Le groupe
Biographie :

Horncrowned est un groupe de black metal colombien formé en 2001 (anciennement Inoculation) et actuellement composé de : Necroräv (basse / Daemoni), Dying B (batterie / Amputated Genitals, Betray The Kidnapper, Molecular Decay, Stnzr Cult, Suppuration, ex-Purulent, ex-My Plague), Ferat (guitare / Daemoni, Inoculation, Nosferatu) et Demongoat (guitare, chant / Daemoni, Inoculation, Satanizer, The Arsenicum Potestas). Horncrowned sort son premier album, "The Rise Of Satan's Artillery", en 2003 chez Demonic Attack, suivi de "Satanic Armageddon" en 2006 chez Ketzer Records, de "Casus Belli Antichristianus" en 2009, de "Defanatus (Diabolus Adventus)" en Décembre 2014, et de "Rex Exterminii (The Hand Of The Opposer)" en Novembre 2020.

Discographie :

2003 : "The Rise Of Satan's Artillery"
2006 : "Satanic Armageddon"
2009 : "Casus Belli Antichristianus"
2011 : "Monumental Rebirth Of Satan" (EP)
2013 : "Tetrahedron" (EP)
2014 : "Defanatus (Diabolus Adventus)"
2016 : "Proelium" (EP)
2020 : "Rex Exterminii (The Hand Of The Opposer)"


Les chroniques


"Rex Exterminii (The Hand Of The Opposer)"
Note : 13,5/20

Il est bien plus difficile de nos jours de défendre du black metal old school que du death old school, et ceci pour différentes raisons. La première, c’est l’exigence du public car dans le death, les mecs ont juste envie de se briser la nuque sur du gros son tandis que dans le black, il y a un carnet des charges à vraiment respecter, il faut que ce soit sombre et satanique, mélodique, mais attention, la mélodie doit générer un climat oppressant et occulte, etc. Attention au son aussi, si c’est trop produit c’est pas trve, si c’est vraiment horrible on va reprocher au groupe de se la jouer trop trve. Autre chose, c’est qu’aujourd’hui, tenter de sortir le nouveau "Heaven Shall Burn"… de Marduk ne sert à rien vu que le black se résume à l’heure actuelle au post-black. Si tu as des war paints et que tu te prends pour un commando d’élite de Belzebuth, tu passes pour un clown. Dans le death, short, baskets, et tee shirt de ton groupe préféré et hop, adjugé vendu. Si, à la rigueur, si tu veux te faire entendre dans le black, joue les mystérieux et publie tes prods sur Bandcamp en misant sur le visuel, photo noir et blanc, forêts et regard contemplatif, ça marche bien ça.

Pour le coup, les Colombiens de Horncrowned se retrouvent bien dans la mouise, eux qui pratiquent depuis 20 ans un black guerrier très agressif, dans la veine d’un Marduk, Setherial ou encore Dark Fufu. La différence avec les groupes krisprolls, c’est que nos amis issus du pays de la coke ont cette sensibilité d’Amérique du Sud dans le son, ce côté rêche, radical, un peu foutraque mais audible. La prod’ sonne vachement sale et bestiale, un peu à la manière du thrash teuton de l’époque, genre Sodom ou Destruction, mixé à des vieux Krisiun. La caisse claire résonne avec une réverbe incroyable et possède un petit côté plastique relou, les guitares ont du buzz et l’ensemble est un peu brouillon parfois, mais les mecs savent jouer et de ce fait, les riffs apparaissent assez clairs. Malgré les légères imprécisions, globalement, Horncrowned nous assaisonne bien comme il faut. Les mecs défendent bien leur bout de gras, l’état d’esprit occulte et antichrétien est assumé, les structures un peu répétitives passent bien grâce à un batteur très entreprenant qui sait faire évoluer son jeu, bref, on est dans les clous. Pour l’originalité, on repassera mais franchement, là n’est pas l’intérêt de ce disque, les amateurs de black à la Marduk vont être plutôt satisfaits. Le chant aide pas mal à faire passer la pilule, le timbre de voix utilisé est bien aigu et on ressent une grande rage qui s’en dégage. Tout va bien niveau riffaille et niveau climat, on y est. Par contre, petit point négatif, c’est tout le côté mélodique. Parfois la guitare se détache de l’ensemble pour façonner des leads ou des interventions en trémolo aigu comme sur l’intro de "Repentant", pareil pour les solos qui sont parfaitement inutiles et cassent le rythme soutenu engendré par la formation anti-Jesus. Quel dommage, alors qu’on a des morceaux comme "Confrontation" qui vend une atmosphère oppressante et dérangeante sans utiliser les zigouigouis de guitare… Le disque aurait pu être meilleur si parfois, on ne ressentait pas un manque de consistance, certains passages sont carrément géniaux car ils se justifient parfaitement dans l’ensemble, mais quelques riffs sont là et ne défendent pas forcément les arguments proposés par la formation. En gros, il y a quelques inégalités mais bon, c’est comme ça, qu’est-ce qu’on peut y faire ?

Personnellement je n’ai pas réussi à rentrer de suite dans le délire, dès les premières écoutes je me suis demandé où ces mecs voulaient aller, que cherchent-ils à nous faire entendre ? Le problème ne venait pas de "Rex Exterminii (The Hand Of The Opposer)" mais de moi, car je n’y prêtais pas l’attention qu’il méritait. En fait, en s’imprégnant progressivement du bousin, j’ai appris à l’apprécier. Horncrowned nous propose un bon disque, violent, virulent, purement antichrétien, il permet aux vieux cons dans mon genre de se réimprégner de l’ambiance géniale des années 90, et pour les plus jeunes métalleux d’entre nous, se farcir les 44 minutes de la galette, ça fait le cul comme on dit. En tous les cas, il est fort probable que j’y repose une petite oreille de temps en temps.


Trrha’l
Mai 2021




"Defanatus (Diabolus Adventus)"
Note : 12/20

L'évocation des mots "metal extrême" et "Amérique du Sud" renvoie souvent à notre esprit des noms tels que Sepultura, Sarcofago, Vulcano, Grave Desecrator et toute la horde black / death / thrash brésilienne des 80's ou encore d'innommables combos war metal à la dévotion au metal extrême et au discours tellement jusqu'au-boutiste qui frise parfois le ridicule et le mauvais goût.

Alors quand on apprend que Horncrowned est originaire de Colombie et joue du brutal black metal, on se dit qu'il va nous falloir prendre au préalable un demi flacon d'aspirine, suivi d'un flacon entier entre chaque piste. Et ça ne rate pas ! "Defanatus (Diabolus Adventus)", quatrième blitzkrieg des fous furieux de Horncrowned est une boucherie sans nom à la gloire du Malin. Tout ici respire le black satanique d'obédience suédoise avec Dark Funeral, Marduk, Setherial et tout la clique.

Tout est ici poussé jusqu'à son paroxysme : une batterie qui ne cesse jamais de blaster (au rendu hyper synthétique digne d'une boîte à rythmes, mais c'est apparemment un type en chair et en os qui joue), un chanteur à la voix éraillée qui se croit certainement plus méchant que Satan lui-même, les titres de morceaux clichés à mort (avec le sous-titre diabolique en latin entre parenthèse pour faire plus true), des trémolos typés black, froids et tranchants. Le son est fort mais le rendu est tout bonnement dégueulasse avec un mastering foiré qui fait mal aux oreilles. Mais ne soyez pas rebutés, c'est voulu !

Ca poutre, ça blasphème, ça défonce tout sur son passage avec la subtilité d'une division blindée en mouvement, mais surtout, c'est hyper linéaire ! Les morceaux se ressemblent quasiment tous en présentant le même schéma, les riffs se limitent à trois ou quatre par chanson, et les performances des musiciens, si elles sont honorables, n'ont rien de passionnantes, se contentant de jouer plus vite que Speedy Gonzales ayant pris un rail de coke (on reste en Amérique latine pour le coup). A l'exception du troisième morceau, "plutôt" mid-tempo, on a droit à une salve de titres tout plus rapides et destructeurs que le précédent. Bordel de merde, même le dernier Benighted, c'est du easy-listening à côté. Heureusement, la composition et l'écriture sont de qualité, les morceaux tiennent la route et les lignes mélodiques font mouche, mais encore une fois, rien d'extraordinaire ne se passe.

Agréable à écouter une fois ou deux, mais certainement pas à se le foutre tout les jours, "Defanatus (Diabolus Adventus)" n'est certainement pas un classique du genre, juste une réalisation dans la moyenne. Les amateurs de "Panzer Division Marduk" seront aux ang... pardon, aux diablotins. Les autres seront sûrement sourds au bout de la 18ème seconde.


Man Of Shadows
Janvier 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/horncrowned