes). Enorme reprise de "Love Is A Battlefield" de Pat Benatar ("Hell Is For Children", chanson reprise par Children Of Bodom) vraisemblablement chantée par le maître Björn. De quoi convaincre les sceptiques et de quoi achever ceux qui, comme moi, sont tombés sous le charme de cet album éphémère et inattendu.

Byclown Novembre 2012