Pour moi, la présence d’une chanteuse comme figure de proue d’un groupe est toujours bienvenue. Dans ce monde patriarcal qu’est le metal, il est toujours plaisant de découvrir des groupes qui mettent de l’avant une femme. Qui plus est, je trouve encore plus intéressant quand ledit groupe propose une chanteuse ayant du coffre (quoique je n’ai rien contre les chanteuses plus opératiques, Within Temptation étant l’un de mes groupes favoris).

Dans cet ordre d’esprit me viennent des formations telles Halestorm et Benedictum dans un registre plus clean ainsi que Arch Enemy ou The Agonist dans un volet beaucoup plus agressif. Huntress se retrouverait ainsi dans la première catégorie. Rappelant Joan Jett, Jill Janus s’en tire plutôt bien malgré d’indéniables petits problèmes au niveau des notes aiguës, laissant échapper quelques fausses notes ici et là. Et ne me demandez pas ce que je pense de la seule fois où elle essaye le "growling"…

Musicalement, rien de nouveau sous le soleil. Nous avons affaire ici à du pur heavy metal de la vieille école. La production, claire et de bonne facture, transpire tout de même les années 80. Ce metal "old school" saura sans doute plaire aux amateurs des groupes de la NWOBM, pour ma part, ce n’est malheureusement pas un style qui m’attire. J’accorde tout de même une attention particulière aux pièces qui, sans nécessairement réinventer la roue, nous font passer un bon moment. Cela dit, il ne faut pas croire qu’Huntress n’est pas talentueux, seulement, l’album s’écoute sans trop d’éclat, sans trop d’émerveillement, les pièces demeurant somme toute plutôt fades. Genre d’album à écouter en fond musical lors d’une bonne séance de ménage ou dans l’auto.

Évoluant depuis 2007, le groupe a à son actif trois albums complets, les deux premiers n’ayant pas été reçus de manière unanime par la presse et les amateurs. J’ai bien peur que la tendance se maintienne pour "Static"également. Je passe.

Huntress voit le jour en 2009 et est composé d’anciens membres de The Professor et de la frontwoman Jill Janus. Après leur signature chez Napalm Records en Novembre 2011 (un EP était sorti précédemment) et un premier album "Spell Eater" assez controversé, "Starbound Beast", deuxième effort des californiens, se présente à nous.

Déjà, le détail qui frappe d’entrée est sans aucun doute l’artwork de cet album, vraiment très "space". En effet miss Janus y est représenté avec des cornes et semble être envoûtée (peut-être fait-elle office de cinquième élément ?) au milieu d’un décor orné d’oracles, d’une pyramide, d’une soucoupe volante sur fond de constellation ! Et l’introduction va dans ce sens, elle demeure très intrigante et parait même paranormale sur un fond heavy ! Mais une fois passé celle-ci, on retrouve bien l’ambiance de leur dernier album, à savoir un heavy metal parfois sombre, parfois trash et la voix éraillée et envoûtante de  Jill Janus  toujours autant mise en avant. Dans l’ensemble tout de même, le contenu de cette galette est supérieur à la prouesse précédente. Alors dans le très bon, nous avons droit au très stoner "I Want To Fuck You To Death" doté d’une très bonne rythmique, "Destroy Your Life" avec une introduction et une rythmique très typée Maiden et un refrain envoyé en pleine face, très imposant et mémorisable en même temps : il fait mouche dès la première écoute, le morceau "Blood Sisters" doté d’un heavy bien construit réservant une atmosphère bien propice à l’univers du combo. Hormis ces extraits, on a l’impression que les morceaux sont bâtis à partir de la voix de Jill. La frontwoman a la main mise sur "Zenith" par exemple, une track bien speed mais pas exceptionnelle, celle-ci subissant totalement les cordes de la miss ! C'en est de même pour le très heavy "Receiver" qui, pourtant, commence sur les chapeaux de roues et qui finit totalement dominé… Et ne parlons pas du titre "Oracle" qui, au fil des écoutes, devient très ennuyeux, manquant cruellement de profondeur ! C’est bien dommage car Huntress est vraiment composé de bons musiciens et certains passages sont vraiment très bons.

Huntress nous livre un bon album et nous démontre tout son potentiel quand il ne retombe pas dans une facilité déconcertante qui lui faisait défaut précédemment ! Certains parlent de metal occulte : il est vrai que la musique proposée fait souvent penser à des groupes comme The Devil's Blood (groupe qui a splitté malheureusement) avec son atmosphère moribonde. Mais des combos comme ça, c’est simple : ou bien on aime ou bien on déteste, c’est spécial ! Pour ma part, Huntress me plaît bien en général. Un univers à découvrir avant de se faire une opinion.

"Spell Eater"
Note : 12/20

Huntress, c’est d’abord l’histoire de Jil Janus, en effet lorsqu’elle était jeune sa voix était déjà spectaculaire, elle a donc tourné avec un opéra en Europe. Le groupe californien s’est formé en 2009, suite à la rencontre avec les membres de Professor. Il est ainsi composé de membres de Professor, DarkBlack et Skeletonwitch. Huntress sort cette année son premier album, "Spell Eater", 10 titres qui sont surprenants.

En effet, la voix de Janus est très prenante et envoûtante, et dès les premiers titres la magie opère, "Sleep And Death", "Eight Of Sword", "Aradia" et "Night Rape" sont des exemples dans cet album qui s’avère très sombre finalement. Sur le papier, on nous propose un heavy metal, mais le heavy dans lequel ils opèrent ne me plaît pas, je n’accroche pas, certes ils sont très bons, mais j’ai juste l’impression d'écouter une performance vocale et non un groupe. Le sentiment est étrange, sachant aussi que certains riffs paraissent thrash, d’autres un peu plus black, et ce melange de heavy / thrash / black est en quelque sorte là pour la prestation vocale (comme je le disais), certes c’est un choix du groupe et cela se sent, mais pour ma part je n’accroche pas. On peut noter que le mixage est travaillé de façon à ce qu’il sonne underground, et je pense que c’est aussi un choix du groupe, histoire de s’attacher à ses origines et de ne pas les renier. Mais ce sont les trois derniers titres auxquels j'ai le plus accorché : "Children", "Terror" et "The Tower" clôturent cet opus sur les chapeaux de roues, avec certes toujours ce même esprit, mais on a moins l’impression d’écouter une prestation vocale, et là on s’en prend clairement plein la gueule, les breaks, les solos, les intros, les outros, tout semble parfait, et me laisse une impression très positive sur le groupe.

Peut-être que je devrais approfondir davantage l'écoute, et dans d’autres conditions, mais l’ensemble me paraît trop poussif, ce qui est bien dommage car le potentiel est là ! Attendons de voir ce dont le groupe sera capable dans quelques temps après la sortie d’un autre album ou des prestations live !

Motörbunny Octobre 2012