Le groupe
Biographie :

Hopes Of Freedom est un groupe de power folk metal, basé en Normandie. Mélangeant la puissance du power metal à des sonorités folks, les compositions du groupe se veulent mélodiques, riches, funs, joyeuses, épiques, et toujours inspirées d’histoires fantaisistes dans lesquelles les dragons, chevaliers et autres quêtes imaginaires trouvent clairement leur place. Fondé en 2007, le groupe joue partout dans la région, multipliant rapidement les concerts. "Freedom Storm", le premier EP 5 titres de Hopes Of Freedom sort en Octobre 2010. Le groupe est rejoint par Clément L'Heryenat (batterie / choeurs), et Thibault hennard (guitare / chœurs). Grâce à ce line-up fort, Hopes Of Freedom est prêt à enregistrer son premier album éponyme autoproduit qui sortira via le label Brennus le 1er Décembre 2012. La notoriété du groupe grandit autant sur Internet qu’en France et dans le monde. Enchaînant les scènes avec des groupes tels que Bukowski, Vulcain, Pat O’May, et après la sortie du clip "The Call", le groupe prépare son deuxième album "Burning Skyfall" pour 2016. Un an plus tard, le guitariste Charles Démoulins rejoint le groupe. "Light, Fire & Iron" en 2021 boucle la trilogie "heroic fantasy".

Discographie :

2010 : "Freedom Storm" (EP)
2012 : "Hopes Of Freedom"
2016 : "Burning Skyfall"
2021 : "Light, Fire & Iron"


Les chroniques


"Light, Fire & Iron"
Note : 17/20

Hopes Of Freedom rempile pour un troisième album, "Light, Fire & Iron", cinq ans après la sortie du très bon "Burning Skyfall". Pandémie oblige, ce disque est aussi un des albums que l'on aura attendu plus que prévu mais désormais il est bien sorti ! Retardé de mon côté pour d'autres raisons, j'ai enfin pu écouter ce nouvel effort du groupe normand. L'évolution du groupe est encore notable, le son est toujours plus speed et moins "festif" même si les touches folk sont elles toujours présentes. Un troisième album pour boucler cette trilogie narrative avec brio ! Déjà un premier point sur l'objet physique, l'artowrk (Alexandre Chaigne) est toujours aussi beau et soigné, dans la lignée heroic fantasy des précédents, ce qui fait toujours plaisir à voir dans ce genre musical, le voyage commence dès que l'on tient le disque entre les mains. Ensuite, sur le livret, c'est plutôt rare qu'on aborde ce point mais au-delà du fait qu'il complète graphiquement très bien l'artwork principal, on retrouve entre les paroles de chaque morceau un petit texte pour suivre l'histoire démarrée il y a déjà près d'une décennie. Place maintenant au son !

Le mix est lui aussi un élément de la réussite de ce disque, on distingue clairement les différents instruments, ce qui en décuple cet effet twin guitars qu'on retrouve sur ce disque, une batterie bien dosée et une basse qui n'est pas au fond des douves, ça étoffe le son de ce disque pour notre plus grand plaisir. Les ajouts de violon, cornemuse et autres instruments à vent s'imbriquent à merveille dans les morceaux, autant sur les sonorités que dans les compositions. On retrouve des touches folk moins présentes que par le passé, l'ambiance est donc moins festive et plus épique ou guerrière mais le contraste est d'autant plus saisissant lorsque l'on se retrouve dans ces ambiances folk notamment sur "The Heroes Line". Le groupe a su se détacher des différentes références au fil des disques et affirmer clairement son style sur ce "Light, Fire & Iron" qui a un son bien plus personnel. La durée de l'album a sensiblement évolué puisque pour 10 morceaux, le précédent album nous offrait 53 minutes au pays des dragons, pour le même nombre de morceaux ce nouvel album nous accorde 19 minutes supplémentaires, ce qui est loin d'être négligeable sur la composition et l'écoute. Même si le morceau éponyme qui conclut l'album est un morceau fleuve de 15 minutes, les 9 autres titres ont vu leur durée s'allonger également, ce qui amène dans l'ensemble à des ambiances, des mélodies moins percutantes que par le passé. C'est loin d'être un défaut, plus une surprise même si la tendance était déjà là sur le précédent disque. Les morceaux sont toujours très bien construits et leur musique reste basée sur ces deux aspects.

Cet album convainc rapidement car dès le premier morceau "Lost Humanity" on retrouve une approche à la Helloween (qui a aussi sorti un excellent nouvel album en 2021) notamment avec l'utilisation de twin guitars. Les chœurs sont aussi présents dès les premiers instants et on entend leur évolution, plus puissants et mieux imbriqués que précédemment. Contrairement au précédent disque, on démarre directement avec ce morceau rapide et puissant, on a le ton pour la suite et une excellente première impression. Ce qui se confirme à la suite sur l'ensemble de ce disque hormis ce côté très Helloween, c'est qu'on n'entend plus de manière aussi frappante les autres influences des musiciens, preuve que l'identité s'est forgée et est solide. On retrouve dans ce disque les points forts des précédents albums, en mieux. Le morceau "The Heroes Line" en est le parfait exemple, le riff principal ressemble beaucoup à l'esprit du premier album "Hopes Of Freedom" mais tous les curseurs sont poussés vers le haut, l'expérience a apporté la maîtrise et la finesse qu'il fallait. L'ensemble de ce disque reste sur une dynamique épique, chevaleresque, à la fois sur les compositions que les paroles, et les références aux disques précédents sont nombreuses, la boucle est bouclée pour cette trilogie. En plus, contrairement à beaucoup d'histoires du genre, le protagoniste et son clan vont sauver les dragons et non pas les découper, ce qui est bien plus sympa ! On retrouve aussi la voix de "Mother FireDrake" à la narration pour scénariser encore plus le propos. C'est aussi une manière d'apporter une sorte de break dans la musique avant de rebondir avec un rythme encore plus soutenu, l'effet est bien utilisé sur la trilogie. L'équilibre est un des points forts sur ce disque, sans être plat, l'identité de chaque morceau donne un ensemble très cohérent ce qui fait qu'on ne trouve pas de morceau à jeter.

On retrouve donc sur ce disque un bon nombre de mélodies entêtantes même si elles sont plus techniques et moins  punchy  que sur les précédents disques. C'est un peu ce que l'on pourrait trouver dommage avec un peu de nostalgie mais ça ne retire en rien la qualité du disque, la finalité est différente. Sans tourner en rond, la composition évolue et garde le fil conducteur, ce qui fait bien plaisir à l'écoute. Certains titres sont plus rapides que d'autres comme dit plus haut, notamment avec "Lost Humanity", mais quand la vélocité diminue on y gagne en puissance notamment avec "Delusion" ou sur ce côté épique notamment avec les arrangements folk et les chœurs. Le rythme est toujours là et on y trouve toujours une énergie dans le son qui distingue ce genre de groupe. La preuve en est qu'on ne ressent pas d'ennui à l'écoute en boucle de l'album. Un des moments les plus importants de ce disque est sans nul doute "Freedom For All", la maîtrise des chœurs, des harmonies, mélodies et soli est à son apogée sur ce disque et ce morceau le résume très bien. On verra sur scène que les "Oh Oh Oh" vont vite être repris par le public, un morceau qui va donner la banane car c'est aussi une des particularités de ce genre musical, contrairement à un bon nombre de groupes dans le metal avec un son plutôt sombre, la grande majorité du power metal a des tonalités bien plus claires, ce qui donne ce côté "happy song", voire festif. Les nombreux soli ponctuent également les différents morceaux dans lesquels on remarque les pattes des deux guitaristes dont Charles Démoulins arrivé en 2017 dans le groupe. C'est donc le premier album auquel il participe, le duo formé avec Lucas Lambert fonctionne parfaitement. Son écriture du morceau "The Ancient And Silent Force" s'intègre parfaitement dans l'ensemble de l'album et pousse vers l'avant cette épopée en 10 actes qui va bientôt se conclure.

Ces trois morceaux de fin sont un bel effort de composition et c'est à ça que l'on remarque les talents de composition des groupes dans les groupes de power ou de prog. Décomposé en deux morceaux distincts, "A Tale Of Glory" est un bel exercice dans lequel la première partie acoustique nous mène vers une seconde partie électrique pour raconter la victoire de cette bataille épique de l'Ordre du Dragon. Le rythme est plus posé, on sent la fatigue de la bataille mais aussi la satisfaction de l'avoir gagnée. Le morceau fleuve et éponyme de 15 minutes est comme une ouverture vers l'avenir et vers une nouvelle page qui reste à écrire. La batterie impose un rythme très martial au début suivie des autres instruments pour une montée en rythme et en puissance pendant l'ensemble du morceau avant de terminer comme ça a commencé. L'histoire s'achève avec une parfaite conclusion "Now ring the horns !" !

On a tendance à se répéter mais même si notre pays compte un groupe comme Nightmare (pour ne nommer que lui), le power metal a du mal à percer dans notre contrée, c'est pourtant bien dommage. Ce disque apportera sa pierre à l'édifice, le groupe est déjà un fier représentant hexagonal du genre depuis des années même si ce genre reste trop marginal encore à ce jour. Alors longue vie à Hopes Of Freedom !


Antoine
Janvier 2022




"Burning Skyfall"
Note : 15/20

Hopes Of Freedom, ce groupe normand qui a sorti un très bon premier album il y a de ça quatre ans, récidive cette fois avec un deuxième album "Burning Skyfall" plus heavy que son précédent mais toujours très mélodique et bien composé. Un beau deuxième effort qui montre bien l'évolution du groupe.

Ce disque commence avec "On a Lazy Morning", une longue intro martiale aux sonorités celtes. Dès ce morceau, on retrouve la tin whistle, ce qui pour moi est de bon augure car ça montre qu'ils n'ont pas abandonné ce côté un peu folklorique ! Par contre, cette intro manque un peu de "volume", ce n'est pas le côté instrumental qui me dérange mais je la trouve trop linéaire et ne prépare pas à ce qu'on écoutera par la suite. Au fil des morceaux, je me rends compte aussi que les efforts sur la compo ont été accentués, le travail là-dessus était déjà bon avant mais là ils ont franchi un palier supplémentaire. Les morceaux sont plus variés, de 4min à plus de 11min, ils ont des approches bien différentes. Les rythmes nous envoient tantôt du côté de Maiden ("Human Era"), tantôt du côté des groupes de heavy teuton avec à chaque fois une précision bien maîtrisée. Le morceau "Mother Firedrake" est d'ailleurs un bon exemple dans ce cas-là avec une intro à la guitare avant de plonger dans deuxième intro accompagnée de cette tin whistle pour aboutir sur un morceau bien heavy. A contratio, je trouve un peu décevant le morceau "My Shattering Burden" car il a ce côté power du précédent album mais on a l'impression qu'l est un peu "bridé", que l'on ne va pas au fond des choses. Ce que j'aime aussi dans leurs compos, c'est que pour la majorité elles me laissent imaginer des histoires dans ma tête, elles donnent l'impression de sortir d'une bande son de film. Et c'est une sacrée qualité que d'emmener l'auditeur dans cette voie-là ! C'est le cas notamment pour le titre "Off Go Astray" qui est d'ailleurs le morceau choisi pour un clip.

Dès le deuxième morceau, ce qui m'a interpellé, c'est l'évolution du chant, celui-ci est bien plus dynamique qu'avant, plus varié et plus maîtrisé. C'était pour moi le point faible du premier album donc si c'est ainsi sur tout l'album (c'est le cas), c'est de bon augure ! Les guitares sont toujours bien mises en avant, parfois surprenantes comme sur "Mother Firedrake" avec son intro qui fait penser à Satriani, chose qui peut sembler décalée mais qui en fait s'inscrit bien dans ce morceau. L'album regorge d'exemples pas forcément aussi marquants que celui-là mais tout aussi valables. Hormis certains breaks et quelques interventions un peu plus prononcées que dans l'ensemble, je trouve par contre que la basse gagnerait à être plus imposante pour contrebalancer avec la batterie qui s'affiche fièrement comme on s'y attend sur un groupe de ce genre. Les choeurs sont souvent utilisés dans les groupes mais sans réel travail dessus dans le sens où ça semble placé un peu là où ça passe et sans réellement en travailler le son. Chez ce groupe c'est un élément important du son, mine de rien, pas capital mais il a son importance et est justement bien étudié, bien placé et bien dosé, ce qui apporte un cachet supplémentaire aux morceaux concernés. Pendant que je parle des choeurs, je vais aussi parler de cette voix de narrateur que l'on entendait déjà sur le premier album, ils l'ont réutilisée ici, ce qui renforce le lien entre ces deux disques malgré les évolutions frappantes, l'utilisation de cette voix conserve en partie l'identité du groupe pour ce premier "chapitre" si on peut le définir ainsi.

L'utilisation du synthé est elle plus dissimulée, ce qui est pour moi un bon choix car elle risque de dénaturer ce côté heavy et d'engager le groupe dans une voie plus prog, après ça reste un choix musical qui se défend aussi bien sûr. Mais dans le cas de cet album, ça aurait été de trop, cette discrétion donne justement un peu de volume supplémentaire. Si je devais avoir un morceau préféré et qui, je trouve, résume bien l'album, ce serait "Blood Addiction", c'est un morceau pesant avec de gros choeurs derrière, le solo, la rythmique, pour moi tout y est ! Il est bien rythmé encore une fois avec toujours ce bel effort sur la compo et le solo. Tout semble plus massif, plus abouti. Pour conclure ce second disque, le groupe réutilise le riff de l'intro "And The Manuscrit Unfolds" du précédent disque, une bonne idée avec cette voix narratrice une nouvelle fois présente. Cette conclusion donne vraiment l'impression de boucler un chapitre, et ne nous coupe pas dans notre élan, une bonne conclusion donc !

Globalement la musique évolue en plusieurs points mais reste tout de même dans la lignée du précédent album : épique, mélodique et très rythmée. On y perd par contre un peu le côté spontané et entraînant. On sent que ça devient plus "sérieux" maintenant. En fait, l'album est bien plus heavy que le premier qui était très power et même l'approche folk se fait plus rare mais est toujours présente. D'où sûrement ce changement de ton. Même si ma préférence va au premier disque, justement pour ce côté fun et folk, ça reste uniquement une question de goût. Ce "Burning Skyfall" montre que le groupe est plus mature, qu'il évolue d'un power festif à un heavy à l'esprit teuton sans pour autant perdre sa personnalité, on retrouve tout de même la patte du groupe. Une attention plus importante a été portée sur les compos, l'album n'en ressort que plus puissant et plus maîtrisé. A voir comment passeront les morceaux en live mais ça promet de bons moments ! Les groupes de ce genre sont relativement rares dans nos contrées, si l'occasion se présente, profitez-en !


Antoine
Avril 2016




"Hopes Of Freedom"
Note : 17/20

Groupe de power folk metal haut-normand, c'est le premier album que sort le groupe après un très bon EP "Freedom Storm" sorti il y a maintenant deux ans. Pour les intéressés, il y a une interview du groupe que j'ai faite à l'occasion de cette sortie d'album. Avant de parler musique, quelques mots pour le côté graphique l'artwork ainsi que le logo et les photos sont je trouve vraiment très réussis. Bel effort sur le livret et l'impression du disque. Parlons musique maintenant ! Cet album contient 10 titres, dont 2 déjà présents sur l'EP mais réenregistrés. L'album raconte l'histoire d'un homme plutôt banal qui découvre sa destinée et son envie de briser ses chaînes. Ce combat pour trouver sa liberté l'amènera notamment face à un dragon…

L'album démarre avec une belle intro instrumentale, tin wisthle (flûte irlandaise) en plus des instruments "de base" qu'on croirait tirée d'une bande originale de film. Celle intro débouche sur "Your Life In My Hands", un titre heavy avec une mélodie accrocheuse. C'est comme ça qu'on pourrait le résumer d'ailleurs cet album heavy et accrocheur. On se prend vite au jeu de chantonner ou siffler des riffs ou des solos. Solos très bien maîtrisés d'ailleurs quel que soit le guitariste qui le joue.

Les breaks sont bien placés, notamment sur "Ride In The Sky". Une bonne mise en valeur des guitares dans l'ensemble, mais c'est sans oublier la batterie qui a un son un peu feutré, la double pédale nous ferait presque entendre des chevaux au galop. Concernant la basse, comme la grande majorité des groupes, elle est en retrait (j'adore entendre une basse sonner comme sur un album de Korn) donc forcément un peu déçu de ce côté-là mais c'est du power metal, l'instrument roi c'est la guitare. Pour finir avec le chant, je dirais que c'est le point négatif, je n'accroche pas totalement, la voix est trop juste dans l'ensemble mais il y a de grands progrès de faits par rapport à l'EP.

Au rythme des morceaux on suit le périple du héros, tout son combat pour finalement trouver sa liberté. Les émotions sont très bien retranscrites à travers la musique, sans lire les paroles on sait très bien à quel moment de l'histoire on est. Sur "Death Should We Falter", on s'éloigne du power pour aller vers un heavy à la Black Sabbath pour se diriger vers du Sabaton, c'est le moment de la rébellion ! Une bonne surprise, c'est le travail qui a été fait sur les chœurs, l'album ayant été enregistré dans le studio d'un groupe symphonique, certains éléments ont été apportés à la musique d'Hopes Of Freedom. Après tout, les deux genres sont relativement proches. Une autre surprise, c'est la ballade "Run Away", je ne les attendais pas là mais ils ont très bien transformé l'essai. On ressent bien le côté festif, folklorique et épique qui se ressent sur l'album dans son ensemble. Les touches de tin wisthle et les diverses orchestrations accentuent encore ces qualités.

L'album est vraiment solide et cohérent, on le sent très travaillé et abouti. Ce n'est peut-être pas une révolution musicale mais c'est un vrai plaisir à l'écoute. Un album qui aurait pu faire la B.O du film Bilbo The Hobbit !


Antoine
Janvier 2013


Conclusion
L'interview : Lucas

Le site officiel : www.facebook.com/hopesoffreedom