Le groupe
Biographie :

Iced Earth est un groupe de heavy metal américain, originaire de Tampa, en Floride. Il est formé en 1985 sous le nom de Purgatory par le guitariste et auteur-interprète Jon Schaffer, et le batteur Greg Seymour. Iced Earth publie son premier album éponyme en 1990, et dénombre depuis douze albums studio, quatre EPs, trois compilations, trois coffrets, trois albums live et un album de reprises. Après deux albums en 1990 et 1991, Iced Earth prend une pause entre 1992 et 19954, et revient aux côtés d'un nouveau chanteur, Matt Barlow. Iced Earth publiera quatre albums avec Barlow entre 1995 et 2001 ; "Burnt Offerings" en 1995, "The Dark Saga" en 1996, "Something Wicked This Way Comes" en 1998, "Horror Show" en 2001. Après "Horror Show", Barlow quitte le groupe pour s'engager dans les forces de l'ordre tandis qu'Iced Earth continue avec Tim "Ripper" Owens, à la voix. Avec Owens, le groupe publie deux albums ("The Glorious Burdenen" 2004, et "Framing Armageddon" en 2007) jusqu'en fin 2007 avec le retour de Matt Barlow annoncé après cinq ans de séparation. Iced Earth publie l'album "The Crucible Of Man" avec Barlow en 2008, mais annonce à nouveau en 2011 le départ, cette fois définitif, du chanteur. Plus tard la même année, le chanteur d'Into Eternity, Stu Block, devient le nouveau chanteur. "Dystopia", le premier album de Block avec le groupe, est publié en Octobre 2011, et est très bien accueilli par la presse spécialisée. Le deuxième album avec Block, "Plagues Of Babylon", est publié en Janvier 2014, suivi de "Incorruptible" en 2017.

Discographie :

1991 : "Iced Earth"
1992 : "Night Of The Stormrider"
1995 : "Burnt Offerings"
1996 : "The Dark Saga"
1998 : "Something Wicked This Way Comes"
2001 : "Horror Show"
2004 : "The Glorious Burden"
2007 : "Framing Armageddon (Something Wicked Part 1)"
2008 : "The Crucible Of Man (Something Wicked Part 2)"
2011 : "Dystopia"
2014 : "Plagues Of Babylon"
2017 : "Incorruptible"


Les chroniques


"Incorruptible"
Note : 14/20

Qu’on le veuille ou non, que l’on soit du camp de ceux qui apprécient Jon Schaffer et ses triolets de riffs, ou de ceux qui détestent le "one man show" qu’est Iced Earth, il faut tout de même rendre à César ce qui appartient à César… Ce groupe de pur metal américain est un monument, une institution lancée en 1990 et qui, au fil des chanteurs et autres musiciens qui tournèrent autour de M. Schaffer, a su faire sa marque dans le milieu, sans compromis, sans artifice. Avec Iced Earth, des bons albums au plus mauvais, on sait toujours à quoi s’attendre : du metal sans accommodements, à prendre ou à laisser.

Après les fleurs, le pot malheureusement. Je suis du camp de ceux qui croient qu’Iced Earth tourne en rond. Je n’ai vraiment pas apprécié les années Ripper Owen, le retour de Barlow, dans un "Something Wicked Part 2" plutôt mièvre, n’ont rien fait pour me rappeler les bonnes années de "Burnt Offerings". Qui plus est, je n’ai toujours pas digéré le départ de Stu Block de l’excellent groupe Into Eternity pour la bande à Schaffer.

Non pas que "Incorruptible" soit un mauvais album en soi, seulement que la sauce a tellement été étirée que cela prendra bien plus que l’édulcoré metal offert ici pour rehausser le goût. La production est parmi les meilleures que le groupe ait offertes récemment, la voix de Block est à nouveau une performance de premier niveau, mais papa Jon semble vraiment avoir perdu la main. Les riffs sont fades, sans inspiration, rappelant ici "Dark Saga" (l’album d’IE que je hais le plus), et là "Something Wicked this Way Come", mais jamais au grand jamais la hargne et l’agressivité des débuts. Pourtant tout est là, une batterie rapide et intense, de la guitare à plus finir et des cris suraigus à réveiller d’outre-tombe quelconque banshee de bas niveau, rien à faire, le soufflé ne lève pas.

Un jeune amateur de metal qui découvrira Iced Earth avec cet album et qui entendra "Seven Headed Whore" pour la première fois me dira que je suis totalement à côté de la plaque, que je ne connais pas mon metal une seconde. Et pourtant, c’est à peu près le seul moment où j’ai enfin souri en me disant "Enfin, un moment magique", des riffs de bon goût et un Block en grande forme. Par chance, ce même jeune amateur aura l’unique occasion de découvrir le passé du groupe et de réaliser, que même craquelé, le monument tient toujours.


Mathieu
Août 2017




"Plagues Of Babylon"
Note : 16/20

Suite à "The Crucible Of Man (Something Wicked Part 2)" en 2008 et trois ans d'attente après le très bon "Dystopia" en 2011, qui nous révélait le nouveau visage du groupe avec Stu Block au micro, Iced Earth continue dans la lignée d'un metal plus puissant et incisif, notamment par le biais d'une orientation vocale certainement plus "brutale" qu'auparavant. Le nouvel opus "Plagues Of Babylon" sera sans conteste l'un des événements majeurs et des plus attendus de l'année 2014. Mettant à l'honneur de nombreux guests que je vous laisserai le soin de découvrir par vous-mêmes (dont notamment Hansi Kürsch de Blind Guardian ou Russell Allen de Symphony X), l'album reprend pour une bonne première moitié des titres le concept de "Something Wicked This Way Comes". L'arrivée de Stu Block avait été plutôt bien accueillie par le public lors de la sortie de "Dystopia". "Plagues Of Babylon" est donc indéniablement fortement attendu. S era t-il dans la même lignée que le précédent ? Parviendra-t-il à satisfaire les amateurs de la nouvelle formation et à convaincre les plus réticents, éternels inconsolables du départ de Matt Barlow ?

Iced Earth possède le don de s'approprier un riff efficace, et de construire progressivement toute une ambiance autour de ce dernier. C'est encore le cas ici dès le premier titre éponyme de l'album : "Plagues Of Babylon" s'imprègne d'une ambiance orientale qui se marie parfaitement à la ferveur enérgique du metal, soutenue par un chant qui évite le piège du symphonique trop miéleux, le tout sans pour autant négliger le côté mélodique. La bonne surprise est que le titre phare de l'album n'en est pas pour autant la seule chose à en retenir. "Democide" et les titres suivants continuent tout aussi bien de tricoter ces riffs brodés de soie au sein d'une puissance propre au groupe, d'un jeu de guitare toujours aussi propre et incisif, et d'une section rythmique basse / batterie simplement " hyper-efficace". Son metal présente par certains aspects un côté "à l'ancienne" mais le son reste lui très moderne et soigné. La diversité des capacités vocales de Stu Block se distingue au travers de titres comme "The End", "Cthulhu" ou du plus apaisé et magnifique "If I Could See You".

Un groupe qui résiste depuis autant d'années aux affres du temps trouvera indubitablement au sein de son public des amateurs inconditionnels et exclusifs de la première heure. Mais malgré de nombreux changements de line-up depuis sa fondation en 1984, le groupe parvient à conserver son équilibre musical et créatif, et nous propose toujours une musique de qualité, sans artifices. Même si cet album ne s'inscrira peut-être pas comme le plus révolutionnaire ou marquant de l'impressionnante discographie du groupe (mais n'avons nous pas tendance à nous montrer plus exigeants envers les grands groupes ?), "Plagues Of Babylon" reste une production de qualité d'un groupe indissociable de l'histoire du metal. Je ne saurai prédire si cet album sera mieux accueilli par le public que le précédent : le bémol à inscrire serait de noter que devant l'ambition du projet, il semble nous manquer un grain de "je ne sais quoi" qui aurait pu permettre à "Plagues..." de réellement s'inscrire comme un album conceptuel et inoubliable.

Qu'attendre désormais de plus ? N'oublions pas qu'Iced Earth est une formation qui prend toute son ampleur sur scène. Les prochaines tournées seront donc forcément très attendues et permettront alors peut-être de parer à cette sensation de légèrement rester sur notre faim. Quant à la projection (déjà !) d'un prochain album, on peut éventuellment ésperer un opus offrant moins de guests et une introspection plus poussée dans l'intimité du groupe. Nous disposons déjà avec "Plagues Of Babylon" d'un univers vraiment développé, proposant des perles musicales faisant rejaillir les plus glorieux moments d'Iced Earth.


Radien
Janvier 2014




"Contagion"
Note : 13/20

Ce nouvel album était, avant sa sortie, très attendu, et très redouté. Le départ de Tim Owens a laissé perplexe un bon nombre de fans et n'a fait qu'empirer cette situation de crainte. Car en effet, les dix dernières années de Iced Earth ne furent pas très glorieuses. Mais c'est accompagné de Stu Block, nouveau chanteur, que le groupe, grâce à leur nouvel album daté de 2011 nommé "Dystopia", va relancer sa carrière de grand groupe. Cependant, même si l'album se laisse écouter, il y a des défauts, voire de gros défauts, qui font que cet album se range dans les "presque sympa de 2011".

Sur le premier morceau, qui porte le même nom que l'album, le groupe met en place un pattern rythmique intéressant, accompagné d'une mélodie entraînante qui aboutit à une ambiance épique. Mais le manque crucial de changements de tonalités (qui va d'ailleurs être un des problèmes majeurs du disque) va un peu ennuyer l'oreille, d'autant plus que les riffs se répètent encore et encore. Le second morceau, "Anthem", est lui aussi "accroche-oreille" au début. Mais on en vient vite à se lasser, en raison du même problème que dans le titre précédent : les riffs répétitifs et la tonalité qui ne change pas. Mais ce qui est particulièrement regrettable sur ce morceau, c'est qu'il y avait des bonnes idées, comme l'intro. Seulement, cette intro est malheureusement gâchée par la simplicité de la batterie qui fait débutant. Sans oublier le refrain dans lequel on retrouve un regrettable côté commercial.

"Boiling Point" aurait pu être la chanson heavy / thrash metal de cette fin d'année, mais il y a comme un faux contact. La même note revient sans cesse (eh oui, encore ce problème de tonalité), les mélanges de voix donnent un aspect sale et cliché au genre, et pour finir il fallait que ce soit seulement là que la batterie se réveille. Le début de "Anguish Of Youth", quatrième piste de cet album, est sympa mais vaguement commercial. Et puis quand les guitares saturent on se dit : j'ai déjà entendu ça quelque part !... Eh bien c'est simplement que ce genre de chanson metal a déjà été fait et refait. Les solos vont tout de même être un petit peu plus intéressant que le reste du titre mais ne le sauveront pas pour autant.

"V", est comme son nom l'indique est le cinquième titre du CD. Il est le genre de "morceau d'album" typique. Pas de quoi faire un tube, mais de quoi donner un petit peu de vigueur à l'ensemble. Il est tout de même un des meilleurs titres d'un point de vue purement musical de l'album. Cependant ça reste moyen. Avec "Dark City", on se retrouve une fois de plus en face d'un début intéressant. Mais il est important de relever le ridicule du petit choeur de voix de tête qui vibrent comme des chèvres. Le riff d'accords ouverts qui suit ce petit passage comique ont un côté épique respectable. Le reste du morceau présente aussi des passage entraînants, notamment vers la fin.

"Equilibirum", est lui aussi le genre de titre passe partout. Il illustre les qualités et les défauts de l'album. "Days Of Rage" est le morceau le plus thrash de l'album. Il fait ressortir les premières influences du groupe et avec un petit mélange heavy, rend le tout vraiment sympa et agréable à l'écoute. Cependant les défauts n'en sont pas pour autant effacés, et c'est bien dommage.

Ah enfin, des guitares acoustiques. Merci à cette agréable chanson qu'est "End Of Innocence". C'est certes commercial mais ça se laisse bien écouter. Au niveau de la construction du titre, on tape dans du très bon. Le solo après le premier refrain et vraiment bien placé. Et le deuxième, appuyé par les gros accords des guitares lourdement saturées est d'autant plus puissant que le premier, par la technique qui y est plus présente. Arrivé à la fin de l'album, "Tragedy & Triumph" donne une impression de déjà entendu. Ben oui, en même temps c'est une sorte de vitrine de ce qui a été fait avant. C'est aussi le moment de replacer une dernière fois le mot qui est souvent sur mes lèvres lors de cette écoute : dommage.

Le son de l'album, quant à lui, s'est nettement amélioré. Il est plus moderne, et donc plus puissant. Seule la batterie, même avec une double grosse caisse intéressante, a un son un peu mou par rapport aux autres instruments. Quelques bonnes idées, mais plutôt mal exploitées. Cet album "Dystopia" de Iced Earth est "oui, mais...". Ce qui ne m'empêchera pas de relancer une 58ème fois le CD, parce qu'après tout, malgré ses défauts, cet album est à croquer.


Gaëlle
Mai 2012


Conclusion
L'interview : Jon Schaffer

Le site officiel : www.icedearth.com