13 titres pour quelque chose de special. Le son de Hungry For The Truth est quelque chose de très décomposé, aux influences multiples, mais que l’on dirait plus proche d’un The Dillinger Escape Plan ou encore Converge. Vous savez, ce son décomposé, un peu barré, sur lequel vient se poser un chant hurlé, violent, sans foi ni loi. Au niveau du son, on est sur quelque chose de totalement décomposé, sans queue ni tête, rempli de dissonances, de larsens, et autres joyeusetés phoniques. Grosse basse grasse, chant possédé, maudissant et déchirant, des sons par ci par là niveau décadence, il faut avoir le cœur bien accroché sur les 13 titres de "Overflow" pour comprendre ce qui se passe avec ces constructions alambiquées, ces passages d’une violence extrême, ce bloc qui arrive dans la tronche puis… plus rien, une sorte de descente aux enfers du groupe, toujours avec le même chant entêtant qui hurle sa rage par-dessus sans autre forme de procès. C’est déchirant et ça rentre directement dans tes conduits auditifs.

Pour le reste, la production est bien mais sans plus, l’ensemble s’avère un peu compliqué à digérer pour le néophyte, il n’est pas à mettre entre toutes les mains, ni toutes les oreilles. Est ce que ce CD est acessible ? Clairement, non. Est ce que la production est bonne ? Oui. Est ce qu’il est écoutable d’une traite jusqu’à la fin ? Non. Il est intéressant mais écoutable par sessions de deux-trois morceaux, ensuite il devient un poil rébarbatif. Je ne sais qu’en penser, au final il se rapproche des maîtres à penser et jouer du genre, que peuvent être Converge ou autre The Dillinger Escape Plan.

On ne peut pas reprocher à Hungry For The Truth de ne pas vouloir évoluer, de proposer des choses et de les agrémenter de quelques idées. Il est intéressant ce 13 titres, intéressant mais peut-être pas suffisant, même si une scission se fait au milieu du CD pour proposer des titres plus math-metal avec plus de liant. Metal déchirant, déchiré, dissonant et alternatif, HFTT peut prendre toutes les étiquettes, avec ces variations et ces instrumentales au service d’un chant omniprésent, quoiqu'un peu sous-mixé. On ne pourra pas reprocher au groupe de rentrer dans les cases car ses morceaux sont imprévisibles, coupant à des endroits où on ne s'y attend pas, agrémentés d’une basse très très lourde, de petites mélodies entêtantes, d’un ensemble de choses à la fois dissonantes et mélodiques. A conseiller pour un certain public précis et coutumier du style, pour les amoureux de Converge uniquement.